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Dans un premier temps, se contenter de rassembler des articles et des documents pour étayer le sujet...

La réécriture est un acte de reprise d'un texte (nommé hypotexte) dans un autre texte. 

Exemple L'Avare de Molière est une réécriture d'une pièce de Plaute, intitulée La Marmite (son hypotexte).

La réécriture met donc en œuvre une double lecture : celle du texte énoncé, mais également celle du texte auquel il est fait référence. Pour qu'une réécriture soit identifiée, le lecteur doit donc être pourvu d'une certaine culture littéraire.

Il convient de différencier les réécritures selon leurs modes opératoires...

Kartable [archive]

Voir aussi Figures de style

2006 Le livre pour enfants - Réécrire pour les jeunes - © Presses universitaires de Rennes 2006 https://books.openedition.org/pur/41346 [archive]

Si les réécritures ne sont considérées que comme un moyen d’assurer la survie des textes classiques et un tremplin vers les "vrais textes", nous pensons devoir distinguer les abréviations des actualisations et des parodies. En effet, les abréviations, parce qu’elles revendiquent une proximité avec le texte original, n’incitent pas vraiment à la lecture de ce texte. Au contraire, les actualisations et les réécritures parodiques parce qu’elles revendiquent une plus grande autonomie envers le texte source, créent une relation subversive avec ce texte ; relation dont le caractère ludique incite le lecteur à découvrir l’original pour mieux savourer, par la comparaison, les libertés des auteurs des réécritures.

Mais finalement, les exemples analysés [dans cet article] montrent que les réécritures sont aussi des créations originales qui peuvent être lues autant pour ce qu’elles sont, que pour la représentation du texte classique qu’elles proposent.

2008 04 Le détournement des contes dans la littérature de jeunesse - M10349.pdf (avril 2008) https://archipel.uqam.ca/1116/1/M10349.pdf

2010 04 30 Réécrire pour la jeunesse de grands classiques : l’art de faire du neuf avec du vieux - 1.1.G_Behoteguy_09.pdf (30 avril 2010) http://ressources.univ-lemans.fr/AccesLibre/PRN/publije/Vol1/pdf/1.1.G_Behoteguy_09.pdf

2017 10 24 Ces œuvres qu'on a adorées petits mais qu'on n'ose plus montrer à ses propres enfants | Slate.fr (24 octobre 2017) http://www.slate.fr/story/152864/sexisme-oeuvres-jeunesse [archive]

Ce qu’on retient des livres, c’est d’abord, ce qui nous intéresse à ce moment précis de notre vie. En le relisant plus tard, ce n’est pas la même chose qui ressort parce que les horizons d’attentes sont différents.

Viviane Albenga [sociologue du genre, autrice d’un ouvrage sur le rôle émancipateur de la lecture]

Faut-il censurer ? Éloigner ses enfants de ces contenus sexistes est-elle une solution, voire une nécessité ? Viviane Albenga n’est pas partisane de la censure : « Cela me semble important de revenir avec ses enfants sur ce qu’on a pu aimer soi-même, parce que ça transmet un plaisir de lecture. Après, on peut toujours ouvrir la discussion, demander à l’enfant : “Est-ce que ça t’a plu, la manière dont les personnages étaient présentés ?” “Est-ce que quelque chose t’a surpris, choqué ?” » Ce n’est pas parce qu’on transmet quelque chose qu’on en donne forcément une image « ultra-positive ». Pour autant, tous les contenus ne sont pas acceptables. Pour Viviane Albenga, la limite est claire : « Les seuls ouvrages qui ne passeraient pas la barre sont ceux qui promeuvent l’idée que les filles seraient responsables de ce qui pourrait se passer dans leur vie sexuelle ou amoureuse, des agressions qu’elles pourraient subir. » [...]

Réécrire les classiques. Que les ouvrages anciens, stéréotypés et sexistes, puissent malgré tout servir de support à l’éducation féministe des parents d’aujourd’hui, pourquoi pas, mais ne serait-ce pas une lubie de bobos-intellos, qui ont le temps et les compétences pour les exploiter ? Car au fond, ce que souhaitent la plupart des parents est bien plus simple: des contenus "prêts à l’emploi", à lire tranquillement le soir avec leur enfant, sans culpabilité quant aux implicites sociaux et moraux véhiculés… et sans avoir à passer par l’étape des questions et explications de texte.

... les éditeurs l’ont bien compris : depuis quelques années, la réécriture des "classiques" de la littérature jeunesse se donne comme objectif de ménager nostalgie parentale et attentes éducatives contemporaines. L’atténuation des stéréotypes sexistes ne semble pourtant pas la priorité. On se souvient déjà en 1983 de la transformation de la cigarette de Lucky Luke en brindille destinée à éviter de donner un mauvais exemple à la jeunesse, ou encore du tollé qu’avait provoqué en 2013 la nouvelle traduction du "Club des 5", expurgée de ses verbes au passé simple et de ses descriptions trop longues qui auraient pu rebuter ses petits lecteurs.

[https://www.youtube.com/watch?v=6tSJgVOfXYs] 13 juillet 2015

Depuis 2011, c’est au tour de la série des « Martine » d'être peu à peu réécrite, mais là encore les stéréotypes sexistes ne sont que peu traités : la priorité a plutôt été donnée à la consolidation des intrigues, à la justification de la présence de certains objets désuets, ou encore à la correction de comportements éducatifs jugés aujourd’hui inadéquats (à commencer par l’absence presque totale des adultes et l’immense liberté dont jouissaient alors les enfants). On a l’impression d’être face à un mauvais lifting : l’objet historique, témoin d’une enfance disparue dans les profondeurs du XXe siècle, n’est plus, mais n’a pas été remplacé pour autant par un objet porteur des valeurs du XXIe siècle...

2018 01 09 Quand Carmen assassine : du pastiche à la réécriture, jusqu'où peut-on dénaturer une œuvre ? (09 janvier 2018) https://www.europe1.fr/culture/quand-carmen-assassine-du-pastiche-a-la-reecriture-jusquou-peut-on-denaturer-une-oeuvre-3541793 [archive sans vidéo]

Il ne suffit pas de modifier une œuvre pour changer les comportements.

« ... on ne dénature pas une œuvre quand on montre les perspectives qu'elle ouvre et les choses qu'elle rend possible. En revanche, on dénature une œuvre quand on veut lui imposer un filtre qui relève de la morale, tranche le présentateur de Qui Vive ?. La morale n'a rien à voir avec l'art, comme elle n'a rien à voir avec l'amour. »

2020 08 31 De la négritude d’Alexandre Dumas : un sujet qui fait couler beaucoup d’encre (Boulevard Voltaire) [archive] [pdf]

 n’a jamais renié son ascendance et met parfois en scène les "nègres" et leur parler créole dans Mes Mémoires.

Quel paradoxe : alors que l’on veut à toute force ethniciser à l’américaine le petit-fils écrivain de Marie-Cessette, on gomme, dans les livres et la langue, toute référence à l’ancien vocable ethnique par cette même prétention moralisatrice venue d’outre-Atlantique : exit le "nègre" en littérature !

[Cf. débaptiser les Dix petits nègres d’Agatha Christie]

À quand la réécriture des œuvres de Dumas en novlangue ? Comme disait Johnny : "Noir, c’est noir, il n’y a plus d’espoir. Oui, gris, c’est gris, et c’est fini, oh, oh, oh, oh…"

Dumas, Alexandre

Alexandre Dumas était métissé de deuxième génération – son père, le général Thomas Alexandre Davy de la Pailleterie, était fils d’une esclave noire Marie-Cessette Dumas et d’un marquis cauchois, propriétaire à Saint-Domingue

 

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Voir aussi

La langue française et ses caprices :

Traducteur : une profession dépassée ? (1 de 4) [archive]

Traducteur : une profession dépassée ? (2 de 4) [archive]

Traducteur : une profession dépassée ? (3 de 4) [archive]

Traducteur : une profession dépassée ? (4 de 4) [archive]

Uchronie

Dans la fiction, l’uchronie est un genre qui repose sur le principe de la réécriture de l’Histoire à partir de la modification du passé. « Uchronie » est un néologisme du XIXe siècle créé par Charles Renouvier fondé sur le modèle d’utopie, avec un "u" pour "ou" préfixe de négation et "chronos" (temps) : étymologiquement, le mot désigne donc un "non-temps", un temps qui n’existe pas.

Voir

 

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