septembre 2018
Marine et le psy
Marine Le Pen est poursuivie pour avoir diffusé sur les réseaux sociaux des photos d'exécutions d'otages par le groupe terroriste Daesh, en 2015.
Revenons rapidement sur les faits
En décembre 2015, Jean-Jacques Bourdin, interrogeant Gilles Kepel, avait trouvé intelligent d’établir un lien entre le FN et Daech [acronyme arabe de l’organisation État islamique EI]. Fous de rage devant l’insulte, Marine Le Pen et Gilbert Collard avaient surréagi et publié sur leur compte Twitter trois photos d’atrocités du mouvement terroriste (16/12/2015). Avant de les retirer. Aubaine pour tous ceux qui, soutenant les politiques qui font monter le FN, s’en remettent à la police pour le combattre. Le parquet de Nanterre a été saisi de l’horrible crime, et a naturellement demandé et obtenu l’ouverture d’une information judiciaire pour "délit de diffusion de message violent susceptible d’être vu ou perçu par un mineur", prévus à l’article 227-24 du Code pénal [note CPP pour Code de procédure pénale]
En mars 2018, Marine Le Pen était donc mise en examen, non pour apologie du terrorisme mais pour "diffusion de message violent, pornographique ou contraire à la dignité susceptible d’être vu ou perçu par un mineur", un délit passible de trois ans de prison et de 75 000 euros d’amende.
L'argument imparable
Alors bien sûr, les syndicats de magistrats nous servent, l’air pincé, l’argument imparable : "dans ce type d'infraction, la convocation devant un expert psychiatre est obligatoire" et Marine Le Pen doit se soumettre "avant tout jugement au fond, à une expertise médicale" demandée par le parquet de Nanterre.
"Ne l’oublions pas, ce qui est reproché à Marine Le Pen est d’avoir mis des images d’une extrême violence à portée de clic de mineurs", rappelle l’avocat Maître Eolas. Ce délit prévu à l’article 227-24 du code pénal relève également de l’article 706-47 du CPP encadrant les infractions de nature sexuelle et de la protection des mineurs victimes. Il encadre aussi la diffusion d’images violentes accessibles à des mineurs...
Un rappel
Il faut en effet rappeler que les procédures utilisables pour la répression de l’article 227-24 du Code pénal, que l’on souhaite appliquer à Marine Le Pen et Gilbert Collard, relèvent dans le Code de procédure pénale, du "titre XIX : De la procédure applicable aux infractions de nature sexuelle et de la protection des mineurs victimes". Il faut lire attentivement, dans l’article Article 706-47 du CPP, la liste des infractions concernées par ce titre. C’est édifiant. Tout ce qui relève de la protection de l’enfance y est détaillé et l’on perçoit à quel point les auteurs de ces faits font partie d’une humanité particulière que la justice entend, à juste raison, traiter de façon particulière.
Pour être clair, c’est la criminalité des détraqués, des pervers, des psychopathes et autres dérangés. C’est la raison pour laquelle ont été prévues pour ces gens-là, en plus de la peine, des obligations de soins. Et naturellement, pour savoir à qui on a affaire "les personnes poursuivies pour l’une des infractions mentionnées à l’article 706-47 du présent code doivent être soumises, avant tout jugement au fond, à une expertise médicale. L’expert est interrogé sur l’opportunité d’une injonction de soins".
Du traitement hypocrite
Il n'y aurait donc aucun traitement singulier qui cible Marine Le Pen. Il s'agirait d'une procédure automatique au cours de laquelle un expert "est interrogé sur l'opportunité d'une injonction de soins dans le cadre d'un suivi socio-judiciaire".
L’examen vise notamment à vérifier "si [Marine Le Pen] est en mesure de comprendre les propos et de répondre aux questions" et si "l’infraction reprochée au sujet est en relation avec des éléments factuels ou biographiques de l’intéressé"
Chers amis, ne soyez pas hypocrites, vous savez comme nous que le scandale est bien dans cette procédure absurde et dans la qualification retenue. Dont l’intervention judiciaire du psychiatre, peut-être obligatoire, n’est pourtant que la conséquence.
Une "psychiatrisation" contestée
Jacky Coulon, secrétaire national de l'Union syndicale des magistrats, précise que cet examen "obligatoire dans le cadre de la mise en examen lorsqu'il s'agit d'une diffusion de message violent" est "habituellement plutôt dans l'intérêt des personnes mises en cause". Les médecins peuvent en effet considérer que le mis en cause a pu agir dans un état de conscience altéré, et si c'est le cas, sa responsabilité pénale pourrait être atténuée.
Alors, cette expertise psychiatrique, bien qu'obligatoire, est-elle pour autant pertinente dans le cas présent ? Une magistrate a souligné que
"nous sommes nombreux, magistrats et pas seulement, à dénoncer la tendance lourde à vouloir absolument 'psychiatriser' certaines infractions. Parce que lorsqu’on ordonne une telle expertise pour un tweet d’une personne dont on n’a effectivement aucune raison d’imaginer qu’elle a une pathologie psy et ne soit pas responsable pénalement (racisme et indécence ne sont en effet pas une pathologie pénale), figurez-vous qu’en parallèle on fait face à une pénurie d’experts psychiatres, de sorte qu’on n’en ordonne pas pour beaucoup de justiciables pour lesquels une telle expertise serait pourtant pertinente."
C'est non
L’affaire est donc loin d’être classée pour l’avocate de formation, qui politise chaque rebondissement de ses mises en examen. Celui-ci n’échappe pas à la théorie de l’acharnement judiciaire, d’ailleurs entretenue par le chef de file de le France insoumise Jean-Luc Mélenchon, qui affichait son "désaccord total avec la psychiatrisation de la décision politique", jeudi (20/09/2018) sur Twitter : "Madame Le Pen est politiquement responsable de ses actes politiques. Tous les moyens ne sont ni bons ni acceptables pour la combattre..."
La présidente du Rassemblement national a ainsi fait savoir qu'elle ne se rendrait pas à cette expertise médicale. Que risque-t-elle ? Interrogé sur ce sujet par France Info, le magistrat Jacky Coulon : "L'expert psychiatre va la convoquer, mais il n'a pas de moyen coercitif pour l'obliger à venir. Si elle ne vient pas, il y aura un rapport de carence et les juges en prendront acte".
À quelque chose...
Cette indignation aura en tout cas offert à Marine Le Pen une nouvelle occasion d’afficher sa proximité avec son ami Matteo Salvini.
Le chef de la Ligue italienne désormais au pouvoir a exprimé, jeudi (20/09/2018) sur Twitter, toute sa "solidarité" avec Marine Le Pen, qui compte bien s’appuyer sur cette nouvelle photo de leur duo pour grimper de quelques points au prochain scrutin européen.
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Commentaires
ubersender • Et pendant ce temps-là, nos très dépendants et très soumis magistrats (qualités indispensables à leur plan de carrière) et notre ministre de l'Intérieur, très soucieux de la protection de ses concitoyens, laissent en vente libre des ouvrages aux contenus racistes et violents qui appellent au djihad, au meurtre des juifs et des mécréants ; offrent une Tribune scandaleuse à un "artiste engagé" qui va pouvoir débiter ses horreurs sur les mêmes thèmes (mais c'est du "second degré") juste au-dessus des marres de sang à peine séché de nos enfants tués, torturés et humiliés dans la mort par d'ignobles barbares animés par la haine de ce que nous sommes. Cette passivité coupable qui confine à la collaboration n'a qu'un seul nom : trahison qui devrait exposer celui qui n'a de cesse de la justifier par des arguments de la plus basse idiotie, à la destitution, par application de l'art. 68 de la Constitution.
golvan • Les procédés les plus grossiers, en l'occurrence la procédure la plus grossière, sont utilisées par les régimes anti-démocratiques tout simplement parce que personne ne peut y croire. Ils se déroulent donc tranquillement pendant que les rieurs, hilares, s'imaginent naïvement que tout ça va s'arrêter tant la ficelle est grosse. Mais la procédure va jusqu'au bout... Je me rappelle le film magnifique "Soleil trompeur" où un général de l'Armée Rouge ne sent pas son arrestation-exécution venir pendant la purge de 1936, pour la simple raison qu'il ne peut y croire, ce qui rend cette arrestation encore plus facile. Marine Le Pen aura beau refuser d'affronter un psychiatre, il y a fort à parier que la procédure suivra alors son cours, qui pourra déboucher un peu plus tard sur une inéligibilité pour obstruction à la loi etc. Le corollaire de la judiciarisation de la société, à l'image des USA, c'est la psychiatrisation ou la destruction de la réputation morale de l'accusé ou du témoin. C'est le b a-ba de prétoire : décrédibiliser le témoin pour décrédibiliser le témoignage. On peut remarquer que le procédé a d'ailleurs remarquablement fonctionné avec ce brave Fillon, qui il est vrai n'avait pas les fesses propres, alors que les pires turpitudes dans l'entourage du gringalet [Macron] passent comme une lettre à la poste. Reste à savoir si MLP sera réellement perdante à ce jeu.
kagouni à Hitman • Bonjour, Où puis-je trouver les écrits de Zemmour à ce sujet ? Merci.
Hitman à kagouni • Achetez son dernier livre puisque c'est un des thèmes https://www.amazon.fr/Desti... ou le replay d'émissions récentes puisqu'il est en tournée de promo : celui ci si vous avez la patience https://www.cnews.fr/emissi...
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Sources principales
- Marine Le Pen : indignée par l'expertise psychiatrique, un (joli) coup politique ?
L'Internaute 20 septembre 2018
[https://www.linternaute.com/actualite/politique/1367248-marine-le-pen-l-expertise-psychiatrique-une-decision-politique-spoil-non/] [archive sans les photos]
- Marine Le Pen envoyée devant le psychiatre : on est chez les fous !
Contre "la lèpre populiste", la fin justifie visiblement les moyens... par Régis de Castelnau - 21 septembre 2018
[https://www.causeur.fr/marine-le-pen-expertise-psychiatrique-154683] [archive]
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Voir [http://gigeoju.eklablog.com/reflexions-de-2018-t3-09-sept-p1385140]
Voir aussi, sur le thème du « droit "d'asile" » (!!!), l'excellent article de Charles Sannat
> Benalla et Marine Le Pen sont des déséquilibrés « isolés »
Je sais, mettre côte à côte Benalla et Marine Le Pen est assez « savoureux », pourtant, je ne peux m’empêcher de constater la terrible dérive de l’État stalinien en France.
Incapables que nous sommes politiquement, économiquement et moralement d’aborder certains sujets évidemment épineux de front, avec sagesse, pondération, et aussi grande lucidité, nous préférons « psychiatriser » les rapports politiques dans notre pays.
Cela ne doit pas être dit, mais toutes les personnes avec deux neurones encore branchés ont très bien remarqué qu’il n’y a pas beaucoup d’attentats en France, il y a beaucoup d’actes de « déséquilibrés isolés » qui deviennent tellement nombreux que ce sont des déséquilibrés isolés presque en bandes, mais… chut !
Il n’y a aucun problème collectif.
Il n’y a que des problèmes de déséquilibrés isolés…
Et vous savez comment on traite les déséquilibrés isolés ?
Évidemment en les mettant dans un asile, sous camisole physique et chimique.
Problème terminé. Affaire classée. La société peut vaquer à ses occupations quotidiennes en espérant ne pas avoir à affronter la réalité.
Alors c’est tellement pratique la psychiatrisation qu’il est évidemment facile de l’étendre au champ politique.
Macron n’a aucun problème, voyons… le déséquilibré isolé du Palais, c’est Benalla. Et hop ! affaire classée. Le pauvre Alexandre ira suivre une psychothérapie pour réapprendre à vivre loin du pouvoir et à redescendre sur Terre. L’honneur du président sera sauf, Alexandre ira à 5 séances et l’affaire sera classée.
Marine Le Pen devient gênante pour les élections européennes ? Allez, zou, à l’asile la Marine, tellement pratique.
D’ailleurs, Mélenchon ne s’y est pas trompé en dénonçant immédiatement la terrible dérive à l’oeuvre, lui dont le nom risque d’être rapidement sur la liste des déséquilibrés isolés, que le même Alexandre, avant de finir à l’asile, pourchassait avec sa matraque place de la Contre-escarpe !!
Mon conseil employabilité du jour : pensez au monde de la psychiatrie. Il va recruter considérablement dans les mois qui viennent.
Une véritable démocratie n’a pas de prisonniers politiques. Une véritable démocratie comme la République française possède des asiles.
Il n’y a pas d’opposants. Il n’y a que des déséquilibrés isolés.
Charles SANNAT
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Documentation
Voir aussi
- Psi (définition)
- Psy (commentaire)
- Une ex top-modèle internée pour avoir dénoncé les abus rituels et le contrôle mental
Autre "affaire" touchant Marine
Rassemblement national : la justice valide la saisie mais la divise par deux
Le Rassemblement national (ex-FN) a obtenu mercredi [26/09/18] une demi-victoire dans son bras de fer avec la justice, qui a réduit de moitié la saisie de deux millions d'euros d'aides publiques dans l'affaire des emplois présumés fictifs au Parlement européen... suite [L'Internaute]
Ma remarque
"Rassemblement national : la justice valide la saisie mais la divise par deux". Pourquoi cette saisie ? Dans leur décision, les magistrats avançaient "le risque" que le parti, "très endetté", s'en serve pour rembourser ses emprunts et ne soit plus en mesure de payer les amendes ainsi que les dommages et intérêts en cas de condamnation à un procès !!!