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« Je voulais vous partager un remarquable texte à propos de Simone Veil, texte découvert sur un site de la CFDT...
Évidemment, il tranche un peu avec cette belle unanimité "républicaine" dont les médias nous abreuvent depuis son décès.
Bonne lecture et bonne vacances »
18 juillet 2017
Stéphane Duté et toute l'équipe de CitizenGO <petitionsFR@citizengo.org>
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Décès de Simone Veil :
une unanimité étonnante
CFTC Métallurgie Yvelines
Simone Veil est rescapée des camps de la mort. Elle est touchée par la détresse et les conditions inhumaines que l’Homme réserve à l’Homme : sa loi sur l’avortement est inspirée de cette compassion pour les personnes en immense difficulté. Loi du moindre mal, tout a été écrit sur ce sujet.
Ce qui n’a pas été beaucoup rappelé, c’est que cette loi était une loi d’exception. L’avortement, qui met à la poubelle des déchets hospitaliers des petits êtres humains parce que la société – non pas la mère seulement, voire pas la mère du tout – n’en voulait pas, était à l’époque un acte qui était tout sauf neutre, et exigeait mûre réflexion.
C’est devenu un droit, une revendication de liberté, au point que la réflexion est ôtée, que l’alternative est condamnée.
Et Simone Veil n’a pas parlé *
Du droit à « garder » ou « jeter » on a extrait le droit à « sélectionner », aussi bien issu de la PMA que de la GPA. Et tant qu’à jeter les embryons ou fœtus, autant faire des expériences dessus : matériel exceptionnellement représentatif du corps humain, n’est-ce pas : ce serait gâcher.
Sélection, sur quels critères ? Détresse sociale des parents, comme du temps du vote de la loi Veil ? Non, bien sûr, mais sur des critères de conformité : sexe (comme sous Mao en Chine), gènes (comme sous le Doktor Megele dans l’Allemagne nazie), le bon moment (comme à la SNCF) ?
Voir Eugénisme
Et Simone Veil n’a pas parlé *
Le parallèle social est évident : l’humain-ressource, l’humain jetable des Contrats à durée indéterminée de chantier, que l’on ne paie que pour les heures effectives, l’enfant formaté par l’école et l’université pour un monde totalement économique. La personne conforme qu’on forme, et le décalé recalé par la pensée et l’école uniques.
Voir De la théorie du complot à la manipulation de masse
Voilà ce que nous aurions bien voulu entendre lors du décès de Madame Simone Veil, qui n’a rien dit * lorsque les dérives de sa loi d’exception, faite normalité, sont devenues insupportables, elle qui a vu la pire des horreurs se reproduire sous ses yeux.
« Ce que vous ferez au plus petit de ces enfants, c’est à moi que vous le ferez » : parole de sagesse qui dit bien comment nous devons nous y prendre pour une société plus humaine.
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NB1 : de petites modifications ont été apportées à cet article [lire l'article modifié ici] car on ne connaît pas le champ de contraintes de Simone Veil. Rappelons-nous Pie XII, taxé d’avoir été silencieux (il ne pouvait pas faire autrement). Ce silence était donc peut-être contraint, comme le dit un commentaire ci-dessous [Bernadette 18 juillet 2017]
NB2 : Seuls les commentaires à caractère social et syndical seront désormais publiés (à partir du 20 juillet [2017])
* Simone Veil n’a pas pu parler... Hervé BRY (ikecftc78) 24 juillet 2017 : Bonjour Marie-France [réponse au commentaire ci-dessous] Merci pour ce commentaire que j’aurais bien publié si ce blog avait été généraliste. Mais je voudrais le recentrer sur son caractère syndical [voir NB2] donc sur la question de l’instrumentalisation des personnes et du droit du plus fort sur le plus faible. Au demeurant, de petites retouches [voir NB1] ont été apportées à l’article : Simone Veil n’a pas pu parler... [... qui n’a rien dit, ou pu dire...] c’est moins accusateur de la personne, et cela dénote un manque de liberté (intérieure comme vous le suggérez, ou extérieure, vu l’aura nationale du personnage). Cordialement
Marie France belle 19 juillet 2017 : Merci pour votre courage. Oui le silence de Simone Veil lors des dérives (prévues ) de sa loi a été assourdissant. Mais il est explicable. On sait qu’un enfant battu, sauf résilience, battra. Simone Veil qui avait connu dans les camps le mépris jusqu’à la mort de l’être humain a confirmé par sa loi le mépris jusqu’à la mort du plus petit et vulnérable des êtres humains. Peut-être n‘a-t-elle pas rencontré ou accepté de rencontrer de « psy » à la hauteur. Il y a des rescapés des camps qui ont eu une attitude tout-à-fait inverse. Mais ils ne seront pas au Panthéon alors que ce sont eux qui donnent des leçons de vie.
26 novembre 1974, 16 heures. Simone Veil monte à la tribune. Face à elle, un hémicycle de costumes-cravates sombres et chemises blanches... | AFP archives
Sélection de commentaires
- Pierre Paulin Prévost 19 juillet 2017 : D’autres articles du même tonneau à partager et à « liker » sur ce blog.
Ping : Une section CFTC rompt l’unanimité en faveur de Simone Veil
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Voir Sémantique, éthique et piques
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- Domhub 18 juillet 2017.
Par contre Simone Veil disait : « aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement. Il suffit d’écouter les femmes. C’est toujours un drame et cela restera toujours un drame... »
Marisol Touraine quant à elle, empêche les associations avec son délit d’entrave de rappeler à l’esprit des femmes la seconde phrase de Simone vieil « C’est un drame et cela restera toujours un drame »
Silence, le chemin de la clinique est éclairé, balisé, avorte et tais-toi.
Tu te fais arracher ton portable, le psy te parle de dynamique du deuil de l’objet perdu. Tu te fais arracher le fœtus c’est chut… 200 000 femmes sous anxiolytiques par an.
Arrêtons l’omerta et ne gardons pas des paroles de SV que ce qui intéresse les démagogues. L’avortement est un drame messieurs ne l’oubliez pas avant non plus. Une féministe.- Pierre Paulin Prévost 19 juillet 2017 : Merci Madame. N’étant pas dans le cœur d’une femme, je ne sais pas si la conscience morale garde un accès au conscient. En revanche, je connais des DRH qui ne constatent leur assouplissement éthique que lorsqu’ils sont eux-mêmes dans le sas de sortie du monde professionnel. Je pose ici la question de la banalisation du mal.
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- Levoisin 18 juillet 2017 : Une société qui n’accepte pas ses handicapés et « imperfections » est une société qui se meurt.
Quand je pense que des parents sont prêts à tout pour sauver leur enfant victime d’une maladie rare ou d’un accident ou pour avoir un enfant malgré la stérilité d’un des conjoints… et on condamne les trisomiques, on permet l’avortement d’enfants non désirés…
C’est vraiment le monde à l’envers.- Pierre Paulin Prévost 19 juillet 2017 : Il y a le même paradoxe dans la vie des entreprises. De gros moyens sont parfois consentis pour accompagner les dégâts d’une anthropologie du travail viciée.
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- Bernadette 18 juillet 2017 : Effectivement. Mais peut-être en a-t-elle pris conscience. Et si on l’avait alors contrainte à se taire ? Ou peut-être lui a-t-on suffisamment lavé le cerveau pour la persuader que faire machine arrière serait encore pire ?
- Pierre Paulin Prévost 19 juillet 2017 : Oui, faisons pour elle le pari d’une conscience que sa stature nationale ne lui permettait pas de laisser publiquement d’exprimer. Et que de là où elle est, elle puisse encore agir, et pour la Vie.
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Certes, il fallait saluer l'initiative de Simon Veil avec sa "Loi sur l'avortement" destinée aux cas désespérés. Dans son discours à l’Assemblée nationale le 26 novembre 1974, elle insiste sur le caractère "exceptionnel" de cette loi ("Aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement [...] C’est toujours un drame et cela restera toujours un drame" "Je le dis avec toute ma conviction : l’avortement doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issue" "... une décision grave qui ne peut être prise sans en avoir pesé les conséquences et qu’il convient d’éviter à tout prix" "[l’IVG est un acte] que la société tolère mais qu’elle ne saurait ni prendre en charge ni encourager"...), allant jusqu'à marteler que l'interruption de grossesse doit être « contrôlée et rester une exception, l'ultime recours. Il faut encourager la contraception par tous les moyens »
1974 - Simone Veil et son projet de loi
Cependant, était-elle naïve ou si peu instruite de la nature humaine profonde pour ne pas calculer, déjà sur le court terme, les débordements et abus qui découleraient immanquablement de la "loi avortement" ? Je ne le pense pas. Pourtant, cette loi, reprise par des féministes irréfléchies (c'est le moins qu'on puisse dire) par "droit à l'avortement" (mot que Mme Veil n'a jamais prononcé à ce sujet), a glissé (irrémé)diablement vers une espèce de contrôle "de confort", un eugénisme planqué derrière une soi-disant "liberté de la femme".
Et c'est là qu'on pourrait reprocher à Simone Veil de ne pas avoir élevé la voix contre ces dérives naissantes. Il y a sûrement une raison à cela : ce n'est donc pas de la naïveté béate, mais plutôt une censure venue de "plus haut" dans l'ambiance "flower-power" des années 1970. Le "flower" qui préfigure les "bisounours" des années 2000 et le "power" tellement bruyant qu'il a couvert les paroles de mise en garde de Mme Veil lors de son discours sur la "loi avortement", en 1974. La ministre de la Santé de l'époque aurait dû avoir plus de poigne... Mais peut-être pas : elle aurait été "remerciée" et remplacée par quelqu'un de plus vicieux... Et nous voilà dans un tournant délicat de l'histoire, et en particulier de celle des femmes.
Dans les années post-1968, étant enfant, j'étais choquée par ces "féministes" qui brûlaient leur soutien-gorge, comme si, avant l'heure de "l'utérus artificiel", elles trouvaient qu'être femme était une injustice ! Sottise (de mon point de vue de femme) qui éloigne des vrais problèmes de parité homme/femme... Bien sûr, comme l'avortement, comme dans toutes choses d'ailleurs - du moins à leurs débuts - l'utérus artificiel promet être un salut, ici pour les grands prématurés *, et doit être accueilli comme tel. Mais déjà ces féministes nombrilistes tentent de voler ce droit aux prématurés pour leur confort égoïste...
* archive sans vidéo
* Voir sur YouTube : Essai illégal Utérus Artificiel sur femmes enceintes
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Autre thème avec Simone Veil : Handicap : de Simone Veil au festival Avignon, l’intégration progressive (2017)
2021 « Les enfants du hasard »
"D’aucuns prétendent que, lorsque Simone Veil légalisa l’IVG en 1975, elle n’imaginait pas que celle-ci deviendrait un moyen de contraception ; que certaines femmes avorteraient trois, quatre, cinq fois dans leur vie ; que l’État en ferait la promotion dans les collèges. Certes, mais le nombre d’IVG pratiqué à l’époque était déjà considérable, sa pratique, déjà socialement admise, et sa légalisation en a simplement consacré le fondement et tellement facilité l’accès qu’elle est devenue un acte médical banal. Veil pensait l’IVG comme un dernier recours ? Le croire, c’était soit bêtise, soit naïveté."...
Source et suite sur Causeur (13/04/2021) [pdf]
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