Dernier dirigeant de l'URSS, Mikhaïl Gorbatchev est mort mardi 30 août 2022 au cours de la soirée à l'âge vénérable de 91 ans.
Mikhaïl Gorbatchev © image BROKER .com/SIPA
Mikhaïl Gorbatchev, l’unique président de l’URSS, avait mis fin à la "doctrine Brejnev", c’est-à-dire à l’impérialisme soviétique en Europe centrale. Ce faisant, il avait libéré des forces centrifuges qu’il ne put plus arrêter. Il se trouva incapable de prévenir la dissolution de l’URSS. Du fait des sanctions occidentales, aucun chef d’État ou de gouvernement de l’ancien Pacte de Varsovie n’a pu se rendre à ses obsèques, à l’exception du Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, qui a défié l’Union européenne – Réseau Voltaire
Né le 2 mars 1931, Mikhaïl Gorbatchev gravit progressivement les échelons politiques du pays. Membre du parti communiste dès 1952, il devient le dernier président de l'URSS de 1985 à 1991.
Gorbatchev s'engage vers la fin de la guerre froide et lance une politique de libéralisation du pays, connue sous le nom de "perestroïka" (reconstruction) et "glasnost" (transparence). Sa démission de la présidence de l'URSS le 25 décembre 1991 achève l'éclatement du bloc communiste.
L'ultime dirigeant de l'Union soviétique s'en est allé le 30 août 2022 dans un contexte où la Russie est au centre de l'actualité mondiale depuis qu'elle a déclaré la guerre en Ukraine fin février 2022. L'ensemble des puissances occidentales ont rendu hommage à celui qui amorça les transformations de l'URSS vers davantage de libertés. En Russie, en revanche, Mikhaïl Gorbatchev a laissé un sentiment ambigu, l'opinion publique ayant un avis très divers et mitigé sur la dislocation de l'URSS.
L’ex-président soviétique était l’un des principaux artisans de la fin de la guerre froide. Il avait reçu le prix Nobel de la paix en 1990 – Lu dans Les DéQodeurs
Quoi qu’on pense du défunt, il aura marqué l’Histoire, même de manière involontaire. Enfant de paysan, Mikhaïl Gorbatchev grimpe vite dans la hiérarchie du Parti communiste, via la filière KGB, seul organisme d’État tenant encore à peu près debout dans une URSS finissante dont le patron d’alors, Iouri Andropov, lui servira de mentor.
Ses deux principaux atouts ? Sa jeunesse, d'abord, qui l’amène à succéder à deux vieillissants secrétaires généraux du Parti communiste, le même Iouri Andropov et l’éphémère Konstantin Tchernenko. Le second atout, il le tient de Iouri Andropov, une fois encore, soit une certaine lucidité vis-à-vis de la société soviétique, ainsi décrite dans ses mémoires :
"Le système était moribond, il avait perdu sa sève vitale et charriait désormais un sang vicié de vieillard."
Arrivé au pouvoir, le 11 mars 1985, il tente de poursuivre les réformes entamées par Iouri Andropov (toujours lui) consistant à lutter contre une corruption endémique et la paupérisation structurelle d’un peuple de plus en plus coupé de ses élites.
Bref, tout changer pour que rien ne change et tenter de tout réformer pour sauver ce qui peut l’être encore.
Source et suite Boulevard Voltaire 31/08/2022
Mikhaïl Gorbatchev : biographie courte du dernier dirigeant de l'URSS
Par L'Internaute
Cette semaine [le 30 août 2022] le premier et dernier président de l'URSS, Mikhaïl Gorbatchev, nous a quittés à l'âge de 91 ans. Trouvez ses interviews et des articles analysant son rôle dans l'histoire en suivant le lien vers le site de Russia Beyond.
Opinions d'internautes
... qui n'engagent qu'eux
— "Toutes les oppositions convergeaient contre lui : celle des conservateurs staliniens, attachés à leurs privilèges, celle des profiteurs pressés de s’enrichir, celle des démocrates radicaux exigeant de presser le pas, celles des mouvement indépendantistes dans les Républiques, celles des minorités. Et celle des dirigeants conservateurs de la RDA et de la Tchécoslovaquie. Pour ne pas parler de la majorité russe, furieuse des restrictions de vodka.
Obstinément, Gorbatchev s’est accroché à la voie des réformes démocratiques, espérant sauver l’URSS.
Il était trop tard."
"[...] Mikhaïl Gorbatchev demeure celui qui par lequel les Russes et les peuples de l’URSS ont connu une liberté qu’ils n’ont pas su garder."
Extraits de La hiérarchie de l’audimat n’a rien à voir à celle de l’histoire (tribunejuive.info 01/09/2022) - Transmis par d.k.
— Pas assez féru de géopolitique ou de l’histoire de l’URSS, mais à en croire certains auteurs ayant écrit sur cette période et son avant sur l’effondrement de l’URSS et de ses satellites, ce bouleversement géopolitique a été mené par deux hommes, le premier à savoir Donald Reagan pour des raisons de convictions politiques, mais aussi du non partage du Monde, mais surtout en y associant le Saint Père en poste à l’époque, Jean-Paul II, qui lui pour des motifs plus personnels (une forte répulsion pour tout ce qui avait trait au communisme), ont œuvré ensemble à la déconstruction de l’empire soviétique, et de ce point de vue, OUI, Gorbatchev en a été le "dindon de la farce". (M.73)
— Contrairement à une idée reçue, en 2014 il n’y a pas eu "annexion de la Crimée" mais retour au bercail d’une province russe, en réparation d’une bourde de Kroutchev de 1984, cherchant à récompenser un affidé. La Crimée a toujours fait partie de l’empire des tsars. Que l’on sache, la guerre de Crimée de 1854 s’est faite contre la Russie et non contre l’Ukraine. (Michel)
— "Début août [2022] le producteur hongrois de télévision Janos Zocler, un ami très proche de Gorbatchev, estimait auprès du quotidien suisse Blick que l'ancien dirigeant 'condamn(ait) fermement la guerre depuis le début'.
'Pour lui, il s'agit d'une guerre entre frères. Son père était russe et sa mère ukrainienne. À côté de lui, il y a des milliers d'autres personnes avec une constellation familiale similaire. Si cela ne tenait qu'à lui, la guerre s'arrêterait immédiatement', avançait-il."
Entre mépris et intérêts communs, la relation tortueuse de Poutine et Gorbatchev / Hugues Maillot - Transmis par Populiste
____________________
Documentation
[...]
L’annonce du décès de Mikhaïl Gorbatchev le lendemain [du discours du chancelier allemand Olaf Scholz, le 29 août 2022 à Prague, intitulé "L’Europe est notre avenir"], qui nous ramenait plusieurs décennies en arrière au moment de la chute du mur et de l’effondrement de l’URSS, nous conduisait à mesurer le gouffre qui séparait l’espoir qui s’était levé à l’époque et la situation de l’Europe aujourd’hui, replongée dans un engrenage de confrontation et de peur d’une escalade nucléaire.
Que s’était-il passé entre 1989 et 2014, un quart de siècle, pour en arriver là ?
[...]
Suite dans Boulevard Voltaire 03/09/2022 [archive] [PDF]
Internautes
"Les États-Unis ne voulaient pas d’une refondation de l’Europe sur des bases qui menaceraient leur leadership." toujours eux – et partout ou se déclenche un conflit ils en sont l’origine, mais quand va t on enfin ouvrir les yeux et se libérer de cette suprématie malfaisante et toxique ?! (Ann)
Pour assouvir le rêve gaullien, il faudrait un De Gaule. C’est à dire un dirigeant pétri de patriotisme et convaincu de la pertinence de poursuivre la mission historique de la France. Or depuis au moins Giscard tous les dirigeants que nous avons élus sont des disciples de Jean Monet. Ils abandonnent la souveraineté française au profit d’instances non élues dirigées par les recalés des gouvernements des différents pays d’Europe, et manipulés par les États Unis. Ceux-ci maintiennent une sorte d’AMGOT de fait (refusé par De Gaule au nom de la souveraineté française) en interdisant la construction d’une maison commune européenne qui effacerait leur influence sur notre continent. Je ne pense pas qu’un seul des dirigeants européens, à part peut-être Victor Orbàn, et surtout pas Macron qui veut effacer la France, soit assez lucide et courageux pour lancer cette révision, vitale pour l’Europe, sorte de séisme géopolitique indispensable. (Mimbdjib)
____________________
À lire : L’OTAN ne s’étendra pas d’un pouce vers l’est
Daria Douguine attentat du 20/08/2022
La chachka, un sabre russe de toute beauté
La fête nationale de la Russie (vidéo et paroles)
La Russie n'a jamais cessé d'être provoquée par l'Otan
Ce qu'on ne vous dit pas sur l'Ukraine