Eklablog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

jeudi 12 juillet 2018

Évitez les fausses entreprises privées

La lettre du Vaillant Petit Economiste

 

Chère lectrice, cher lecteur,
 

N’investissez pas dans les fausses entreprises privées !

Voici pourquoi :

L’autre jour, j’ai offert un beau bijou à ma femme.

J’en ai tiré beaucoup de satisfaction :

  • Le bonheur de lui faire plaisir et de lui montrer mon affection.
  • La satisfaction d’être servi et accompagné par un bijoutier professionnel et attentif à mes besoins.
  • Le confort et l’élégance de la boutique.
Dans ces moments, je m’émerveille de voir à quel point les échanges volontaires améliorent notre quotidien.

Sans doute que j’investirais avec plaisir dans cette bijouterie.

De plus, son activité est bénéfique pour notre économie.

Malheureusement, ce n’est pas toujours comme ça…

Et c’est souvent dans les secteurs « administrés » que ça cloche.

EDF est le type même d’entreprise « privée » qui ne l’est pas en réalité

Je ne mettrai pas un euro dans ces actions-là.

Dans les faits, cela se traduit par une expérience à l’exact opposé de celle de ma bijouterie.

La gestion est calamiteuse et le mépris pour les clients ne peut que nuire à la santé de « l’entreprise ». 

Ces derniers se retrouvent dans des situation surréalistes :

  • En 2015, EDF facture une augmentation de tarif rétroactive de 5 % pour la période 2012-2013. [1]
  • En 2017, rebelote ! Environ 30 € par ménage à régler sur des périodes que vous avez déjà payées. Même si vous n’êtes plus client d’EDF, vous passez à la caisse ! [2]
J’imagine ma réaction si mon bijoutier m’appelait dans deux ans pour me demander un rattrapage sur la valeur des diamants qu’il m’avait vendu…

Je ne retournerais plus jamais chez lui !

Cette situation ridicule est due au carcan législatif et politique dans lequel est prise EDF et qui donne lieu à des complications administratives et légales sans fin.

Autre ineptie, EDF facture ses clients moins que ses coûts de production.

À première vue, c’est une bonne nouvelle car vous allez payer moins.

Mais c’est en fait un non-sens total car il n’y a pas de magie !

Ce qui n’est pas perçu d’un côté doit être pris de l’autre.

Au final, la sous-facturation est de toute façon compensée à travers les impôts et c’est bien l’État qui est l’actionnaire ultra-majoritaire d’EDF.


En conséquence, lorsqu’il y a un manque de cash à cause des prix artificiellement bas d’EDF, c’est Bercy qui injecte des milliards d’euros pour augmenter le capital.

Vous êtes donc facturé deux fois :

  • La facture d’EDF au tarif réglementé
  • Les impôts pour combler le trou
Cette sous-enchère permet notamment de protéger EDF, fleuron national (ne riez pas), de la concurrence en cassant les prix.

Résultat, ce monstre bureaucratique en vient à fonctionner comme si ses clients étaient là pour le servir plutôt que l’inverse.

L’exemple d’EDF montre que certaines actions sont étatiques

Et lorsque j’investis, je vérifie ça de très près.

Si vous regardez bien la manière dont fonctionnent les différentes parties de notre économie, vous verrez que les différences sont grandes.

Certains secteurs, comme l’informatique ou le luxe, sont très libres.

C’est-à-dire qu’ils peuvent mener leurs affaires comme ils l’entendent.

Ils doivent, bien-sûr, rester dans les limites de la loi.

Cependant, le gouvernement n’intervient pas, ou peu, dans leurs activités.

Les réglementations sont faibles et l’État n’est pas actionnaire.

C’est là qu’on trouve de la croissance.

En revanche, d’autres domaines sont largement sous la férule de l’État et de réglementations complexes.

Ainsi, une société comme EDF peut être considérée comme quasi étatique.

Créée en 1946 à la suite de la nationalisation de nombreuses entreprises privées, elle (re)devient société anonyme en 2004 afin d’ouvrir son capital et de s’introduire en bourse.

Mais c’est l’État qui devient actionnaire principal, donc autant dire que niveau gestion, rien ne change !

Bien qu’elle soit une entreprise privée, sur le papier, la réalité est que le secteur public s’immisce tellement dans ses activités que sa marge de manœuvre est réduite comme peau de chagrin.

En bourse, c’est le film d’horreur :


Mais EDF n’est pas la seule.

La France, comme de nombreux autres pays d’ailleurs, a engendré un certain nombre de mastodontes qui ne créent pas beaucoup de valeur.

Ils génèrent même des coûts inutiles pour la collectivité.

Pourquoi investir dans une boîte qui détruit de la valeur ?

Mais je ne dis pas cela, comme c’est trop souvent le cas, par pure critique des entreprises semi-publics.

Je ne fais qu’analyser les données objectivement.

Et je me fais aujourd’hui l’écho de l’économiste Charles Gave.

Dans un billet fort intéressant, l’économiste nous démontre, chiffres à l’appui qu’il vaut bien mieux acheter des actions dans l’économie libre que dans l’économie semi-privée. [3]

Le graphique ci-dessous illustre ces différences de résultats de façon frappante.

Des actions dans les secteurs vraiment privés vous rapportent 73 points en huit ans alors que les actions dans le secteur quasi public ne vous en rapporte que 2 !



Moralité : Si vous voulez être actionnaire, ne soyez pas actionnaire de l’État

Misez sur les gens qui enrichissent le monde pas sur ceux qui vivent à son crochet.

On peut très bien argumenter que ces entreprises quasi-publics sont nécessaires et ne peuvent pas réaliser les mêmes performances que le reste de l’économie car elles rendent un « service public ».

D’accord, on peut en débattre (une autre fois).

Mais je me place ici du point de vue de l’investisseur.

Que les résultats médiocres des entreprises quasi-publiques soient justifiés ou non, vous voulez mettre votre argent là où on saura le multiplier.

Sinon, autant en faire don directement à l’État !


À votre bonne fortune,
Le Vaillant petit économiste


Sources

[1] [2] https://www.60millions-mag.com/2017/03/14/factures-d-electricite-nouveau-rattrapage-tarifaire-chez-edf-11038

[3] http://institutdeslibertes.org/nouvelle-lecon-sur-les-facons-de-gagner-de-largent-sans-travailler-mais-en-reflechissant/  [archive]

 

Partager cette page
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :