Un rapport du Sénat pointe la baisse de niveau des enseignants en mathématiques
Boulevard Voltaire
Réflexions d'internautes
De mon temps nous quittions le primaire en sachant faire les 4 opérations, en ayant de bonnes notions de géométrie, un peu d’histoire, faire une “rédaction ” (un récit d’une vingtaine de lignes ) résumant un livre ou sur une phrase donnée, qu’il fallait expliquer, un souvenir de vacances etc. Nous connaissions aussi les fleuves de France et les plus grands du monde, nos département avec les préfectures et “chef-lieu”. Et l’année du certificat d’étude les cours étaient plus appuyés, et nous recevions quelques notions de cuisine, de couture et de gestion ménagère, sans doute pour que ceux qui ne pouvaient aller en secondaire puissent avoir un peu plus de possibilités pour entrer en apprentissage. A toute cette décadence, disons merci à François Mitterrand, son collège unique, et son bac pour tous. (Nicolaïe)
Il y a de cela une dizaine d’années, lorsque j’étais en mesure d’évaluer la simple connaissance des tables de multiplication chez des enfants en classe de sixième, le constat était grosso modo toujours le même : les élèves ne maitrisaient parfaitement lesdites tables que dans la proportion de un tiers. Il va sans dire que les compétences globales dans le domaine mathématique étaient en conformité avec cette observation, à savoir défaillantes sur bien des points. Un tel handicap de départ, alors que l’on débute l’enseignement secondaire, reste pour bien des enfants très difficile à corriger et ne le sera jamais pour beaucoup d’entre eux. Comment s’étonner dès lors que 30% des étudiants seulement suivent un cursus scientifique. Il ne saurait en être autrement, et cela pour longtemps. S’il est dit que nous sommes l’avant-dernier pays au monde pour le bruit en classe, il conviendrait chez nos responsables d’en établir les raisons fondamentales. Comment en effet capter l’attention des élèves en classe de mathématiques alors qu’un simple calcul algébrique s’apparente plus, pour beaucoup, à une image kaléidoscopique qu’à une suite structurée et réfléchie de manipulations qui ne relèvent aucunement de la magie ? Dans ces conditions, motivation et capacité d’attention s’érodent au point d’être remplacées par un bruit de fond permanent, voire de formes graves d’incivilité. Lorsque de plus l’administration de l’Éducation nationale se retourne contre le professeur, pourtant motivé et compétent, prétendant que s’il était à la hauteur de sa tâche tout cela ne serait pas, la coupe est pleine. Les étudiants en mathématiques motivés se détournent naturellement d’un métier que politiques et pédagogues illuminés ont par pure démagogie dénaturé au point que la simple transmission des connaissances se révèle bien souvent impossible et relève du parcours d’obstacles bien souvent infranchissables. Si le Sénat pointe la baisse du niveau des enseignants en mathématiques dans son récent rapport, a-t-il pour autant valablement pris en compte les remarques et comptes rendus qui lui ont été adressés depuis plusieurs décennies par des groupements d’enseignants inquiets et au fait des réalités du terrain ? S’il s’était avec ardeur et détermination attelé à la tâche nous n’en serions pas là. Lorsque l’on fait passer les intérêts personnels et de partis avant tout le reste, mais au nom du bien pour le peuple, le pire est à craindre. Pour ce qui concerne les jeunes Français le pire est arrivé. Ils sont à quelque chose près les derniers de la classe et cela n’est pas de leur faute. Les vrais coupables continuent impunément leur travail de sape sans le moindre remord tout en produisant de magnifiques rapports pour se dédouaner, comme d’habitude. (DJLC)
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L'au revoir du (vrai) bac (Boulevard Voltaire 17 juin 2019) [archive]
BAC... RIP dès juin 2020 ?
Texte intégral
L’au revoir du (vrai) bac
Que les élèves du secondaire ne s’y méprennent pas : cette année, le baccalauréat sonne le glas. L’examen tant redouté par des centaines de milliers de bacheliers changera de tête l’année prochaine. Pour l’heure, ce sont bien les parents qui font la tête, contestant la nouvelle réforme qui ne fera qu’enliser la déchéance de cet examen qui fête ses deux cent onze ans cette année.
Après que les bacheliers philosophes eurent planché, lundi matin, sur l’art, la loi et le temps… il est temps de revenir sur la réforme du baccalauréat, « nouvelle pépite » de l’Éducation nationale. D’après une enquête du Figaro, 30 % des parents d’élèves l’appréhendent. En effet, ce nouveau bac va considérablement déstructurer les cours et les lycées. Finies les filières économiques, littéraires et scientifiques. Désormais, les adolescents suivront un tronc commun composé des matières suivantes : français, histoire-géographie, enseignement moral et civique, langues vivantes, éducation physique et sportive, humanités numériques et scientifiques (reste à connaître l’intérêt) et la philosophie. Se grefferont à ces disciplines trois spécialités au choix en première, puis deux en terminale (art, géopolitique, écologie, SVT, science de l’ingénieur…).
« Faire du baccalauréat un tremplin pour la réussite » : telle est la finalité du ministère de l’Éducation nationale qui insiste sur la nécessité de la réforme. Au juste, quels sont les motifs de contestation portés par Jean-Michel Blanquer ? L’examen actuel ne préparerait pas assez aux études supérieures, il y aurait trop d’épreuves finales, contrairement aux autres pays européens, et ce surplus d’épreuves ne permettrait pas de récompenser les efforts des candidats tout au long de l’année.
Une nouvelle page se tourne donc puisque, juin 2020, l’examen reposera sur les épreuves et sur un contrôle continu (40 % de la note finale). Malheureusement, les hauts fonctionnaires du ministère s’égarent car, pensant établir un examen de l’égalité des chances, ils contribuent au contraire à l’« archipelisation » du baccalauréat. Notons que la prise en compte du contrôle continu pourrait avoir un effet pervers : celui d’accroître les inégalités. En effet, les lycées qui ont pour habitude de noter plus strictement les élèves (c’est le cas, notamment, de certains grands lycées) risquent d’être désavantagés par rapport à des lycées pratiquant une notation que nous qualifierons de plus souple.
L’on peut tirer un avantage de cette réforme qui repose sur une aide pour accompagner les élèves dans leur choix d’orientation. Néanmoins, cette disposition sera vaine si les élèves arpentent les couloirs des facultés avec un bagage scolaire et culturel léger, conséquence d’un laxisme qui perdure.
L’au revoir du vrai baccalauréat ne va plus tarder, désormais la main est aux établissements d’enseignement supérieur qui, espérons, ne subiront pas le même sort et n’abaisseront pas leurs exigences. Depuis des années, les gouvernements successifs ne font qu’amputer le savoir et le goût de l’exigence des élèves et sont responsables de l’échec de beaucoup d’étudiants pendant leurs études post-secondaires. Pour l’heure, bacheliers et Blanquer, planchez !
(https://archive.fo/JWZJi)