• 2016 Les salaires du péché

    Source : Truthdig, le 10 avril 2016

    Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr.
    Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

    Camden, l’une des villes américaines les plus pauvres, fait partie des municipalités du New Jersey touchées par le fléau de la crise depuis la disparition de leur industrie. (Mel Evans / AP)

    Extrait

    (paragraphe de conclusion : À la fin, la mort arrive comme un soulagement)

    Nous ne sommes pas plus immunisés contre les forces du déclin et de la mort que ne l’étaient l’Athènes antique, l’Égypte des pharaons, l’ancienne Rome *, les Mayas, les Aztèques, l’Île de Pâques, la société féodale européenne de seigneurs et serfs, et les empires monarchiques européens du début du XXe siècle. La nature humaine n’a pas changé. Nous réagirons comme ceux avant nous ont réagi lorsqu’ils ont été confrontés au déclin. Nous serons de plus en plus consumés par des illusions. Nous chercherons à arrêter le temps, pour empêcher le changement, pour faire nôtre une pensée magique dans un effort désespéré pour revenir à un passé idéalisé. Beaucoup souffriront.

    Cette fois-ci, le déclin sera planétaire. Il n’y aura pas de nouvelles terres à conquérir, pas de nouveaux peuples à assujettir, pas de nouvelles ressources naturelles à piller et exploiter. Le changement climatique nous donnera une leçon brutale sur l’arrogance.

    Le salaire du péché, comme Paul l’écrivait dans ses lettres aux Romains, est la mort – en premier lieu la mort intellectuelle et morale, puis la mort physique. La première, nous l’expérimentons déjà. Il serait rassurant de croire que nous pouvons, en tant qu’espèce, éviter la seconde. Mais si l’on se réfère à l’histoire humaine, nous allons le sentir passer. Et plus ce sera difficile, plus nous chercherons à contrecarrer le changement par la pensée magique, plus notre extinction finale en tant qu’espèce sera assurée.

    Texte intégral >>>

    * Voir aussi La chute de Constantinople

     

    Choix de deux réponses à l'article

     

    ”la nature humaine n’a pas changé”. Voila bien le problème, le plus sérieux des problèmes. Il suffit de lire l’œuvre d’Henri LABORIT pour d’un coup saisir la complexité d’une dimension “circulaire” qu’il sera bien difficile de dépasser…

    Cyrano, le 05 juin 2016

    Très beau texte. Bien vue cette analyse sur le penchant vers les illusions psychologiquement utiles en tant de crises graves.

    Toutefois je suis gêné par ces conclusions survivalistes qui vont jusqu’à parler de fin de l’espèce.

    Que nous nous dirigions vers des crises politiques et sociales très importantes, aucun doute là-dessus tant l’establishment est loin de la société réelle et incapable d’évolution.

    Que même nous connaissions de terribles ”accidents” dus aux questions environnementales, très probable. Celui que je redoute le plus est un incident dû aux OGM et donc à l’agricole.

    Que les USA s’écroulent et sonnent le glas d’une civilisation, possible.

    Mais la fin de l’espèce ? Carrément ? Ça me semble exagéré, très improbable, et peut être bien le signe là aussi d’une illusion psychologiquement utile chez Hedges.

    Jean-Marc, le 05 juin 2016

     

     

     

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