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Hélène Carrère d'Encausse secrétaire perpétuel de l'Académie Française est décédée le 05 août 2023, à l’âge vénérable de 94 ans.

Hélène Carrère d’Encausse en rose

Les membres de l’Académie française ont la tristesse de faire part de la disparition de leur confrère, Mme Hélène Carrère d'Encausse, décédée le 5 août à Paris.

Elle avait été élue le 13 décembre 1990 au fauteuil de Jean Mistler (14e fauteuil), et exerçait la charge de Secrétaire perpétuel depuis le 1er janvier 2000.

Académie française 05/08/2023

 

Hélène Carrère d’Encausse à l'Académie française

Hélène Zourabichvili, née en 1929 à Paris, n'avait pas une goutte de sang français. Elle était, d'ailleurs, apatride à sa naissance. Issue du mariage d'un père géorgien qui avait fui le communisme et d'une aristocrate germano-russe, elle apprit le russe d'abord, puis le français, toute jeune, chez des amis de ses parents, en Bretagne. Son père, collabo, fut enlevé en 1944 par des inconnus et disparut sans qu'on ne retrouve jamais son corps, laissant sa famille dans une situation de grande pauvreté. Hélène fit de brillantes études (Sciences Po et un doctorat d'État ès lettres) et enseigna l'histoire à l'université. Elle ne devint française qu'à vingt et un ans, en 1950, et prophétisa, dès 1978, la chute de l'Union soviétique. Son livre, L'Empire éclaté, fit grand bruit et lui valut un début de notoriété. Elle s'était en revanche trompée sur la cause de cette dégringolade : contrairement à ce qu'elle pensait, ce ne furent pas les pays musulmans d'Asie centrale, à forte natalité, qui provoquèrent la fin de l'URSS.

Soutien de Raymond Barre mais aussi du « oui » à Maastricht avec Jack Lang, députée européenne de 1994 à 1999 sur la liste UDF-RPR, première femme secrétaire perpétuel de l'Académie française - où elle avait été élue en 1990, accueillie dans l'illustre compagnie par Michel Déon - mais totalement opposée à la féminisation des noms - ce prélude sournois à l'écriture inclusive, qui était un « péril mortel », selon ses propres termes -, Hélène, devenue entre-temps Carrère d'Encausse par son mariage, était on ne peut plus française jusque dans ses contradictions, qui n'étaient qu'apparentes. Et, parce qu'elle savait ce qu'était la tradition d'accueil de la France, parce qu'elle savait ce que la France pouvait offrir à ceux qui l'aimaient du fond de leur cœur, elle ne supportait pas que les vagues d'immigration extra-européennes débarquent en France sans amour, sans respect et sans la moindre intention de changer leur mode de vie. Preuve en est : en 2005, ses déclarations sur la polygamie des familles africaines et sur la mauvaise éducation des enfants de banlieue qui traînaient dehors, qui avaient fait scandale. Il y a presque vingt ans, on ne pouvait déjà plus dire la vérité.

Hélène Carrère d’Encausse, dans une vie si bien remplie, eut même le temps d’avoir trois enfants, dont Marina (médecin échographiste et comparse de Michel Cymes dans une célèbre émission de télévision consacrée à la santé) et Emmanuel (écrivain, auteur notamment, en 2011, d’un remarquable livre sur le « rouge-brun » Édouard Limonov). Elle est restée jeune d’esprit jusqu’au bout, lucide et percutante, ne réservant ses rares angles morts, comme régulièrement depuis 1978, qu’à la situation en Russie, au point que, jusqu’à la veille de l’invasion de l’Ukraine, elle ne croyait absolument pas au déclenchement d’une « opération militaire spéciale ».

La France a tout donné à Hélène Carrère d’Encausse, qui le lui a bien rendu. Le vrai visage de l’immigration devrait être le sien : celui d’une immigration vraiment choisie, qui forme des élites infiniment françaises par la grâce d’une rencontre entre une culture millénaire qui s’assume et de nouveaux arrivants qui en sont amoureux. Qu’elle repose en paix.

Boulevard Voltaire 06/08/2023 [archive]

Hélène Carrère d’Encausse au musée Grévin 01-02-2022

Hélène Carrère d'Encausse secrétaire perpétuel de l'Académie Française au musée Grévin 01/02/2022

"... c’est avec un rare plaisir que, conscient du privilège, assez unique, qui m’était alors accordé là avec autant de simplicité, je pris soin d’immortaliser, pour la postérité, cette formidable rencontre par une photo, que je livre ici pour la première fois, où l’on voit précisément Hélène Carrère d’Encausse assise à son bureau personnel de l’Académie Française (avec ma femme, Nadine Dewit, posant à ses côtés) en train de me dédicacer, d’une écriture à la fois sobre, méticuleuse et posée, son Catherine II (qu’elle venait de publier, du reste, chez Fayard).

Un détail, lors de cette fameuse séance de photos, me frappa cependant chez cette femme qui, par-delà son air sérieux et sa langue châtiée, son allure fière et son port altier (quoique jamais, pour autant, dédaigneux), savait aussi être gracieuse, toujours impeccable dans son tailleur Chanel et sous ses raffinés colliers de perles : elle me demanda très poliment de patienter un instant, se retira quelques minutes dans le salon adjacent à son bureau pour, au préalable, se refaire, furtivement, une beauté en se remettant – coquetterie de femme oblige – du rouge à lèvres."

Daniel Salvatore Schiffer dans Causeur

 

Hélène Carrère d’Encausse NB ©Nadine Dewit

[...] Symptôme ultime du vide intellectuel, la certitude d’exister pleinement via Tik-Tok. L’individualisme triomphant est le signe le plus certain de l’absence de pensée, et le franglais est son véhicule.

Avec Hélène Carrère d’Encausse, c’est l’une des dernières représentantes du bon sens et de l’intelligence française qui disparaît *. Une génération s’étiole par la force et la faiblesse de l’âge. Qui pense encore, dans l’intelligentsia ? Élisabeth Badinter (79 ans), Régis Debray (82 ans), Sylviane Agacinski (78) ou Alain Finkielkraut (74 ans — un jeunot). La Faucheuse éteindra bientôt ces ultimes voix, et vous vous repaîtrez désormais de Sandrine Rousseau et de Caroline de Haas. Bon appétit.

* Voir aussi Geneviève de Fontenay a tiré sa révérence le 02/08/2023

Hélène Carrère d’Encausse n’a pas chômé depuis son élection à l’Académie en 1990. Sous sa houlette, la vénérable institution qu’a jadis voulue Richelieu, qui avait compris que la France était certes un territoire, mais aussi une langue et une culture, a affirmé la suprématie du français sur les langues régionales (2008), a condamné l’écriture inclusive (2017), émis des réserves fondamentales sur la marche à féminisation forcée (2019), et la Secrétaire perpétuelle de cette assemblée de doctes a interpelé le Premier ministre Jean Castex en janvier 2022 sur la nouvelle carte d’identité bilingue. Le diable est dans les détails. Cette carte d’identité franco-anglaise (ou plus exactement franco-américaine, appelons les choses par leur nom) est significative d’une allégeance totale à l’Oncle Sam — et elle ne sert à rien sinon à entériner notre servitude, puisque pour entrer aux USA, il faut toujours un visa. À vrai dire, cette soumission, part de loin. Le wokisme n’est que l’un des multiples chevaux de Troie de l’impérialisme yankee. [...]

L’invasion de l’américain dans la langue française n’est pas anecdotique : elle est le véhicule d’une terreur idéologique dont la motivation ultime est la conquête de marchés : tout comme les attaques contre De Gaulle visaient à mettre la main sur les ressources énergétiques de l’Afrique du Nord et à transformer le Maghreb en base avancée de la lutté contre l’URSS, l’américanisation aveugle qui déferle sur les ondes sert les intérêts du bloc Atlantique dans tous les événements récents : qui niera que la guerre russo-ukrainienne, la rupture d’un gazoduc en Baltique, l’asservissement de la France au gaz de schiste américain ou à l’énergie allemande — le bon petit soldat de l’Amérique depuis le Plan Marshall — sont des coups de boutoir sur notre indépendance et notre existence même ?

Hélène Carrère d’Encausse avait bien cerné le danger. Interrogée par Le Figaro en février 2022 sur le « risque de fracture sociale et générationnelle », elle répondait avec une acuité intellectuelle que je me souhaite si un jour j’atteins son âge : « La fracture est déjà doublement là. Il y a d’un côté les happy few, les sachants pour qui l’anglais apparaît comme la langue de la mondialisation et la voie unique du progrès. Il y a de l’autre côté le bon peuple condamné à admirer ou à adopter ce modèle. Les gens ont l’impression de vivre en dehors de cet univers où se décide leur destin. Les protestations auxquelles on assiste procèdent d’un sentiment de dépossession de leur identité réelle, qui est d’abord celle de la langue. L’insécurité linguistique est là ! Les gens ne savent plus comment parler. Si vous ajoutez au problème du franglais celui de l’écriture inclusive, les gens ne comprennent plus leur propre langue… ». Il faut réagir, et vite. Boycottons les produits qui croient intelligent de se vendre en parlant américain. Giflons nos enfants et nos petits-enfants quand ils baragouinent un anglais approximatif par ignorance — la qualité qu’ils partagent le mieux. Et dégageons à la première occasion un Président qui n’est que l’employé des multinationales de Wall Street.

Jean-Paul Brighelli dans Causeur

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Lorsque Hélène Carrère d’Encausse donnait raison à Michel Houellebecq pour "Soumission" => Vidéo

Hélène Carrère d’Encausse, l'intégration par le travail, le talent et le mérite
Florent de Prévaux dans Boulevard Voltaire (09/08/2023)

[extraits] Hélène Carrère d’Encausse, née Zourabichvili, était avant tout une ardente partisane de l’intégration républicaine qui reflétait si bien sa propre histoire.
Historienne spécialiste de la Russie et écrivain, elle était aussi ce que l’on pouvait appeler une polémiste. Mais pas une de bas étage, ignare et agressive, bonne pour les plateaux télé racoleurs au summum de la vulgarité ; au contraire, même. Élégante, cultivée, fine, elle était de l’ancienne génération, celle qui avait vu Camus et Malraux, qui avait connu le cinéma de Lautner et Melville, une génération pétrie de culture classique et de sens de l’effort...
La petite apatride est devenue académicienne. Entrée en 1990 dans la vénérable institution, Carrère d'Encausse devint secrétaire perpétuel de l'Académie française en 1999, en remplacement de Maurice Druon. Elle est la première femme à occuper cette place.

[Internautes] Synthèse. Hélène Carrère d’Encausse par son histoire son parcours fut a n’en pas douter une "Chance pour notre pays". Elle a fait partie de ces étrangers amoureux de la Culture Française (celle qui n’existe pas selon le macron) et n’est pas venue pour le RSA ni pour réclamer des "Droits" mais pour se créer une identité glorieuse. La grande dame était plus intégrée à la France que nombre de "Français" (dits "de souche" ou non). Elle était l’honneur et la fierté de notre pays. On n’en demande pas tant... N'empêche, une grande dame, un parfait exemple d’intégration. Des immigrés de sa trempe on les accueille à bras ouverts. Aujourd’hui nous avons nos rappeurs "poètes", nos mineurs délinquants, nos tueurs de flics, nos politiciens perfides... la "chance" aurait-elle tourné pour la France ?

 

 

 

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