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1919-2019 : le maillot jaune a 100 ans !

1919-2019 : le maillot jaune a 100 ans

1919-2019 : le maillot jaune a 100 ans

... et brève histoire de la "Grande Boucle", de 1903 à nos jours

En juillet 1903, le premier Tour de France cycliste consacre le succès d'une invention vieille d'à peine deux décennies, la bicyclette, affectueusement surnommée « petite reine ».

Cette épreuve s'acquiert immédiatement un immense succès tant dans la classe ouvrière que dans la bourgeoisie. Elle va traverser les épreuves du XXe siècle sans dommage, en se renouvelant sans cesse, et demeure l'épreuve cycliste la plus populaire du monde. C'est aussi l'événement sportif le plus médiatique en concurrence avec les Jeux Olympiques d'été et la Coupe du Monde de football.

Au tournant du XXe siècle, la bicyclette jouit d'un grand prestige et plusieurs courses sur piste (Les Six jours de la piste) ou sur route (Bordeaux-Paris, Paris-Roubaix, Paris-Brest-Paris...) attirent un nombreux public.

Un journaliste passionné de sport, Pierre Giffard, à l'origine des principales courses sur route, fonde en 1892 un quotidien consacré à son sport favori, Le Vélo. Imprimé sur papier vert, il atteint rapidement le tirage de 80 000 exemplaires.

Giffard peine à cacher ses opinions dreyfusardes. Conduits par le comte Jules-Albert de Dion, plusieurs fabricants de cycles et d'accessoires, qui ne partagent pas ses opinons, se détournent de lui et financent un journal concurrent, L'Auto-Vélo. Henri Desgrange en prend la direction. C'est un ex-clerc de notaire reconverti dans le sport. Champion cycliste et directeur du Vélodrome de Paris, c'est aussi un chroniqueur sportif célèbre.

L'Auto-Vélo sort le 16 octobre 1900, pendant la grande Exposition universelle de Paris. Pour se distinguer de son concurrent, il est imprimé sur papier jaune... [mais] il doit renoncer à son titre par décision de justice et ne plus s'appeler que L'Auto. [...]

En quête de nouvelles idées, Henri Desgrange se voit proposer par l'un de ses jeunes rédacteurs, Géo Lefèvre, l'idée, non plus d'une simple course sur route mais d'une course à étapes : le Tour de France. L'annonce officielle en est faite par L'Auto le 1er juillet 1903.

Hérodote [archive plus ancienne mais plus développée]

Voir aussi Revues sportives début XXe siècle

1919-2019 : le maillot jaune a 100 ans

1903 : départ du Tour de France cycliste

 

1919 : le premier Tour d'après-guerre

2019 : À l’heure où les 176 cyclistes, répartis en 22 équipes, s’élancent pour le 106e Tour de France, comment ne pas avoir une pensée pour ceux qui, il y a cent ans, ont repris, après 1 561 jours de conflit, cette course devenue aujourd’hui mythique. Pour ceux qui ont participé au conflit et qui ne sont pas revenus *, pour ceux qui ont survécu, parmi lesquels Francis Pélissier (1894-1959. Réformé, il demande à servir et devient agent de liaison cycliste au 24e régiment d’infanterie ; il est blessé plusieurs fois)Philippe Thys (1889-1971. Bien que Belge, il sert dans l’aéronautique française) et bien d’autres...

1919-2019 : le maillot jaune a 100 ans

* 25 avril 1909, GP de Buffalo : Octave Lapize recordman des 100 km tandem en 2h 6 min 38.2 sec.

Cette édition 1919 était inscrite dans les tablettes depuis le 18 novembre 1918. Ce jour-là, Henri Desgrange (1865-1940) l’annonce dans les colonnes de son journal : "Le prochain Tour de France, le treizième du nom, va se disputer l’an prochain, en juin-juillet, avec, cela va sans dire, une étape à Strasbourg."

Voir des photos :

Henri Pélissier (Paris, 22 janvier 1889 ; Dampierre, 1er mai 1935) [https://www.herodote.net/_image/pelissier.jpg]

Henri Desgrange (Paris, 31 janvier 1865 ; Beauvallon, 16 août 1940) [https://www.herodote.net/_image/desgrange.jpg]

Réussir à organiser une telle épreuve au sortir de la guerre représente un immense défi. La France est exsangue, les ressources manquent. Une grande partie de l’itinéraire passe par des régions dévastées où les ravitaillements sont compliqués, où les horreurs de la guerre sont encore visibles. En fait, la pénurie est générale, le rationnement est toujours en vigueur et même les principaux constructeurs de cycles (Alcyon et Peugeot, notamment) sont contraints de se regrouper dans un consortium, baptisé « La Sportive ». Leur objectif ? Mettre en commun le matériel et réduire les frais fixes et généraux afin d’engager les meilleurs cyclistes du moment : Jean Rossius (1890-1966), Émile Masson (1888-1973), Honoré Barthélémy (1891-1964), Firmin Lambot (1886-1964)…

Les 67 partants s’élancent le 29 juin 1919, lendemain du traité de Versailles (voir plus bas à l'annexe la série de BV et autres documents), pour un périple de 5 560 kilomètres en suivant les contours de notre pays et en quinze étapes. [...] La malchance est pour le Français Eugène Christophe (1885-1970). S’il reste, à ce jour, le tout premier porteur du maillot jaune créé pendant cette 13e édition (il le reçoit officiellement pendant le jour de repos à Grenoble, le 18 juillet 1919), il doit laisser la victoire au Belge Firmin Lambot en raison d’une chute à Valenciennes, d’une fourche cassée dans les Pyrénées, qu’il doit, comme en 1913 au Tourmalet, réparer tout seul, et d’une impensable série de crevaisons.

1919-2019 : le maillot jaune a 100 ans

Juillet 1919 : Eugène Christophe reçoit le maillot jaune

Eugène Christophe ne finit que troisième du Tour de France 1919, à plus de deux heures et 26 minutes du vainqueur. Eugène Christophe ne gagnera jamais le Tour. L’Histoire retiendra aussi que ce 13e Tour de France est l’un des plus lents : 24,324 km/h (L’Auto du lundi 28 juillet 1919). (Boulevard Voltaire)

 

Une popularité rentable et convoitée

Dans ses débuts, la compétition est suivie par les riverains de la route, venus en spectateurs. Le reste de la population en a connaissance à travers les articles très enlevés de la presse écrite. Les plus remarqués demeurent ceux d'Antoine Blondin (1922-1991). Cet écrivain et journaliste a contribué par son talent à forger la légende du Tour. Quant au journaliste Albert Londres, sensible aux souffrances des coureurs, il les désigne par une expression qui fera florès : les « forçats de la route ».

À partir de 1929, le Tour est aussi suivi par la radio. Dans les années 1950, enfin, il est télévisé en direct. Il va du coup grandir en réputation et changer de nature...

Aujourd'hui, les spectateurs directs demeurent toujours très nombreux sur le bord des routes (environ 12 millions), avides tout autant de voir les coureurs que de courir eux-mêmes après les véhicules de la caravane publicitaire. Mais l'essentiel se passe devant le petit écran.

La compétition est filmée à hauteur d'homme et de plus en plus en hélicoptère, offrant de magnifiques vues sur les paysages de France. Dans le monde entier, pour 3,5 milliards de téléspectateurs, l'exploit sportif devient ainsi un prétexte à découvrir le patrimoine national, d'autant que le parcours change chaque année, avec une seule constante depuis 1975 : l'arrivée des coureurs sur les Champs-Élysées (Paris) et bien sûr le passage par les fameux cols pyrénéens (Tourmalet, Aspin...) [...] (Hérodote)

"Il est loin, le temps où les coureurs rentraient à l’hôtel avec leur vélo pour laver eux-mêmes leur maillot, cuissard et socquettes, en les faisant tremper dans leur baignoire."

José Meidinger (22/07/2023)

Tour de France ''à l'ancienne'' (années 1960) 

"'Le Tour, c’est la fête et les jambes !' avait coutume de dire le regretté Antoine Blondin, qui en a 'couvert' une trentaine pour L’Équipe, de 1954 à 1982. Monument séculaire qui se revisite chaque année dans la ferveur chaleureuse des bords de route du mois de juillet, le Tour de France demeure une grand-messe populaire dont Blondin avait écrit la légende, la saga de 'cette caravane qui décoiffe les filles, soulève les soutanes et pétrifie les gendarmes'".

 

Les 100 ans du maillot jaune

(L'Internaute)

Tour de France : le maillot jaune, une légende de cent ans

Dans le monde entier, il symbolise le Tour de France. Le maillot jaune fête en juillet [2019] les cent ans d'une histoire légendaire et tumultueuse, nourrie du seul culte de la victoire.

1919-2019 : le maillot jaune a 100 ans

14 mai 2019 à Romilly-sur-Seine : cyclistes amateurs revêtus du maillot jaune du Tour de France 2019 à l'effigie d'anciens coureurs ayant porté la prestigieuse tunique dans la Grande Boucle

La naissance à Grenoble

L'anniversaire coïncidera le 19 juillet [2019], à Pau, avec le seul contre-la-montre de la prochaine édition qui partira [le 6 juillet] de Bruxelles. Cent ans plus tôt, la tenue de lumière faisait une furtive apparition dans le peloton du Tour, le premier organisé après la Grande Guerre. Jaune, comme la couleur du papier d'imprimerie du journal organisateur L'Auto, l'ancêtre de L’Équipe. Jaune, pour "reconnaître le leader" suivant le souhait de Henri Desgrange qui avait créé le Tour en 1903, seize ans plus tôt : "À l'avenir, le routier figurant à la première place du classement général sera porteur d'un maillot spécial."

Pourquoi le maillot du leader du Tour est-il jaune ? Réponse d'Hérodote

Eugène Christophe, le héros du Tourmalet qu'il avait dévalé à pied pour réparer sa fourche cassée à la forge du village de Sainte-Marie-de-Campan en 1913, est le premier à le revêtir à Grenoble. Mais le "Vieux Gaulois" (alors âgé de 34 ans) échouera à le ramener à Paris. À cause d'une réparation trop longue dans l'avant-dernière étape. Le début d'une série de rebondissements, d'exploits et de coups de théâtre qui racontent une aventure toujours renouvelée.

L'hommage à Merckx

Qui est considéré comme le plus grand coureur cycliste du XXe siècle ? Réponse d'Hérodote

1919-2019 : le maillot jaune a 100 ans

Eddy Merckx sur une étape du Tour de France

Un siècle plus tard, le Tour rend hommage au champion qui a porté l'habit d'excellence le plus souvent (97 jours, mais 111 fois si l'on tient compte des demi-étapes aujourd'hui oubliées). Son directeur Christian Prudhomme l'affirme, "partir de Bruxelles, la ville d'Eddy Merckx, relevait de l'évidence". M-E-R-C-K-X, six lettres tout en haut de la pyramide des 266 maillots jaunes, devant deux autres quintuples vainqueurs, Bernard Hinault et Miguel Indurain.

En 2012, Eddy Merckx (né le 17 juin 1945 à Meensel-Kiezegem, Belgique), le plus grand champion de l'histoire (et le deuxième à gagner cinq fois le Tour après l'inoubliable Jacques Anquetil), a récupéré sa place. Lance Armstrong, le plus grand imposteur de l'histoire, l'en avait délogé durant l'interminable séquence de 1999 à 2005. Avant de tomber définitivement après une enquête menée - quel retournement ! - à partir des accusations de Floyd Landis, lui aussi tricheur de grand calibre déclassé de sa victoire de 2006 pour dopage.

Le soleil de leurs vies

Parfois sali voire souillé, souvent honoré, le maillot jaune a sublimé des carrières, il a surtout embelli des existences. "Il permet de trouver des ressources insoupçonnées dans des moments difficiles", souligne Thomas Voeckler, le Français qui l'a porté le plus souvent au XXIe siècle. "Cela reste pour la vie", confirme Tony Gallopin, le dernier Français à s'en être paré. C'était en 2014, il y a cinq ans, la plus longue attente que le cyclisme français a connu hors période de guerre.

En dehors de la course, il y a un avant et un après, conviennent tous ceux qui ont eu le bonheur de le porter. Ils sortirent de l'obscurité, brièvement ou définitivement, au début (ainsi, pour Thomas Voeckler et Fernando Gaviria durant la décennie actuelle), au coeur (Vincenzo Nibali, Greg Van Avermaet, Peter Sagan) ou dans la dernière partie (Mark Cavendish, Geraint Thomas) de leur carrière.

En prise avec son temps

L'injustice l'accompagne parfois. Des coureurs de l'importance de Raymond Poulidor jadis, de Nairo Quintana, Thibaut Pinot et Romain Bardet aujourd'hui, l'ont seulement approché, jamais endossé. Une constante, tout comme son adaptation à son époque. L'ancien morceau d'étoffe colle désormais aux nouvelles technologies du textile, pour preuve la combinaison high-tech prévue pour les contre-la-montre.

Le symbole du Tour épouse son temps, jusque dans sa dimension économique. Depuis 1948, il dispose d'un sponsor particulier dont il porte en évidence le nom de la marque, à côté des initiales de son créateur (Henri Desgrange). Après toutes sortes de firmes (apéritif, essence, bière, crème glacée...), il est soutenu depuis 1987 par la banque LCL issue du Crédit Lyonnais. La seule assurée d'être en haut du podium final le 28 juillet, dans la lumière finissante des Champs-Élysées.

(L'Internaute)

Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © (2019) Agence France-Presse 

 

Annexes

Un livre : Laborde, enchanteur de la grande boucle (par Thomas Morales - Causeur)

Le maillot jaune a cent ans ! Cette année [2019] le Tour de France fête les cent ans du maillot jaune et Christian Laborde, grand braquet de la littérature sportive publie son indispensable abécédaire. [...] (Causeur)

À quoi reconnaît-on un livre d’écrivain ? Il a du jus, du nerf, de la profondeur historique, de la mauvaise foi et de la dérision. Il s’emballe parfois en plaine et puis, une douce mélancolie vient écorcher nos genoux, égratigner notre mémoire à l’abord des premiers cols. Il est nerveux dans les échappées mais sait aussi se laisser dandiner, à la fainéante, sur nos belles départementales. Cette année, le Tour de France célèbre les cent ans du maillot jaune et Christian Laborde, grand braquet de la littérature sportive publie son indispensable abécédaire. Encore un dictionnaire, me direz-vous, cette manie française de tout classer et compartimenter, c’est sans compter le génie de la formule de Laborde, dompteur de mots et enlumineur de notre patrimoine. Avec lui, le Tour ne se limite pas aux exploits sportifs, il est le réceptacle vibrant de notre nation, une part de notre identité. Les flonflons et la sueur. Les drames et le panache. Les souvenirs et la course. Son dictionnaire est taquin, érudit et flamboyant. On passe de Léon Bloy à Blondin, de Fignon à Abdelkader Zaaf, de Nougaro à Nucéra, on pioche, on s’amuse, on a les jambes qui frétillent et l’envie de dépoussiérer ce vieux Motobécane qui sommeille depuis trente ans dans une grange à la campagne.

Le Tour de France, Christian Laborde – éditions du Rocher.

 

Tour de France 1958 (commentaire de Charly Gaugaule fin juin 2019 dans Causeur)

Charly Gaul porte le maillot jaune un seul jour durant sa carrière. mais le bon : le jour de l'arrivée à Paris en juillet 1958... arrivée par ailleurs ternie par un accident dramatique : lors du sprint au parc des princes, André Darrigade heurte violemment un jardinier du parc qui décède.

"L'ange de la montagne" a pris la tunique jaune lors du dernier contre la montre entre Besançon et Dijon, sur un tour qu'il domine de sa classe surnaturelle mais qu'il aurait bien pu perdre à cause d'un bris de matériel lors de la première des trois étapes alpines, accusant dès lors 16 minutes de retard sur Raphaël Géminiani. Plus grand monde ne parie sur ses chances de victoire.

Pourtant, il va refaire son retard dans la dernière étape de montagne entre Briançon et Aix-les-bains, la fameuse étape de la Chartreuse : dans cette journée particulièrement pluvieuse et froide, le luxembourgeois attaque de très loin et accroît progressivement son avance dans les cols isérois, Portes, Cucheron, Granier, presque aussi bon rouleur que grimpeur, il accélère encore dans la partie plate entre Chambéry et Aix où il arrive vers 5 heures, un quart d'heure avant tout le monde, sous un rideau d'eau, alors que la nuit est presque tombée...

Géminiani, le grand fusil, le soldat, s'effondre en larme. Jacques Anquetil, le vainqueur de la précédente édition, prend 23 minutes et contracte une pneumonie. Louison Bobet, incrédule, se demande au micro d'un journaliste si Charly Gaul n'est pas un coureur de jadis égaré parmi ceux de maintenant ou un héros mythologique accomplissant ses derniers travaux dans notre époque...

[Pour l'anecdote, Gaul aurait sorti du "môssieur" à Bobet au départ de la fameuse étape de la Chartreuse dans ce Tour 1958, alors qu'il lui indiquait dans quel virage du Luitel il allait lancer son attaque qui fit tant de dégâts...]

 

Une photo : Les années 1960

1919-2019 : le maillot jaune a 100 ans

Années 1960 :  Jacques Anquetil et Raymond Poulidor au coude à coude

 

La mort de Raymond Poulidor, affectueusement surnommé "Poupou", survenue ce 13 novembre 2019 à l'âge de 83 ans, suscite une grande vague d'émotion dans le monde du sport et bien au-delà (L'Internaute)

Raymond Poulidor : une carrière en images

Quelques souvenirs en photos (cliquer sur les liens)

Une de L'Équipe le jeudi 14 novembre 2019 en hommage à Raymond Poulidor

Arrivée du Tour de France le 14 juillet 1964 au Parc des Princes

''Poupou'', quelle classe !

Laurent Jalabert et Raymond Poulidor

 

Tour de France 1967 (Wikipédia)

Il s'agit du premier Tour à commencer par un prologue, étape permettant la présentation des coureurs au public.

Les coureurs sont à nouveau répartis en équipes nationales, alors que des équipes de marques avaient été instaurées depuis 1962. 13 équipes de 10 coureurs chacune sont au départ : France (3 équipes), Belgique, Espagne, Italie (2 équipes), Pays-Bas, RFA, Grande-Bretagne et Suisse/Luxembourg.

Ce Tour est surtout resté dans les mémoires en raison de la mort tragique du Britannique Tom Simpson lors de l'ascension du mont Ventoux durant la 13e étape le 13 juillet entre Marseille et Carpentras. Tom Simpson fut la première victime officielle du dopage sportif. L'étape du lendemain entre Carpentras et Sète est neutralisée par les coureurs qui laissent Barry Hoban (le coureur le plus proche de Tom Simpson) remporter l'étape seul. Le peloton arrive peu après, dans un silence inhabituel, groupé et roulant lentement en occupant toute la largeur de la route, le maillot jaune étant au centre de la première ligne.

Le dépistage des drogues commence en Belgique, puis en France en 1965, mais peu d'effort sont faits dans le milieu du cyclisme jusqu'à la mort de Tom Simpson lors du Tour de France 1967. Les premiers contrôles dans le Tour de France, à Bordeaux, conduisent à une grève des coureurs le lendemain matin.

 

Une photo : Présentation de l'édition 2019 du Tour de France cycliste

1919-2019 : le maillot jaune a 100 ans

25 octobre 2018 à Paris : le directeur du Tour de France Christian Prudhomme et le Belge Eddy Merckx, quintuple vainqueur de la Grande Boucle, lors de la présentation de l'édition 2019 (L'Internaute)

 

Les couleurs des maillots

Sources : Ça m'intéresse - Le Figaro - Mennen France

Tour de France les couleurs des maillots

Le maillot jaune

Le premier maillot jaune apparut en 1919, à l'initiative du directeur du Tour de France de l'époque, Henri Desgranges, journaliste et cycliste. Ce maillot distingue le premier coureur au classement général, soit celui avec le temps cumulé sur les étapes successives le plus faible. Sa mythique couleur jaune est une référence aux pages jaunes du journal L'Auto (ancêtre de l’Équipe), organisateur de la Grande Boucle à ses débuts.

Remis au leader du classement général (on additionne les temps réalisés sur chaque étape), le maillot jaune peut être porté par plusieurs coureurs pendant la compétition mais termine sur les épaules du plus rapide sur l'ensemble de la course. Énorme dotation (500 000 euros en 2019 !) pour le vainqueur du maillot jaune.

Eddy Merckx. Le Belge Eddy Merckx détient toujours le record du maillot jaune : c'est lui qui a le plus de fois porté le fameux maillot dans l'histoire du Tour. Il est également le seul coureur à avoir gagné lors du même Tour, en 1969, les trois principaux maillots (jaune, vert et à pois).

Le maillot vert

Apparu au 50e anniversaire du Tour, en 1953, lors de la création du classement par points, le maillot vert distingue le meilleur sprinteur. Sa couleur renvoie à son 1er sponsor de l’époque, la chaîne de magasins de confection parisien La Belle jardinière.

Les coureurs sont crédités d’un certain nombre de points (qui varie selon le type d'étape) en fonction de leur place dans les sprints d'arrivée d'étape et lors de sprints intermédiaires présents à chaque étape sauf pour les contre-la-montre. Dans ce cas, seuls les trois premiers remportent respectivement des points. Il peut, comme le maillot jaune, être porté par plusieurs coureurs tout au long de la course. La dotation pour le vainqueur de ce maillot est nettement moindre (25 000 euros en 2019) que pour le maillot jaune.

L'Allemand Erik Zabel et le Slovaque Peter Sagan co-détiennent le record du nombre de victoires au classement par points, qu'ils ont chacun remporté à six reprises.

Le maillot à pois rouges sur fond blanc

Le Grand Prix de la montagne du Tour de France, apparu en 1933, récompense le meilleur grimpeur sur la Grande Boucle (meilleur cycliste dans les épreuves de montagne), mais il faut attendre 1975 pour le voir doté d'un maillot distinctif, blanc à pois rouges. Motif et couleurs viennent du sponsor Chocolat Poulain.

Le maillot à pois distingue le leader du classement de la montagne, c'est-à-dire le coureur qui empoche le plus grand nombre de points lors des ascensions sur la route du Tour. Ainsi, des points sont attribués aux premiers coureurs qui franchissent les sommets. Côtes et cols sont classés selon leur difficulté : de 4ème catégorie pour les plus faciles (et qui apportent peu de points) à hors-catégorie pour les plus difficiles (et qui apportent plus de points). On additionne le nombre de points obtenus par les concurrents lors des franchissements de ces côtes et de cols. Le maillot à pois est décerné au coureur qui obtient le plus de points. Le premier arrivé en haut obtient 20 points, le 2e, 18 points et le 3e, 16 points. La dotation pour le vainqueur de ce maillot est nettement moindre (25 000 euros en 2019) que pour le maillot jaune.

Le Français Richard Virenque détient le record de victoires du maillot à pois, avec sept succès, entre 1994 et 2004.

Le maillot blanc

Ce maillot récompense le meilleur jeune (moins de 26 ans) du Tour de France.

La dotation pour le vainqueur du maillot blanc est un peu moindre (20 000 euros en 2019) que pour les maillots vert ou à pois rouges.

Le Français Pierre Latour l'a remporté en 2018, tandis qu'en 2007 et 2010 respectivement, l'Espagnol Alberto Contador et le Luxembourgeois Andy Schleck avaient fait coup double en remportant à la fois le classement du meilleur jeune et le classement général.

Roulez jeunesse !

D'autres maillots distinctifs

Parmi les autres maillots distinctifs, il y a ceux des championnats nationaux. Les coureurs qui ont triomphé sur la scène nationale ont en effet le droit d'arborer un maillot aux couleurs de leur pays. Pour 2019, c'est Warren Barguil, lauréat aux championnats de France (30 juin 2019), qui porte sur les routes du Tour un maillot de son équipe, Arkéa-Samsic, bleu-blanc-rouge.

Le maillot "arc-en-ciel" de champion du monde consiste en une tunique blanche avec une bande centrale bleu-rouge-noir-jaune-vert représentant les cinq continents. Il est porté par le champion du monde en titre, à savoir l'Espagnol Alejandro Valverde cette année 2019. Les anciens champions du monde peuvent, eux, conserver un liseré arc-en-ciel sur le col et les manches de leurs maillots.

Autre maillot distinctif, le dossard du combatif, récompense le coureur le plus combatif de chaque étape. Il est désigné par un collège chaque soir après l'arrivée de l'étape, et porte le lendemain un dossard rouge avec son numéro inscrit en blanc. À la fin du Tour, le coureur jugé le plus combatif sur l'ensemble des trois semaines de course reçoit le prix de Super Combatif.

Le leader du Tour d’Italie remporte un maillot rose qui correspond à la couleur des pages de la Gazzetta dello Sport, le journal qui organise la compétition !

 

Bons voisins : Comment s'appellent le Tour d'Espagne et celui d'Italie ? Réponse d'Hérodote

 

Humeurs

Qui a parlé de "Grande Boucle" ?

Voici le schéma du Tour de France 1919

1919-2019 : le maillot jaune a 100 ans

... et celui de 2018 !

1919-2019 : le maillot jaune a 100 ans

... qui n'a rien à envier à celui de 2019

Vous remarquerez l'usage de l'avion pour emmener les coureurs vers la prochaine étape (2 fois en 2018, 1 fois en 2019) : rien de très écolo... en ces temps "qui courent".

Non moins surprenants (et agaçants) ces parcours qui ressemblent davantage à des bouts de lacets qui se tortillent comme des vers qu'à la "Grande Boucle" de 1919.

2 Commentaires lus dans Causeur

« "directeur de cinéma" effectivement vous le faites bien votre cinéma ! un "tour de France" qui en ignore la moitie sud-ouest, des coureurs qui rentrent des Alpes à Paris en avion une fumisterie des journaleux qui créent un faux suspense avec Alaphilippe alors qu'ils savent que le tour est pour un grimpeur, l'arrivée après les Alpes, trop de spectacle tue le spectacle !!! » (internaute Salto 29/07/2019)

« Les deux dernières étapes de montagne considérablement écourtées n'auront laissé à Julian Alaphilippe aucune chance de refaire (ou bien d'aggraver) son retard... Dommage ! » (internaute Mat49 28/07/2019)

Retournement de "situation" ?

« ... la situation s'est retournée en 20 à 30 ans. La preuve par la langue : avant n'importe quel Italien, Belge, Espagnol, Allemand... parlait en français au micro. Maintenant les mêmes ne baragouinent plus que de l'anglais... ! » (internaute Dans les petites longueurs 29/07/2019 dans Causeur)

Le revers de la médaille ou l'envers du décor

Cyclisme illustration

... avec cette pétition dont voici la teneur :

« Les coureurs du Tour de France jettent leurs bidons de plastiques vides (gourdes) dans la nature.
Certes des spectateurs en récupèrent une partie (ainsi qu'une voiture "balai"), mais il est inévitable que certains bidons soient "oubliés".
De toute façon, ce n'est pas un beau geste. Comment ensuite expliquer aux cyclistes du dimanche qu'il ne faut pas jeter leurs déchets dans la nature, quand ils voient leurs champions prendre la route pour une poubelle ?
Plus éthique encore serait d'utiliser des bidons permanents (en aluminium par exemple) pour ne plus faire la promotion du jetable.
3ème évènement sportif le plus regardé au monde, le Tour doit montrer l'exemple. Par cette signature, nous demandons donc à l'Organisation du Tour de France (A.S.O), d'interdire le jet de bidons dans l'environnement pour les futures éditions de ce magnifique événement qui prend pour écrin la beauté de la nature. »

 

__________

Sources

Boulevard Voltaire [archive sans image]

Causeur [archive]

Hérodote [archive version abrégée]

L'Internaute [archive]

 

Autres documents

Sur le Tour de France

Le Tour de France patrimoine de l’humanité ? (Boulevard Voltaire) [archive sans photo]

Le Tour de France est profondément ancré dans le grand récit national (Le Figaro) :

« Le Tour de France parvient encore à raconter plusieurs réalités françaises. C’est d’ailleurs sa grande force. Rares sont les évènements sportifs de cette ampleur à visiter le pays jusque dans ses recoins, dans ses zones blanches, là où les postes et les hôpitaux ferment… Et qui sont en même temps capables de se terminer en grandes pompes sur les Champs-Élysées, à Paris, cœur du pouvoir. Sur le bord de la route, à quelques exceptions près, tout le monde est de sortie. Et cela représente beaucoup de monde : 10 à 15 millions de spectateurs massés, chaque année, sur le passage des champions, sans compter les 190 pays dans lesquels sont diffusées les étapes. Le Tour ne discrimine pas. Mieux : en venant rouler au pied des habitations, il offre divertissement et souvenirs au quidam tandis que les autres manifestations de l’entertainment moderne demandent immanquablement de se déplacer (voire de payer) pour communier… (…)

La seule absente, non négligeable, est la France des banlieues et la France périurbaine. On ne la voit pas sur le Tour et pour cause : elle offre un visage qui contraste avec le pays de carte postale. C’est un univers uniformisé, anonymisé, fait de béton, de barres d’immeubles et de fast-food. L’univers des romans de Michel Houellebecq et d’Aurélien Bellanger. » (extrait Rapporté par l'internaute Populiste)

Le Tour de France vu par Antoine Blondin (Boulevard Voltaire) [archive sans photo] :

« "Un grand écrivain qui se passionne pour la Grande Boucle, je ne suis pas sûr qu’on en retrouve d’ici longtemps…" écrivait [sur Boulevard Voltaire en 2018 *] Philippe Kerlouan rendant hommage à l’un des monuments du Tour de France, Antoine Blondincélébré [en 2014 par José Meidinger] rappelant le souffle épique qu’il avait su donner à chaque étape de la trentaine de Tours qu’il avait couverts pour L’Équipe (1954-1982). » * [archive] [photo]

Tour de France [2019] Sur le tard, Poulidor a gagné... - Boulevard Voltaire [https://www.bvoltaire.fr/tour-de-france-sur-le-tard-poulidor-a-gagne/]

Quand le vélo fait rayonner la France autour du monde - Herodote.net [https://www.herodote.net/histoire/synthese.php?ID=2579&ID_dossier=537]

Tour de France [2020] La longue route pour devenir une ville-étape (La Croix 15/09/2020) - Entre 250 et 300 municipalités posent leur candidature chaque année pour devenir ville-étape du Tour de France. Pour être sélectionnées par Amaury Sport Organisation, elles doivent se plier à de nombreuses exigences. À la clé : une formidable exposition médiatique et de belles retombées économiques...

Divers autour des courses cyclistes

Critérium cycliste international de Quillan. Le Critérium Cycliste International de Quillan (Aude) est une épreuve cycliste inscrite au calendrier des courses d'après Tour de France de la Fédération française de cyclisme (FFC) en tant que critérium professionnel hors catégorie. Le critérium, doyen des critériums français, se court traditionnellement le 15 août, la première édition ayant eu lieu en 1938 (Wikipédia)

Gouaches de Pierre Lagrue consacrées au cyclisme.

Paris-Brest (pâtisserie). Le Paris-Brest, composé d'une pâte à choux fourrée d'une crème pralinée onctueuse et garni d'amandes effilées, a été inventé en 1910 par un pâtissier de Maisons-Laffitte, Louis Durand. Ce dernier a imaginé ce gâteau à la demande d’un journaliste sportif, pour promouvoir une course cycliste reliant la capitale à Brest. Le Paris-Brest était alors plus grand que celui que nous connaissons aujourd’hui et marquait davantage la ressemblance avec une roue de vélo (vu dans Petites histoires de gâteaux)

Sur le Traité de Versailles

 

Adresses de photos

Tours de France

Tour de France 1903. Une étape [https://www.herodote.net/_images/tourdefrance1903.jpg]

Tour de France 1919. Itinéraire [https://www.bvoltaire.fr/media/2019/07/tour-de-france-1919-845x475.png]

Tour de France 1922. Arrivée au sprint de Paris-Tours : 1. Henri Pélissier 2. Henri Suter 3. Robert Jacquinot. Agence Rol, Paris. BnF [https://www.herodote.net/_image/tour11-pelissier-lutte-suter-1922.png]

Tour de France 1932. Équipe de France, de gauche à droite : André Leducq, Albert Barthélémy, Julien Moineau, Louis Péglion, Marcel Bidot, Maurice Archambaud, Georges Speicher, Roger Lapébie. Mondial Photo-Presse. Paris BnF [https://www.herodote.net/_image/tour13-andre-leducq-equipe-france-1932.jpg]

Tour de France 1951. Première ascension du mont Ventoux (Montpellier-Avignon) avec Louison Bobet (22/07/1951) [https://www.herodote.net/_image/bobet-ventoux.jpg]

Tour de France 1954. L'accordéoniste Yvette Horner promeut la liqueur Suze dans la caravane du Tour de France [https://www.herodote.net/_image/horner.png]

Tour de France 2011. Une étape [https://www.herodote.net/_images/tourdefrance2011.jpg]

Tour de France 2019. Itinéraire [https://img.aso.fr/core_app/img-cycling-tdf-jpg/tdf19-lr-parcours/12895/0:0,2480:3508-1200-0-70/a4acb]

Tour de France 2019. Egan Bernal, né le 13 janvier 1997 en Colombie, devient le 28 juillet 2019 le premier Sud-Américain à remporter le Tour de France. DR [https://www.herodote.net/_image/maillotjaune.jpg]

Divers

Gino Bartali (Ponte a Ema, près de Florence en Toscane, 18 juillet 1914 ; 05 mai 2000) : le champion cycliste Juste parmi les Justes et son fils Andrea [https://www.herodote.net/_image/bartali.jpg]

1984. Bernard Hinault, Bernard Tapie et Greg LeMond. DR [https://www.herodote.net/_image/tapie.jpg]

 

 

 

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