Giovanni Domenico Lombardi - concert avec deux chanteurs
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Radio Classique diffuse de la musique... classique et parle français : quel scandale
Lucile Commeaux de France Culture confirme que le socle de la programmation de sa concurrente est odieusement conservateur, et que l'écouter serait en réalité très "politique" – Extrait :
Qu’est-ce que le "bon" français ? C’était, disait Vaugelas au XVIIe siècle, le français parlé par la plus saine partie de la Cour, conformément à la façon d’écrire de la plus saine partie des auteurs du temps.
Mais ça, c’était avant. Avant que la commission Rouchette, nommée par René Haby, alors DGESCO avant d’être le ministre de l’Éducation d’un gauchiste nommé Giscard d’Estaing, décide que dorénavant, le français étudié en classe serait celui de la rue. Soixante ans plus tard, le député LREM Rémy Rebeyrotte, par ailleurs professeur d’université, fait l’éloge d’Aya Nakamura, chanteuse malienne dont la haute poésie a ceci en commun avec celle d’Isidore Isou qu’elle est onomatopéique et incompréhensible. [...]
Il y a depuis cinquante ans une offensive de fond contre la langue, une offensive qui est passée par les programmes scolaires (qui étudie encore sérieusement la grammaire ? Pas les enseignants, qui en dehors des agrégés ne l’ont jamais apprise), puis par les médias de toutes origines, si possible métissées, et enfin par l’institution elle-même. L’université s’en mêle, et pèse de tout son poids pour que soient adoptées l’écriture inclusive, l’étude de littératures modernes et féministes (Virginie Despentes oui, Madame de La Fayette non ; Nakamura oui, La Fontaine non) et la féminisation arbitraire, selon des règles aberrantes, de mots qui ne leur ont rien fait [...]
Internautes pour Causeur
P.M. réagit :
Je ne vois pas où est le problème. Chacun choisit la radio de son choix. J'écoute Radio classique parce que j'aime le classique et, surtout, parce qu'il y a moins de blabla que sur France Musique. Quand on travaille, il est plus facile d'écouter Radio classique que France Musique, radio bavarde. En plus, l'information est réduite à sa plus simple expression et il n'y a pas de plateau débats où l'on ricane quand on ne s'engueule pas. C'est une radio reposante et ça fait du bien. Je crois qu'il existe une radio beur et, j'imagine, que sur cette radio il n'y a pas de classique, de musique blanche, mais personne ne fait de procès d'intention à cette chaîne qui doit (je le suppose) passer du rap et de la musique arabe. L'existence de cette radio ne me dérange pas alors qu'on ne vienne pas me stig-ma-ti-ser (pour ne pas dire kier) parce que j'écoute Radio classique. Il faut être dérangé pour tomber dans ce type de débats délétères et mal pensants. La psychanalyse est faite pour gens mal dans leur peau. Faut-il rappeler que dans le répertoire classique, historique avant d'être blanc, il y a beaucoup de grandes voix noires qui semblent apprécier ce genre.
Alceste écrit :
"Aya Nakamura qui aujourd’hui par sa chanson est en train de réinventer un certain nombre d’expressions françaises, ça me paraît absolument remarquable." Rémy Rebeyrotte, Par exemple :
J'suis pas ton plan B
T'as maté le fessier
J'réponds à tes appels
Tu crois que j'vais la fesser
Moi j' m'en bats les reins
J'ai besoin d'un vrai Jo
Remarquable, en effet. :-(( Ceci dit, il y a des choses bien agréables dans la musique malienne : https://www.youtube.com/watch?v=fRB06MjfecU
Alexandre écrit :
Pépère Amselle parle de blanc, moi j'aurais dit occidental, mais faut pas contrarier les vieux débris, alors, soit.
Les Blancs ont effectivement créé, sur cette terre, les formes musicales les plus accomplies, les plus complexes, les plus techniques, par leur richesse harmonique et contrapuntique. C'est une évidence, cette musique est devenue patrimoniale pour l'humanité entière, et la civilisation asiatique l'a fait sienne en produisant régulièrement des interprètes et des chefs d'orchestre prodigieux.
Mais, cher Vieux Rebut d'amphithéâtre ethnologique, ça ne s'arrête pas là : ces vilains blancs ont aussi provoqué et participé à l'avènement de la forme musicale la plus accomplie du XXe siècle, le jazz, par la transplantation, la déportation dramatique d'Africains vers le Nouveau Monde et leur exposition à la musique de l'Église chrétienne.
Et même, chère Vieille Raclure de capote universitaire, une musique aussi riche que le Choro brésilien, ancêtre de la Samba et de la Bossa Nova, vient encore de la rencontre de musique populaire blanche comme la polka ou la musette avec la diversité du continent sud-américain...
En fait, cher Vieux Gâteux de cénacle, que tu le veuilles ou non, il y a, et il y aura du blanc partout... Dans ta tête aussi, bon, là, d'accord, c'est dommage.
G. lui répond :
Une interview de Zhang Zhang, violoniste de l'Orchestre symphonique de Monaco conforte votre propos. Elle déclare que la musique classique est sans race, sans couleur, et sans frontières. Et par conséquent mondiale comme ne le comprend pas le débris pontifiant de l'EHESS (encore un tombereau de grandes têtes molles, comme dirait Lautréamont). Ce précieux ridicule veut nous faire croire qu'il écoute Stockhausen et Berio en boucle ? Il nous prend pour des bulots ? Précision : l'interview de Zhang Zhang figure dans le Figaro, pas dans Télérama bien sûr...
Des noms pour (essayer de) comprendre...
Jean-Loup Amselle, anthropologue et directeur d’Études émérite à l’EHESS.
Lucile Commeaux, chroniqueuse, "journaliste" chez France Culture.