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Né en 1931, Jean-Louis Trintignant est décédé ce vendredi 17 juin [2022] à 91 ans.

Jean-Louis Trintignant ''Un Homme Et Une Femme'' 1966

Jean-Louis Trintignant ''Un Homme Et Une Femme'' 1966 © REX FEATURES/SIPA

C’est une icône du cinéma français qui s’en est allée, ce vendredi 17 juin. Jean-Louis Trintignant est décédé à l’âge de 91 ans, "paisiblement, de vieillesse, ce matin, chez lui dans le Gard [à Uzès], entouré de ses proches", a précisé son épouse à l’AFP.

Né en 1931, il était devenu une figure du grand écran, après une carrière à laquelle il n’était pas prédestiné. Il commence des études de droit à la faculté d'Aix-en-Provence et se dirige rapidement vers Paris pour devenir comédien.

Les films sont là. De chasseur, vous deveniez vite proie à ses côtés. D’une méfiance occitane, d’ascendance paysanne, il conservait, en toute circonstance, son quant-à-soi. Aussi réservé que son oncle Maurice dit "Pétoulet" fut explosif sur les circuits au volant de sa Formule 1 dans les années 1950 et amuseur attitré des paddocks. Les intervieweurs se souviennent des manières distantes de Jean-Louis, de cette gentillesse suspecte qui pouvait virer au pugilat taiseux si le curieux insistait un peu trop. Contrairement à beaucoup d’artistes, le silence ne lui faisait pas peur. Il s’en accommodait. C’est déjà le signe d’une richesse intérieure. D’immenses malheurs et la permanence des textes suffisent à nourrir un grand acteur. (Causeur 18/06/2022)

Jean-Louis Trintignant et sa fille Marie (1962-2003) en 2001 dans ''Comédie sur un quai de gare''

En 1956, Trintignant fait ses premiers pas en tant qu’acteur avec Si tous les gars du monde et Et Dieu... créa la femme de Roger Vadim. C’est avec ce film qu’il se fera remarquer, puisqu’il partage l’affiche avec Brigitte Bardot, le modèle féminin de l’époque.

Quelques années plus tard, en 1966, il donne la réplique à Anouk Aimée dans le chef-d'œuvre de Claude Lelouch Un homme et une femme. Un film réalisé avec peu de moyens, mais qui remportera la Palme d'or à Cannes.

Dans ces années 1960 et 1970, Trintignant était à son zénith, un soleil noir, orienté vers une forme d’isolationnisme souverain, grignotant des parts de marché à Belmondo et Delon, dépassant par la gauche Ronet et sollicité par tous les réalisateurs en vue de son temps. Sans se montrer en débardeur musculeux ou proférer un patriotisme acide. Hors des modes. Hors des cénacles. Nous ne savons pas vraiment, aujourd’hui encore, si cette solitude enfiévrée était due à son tempérament ombrageux ou à une timidité retorse. Peu importe, sa filmographie demeurera. (Causeur 18/06/2022)

Trintignant s’essaie également à la réalisation avec Une journée bien remplie (1971) puis Le maître-nageur en 1978. Peu de temps après, il joue dans un film de François Truffaut, le célèbre Vivement dimanche !. Il ne cessera d'occuper les planches et les écrans. C'est un grand acteur qui quitte la scène.

Boulevard Voltaire 17/06/2022 (sauf mention contraire)

1971 : Jean-Louis Trintignant dans l'intimité familiale

Archive INA [https://www.youtube.com/watch?v=qdrpczIuYt0]

 

 

 

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