Il y a trente ans, les Français ratifiaient Maastricht.
Boulevard Voltaire 20 septembre 2022 [archive]
François Mitterrand Meeting Caen 1981
Tout a démarré avec Mitterrand. Le déclin de ce pays c’est lui qui en a ouvert grand les portes : immigration, délocalisation, privilèges de rois pour les élus et leurs proches, mensonges et trahison. Les Français doivent se réveiller maintenant pour arrêter ces fous, demain il sera trop tard. (internaute Yolande)
La France a-t-elle encore une marge de manœuvre face au totalitarisme européen ? Lorsque Emmanuel Macron accourt au devant des souhaits émis par la commissaire européenne Ursula von der Leyen concernant l’injection de soi-disant réfugiés dans nos campagnes, on peut en douter.
En fils spirituel zélé de Giscard et de Mitterrand, tous deux fervents partisans du oui au référendum du 20 septembre 1992, Macron pousse jusqu’au bout la trahison de Maastricht. Et fait apparaître la machination politique vendue à grands coups de sirop de rêve et de mensonges éhontés.
Il suffit pour s’en convaincre de réécouter les avocats du référendum, rois du culot et de l’esbroufe gratuite. Un hold-up réalisé par la quasi-totalité de la classe politique. Excepté la gauche de Chevènement et une partie de la droite rassemblant Pasqua, Villiers et Le Pen, tout le personnel politique s’est mobilisé pour le oui au référendum : Giscard, Barre, Chirac, Delors, Fabius, Balladur, Jospin ont hurlé avec les zélateurs de l’Europe de Maastricht, offrant ainsi à Mitterrand son bâton de maréchal. Les grands médias, à une ou deux exceptions près, sont unanimes. Tous chantent les louanges des temps qui viennent et plaident pour le oui. Tous volent au secours de la victoire, tant l’avance du oui est large dans les sondages. Les chaînes et les radios d’État s’en donnent à cœur joie.
Villiers et Le Pen avaient bien détecté le piège. La presse quasi unanime milita pour donner tous les pouvoirs à Bruxelles dont les Commissaires ne sont pas élus mais désignés hors démocratie. Il faut reconnaître à Séguin de n’avoir pas été dupe de la paix promise. La Yougoslavie en a fait les frais et l’Europe a été confirmée colonie des USA qui allume des conflits partout dans le monde, Ukraine compris. (internaute Jean)
Une fois de plus, Jean-Marie Le Pen a perçu la gravité de l’enjeu. Le dimanche 6 septembre [1992] à Reims, il a mobilisé ses troupes et tenté de réveiller chez les Français les qualités qui ont fait leur histoire. Il a évoqué les grandes pages de l’Histoire d’une nation menacée : les rois, Vercingétorix, Saint Louis, Jeanne d'Arc, les "poilus" de Verdun... Le traité de Maastricht proposé au vote des Français est "honteux, illégitime, illégal, irrégulier", plaide-t-il. Ceux qui le soutiennent basculent dans une "forfaiture" en livrant ainsi "notre drapeau à une synarchie anonyme". "Levez-vous, lance Le Pen, pour bouter hors les complices de la trahison !"
Mais les médias de masse ironisent et attaquent avec violence. Comme toujours, il y a d’un côté le bien, de l’autre le mal. D’un côté la générosité, de l’autre l’égoïsme. D’un côté l’avenir, de l’autre le passé. D’un côté les gentils ouverts, de l’autre les méchants refermés. La communication politique des puissants avance en rouleau compresseur avec ses gros sabots.
Si gros que, lorsque le champion du oui, Mitterrand, retrouve, le 3 septembre 1992, l’autre champion du non, Séguin, dans un duel télévisé déterminant sous la houlette du journaliste Guillaume Durand, l’avance des partisans du oui a fondu au soleil.
* Voir aussi Discours de Philippe Séguin tenu devant l’Assemblée nationale le 05 mai 1992 contre le traité de Maastricht. (François Asselineau : L'entretien ultime)
Alors Mitterrand se surpasse là où il est le meilleur : dans le mensonge.
Séguin attaque sur les vrais enjeux : "Je suis venu parler de risque démocratique", lance-t-il. Il évoque "l’évolution vers le fédéralisme" et veut expliquer pourquoi il est "si attaché à la souveraineté nationale".
Mitterrand l’interrompt : "Moi aussi, moi aussi !" Mensonge.
Séguin cite de Gaulle : "Pour moi, la démocratie est inséparable de la souveraineté nationale."
Mitterrand plaisante, badine sur l’alternance gauche-droite. Et ment : "Nos institutions nationales sont entièrement respectées : gouvernement, Parlement, corps intermédiaire […]" Sauf qu’elles ont transféré à l’Europe une grande partie de leur pouvoir. Et d’insister : "La France ne va pas se soumettre à une domination étrangère comme si on avait perdu une guerre", et il vante aussitôt "une diplomatie commune", comme si la diplomatie n’était pas un attribut de la souveraineté française. Mensonge, encore. "Les jeunes vivront dans une communauté tout en préservant leur patrie, celle qu’ils aiment avant toute chose, sauf qu’ils en auront conquis une deuxième, l’Europe, notre Europe !" ajoute-t-il. Deux patries ? Énorme mensonge.
Impressionné par un Mitterrand en fin de vie, Séguin lui donne sans cesse du "Monsieur le Président" qui déséquilibre cette lutte vitale pour la France.
Le 20 septembre 92, le oui l’emporte… de justesse, avec 51,04 % des voix. Près de vingt ans plus tard, le 24 janvier 2011, Jacques Attali, conseiller de Mitterrand très impliqué dans la campagne pro-Maastricht, se frotte les mains lors d’une intervention à l'université participative organisée par Ségolène Royal sur le thème "La crise de l'euro".
"On a soigneusement oublié d’écrire l’article qui permettait de sortir [du traité], explique-t-il, ravi de son coup. Ce n’était pas très démocratique…", mais idéal pour "nous forcer à avancer".
Depuis l’origine, même avant la gifle de 2005, l’Europe déploie ainsi avec la démocratie les rapports charmants d’un violeur avec sa victime. La France n'a pas perdu une guerre, elle a tout de même perdu cette bataille. Provisoirement.
Voir aussi Mitterrand : le "bac pour tous" (Féminisme anti-français)
Internautes
J’ai toujours été étonné du sort qu’a subi Louis XVI alors qu’il a fait beaucoup pour le peuple français… Je comprendrais beaucoup mieux si l’histoire se répétait contre celui qui a pourri la France, et mis en danger et dédaigné les Français... un énarque qui n’a qu’un ego à la place du cœur et un oursin à la place du cerveau (C’est pas gentil pour les oursins !) - des internautes
Pour moi, Maastricht résonne comme une trahison à l’égard de notre pays, de son mode de vie, et de sa civilisation. Maastricht, c’est l’abaissement de la France, sa souveraineté disparue, sa vassalisation. Pour mener à bien ce funeste projet européiste, tout a été utilisé : un référendum de 2005 bafoué par N.Sarkozy, une propagande digne d’un état totalitaire, une invasion migratoire destinée à affaiblir les nations millénaires. Les européistes sont des fossoyeurs, et le locataire actuel de l’Élysée se montre très soucieux de persévérer dans cette entreprise infâme. Et le résultat est là : notre pays s’effondre. Par ailleurs, cette Union européenne s’est mise aux ordres des USA, ce qui n’est pas étonnant, puisqu’elle a été imaginée par les dénommés Genêt et Schumann, qui étaient à leurs ordres. Ce maudit traité de Maastricht est une pierre noire pour notre pays. (P.)
J’étais à gauche à l’époque et j’avais, bien sûr, voté NON à Maastricht. La gauche du travail et les syndicats étaient contre, pour les raisons que cette Europe se faisait sous des critères uniquement économiques libéraux, où le social était absent et les acquis sociaux remis en question. On mesure d’autant la trahison de la classe politique de gauche qui se rangeât rapidement, aux injonctions de Bruxelles. La cohabitation renforça, ce qui d’impression, devint une réalité. Tout cela se faisait sur notre dos en créant les prémices de ce qui se vérifient totalement aujourd’hui : un désastre économique, social, industriel, environnemental et civilisationnel. C’est une vraie machine de guerre contre les peuples ! (B.)
L’Europe est tenue par l’Allemagne si celle-ci décide de se retirer du jeu la question [du "frexit"] ne se posera plus. La Hongrie prouve que l’on peut garder son libre arbitre tout en restant dans l’Europe. Il y a deux façons d’aborder le problème. Soit on crée un préalable en organisant un "frexit", cela suppose une adhésion très majoritaire à ce projet dans la population française, et aussi des problèmes techniques à résoudre, soit on engage tout de suite une politique favorable à nos intérêts nationaux en faisant fi des injonctions de Bruxelles. Pour résumer, la France retrouvera sa marge de manœuvre soit en entérinant un "frexit", soit en votant pour l’opposition en masse. Hors ces deux votes point de salut. Pour moi la première mesure primordiale à prendre serait la maîtrise de nos frontières nationales et la suspension de tout visa émanant des pays exportateurs d’immigration de masse. (des internautes)
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Documentation
Du traité de Maastricht au référendum
Le 7 février 1992 était signé un "traité d'union économique, monétaire et politique" à Maastricht, aux Pays-Bas. S'ensuivent de vives tensions dans les douze pays signataires. Consultés par la voie démocratique du référendum, les Danois rejettent le texte le 2 juin 1992. Contraint par le vote danois, le président François Mitterrand accepte de soumettre le traité à un référendum. À l'issue d'une campagne virulente, les Français l'approuvent à une très courte majorité le 20 septembre 1992... Trente-cinq ans après le traité de Rome, l'Europe bascule dans une nouvelle ère.
Lire la suite sur Hérodote.net 21/09/2022 [vidéo]
Lire aussi
1993 : Naissance de l'Union - Voir FMI BM OMS OTAN...
Qu'il s'agisse de fonctionnement ou simplement de vocabulaire, on croirait qu'une fée coquine s'est fait un malin plaisir de tout embrouiller pour rendre les institutions européennes incompréhensibles au commun des mortels.
Le 1er janvier 2002, c'est avec un plaisir manifeste que les habitants de douze pays de l'Union européenne accueillent les pièces et les billets de leur nouvelle monnaie, l'euro. Cette monnaie avait dans les faits remplacé les anciennes monnaies nationales trois ans auparavant, le 1er janvier 1999, avec la fixation autoritaire du taux de change entre celles-ci et l'euro.
Mais l'opinion publique n'a pris la mesure du changement qu'avec l'apparition de la monnaie fiduciaire (pièces et billets), que l'on peut voir et toucher. Quinze ans plus tard, l'"eurozone" compte dix-neuf pays sur les vingt-sept de l'Union (hors Royaume-Uni) mais sa survie est désormais suspendue à un fil...
1er janvier 1999-2002. L'euro pour 304 millions d'Européens.
Le dimanche 29 mai 2005, au terme d'un débat démocratique d'une exceptionnelle vitalité, le peuple français rejette à une écrasante majorité (55%) le traité constitutionnel européen, pourtant encensé par la quasi-totalité des médias et de la classe dirigeante. Le 2 juin suivant, le peuple hollandais rejette à son tour le traité.
29 mai 2005 : les Français disent non à l’Europe, une révolution interrompue
Boulevard Voltaire 29 mai 2023 [archive] [PDF]
Notes d'internautes
"C’est un texte facilement lisible, limpide et assez joliment écrit" disait Valéry Giscard d’Estaing, mais la seule version disponible était un extrait contenu dans un tout petit livre de 2 cm². Comment dès lors faire confiance à ces bateleurs. Ils ont su nous prouver que nous avions raison, mais ils sont toujours là.
Et Sarkozy nous a trahi ! A-t-il été puni pour cela ?
Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, 1793, article 35.
"Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs."
"Comment je vois le monde" (1934) de Albert Einstein
"Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire."
Le droit européen en question
En marge de l'Union européenne, le Conseil de l'Europe et "sa Cour". Le Conseil de l'Europe et son bras armé, la Cour européenne des Droits de l'Homme, n'ont rien à voir avec l'Union européenne... même si tous les membres de celle-ci y sont représentés et que ces deux institutions siègent au cœur du quartier européen de Strasbourg.
Le Conseil de l’Europe et la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) ont mission de veiller au respect de la Convention européenne des droits de l'Homme adoptée le 4 novembre 1950. Ces instances qui n’ont formellement rien à voir avec l’Union européenne, n'en influent pas moins sur le droit des pays européens...
Lire la suite sur Hérodote.net 20/09/2022
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Lettre ouverte au macron "Le prix de la Liberté"
Michel Onfray : « Macron est une éponge » (Boulevard Voltaire 24/09/2022) [archive]