En fait pour comprendre la situation particulière des pays à l'extrême-sud du continent sud-américain, Argentine, mais aussi Uruguay et Chili il faut faire un bref retour sur l'histoire latino-américaine.
Quand après la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb en 1492, les Conquistadores espagnols ont subjugué [réduit à soumission] les empires mayas, aztèques et incas, ils n'ont pas appliqués une politique de ségrégation raciale, comme en Amérique du Nord. Les Espagnols (et plus tard les Portugais au Brésil) ont contracté des mariages avec les populations indigènes ayant survécu aux premiers massacres et aux épidémies importées, créant une population métisse dans toute l'Amérique latine tropicale (le nord du continent).
Par contre, jusqu'à la fin de la période coloniale vers 1822, les Espagnols ne se sont jamais intéressés au peuplement des zones tempérées froides et antarctiques du sud de leur continent. Seule la bordure nord des actuels états du Chili et de l'Argentine étaient, faiblement, peuplées de quelques millions d'habitants, eux-aussi métis au début du XIXe siècle. Le reste de ces pays étaient laissés aux tribus indiennes autochtones. Buenos Aires ne comptait pas 100 000 habitants à l'Indépendance et l'ensemble de l'Argentine environ 500 000 (contre 40 millions aujourd'hui).
Les nouveaux dirigeants des États indépendants du Sud étaient aussi métis que les autres Latino-américains. Seulement, très réceptifs aux courants d'idées de leur époque en Europe, notamment le racisme, voyant dans l'homme blanc une humanité supérieure, ils voyaient dans leur propre métissage une source d'infériorité, de sous-développement et de misère, par rapport à l'Europe et cherchèrent donc, dans une optique "raciste" dirigée contre eux-mêmes à "bonifier" leurs peuples par une immigration exclusivement européenne.
Parallèlement les zones de peuplements furent étendues jusqu'en Patagonie et au Sud-Antarctique par le massacre des populations indiennes notamment les Mapuches, remplacées par des immigrés surtout italiens, espagnols, mais aussi polonais, russes, allemands etc. Mais si l'on compare, malgré tous les troubles politiques au XXe siècle dans ces pays, le degré de développement de l'Argentine et du Chili avec celui des autres peuples latino-américains métissés, il n'est pas du tout évident que la politique d'Européisation de la population de ses premiers dirigeants indépendants ait été un échec. Contrairement, pour parler de cela à la politique d'Arabisation et d'Africanisation en France aujourd'hui !
Concernant le traitement des peuples indigènes, les Espagnols n'ont jamais cherché à peupler l'extrême sud du continent Sud-américain, laissant ces peuples dans une situation de quasi-autonomie avec souveraineté théorique espagnole sur le pays. Par contre l'Argentine indépendante au XIXe siècle a mené, abandonnant la politique de métissage des conquistadores espagnols, des "guerres indiennes" contre les Mapuches durant tout le XIXe siècle avec exterminations et relégations dans des réserves comme en Amérique du Nord à la même époque et pour les mêmes raisons : faire de la place aux immigrés européens !
Un Noir argentin, des moyen-Orientaux complètement assimilés... ils ont été métissés. Des études, notamment au Mexique avaient montré que les Mexicains ont, en moyenne entre 2 ou 3% de parts d'ADN africains. Il est clair que si, à l'indépendance vers 1820 vivaient au grand maximum 500 000 habitants en Argentine contre 40 millions aujourd'hui et que l'immigration aux XIXe et XXe siècles fut exclusivement européenne blanche, toutes ces populations métisses, d'Européens, d'Indiens et d'Africains furent absorbées...
(internaute MEIERS)
Un bout d'histoire partagé
Ma grand mère y suivit ses parents en 1886, tout le monde est revenu en 1896 et l'oncle Auguste mourut en 1915 à Perthes-lès-Hurlus (51-Marne). Son frère Carlos né là-bas fut décoré lors de la campagne du Maroc... Un nombre impressionnant de Gersois, comme eux, est resté et y a fait souche... mes aïeux ont laissé un opuscule de leurs mémoires, il étaient à Hernandarias (Paraguay), au nord... Il n'y est jamais question de Noirs, ce sont eux qui cultivaient la terre, pas des esclaves.
(internaute Frimas)
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