La Coulée verte ou le Paris pittoresque
Ancienne voie de chemin de fer transformée en chemin de promenade, la Coulée verte est l’un des lieux méconnus de Paris.
Les différents jardins présents çà et là donnent une dimension encore plus enchanteresse à l’endroit.
Traverser le 12e arrondissement à l’abri de toute circulation motorisée
Autrefois nommée "Promenade Plantée", la balade transporte le marcheur dans une végétation luxuriante. La coulée verte offre à l’œil humain un décor loin du désordre et de l’agitation parisienne. Elle est un moment hors du temps, une trouvaille insolite qui offre un parcours de 5 kilomètres de Bastille au bois de Vincennes. Cette promenade allie à merveille la végétation sauvage ayant pris le pas sur les aménagements humains, et les jardins ajoutés plus récemment et créés par des paysagistes faisant un travail incroyable.
Histoire de la Coulée verte
À l’origine, cette promenade était une ligne ferroviaire qui reliait depuis 1859 la place de la Bastille à la Varenne-Saint-Hilaire suivant la ligne de Vincennes. Désaffectée en 1969, les rails ont peu à peu été agrémentés de jardins, avant que ne soit aménagée la promenade en 1988 par les architectes Philippe Mathieux et Jacques Vergely.
Sa création a fait l’objet de débats intenses. En réalité, le projet émerge dans les années 1970. L’Atelier parisien d’Urbanisme doit en effet penser l’avenir, à la fois de la gare de Paris-Bastille, finalement reconvertie en une salle d’expositions temporaires puis démolie pour laisser place à l’opéra, et du viaduc de la Bastille. Pour ce dernier, l’agencement d’une promenade piétonne est mûrement réfléchi, aux côtés d’autres hypothèses qui apparaissent rapidement irréalistes.
La réalisation de cette promenade plantée s’impose en 1983 comme l’un des projets essentiels de la ville de Paris. De fait, cinq ans plus tard, les travaux débutent le long de la rue du Sahel. La coulée verte connaît dès lors une forte fréquentation, mais elle sombre progressivement dans l’oubli. Aujourd’hui, ses rares connaisseurs vantent les mérites d’un tel foisonnement verdoyant au sein même de la capitale.
Des étapes surprenantes
Le chemin mène de viaducs en tunnels, vous voyez l’Est de Paris sous un angle que vous ne connaissez certainement pas ! Là, au milieu des rosiers et des cerisiers en fleurs, vous pouvez apercevoir en contrebas une magnifique perspective sur les rues de la capitale.
De l’opéra Bastille, on accède à la promenade grâce à la rue de Lyon, mais il est possible de faire un léger détour par les boutiques et ateliers d’artistes abrités par le viaduc. La coulée verte est un itinéraire insolite en deçà ou au-delà de la ville. Une allée centrale s’établit à perte de vue pour le promeneur, scandée de part et d’autre par des tilleuls qui trônent fièrement sur le viaduc des Arts, dont l’architecture admirable vaut le coup d’œil.
Au cœur du douzième arrondissement, la coulée verte passe au-dessus du boulevard Diderot, réalisée sous le Second Empire en 1853 par le baron Haussmann. La balade est hybride, et allie des jardins aux caractères divergents : le jardin des haies taillées, le jardin blanc, le jardin de treillage, les colonnes de roses… Ces « jardins clos » sont aménagés à espacements réguliers.
Ancien pont ferroviaire de la Promenade Plantée franchissant l'avenue Ledru-Rollin.
La promenade rejoint parfois le niveau de la ville : c’est pourquoi les ponts Ledru Rollin et Diderot ont été objets d’un travail d’aménagement complexe. Les jardins viennent orner ces bâtis édifiés récemment, qui comprennent par ailleurs des monuments culturels du XIXe et XXe siècle sur lesquels l’œil humain peut s’attarder.
La traversée de Reuilly constitue par ailleurs une étape phare de la Coulée verte. Celle-ci, après avoir franchi le jardin de Reuilly par une passerelle, se poursuit sur l’allée Vivaldi, vers l’Est. Le promeneur peut alors apprécier la vue de jolies haies taillées autour de lui et d’une plate-bande dont la partie centrale concentre une herbe verdoyante.
La Nature à foison
La Promenade plantée présente ceci d’original qu’elle offre à découvrir d’autres jardins, dans lesquels il est possible pour le marcheur de faire escale, à l’image du jardin de Reuilly, du square Charles-Péguy, du jardin de la Gare-de-Reuilly ou encore du jardin Hector-Malot. Cela donne à voir un autre visage de la ville des Lumières. En outre, des fontaines agrémentent les beaux jardins qui jonchent le parcours.
Il s’agit de laisser la liberté à cette végétation qui prolifère, comme l’exprime le jardinier Pascal Closier, même si ce dernier met également en exergue un entretien nécessaire de taille. En fait, les jardins offerts à l’œil des Parisiens ont connu deux périodes. La première était celle d’un maintien de traitements divers pour éviter la prolifération de la végétation. On souhaitait empêcher la démesure d’une nature qui reprend ses droits. Mais aujourd’hui, la biodiversité semble appartenir à la nouvelle donne...
Tous les intrants et engrais chimiques sont exclus de cet espace vert.
Sources et suites
La Coulée verte, promenade champêtre à Paris-75012 (cityguideparis.fr) [archive]
La Coulée verte, une balade aux mille richesses (Conflits 07/04/2024) [archive] [PDF]
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