• Féminisme Elle était une fois en 2020

    Causeur 20/05/2020 [archive sans médias] - Didier Desrimais

    !!! écriture inclusive et autres joyeusetés !!!

    Écriture inclusive : une obsession pathologique

    Elle était une fois en 2020

    Vous trouviez déjà l’écriture inclusive indéchiffrable ? Vous n’avez encore rien vu ! Étoile montante de la galaxie néo-féministe, Typhaine D se lance dans une profonde réforme de notre bonne vieille langue patriarcale.

    Avis aux lecteurs : ne touchez pas aux boutons de vos appareils. En écrivant cet article nous avons respecté l’orthographe féministe proposée par la personne qui en est la promotrice.

    Typhaine D est « autrice, metteuse en scène, professeure (ou professoresse, ou professeuse, ça dépend des jours) de théâtre ». Un matin, se levant du pied gauche, elle a décidé qu’il fallait « démasculiniser le langage » et créer une « langue féministe », ce à quoi elle réfléchissait « depuise des années ». Du coup elle a « inventée la concepte de “La Féminine Universelle” », a ajouté des « e » un peu partout, histoire de bien féminiser la langue, et a donc « toute naturellemente » remplacé le « Il était une fois » des contes par « Elle était une fois ». Toute naturellemente mais pas toute intelligemmente, pour écrire comme Typhaine D : le « Il était » de « Il était une fois » ne désigne aucun masculin mâle mais est une locution impersonnelle attendant un complément, ici « une fois », mais qui aurait pu être « un petit navire ».

    Hommage Femmage lyrique dans L’Humanité

    Typhaine a écrit une tribune dans L’Humanité du 19 mars 2020. C’est involontairement drôle et désolant à la fois. Avec le sérieux des grands malades ou des “docteurs graves”, elle y explique qu’en « retirant ce “Il” » (celui de « Il était une fois »), elle a fait des « trouvailles insoupçonnées. […] Pour enfin Noues rendre Femmage ! ». « Outillée d’une langue apte à Noues rendre justice, que je nommais à la « Féminine Universelle », ainsi parlante française, je pouvais remettre à l’endroit des contes de fée-ministes… », gribouille encore Typhaine dans un accès de fièvre et avec l’humour d’un panzer.

    "Savez-vous que j'ai écrite une tribune dans l'Humanité ce lundi [16/03/2020] ?"

    gribouille de TD 16 mars 2020

    Lire la gribouille de TD sur FB 19/03/2020

    Sont bien entendu évoquées la « culture du viol » et la « propagande des violeurs ». Il est conseillé de ne plus lire Nabokov mais Annie Ernaux, et, comme attendu, de ne pas aller voir les films de Polanski. Le thermomètre encore à la bouche, Typhaine marmonne : « Femmes, noues avons été contraintes à penser désirer leurs violences, en hétérocaptivité. »

    Symptômes avant-coureurs

    Proche de l’encéphalite aigüe, la patiente conclut sa tribune : « Elle était une fois, une brillante Princesse et une puissante Sœurcière, qui s’aimaient de tout cœur… C’est belle ! »

    Tout médecin digne de ce nom est en droit de se demander s’il y avait des signes avant-coureurs à cette forme démente de féminisme pathologique. Après avoir consulté le dossier de Typhaine, nous pouvons confirmer que oui, il y avait.

    En 2017, à l’occasion du concours d’éloquence du Collectif Droits Humains pour Tou.te.s (si, si, ça existe), Typhaine D a écrit et interprété un texte intitulé « La Pérille Mortelle » qui commence ainsi : « Messieurs, Mesdamoiseaux, Mesdames ! Mes chères commatriotes ! Oyez Oyez ce « Conte à Rebours » ! Très à rebours même, un conte… à régler ! Ça va donc saigner ! (Régler, saigner : évocation menstruelle, comme on dite, “de la meilleure goûtte” ! Voilà qui apporte un peu de couleur, de matière, de musc, à une introduction digne de ce nom. Je Voues la conseille, en conférence, ça faite toujoures sa petite effête !) » Est-il nécessaire de commenter ?

    "La Pérille Mortelle"

    de Typhaine D. lors de la Nouvelle dictée d'écriture inclusive de Mots-clés

    [https://www.youtube.com/watch?v=W9Oxkn1AwHs] YouTube 23/01/2019

    Réactions d'internautes

    Quelle cruche ! Rien de plus conformiste. Apparemment on n'a pas dit à cette jeune fille que le féminin exclut ("mes étudiantes" ne peut s'adresser qu'à des femmes alors que "mes étudiants" peut inclure les deux sexes). (internaute Diana & Donna)

    Du grand n'importe quoi... D'une débilité incroyable. Comme l'histoire de ce type esseulé qui voulait rencontrer des "amis". Il conçut alors un "langage" en interchangeant les termes, comme dire "table" pour désigner un "lampadaire", etc. Il écrivit un "lexique" et connut un certain succès, dû à la nouveauté, à l'attrait du neuf. Il était content, le bonhomme. Mais bien vite, les gens se lassèrent de son parler qui n'avait ni queue ni tête (pardonnez l'expression, mais elle va si bien ici !) que les enfants, qui apprennent la langue à l'école (et qui prirent peur de l'homme au langage étrange), les commerçants, qui ont besoin de comprendre leurs clients, les amoureux, qui n'ont pas besoin qu'on leur dicte ce qu'il faut dire, tout comme les poètes d'ailleurs, qui embellissent la langue au lieu de la construire de bric et de broc, parce qu'ils la maîtrisent... Bref, le bonhomme se retrouva plus seul que jamais. La bulle avait très vite grossi pour éclater encore plus vite... Par ailleurs, histoire vraie celle-là, je connais un type qui a décidé de ne plus prononcer la lettre "n" parce qu'elle sous-entend "haine". Le "n" est remplacé par "m" ("aime")... Dans la vie de tous les jours, c'est sa femme qui s'occupe des "relations sociales" (courses, rendez-vous, etc.) car il est incapable de communiquer ("commumiquer") avec les autres... Pauvres d'eux, fictifs ou vivants, hommes ou femmes, mais en attendant, ils nous polluent l'esprit, nous qui avons bien d'autres problèmes et plus importants à régler dans nos vies. Le fait de "féminiser" la langue française (?!) ne fera pas changer la condition des femmes. Le langage naît des attitudes et habitudes de vie, et non l'inverse.

    Fièvre hautement contagieuse

    En 2018, Christiane Taubira (oui, la même qui se targue de défendre bec et ongles la langue française) lui a remis le prix Gisèle Halimi. Il faut dire qu’à cette occasion, grâce à son texte d’une « sororité » inouïe, Typhaine a mis un grand de pied aux c… de tous les « princes charmants » imaginaires qui ne servent que la cause des violeurs réels à cause du « continuum des violences masculines » débusqué jusque dans la chanson Un jour mon prince viendra. Tout le monde suit ?

    Le compte Twitter de Typhaine signale qu’elle est également végane. Le déficit en protéines animales pourrait expliquer bien des choses, en particulier le fait que quand elle parle d’elle, elle écrit « moie ». Elle ajoute le « e » qui lui manque. Celui d’escalope, celui d’entrecôte. Mais pas celui d’andouille.

    Ne pas oublier que le trouble dont souffre Typhaine est possiblement contagieux. Sur son compte Twitter, des amies et patientes demandent : « Pourquoi dire “il pleut” alors que “la pluie” ? Pourquoi dire “il neige” alors que “la neige”? » Essayer de leur expliquer qu’ici le pronom « il » est ce qu’on appelle un sujet apparent (qui ne désigne aucune réalité), et que les verbes pleuvoir ou neiger sont ce qu’on appelle des verbes impersonnels, ne servirait pas à grand-chose. Le mal est profond et la recherche scientifique a d’autres chats à fouetter en ce moment. Mince, j’ai failli écrire « d’autres chattes à fouetter ». Simple réflexe de vicelard ou premier symptôme de cette nouvelle pathologie linguistique ?

    "En matriarcate savez-Voues, comme jadis les Femmes de Cromagnonne..."

    Lire la gribouille de TD sur FB 20/01/2020

     

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    Quelques rappels de bon sens

    Hommage vs "femmage"

    "féminiser les mots comportant la racine 'homme' n’a aucun sens selon lui, et cela dessert en réalité les vrais combats féministes à mener. [...] Il n’y a aucune réalité pratique envisageable à l’emploi de femmage. D’une part parce que c’est un néologisme de militant et non une évolution naturelle de la langue. D’autre part, parce que cela active un motif sexuel dans un signe linguistique qui, sémantiquement, n’en comporte pas aujourd’hui. Dans le sens contemporain du mot 'hommage', où voit-on un homme, où voit-on une femme ? Même l’étymologie montre une inversion dans l’emploi 'féministe' proposé par les militants : la racine de hommage se fonde initialement sur celui (ou ceux) qui rend(ent) l’hommage, pas celui ou celle qui le reçoit."

    D'après le linguiste Jean Szlamowicz (Vu dans Gigeoju)

     

    "il était une fois" : "le 'Il était' de 'Il était une fois' ne désigne aucun masculin mâle mais est une locution impersonnelle attendant un complément, ici 'une fois', mais qui aurait pu être 'un petit navire'"

    "il pleut”, “il neige” : "ici le pronom 'il' est ce qu’on appelle un sujet apparent (qui ne désigne aucune réalité), et que les verbes pleuvoir ou neiger sont ce qu’on appelle des verbes impersonnels"

    Didier Desrimais dans Causeur

    "J'ai eu beau parcourir des articles sur la question du 'neutre' (en français), je n'ai trouvé aucune allusion à des expression comme 'il était une fois', 'il fait froid/chaud' ou plus courant 'il y a', etc., où 'il' est manifestement un neutre. [...] ... autre parenthèse avec ces expressions (qui ne sont pas non plus répertoriées par les partisan-e-s du tout-e-s-en-iel, du moins à ma connaissance) comme 'ils refont la chaussée', 'ils sont encore en travaux', 'ils ont mis un écriteau d'interdiction'... etc. C'est qui, ce 'ils' ? Esprits tordus, décortiquez cela, il faut que tout-un-chacun soit mentionné, sinon il y aura discrimination !!! ..."

    Vu dans Gigeoju

     

    Marqué, non marqué

    "le féminin exclut ('mes étudiantes' ne peut s'adresser qu'à des femmes alors que 'mes étudiants' peut inclure les deux sexes)" (internaute Diana & Donna)

    "Je maintiens qu'un neutre existait, dans le français émergeant du Moyen-âge, désigné à la 3e personne du singulier et assimilé au genre masculin, puisque ce dernier est dit non marqué, c'est-à-dire 'passe-partout', un neutre quoi (Et quid du 'on', trop souvent confondu avec 'nous' ?) [...] Le problème, pas pour moi mais pour celles-z-et-ceux qui s'offusquent d'un tel machisme, est que ce 'il' ressemble au 'il' désignant un homme, un mâle... Mais, ceci dit, je plains les hommes pour lesquels 'il' évoque aussi un neutre, une banalité..." (Vu dans Gigeoju)

     

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    Voir Série "Françsis'

    Français - écriture inclusiveeee Commentaire de Gigeoju 2017

    Français - écriture inclusive et... chimpanzés

    Français - inclusive... le point noir exclusif

    Français - inclusive.e.e.e...

    Français - indigeste

    Français - "Moi pas vouloir speaker globish"

    Français - regards sur notre français

    Quelques autres titres

    2017 Femmes, viols, sexe et... culture

    2018-19 Femmes, féminisme et... vocabulaire

    feminisme-genre-vocabulaire

    Et Simone n'a pas parlé

    Féminisme anti-français

    Les Mères

    Novlangue et jeux de cons

    Sémantique, éthique et piques

     

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    Liens externes

    Évolution du "corps parfait" du Moyen Âge à nos jours (1400-2018)

    Femmes : leurs tribulations à travers l'Histoire (Hérodote)

    Femmes 1925

    Femmes 1960

    Néo-féministes idiotes utiles des indigénistes (Fatiha Boudjahlat 2017)

    Sexe et pouvoir - Vie publique, vie privée (Herodote.net)

     

     

     

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