Alors que les drames se suivent et se ressemblent chaque jour, il reste quelques raisons d'espérer avec ces héros qui savent se lever encore aujourd'hui en France.
Arnaud Beltrame et Henri d’Annecy
En "macronie", la litanie des horreurs au quotidien est devenue insupportable. Pour faire court, ne pouvant citer toutes les victimes1 du "vivre-ensemble", du "grand-remplacé". Du martyre du père Hamel, en passant par le don de soi d’Henri d’Annecy, pour finir avec le barbare primitif et sauvage de Cherbourg2… laissent au spectateur que je suis un goût de revanche, de loi du Talion. Jusqu’où faudra-t-il aller dans l’insupportable pour sortir nos "responsables" de leur torpeur ? (internaute Jack 25/08/2023)
1. Voir aussi Une semaine ordinaire en France
2. Voir aussi En France, un été meurtrier (LSDJ 22/08/2023) [archive]
Violeur barbare de Cherbourg (Atlantico 23/08/2023)
Gabrielle Cluzel - Boulevard Voltaire 24/08/2023 [archive]
S'inspirant des peintures qui ornent les murs des églises sur les chemins de Saint-Jacques, racontant les tribulations des pèlerins - comme le miracle du pendu dépendu - certains se sont amusés, sur les réseaux sociaux, à faire de l’acte de chevalerie héroïque d’Annecy une fresque enluminée.
Mais c’est une autre fresque, assez complète et moderne celle-là, que nous brosse cet épisode au dénouement heureux puisque tous les bébés blessés à Annecy sont désormais sauvés : cette autre fresque, c'est celle de la France, ou plutôt des trois France d’aujourd’hui.
Il y a tout d’abord la foule anonyme qui s’engouffre chez nous, façon Camp des saints, avec la puissance aveugle que lui donne le nombre. Qu’une partie d’entre elle parvienne, individuellement, à se couler en France sans faire parler d'elle ne change rien au fait qu’elle est collectivement le cheval de Troie de violences de tous ordres et de tous degrés. Comment pourrait-il en être autrement ? On nous explique doctement qu’il faut accueillir, au nom sacré du droit d’asile des populations qui n’ont souvent connu que guerre, corruption et rapports sociaux ultra-agressifs, sans se demander si en important en bloc ces populations, dans des proportions s’apparentant à des villes entières, on ne va pas fatalement déplacer sous nos latitudes, ici, les modes de vie de là-bas. Quand bien même ces populations auraient cherché à les fuir. On rajoute candidement que chez ces migrants, pour toutes ces raisons, mais aussi à cause du déracinement et du choc culturel, la prévalence des troubles psychotiques est plus importante que dans les pays d'accueil. Sans en tirer aucun principe de prudence.
Vient ensuite la deuxième France, autochtone, elle qui a attiré la première et se sert d'elle : pour des raisons idéologiques - quelle aubaine que cette immigration massive qui vient dissoudre une civilisation jugée détestable - ou économiques : une manne que cette main-d’œuvre bon marché qui tire les salaires à la baisse, dans une forme de délocalisation de l’intérieur. Faute d’aller produire au Bangladesh, faisons venir la main-d’œuvre bangladaise. Georges Marchais *, en son temps, dénonçait déjà la martingale. Ce n’est pas un hasard si, pour évoquer le déplacement des migrants de la ville à la campagne, on parle de "relocalisation", un champ sémantique d’inspiration économique.
* Voir Georges (Marchais, 1920-1997) et l'immigration (PPS)
Voir aussi Communiste Roussel !
Vient ensuite la troisième France, celle que l’on croyait finie, foutue, infinitésimale : de Henri et d’Arnaud (Beltrame). Si la France, selon le titre du célèbre livre de Max Gallo, a une âme et donc un esprit, et si les esprits, parfois, nous tirent par les pieds et nous soufflent dans l’oreille, on peut dire que l’âme française essaie de toute évidence de nous dire quelque chose : pourquoi ces deux-là, qui ont risqué (et pour l'un perdu) leur vie pour sauver leur prochain, et même les plus innocents des prochains, sont-ils catholiques ? Pas seulement vaguement catholiques "comme ça", tiédasses et mollassons, mais catholiques pratiquants, fervents - le journaliste d’extrême gauche franco-allemand Nils Wilcke traite même, sur Twitter, Henri "d’un brin illuminé", et il n’a pas tort : ces jours-ci, le héros d'Annecy a illuminé la France d’espérance - amoureux, chacun dans leur style, d’un héritage ancestral, d'épopées chevaleresques, du beau, du bien, du vrai. Tous deux - on l'a lu dans les biographies de l’un, on le découvre sur le compte Instagram de l’autre - ont lu Hélie de Saint Marc * : "Si on doit un jour ne plus comprendre comment un homme a pu donner sa vie pour quelque chose qui le dépasse, ce sera fini de tout un monde, peut-être de toute une civilisation." Le processus de décivilisation est en marche, disait Emmanuel Macron il y a quelques jours, mais il n’est donc pas arrivé à son terme. Et pour aller repêcher cette civilisation au fond du trou, il faut plonger, en retrouver la source.
* Hélie de Saint-Marc (11 février 1922 à Bordeaux - 26 août 2013 à La Garde-Adhémar, Drôme) est un écrivain, ancien résistant et ancien officier d'active de l'armée française, ayant servi à la Légion étrangère, en particulier au sein de ses unités parachutistes. Commandant, "Homme d'honneur qui porte sa vie dans son regard" (Françoise Giroud), il incarne l'éprouvant parcours de toute une génération de militaires, comme de Français, de 1940 à 1962. Commandant par intérim du 1er régiment étranger de parachutistes, il prend part au putsch des généraux en avril 1961 et est condamné à 10 ans de réclusion criminelle. Réhabilité dans ses droits en 1978, il est élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur le 28 novembre 2011.
Note. Putsch. Mot emprunté à l'allemand (1919) évoquant un coup d'état militaire, synonyme pronunciamiento. Alain Rey "Dictionnaire historique de la langue française" t. 3, Paris, Le Robert 2019 (ISBN 978-2-32101-409-6) p.3009
Voir aussi : Exemples & Symboles modernes
Bien sûr, la deuxième France déteste la troisième. L’ancien militant communiste devenu journaliste Daniel Schneidermann, dans une tribune odieuse de Libération (si odieuse que Denis Olivennes, directeur général de Libé, s’en est désolidarisé), raille "Henri d’Arc", "héros chez Bolloré". Là aussi, comme Nils Wilcke, il tombe à côté en croyant vexer. Si Henri est Jeanne, Schneidermann, dans ses postures de grand inquisiteur, incarne l’évêque Cauchon.
Denis Olivennes sur (ex) Twitter 10/06/2023 [archive 10/06] [archive 25/08] "Les opinions de Schneidermann n’engagent que lui..."
Un journaliste d’extrême gauche indépendant, sévissant dans "Le club Mediapart", juge quant à lui suspect le petit drapeau bleu-blanc-rouge sur la manche gauche d'Henri lors de son interview, et le logo du polo dans lequel il croit deviner tout un tas de symboliques obscures d’extrême droite. Le complotisme le plus échevelé bat son plein, mais de ce côté-ci de l’échiquier, c’est permis. Et pour clore le tableau, on lit, dans 20 Minutes, qu'Henri, "selon les experts, pourrait rapidement tomber de son piédestal", et même "plus vite qu’il n’y est monté"… notamment parce qu’il "a été alternant pour le journal d’extrême droite L’Homme nouveau". Ciel, quelle révélation renversante ! Un étudiant catholique alternant dans un journal catholique !
Père Danziec sur (ex) Twitter 09/06/2023 "Quand l’indécence le dispute à la capillotractation"
Henri s’en moque bien et va poursuivre sa route, "sac au dos sans trêve", comme dit la chanson scoute. En attendant, il a obtenu - et, de son point de vue, c’est peut-être mieux que la Légion d’honneur - du président de la République d’être là pour la renaissance officielle de Notre-Dame. Quel point d'orgue à son périple ! Quel symbole, aussi ! Il manquait peut-être à nos (re)bâtisseurs des cathédrales du XXIe un peu de la foi qui animait leurs aïeuls. Henri, le héros d’Annecy, l’apportera dans sa fameuse besace. Il y a peut-être trois France, mais une seule est éternelle.
« Il y a trois France »
La Lettre Patriote 13 Jan. 2024
Clair et net : Philippe de Villiers décrit "trois France" : celle de la créolisation, celle de "l’ubérisation" et celle des "patriotes".
Vidéo [https://www.youtube.com/watch?v=m-yitK6ZSDQ] 20 décembre 2023
- La France de la créolisation qui veut changer de France pour y faire surgir un peuple neuf, sans racines : l’homme enceint des wokistes y côtoiera la femme grillagée de l’islamisme ancestral.
- La France des "Homo zappiens" et de l’ubérisation : c’est la start-up nation et son agrégat d’agents économiques substituables.
- La France des patriotes, des souverainistes souhaitant garder la France de la tradition, son patrimoine matériel et immatériel, ses voisinages affectifs, son esprit. C’est la France de ceux qui ne veulent pas de cette Europe qui nous a complètement soumis en nous privant de notre souveraineté."
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Voir
11 septembre 1789, la France irréconciliable
Pour le droit à la continuité historique
Voir aussi, autour du mot "corps"
Les deux corps du roi (La tradition des rois guérisseurs)