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Page créée en août 2019

« Aucune loi ne peut remplacer la morale » Proverbe chinois *

* Sauf que... la morale est personnelle, la loi est collective et sert à cimenter la vie en société !
(objection de l'internaute MAT49)

Exemples & symboles des temps modernes

Mort du maire de Signes [83-Var] : « Il faut faire des exemples »

  • Causeur (20 août 2019) [archive]

Ministre Jacqueline Gourault remet  légion d'honneur à titre posthume à Jean-Mathieu Michel lors de ses funérailles à Signes

Jean-Mathieu Michel est décédé le 5 août dernier [2019] après avoir été renversé par un véhicule utilitaire déposant illégalement des gravats à Signes (Var). Le Président Macron a adressé une lettre de soutien aux élus locaux, laquelle a été lue lors des obsèques. Le maire a également été décoré de la légion d’honneur à titre posthume par Jacqueline Gourault. Qu’auraient fait nos ancêtres en 1792 ?

[...] L’émoi passera, l’enquête se clôturera par une déclaration d’intention, la justice fera sans doute preuve de clémence pour l’auteur de l’infraction, et les atteintes aux personnes dépositaires de l’autorité publique, qu’elles servent dans la police, dans la gendarmerie, dans les mairies, au parlement, et plus largement au sein des casernes de pompiers, des hôpitaux ou de nos écoles, reprendront leur inquiétante série. Aujourd’hui, la disparition de Jean-Mathieu Michel fait l’objet d’un concert de réactions indignées de la part de la classe politique ; mais, demain ? L’élu ne peut pas être mort pour rien !

La journée du 3 mars 1792

Pour cela, il n’existe pas mille solutions : il faut faire des exemples. Par la répression sévère des manquements à la loi et des actes d’incivilité, faire savoir clairement aux auteurs de ces délits qu’ils seront punis sans ménagement. La prévention est à ce prix. De même, il est nécessaire d’honorer nos héros modernes, faire des exemples de vertu. Là encore, l’histoire de France recèle des trésors de dévouement patriotique. Nos ancêtres les révolutionnaires, tant de fois décriés ou encensés pour s’être affranchis de l’ordre légal, n’en ont pas moins été ses infatigables promoteurs. Une journée en particulier nous l’apprend.

Le 3 mars 1792 tombait un samedi. C’était jour de marché dans la tranquille ville d’Étampes, située à une demi-journée de marche au sud de Paris. Rien ne laissait présager un drame, lorsque soudain, en début de matinée, une bande de forcenés fait irruption dans la ville, suivie d’une foule de mécontents. Ils exigent, fusils en main, la taxation du blé pour s’en prendre aux marchands et nourrir le peuple. Après plus de sept heures de rixes et de tensions, le maire d’Étampes, Simoneau, s’interpose au péril de sa vie afin de faire cesser les troubles à l’ordre public. Le fou ! s’oppose aux revendications et refuse de céder à la force. Le juste ! il veut faire respecter la loi. Abandonné par les soldats censés le protéger, il tombe sous les coups de feu tirés à bout portant par les émeutiers. Un journaliste décrit la scène : "il n’était question de sa part que de dire oui ; il a préféré de dire non."

Martyr de la loi républicaine

Tout le pays s’émeut, comme nous, au récit de cette mort exemplaire. L’assemblée de 1792 décide alors de consacrer le troisième jour du mois de juin à la célébration du défenseur de l’ordre légal. La journée est baptisée "fête de la loi". Le cortège funèbre, transportant la chaise de l’élu et une statue de la loi, part de la place de la Bastille pour s’acheminer au ChampdeMars où députés, soldats, magistrats, parents de la victime, Parisiens accourus, ensemble, rendent hommage au "martyr de la loi". Toute la journée, l’écharpe du maire est suspendue aux voûtes du Panthéon pour en honorer la mémoire. Cet événement n’est pas anecdotique, il a la force des symboles car il fut l’occasion, pour une société en recherche de stabilité, de rappeler que la loi, et ses cohortes de représentants et d’exécutants, n’ont pas d’autre alternative que d’être scrupuleusement respectés, ou bien sacrifiés. L’État de droit est non seulement l’observation de la loi, mais aussi la promotion de celle-ci, sans quoi c’est L’État lui-même qui tend à s’effilocher dans la nuit de la barbarie. Cet épisode de la Révolution nous rappelle que le principe de légalité, base de la démocratie, n’est jamais acquis et qu’il demeure toujours à affermir.

[...] Il ne doit plus y avoir d’infractions mineures à la loi. "Qui vole un œuf vole un bœuf" doit redevenir la maxime de notre morale, car c’est en corrigeant les comportements de moindre violence que l’on éduque les individus à devenir des citoyens. Cela ne nous préserve peut-être pas contre tous les périls de la délinquance, mais nous garantit au moins, assurément, contre le déshonneur de n’avoir rien tenté pour la combattre. »

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Ce qui est évoqué ci-dessus paraît juste et sensé, et pourtant pas facile (quelqu'un a dit impossible ?) à mettre en place, si l'on veut bien regarder cette courte chronique évoquant, entre autres, Arnaud Beltrame :

"Mon frère a, je pense, réconcilié une partie de nos concitoyens avec l’engagement des forces de l’ordre". Cédric Beltrame, frère de Arnaud. Le 23 mars 2018, le colonel Arnaud Beltrame était tué par un terroriste islamiste à Trèbes. Ayant fait le sacrifice de sa vie en prenant la place d'un otage, il est devenu la figure du héros en France mais aussi à l'étranger. En ce cinquième anniversaire [23/03/2023] Boulevard Voltaire a demandé à Cédric Beltrame d'évoquer la figure de son frère. [archive]

 

Serveur tué pour un sandwich : un fait divers ou un symbole ?

Bar machine à café serveur

« Un fait divers ou un symbole ? La presse nous apprend que le serveur d’un restaurant de Seine-Saint-Denis [93] a été mortellement blessé par balle, vendredi 16 août [2019], par un client mécontent. Selon les personnes présentes, "il aurait été mécontent car son sandwich n’aurait pas été préparé assez rapidement". Selon BFM TV, il serait connu pour des faits de toxicomanie et alcoolisme. "Les employés étaient (pourtant, NDLR) tous très gentils", a dit un habitué.

[...]

La restauration vient donc s’ajouter à la longue liste des professions à risque. Médecin généraliste, par exemple. Dans la même ville tranquille, le médecin de mon épouse a été agressé en sa présence par un patient impatient qui ne voulait pas attendre son tour et que je ne peux décrire. Il n’avait pas les bons codes. Le commissariat, distant de 200 mètres, a été alerté. Un véhicule avec des policiers est arrivé une demi-heure après. L’incident était terminé depuis longtemps. Chut, pas trop de bruit, les élections approchent.

[...]

Le gilet pare-balles remplacera-t-il le gilet noir sur chemise blanche comme tenue professionnelle dans nos cafés ? Les syndicats professionnels des cafés, hôtels, restaurants iront-ils s’en plaindre en haut lieu ? Peu probable, eux qui laissent s’ouvrir dans le moindre chef-lieu de canton un de ces kebabs, chers à Sibeth. Ces établissements peuvent ainsi fournir des sandwichs halal à des collégiens campagnards en mal de nouveauté et dont les parents vivent de la production porcine.

Signe des temps ? »

 

L’assassinat de Thomas à Crépol (Drôme) le 19 novembre 2023 est devenu emblématique de l’insécurité

Voir Armes : réglementations

 

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