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Denisova dans Néandertal en conférences – Du nouveau chez nos ancêtres
Homo heidelbergensis – Homo antecessor
Néandertal
Homo neanderthalensis *
* On écrit de nos jours "Néandertal" (sans le h) depuis les années 1930 quand l'Allemagne a décidé de réformer l'orthographe de sa langue et dans une sorte de consensus entre les langues française, anglo-saxonne et bien sûr allemande. Cependant on garde "Homo neanderthalensis" (avec le h), en hommage aux premières découvertes de Néandertal, au XIXe siècle.
Il y a environ 300 000 - 400 000 ans... Jusqu'à environ 30 000 ans avant le présent
En ce mois d'août 1856, dans une jolie vallée à une dizaine de kilomètres de Düsseldorf (Rhénanie), des ouvriers extraient du calcaire quand ils mettent au jour quelques ossements en mauvais état. Rien d'extraordinaire à leurs yeux : des os longs et une boîte crânienne. Sans doute les restes d'un ours des cavernes comme on en trouve tant par ici.
Heureusement, le directeur de l'exploitation trouve bon de les mettre de côté avant d'en toucher deux mots à son ami Johann Carl Fuhlrott, professeur passionné d'histoire naturelle. Leur curiosité va bouleverser notre représentation de l'origine de l'Homme et conférer une notoriété universelle à cette vallée (Thal en allemand) qui porte le nom d'un poète (Neander)...
Évolution et génétique
L'évolution se poursuit sur tous les continents. C'est ainsi que des homo erectus émigrent de l'Afrique vers l'Eurasie il y a environ 500 000 ans. Ils vont donner naissance à Néandertal, à la suite de différentes mutations génétiques. Leurs homologues, restés en Afrique, évoluent quant à eux vers l'homo sapiens (l'homme moderne...)
L'Homme de Neanderthal (ou Neandertal) - Un PDF de Yantra
... les rapprochements entre Néandertal et Homo sapiens. Ainsi que les généticiens en ont apporté la preuve en 2010, ces rapprochements se sont produits entre 80 000 et 50 000 ans environ au Moyen-Orient. Les Européens et les Asiatiques en sont le produit.
Voir vidéo "Ni sous-homme, ni surhomme, la vraie histoire de Néandertal" Par Pascal Depaepe, 29 avril 2022 – Pôle d'interprétation de la Préhistoire
Néandertal - Hier un singe ; aujourd'hui notre grand-oncle
Herodote.net [archive version abrégée]
Les caractéristiques de l'homme de Néandertal auraient pu sans doute ne pas intéresser des eugénistes du XIXe siècle. L'étude génétique de 2010 sur son léger métissage avec les Cro-Magnon du continent européen - mais pas du continent africain - conduite par l'Institut Max Planck de Leipzig, suggère cependant que ce capital peut avoir apporté une petite touche originale aux populations d'Europe. Certains sites Internet ont mentionné cette étude en termes sensiblement moins scientifiques...
On ne connaît toujours pas les raisons de cette hybridation. On sait cependant que les orientations culturelles des deux groupes différaient, car les Cro-Magnon enterraient souvent leurs morts avec des outils de dessin et les Néandertal avec des instruments de musique. L'hypothèse d'une sélection sexuelle liée à l'exotisme reste donc ouverte.
Eugénisme de Wikipédia - Vu dans Eugénisme de Gigeoju
La maladie de Crohn est influencée par un gène qui serait hérité de l'homme de Néandertal lorsque les deux espèces (Homo neanderthalensis et Homo sapiens) se seraient hybridées.
Voir aussi :
C'est pas sorcier - Néandertal
La disparition de l'homme de Néandertal reste une énigme... Homo Sapiens, notre ancêtre est-il à l'origine de cette extinction ? Fred et Jamy partent à la rencontre des archéologues qui enquêtent sur la disparition de ce proche cousin. YouTube 23/05/2013
Des gènes néandertaliens inégalement répartis
pourlascience.fr 12/02/2014 [archive] [autre archive]
Culture et art
L’achillée (Achillea) est reconnue comme plante médicinale depuis la préhistoire, comme le prouvent les fouilles archéologiques irakiennes. En effet, les hommes de Néandertal se seraient créé une pharmacie rudimentaire dont on a prélevé des grains de pollen sur le gisement.
Vu dans Dioscoride
Dans la grotte de Maltravieso, dans l'ouest de l'Espagne, on trouve trois pochoirs de mains. L'un d'eux (en médaillon) a été daté d'au moins 66 000 ans et semble donc avoir été fabriqué par un Néandertalien.
L'homme de Néandertal, cet artiste méconnu (La Recherche) [archive]
Voir aussi Les coups de cœur de Yantra
Le mystère de la grotte de Bruniquel
L'Homme de Néandertal s'est aventuré dans les grottes bien plus tôt qu'on ne l'imaginait ! C'est ce que vient de découvrir une équipe franco-belge dans la grotte française de Bruniquel, dans le Tarn-et-Garonne.
[https://www.youtube.com/watch?v=GZ7kbckIg7Q] YouTube 27 mai 2016
Conférence du 27 novembre 2018
Le 27 novembre 2018, un débat exceptionnel a eu lieu à l'occasion de l'avant-première du film "Néandertal, le mystère de la grotte de Bruniquel" à l'hôtel du Département de Montauban. Voir Néandertal en conférences
Enquête sur une découverte archéologique majeure
... qui, sans avoir encore livré tous ses secrets, bouleverse déjà notre vision de l’homme de Neandertal. (Arte 2019 - Un film de Luc-Henri Fage)
En 1990, dans les gorges de l’Aveyron, un adolescent passionné de spéléologie, Bruno Kowalczewski, découvre une grotte près du village de Bruniquel. Après avoir creusé pendant trois ans pour se ménager un passage depuis un minuscule orifice, il débouche à 350 mètres de l’entrée, dans une spacieuse cavité recelant un trésor archéologique. Sur le sol, des centaines de stalagmites brisées, comportant, pour certaines, des traces de feu, ont été agencées en cercles par l’homme de Neandertal, comme le prouve une datation par le carbone 14 à au moins - 47 000 ans.
Quelle signification revêtent ces anneaux de calcaire ? De quand datent-ils précisément ? Par peur d’endommager les vestiges, les fouilles sont arrêtées à la fin des années 1990, laissant ces questions sans réponse.
À partir de 2014, accompagné pendant quatre ans par le réalisateur Luc-Henri Fage, qui signe une passionnante enquête aux images souterraines époustouflantes, une nouvelle équipe, avec à sa tête la paléo-climatologue Sophie Verheyden, le préhistorien et archéologue Jacques Jaubert et le spécialiste du climat Dominique Genty, relance les recherches.
Grâce à la méthode actuelle de l’uranium-thorium, des prélèvements de calcite sont datés de - 176 500 ans, révélant que la construction humaine est l’une des plus anciennes jamais découvertes sous terre.
Ce cercle de pierre est étonnamment complexe. Comment a-t-il été construit et à quoi servait-il ? Une découverte qui apporte des éléments nouveaux sur les capacités de Neandertal.
Voir aussi :
Néandertal - Le mystère de la grotte de Bruniquel
En 1990, dans les gorges de l’Aveyron, un adolescent passionné de spéléologie, Bruno Kowalczewski, découvre une grotte près du village de Bruniquel. Après avoir creusé pendant trois ans pour se ménager un passage depuis un minuscule orifice, il débouche à 350 mètres de l’entrée, dans une spacieuse cavité recelant un trésor archéologique. Sur le sol, des centaines de stalagmites brisées, comportant, pour certaines, des traces de feu, ont été agencées en cercles par l’homme de Néandertal, comme le prouve une datation par le carbone 14 à au moins - 47 000 ans. Quelle signification revêtent ces anneaux de calcaire ? De quand datent-ils précisément ? Par peur d’endommager les vestiges, les fouilles sont arrêtées à la fin des années 1990, laissant ces questions sans réponse... (ARTE - YouTube 10/12 2022)
Néandertal : le mystère de la grotte de Bruniquel (présentation de la vidéo)
Dans Néandertal en conférences : La grotte de Bruniquel
Fouilles archéologiques en Israël
Marianne 25/06/2021 [archive sans media]
« Carrefour entre l'Afrique, l'Europe et l'Asie, la terre d'Israël a servi de creuset où différentes populations humaines se sont mélangées avant de se répandre plus tard dans tout le Vieux Monde ». Dr Rachel Sarig de l'université de Tel-Aviv.
Et si l'homme de Néandertal, notre ancêtre, tirait ses origines du Proche-Orient ? C'est ce que suggère une nouvelle découverte archéologique accompagnée d'une étude publiée dans la revue Science par une équipe d'anthropologues de l'université de Tel-Aviv ce vendredi 25 juin 2021.
De récentes études morphologiques et génétiques ont démontré que l'homme de Néandertal a pu recevoir une contribution génétique d'un groupe non-européen, encore inconnu.
Il s'agit peut-être de l'Homo nesher ramla, comme l'ont baptisé les anthropologues israéliens lors de leurs fouilles : ce dernier partage des caractéristiques communes avec l'homme de Néandertal au niveau des dents et de la mâchoire notamment, mais aussi avec d'autres types homo archaïques au niveau du crâne. « L'Homo Nesher Ramla était un chasseur efficace de petit et grand gibier, utilisait le bois comme combustible, cuisait ou rôtissait la viande et entretenait des feux », écrivent les chercheurs dans l'étude.
Lors de leurs fouilles, ceux-ci ont découvert, à huit mètres de profondeur, une quantité importante d'ossements animaux ainsi que des outils en pierre : « L'Homo Nesher Ramla possédait des technologies avancées de production d'outils en pierre et interagissait très probablement avec l'Homo sapiens local », analyse le Dr Zaidner.
Cette découverte est très importante pour la théorie de l'évolution « car elle nous montre qu'il y avait plusieurs types d'Homo vivant au même endroit et au même moment à ce stade ultérieur de l'évolution humaine » explique le professeur Yossi Zaidner.
Voir aussi :
Homo Nesher Ramla, une nouvelle espèce ? (Hominidés 26/01/2018) [archive]
Le site de Homo nesher ramla (Du nouveau chez nos ancêtres, vidéo à [58:41])
À la rencontre de Néandertal
Disparu il y a plus de 40 000 ans, l’homme de Neandertal a laissé derrière lui de nombreuses énigmes qui continuent d’interroger les chercheurs : à quoi ressemblait-il ? Comment vivait-il ? Disposait-il d’un langage élaboré ? Pourquoi a-t-il disparu ?
Pendant quelque 300 000 ans, Neandertal a peuplé une large partie du continent eurasiatique, de l’Atlantique à la Sibérie. Majoritairement présents dans le nord-ouest de l'Europe actuelle, ces chasseurs-cueilleurs nomades, qui maîtrisaient l’art de la taille du silex, dont ils faisaient des outils et des armes redoutables, ont vécu dans des environnements peu hospitaliers, affrontant au cours des périodes glaciaires des températures avoisinant les -20 °C. Organisés en petits groupes de vingt à trente individus, ils suivaient au fil des saisons les déplacements du gibier : daims, cerfs, chevaux, mais aussi aurochs, mammouths et rhinocéros. Pratiquant certainement des échanges de femmes entre groupes – garantie de la survie génétique de chaque clan –, ils ont su s'adapter aux évolutions climatiques sur un vaste territoire avant de disparaître, il y a 42 000 ans, et de laisser à Homo sapiens la conquête de la planète tout entière.
Lointains ancêtres
À quoi ressemblaient les Néandertaliens ? Comment vivaient-ils ? Disposaient-ils d’un langage élaboré leur permettant de communiquer entre eux ? Pourquoi ont-ils disparu ? Quels points communs avons-nous avec eux ? L’homme de Neandertal a laissé derrière lui de nombreuses énigmes. Conviant des spécialistes de renom, parmi lesquels le paléoanthropologue britannique Chris Stringer et les chercheurs français Ludovic Slimak, responsable des fouilles de la grotte Mandrin dans la Drôme, et Pascal Depaepe, directeur scientifique de l'Inrap, ce documentaire captivant nous entraîne, au travers de plusieurs sites archéologiques des deux côtés de la Manche, sur les traces de l’un de nos lointains ancêtres, encore largement méconnu.
Quelques liens vers le document
Remarque la vidéo sur YouTube est "privée"
https://robhopefilms.com/films/a-la-rencontre-de-neandertal/
https://tv.apple.com/fr/show/a-la-rencontre-de-neandertal/umc.cmc.675d54dc64n1u2pbp3w4tt7q0
Les hommes préhistoriques
Fred, Jamy et Sabine nous racontent l'histoire des premiers hommes qui vécurent sur notre planète. Ils sont à Tautavel, près de Perpignan, où en 1971, une équipe d'archéologues découvrit le crâne d'un homme vieux de 450 000 ans. Quand et comment les premiers hommes apparaissent-ils dans l'histoire de notre planète ? Pourquoi pense-t-on que le berceau de l'humanité se trouve en Afrique ? À quoi ressemble l'Homo habilis ? Comment vit-il ? Les Homo ergaster sont de grands voyageurs. Jusqu'où sont-ils allés ? Pourquoi en Europe Homo erectus s'est-il progressivement transformé en homme de Neandertal ? Comment Homo sapiens a-t-il remplacé Neandertal ? – C'est Pas Sorcier
[https://www.youtube.com/watch?v=S0-6syqOxdU] YouTube 04 décembre 2015
Voir
– Homme de Tautavel (PDF pp 1-2)
– L'Homme de Néandertal au pied des Pyrénées (Néandertal en conférences)
– Pyrénées-Orientales : une dent d'enfant datant de 560 000 ans découverte sur le site de Tautavel – France3 Occitanie 12/06/2020 [archive sans vidéo]
Autre documentation sur Néandertal
– Consulter dans La Recherche : Néandertal (articles)
– Homme de Néandertal (PDF pp 3-4)
– Homme de Néandertal (vidéo YT 17/01/2024)
– Homo neanderthalensis [archive] (Hominidés)
– Néandertal premier artiste pariétal européen ?
(Sciences & Avenir 02/08/2021)
Néandertal Homo neanderthalensis en bref
Âge |
Taille |
Poids |
Volume endocrânien |
De - 400 000 |
F 155 cm |
F 70 kg |
1500 à 1750 cm3 |
Localisation |
Habitat |
Feu |
Outils |
Europe et Asie |
|
Maîtrisé, domestiqué |
Fabriqués |
https://www.hominides.com/hominides/homo-neanderthalensis/ |
Documentation plus générale
Avant de continuer, finissons-en avec ces sottises et ces idées reçues
des commentaires stupides :
"'Homme de Denisova', 'homme moderne'... toujours pas de femmes... elles ont été inventées après, ça doit être ça... En attendant, les règles de français donnent priorité au masculin, héritage d'une civilisation patriarcale..." (internautes 2022)
et la réponse sensée de Jean-Christophe (08/09/2023) :
"Il ne s’agit pas de priorité du masculin, mais d’étymologie. En latin un homme au sens masculin du terme se dit 'vir' ou 'mas'. Le mot 'homo' veut dire 'un être humain'.
La phrase 'homo ita est' peut aussi bien se traduire 'voilà comme il est' que 'voilà comme elle est'.
Ce mot latin 'homo' a d’ailleurs donné le pronom français 'on' qui à la base est utilisé quand on ne sait pas si on a affaire à un homme ou une femme. Même chose pour 'homicide' : ce n’est pas le fait de tuer un mâle, mais un être humain.
Quand les préhistoriens parlent 'Homo neanderthalensis' cela ne veut pas dire 'homme de Néandertal' mais plutôt 'humain de Néandertal'. La première formulation n’est retenue que par l’habitude.
Malheureusement la langue française a fusionné les 2 mots 'homo' et 'vir' dans 'homme' qui, du coup, se retrouve avec les 2 sens : un sens premier, neutre, et un sens ajouté, genré."
Lus dans Denisova : quel héritage génétique ? (YT Le Blob)
Denisova v. aussi Néandertal et Dénisovien – Groupe frère des Néandertaliens
Ceci étant, en parlant de "femme" et de "préhistoire", il est compréhensible de vouloir rectifier une approche trop "sexiste", "misogyne", d'aucuns ajouteront "phallocrate", des premiers personnages qui se sont intéressés à la préhistoire. Mais surtout, notre société actuelle veut tout comparer, tout rapporter à ses "valeurs" lesquelles lui apparaissent comme seules légitimes et universelles.
Par exemple, le fait, réel ou supposé, que les femmes de la Préhistoire "cueillaient" et que les hommes "chassaient" ne rend pas la femme "inférieure" mais complémentaire en ces temps où chaque personne avait sa place. Cependant dans les "idées" actuelles, ceci est insupportable, donnant à l'homme la "force" et la "vaillance" tant plébiscitées, alors que la femme serait au second plan à "se promener" parmi les mûres.
C'est un point de vue actuel réducteur, qui ne voit pas plus loin que l'apparence et les "honneurs", la concurrence et le profit matériel, quitte à tricher, bien ancré dans nos mentalités. Et qui dépasse un "patriarcat" mal compris, même si celui-ci a joué un (mauvais) rôle dans cette affaire, ou une quelconque question d'étymologie. Il ne faut pas tout mélanger...
Pour reprendre et illustrer le commentaire salutaire de Jean-Christophe, quand on me dit que les "hommes" de Cro-Magnon ont peint de jolis ornements dans les grottes, il ne me vient pas à l'esprit que c'était uniquement une affaire de "mâles" mais d'êtres humains, d'un peuple. Je n'ai pas besoin de cette grotesque écriture "inclusive" qui prend les gens pour des imbéciles tellement incapables d'extrapoler qu'il faut tout leur déballer dans les moindres détails. Parenthèse et détail assez cocasse, "on" s'enflamme moins quand il s'agit de savoir si homme, femme – ou les deux – façonnaient des outils/armes... Ce problème assez récent vient alourdir la polémique évoquée plus haut.
Mais il y a un autre gros problème, au-delà des femmes et de la vision nombriliste de la société occidentale consumériste : le créationnisme, cette idéologie crétine qui va de pair avec l'orgueil incommensurable des hôtes du XXIe siècle. Comment peuvent-ils admettre que d'autres hommes, que dis-je, d'autres espèces d'humains, puissent être aussi intelligents et performants qu'eux ? La "religion" a bon dos, utilisée comme outil de pouvoir décortiqué de la foi authentique.... Bref, Néandertal (et Darwin) en a fait les frais... heureusement pas trop longtemps...
Voir aussi Du nouveau chez nos ancêtres
Mon coup de gueule passé, continuons...
Homo heidelbergensis
Suivant les études et les scientifiques Homo heidelbergensis pourrait être le descendant d’homo erectus et l’ancêtre d’Homo neanderthalensis et d’Homo sapiens… ou seulement un pré-néandertalien... [II]
Homo heidelbergensis est une espèce éteinte du genre Homo, qui a vécu au Pléistocène moyen, entre environ 700 000 et 220 000 ans avant le présent (AP). Il est considéré comme l'ancêtre probable de l'Homme de Néandertal et de l'Homme de Denisova.
L'holotype d'Homo heidelbergensis est la mandibule de Mauer, découverte en 1907 dans une sablière près de Heidelberg, dans le Bade-Wurtemberg, en Allemagne. Elle fut décrite en 1908 par Otto Schoetensack.
L'espèce Homo heidelbergensis n'a actuellement pas de définition consensuelle dans la communauté scientifique. Pour une partie des chercheurs, ce taxon rassemble la plupart des fossiles européens et africains de la première moitié du Pléistocène moyen, en raison des ressemblances morphologiques entre les spécimens fossiles trouvés sur les deux continents1,2. Pour d'autres chercheurs, les fossiles européens et africains du Pléistocène moyen doivent être classés dans des groupes différents, soit parce qu'on trouve plus d'affinités avec Homo sapiens chez les spécimens africains, soit parce qu'une divergence phylogénétique présumée devrait être sanctionnée par des appellations distinctes, même si elle n'apparait pas clairement dans la morphologie. [I]
Homo heidelbergensis présente une capacité crânienne allant de 1 000 à 1 300 cm3. La taille des individus était d'environ 1,65 m pour les hommes et 1,55 m pour les femmes [I] [II}
Homo heidelbergensis, attesté en Europe à partir d'environ 700 000 ans AP, pourrait descendre d'une forme africaine encore non identifiée, qui serait passée en Europe au début du Pléistocène moyen et aurait remplacé les formes locales, telles qu'Homo antecessor, plus ancienne espèce humaine identifiée en Europe à ce jour.
Eu égard aux ressemblances morphologiques entre Homo heidelbergensis et les Néandertaliens, de nombreux chercheurs estiment que le premier a probablement évolué au cours du Pléistocène moyen pour donner progressivement naissance aux Néandertaliens3.
Les analyses génétiques menées depuis 2010 par les équipes de Svante Pääbo, à l'Institut Max-Planck (Leipzig, Allemagne), sur des spécimens de la Sima de los Huesos, à Atapuerca, ainsi que sur des Néandertaliens classiques et des Dénisoviens, ont montré l'étroite parenté entre l'Homme de Néandertal et l'Homme de Denisova, et ont évalué l'âge de leur dernier ancêtre commun à environ 450 000 ans. Homo heidelbergensis pourrait alors être l'ancêtre commun de ces deux groupes humains. [I]
Notes
1. Aurélien Mounier "Le massif facial supérieur d’Homo heidelbergensis, Schoetensack, 1908 : l’apport de la morphométrie géométrique" [archive] Bulletins et mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, no24, 7 septembre 2011, pp 51–68
2. Aurélien Mounier "Définition du taxon Homo heidelbergensis, Schoetensack, 1908 : analyse phénétique du massif facial supérieur des fossiles du genre Homo du Pléistocène moyen" [archive] Bulletins et mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, no 23, 26 septembre 2011, pp 115–151
3. Jean-Jacques Hublin "Origine et évolution des Néandertaliens" in "Les Néandertaliens, biologie et cultures" Bernard Vandermeersch et Bruno Maureille (dir.), Paris, Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, Documents préhistoriques 23, p.95-107, 2007
Culture et mode de vie d'Homo heidelbergensis
Homo heidelbergensis se nourrissait notamment de viande acquise par la chasse. Il était apparemment capable de venir à bout du gros gibier, par exemple les chevaux et le rhinocéros. On a trouvé à Schöningen (Allemagne) des épieux *, qui atteignaient jusqu'à 2,25 m de long, et des bâtons de jet * utilisés pour la chasse. [I]
*Voir plus bas "Des articles sur la chasse préhistorique"
Voir aussi Armes anciennes
Illustration. Bâton de creusement en bois, probablement utilisé par Homo heidelbergensis – Kalambo Fall – Frontière Tanzanie/Zambie – Estimation entre 300 000 et 500 000 ans. Natural History Museum – London [II]
Curiosité. En 2023, un reste de structure en bois a été retrouvé en Zambie sur le site de Kalambo. Ce sont des rondins taillés et surtout emboités l’un avec l’autre. Ils sont datés de 476 000 ans et l’on ne connaît pas l’utilisation qu’en faisaient les hommes à l’époque : plancher, passerelle, partie d’habitation… ? Pour les chercheurs cette structure pourrait être attribuée à Homo heidelbergensis. [Hominidés – archive]
Le cheval fournissait davantage que de la nourriture. Certains fragments osseux étaient utilisés comme outils de percussion, appelés retouchoirs, pour la fabrication des outils en silex (A. Langlois "Au sujet du Cheval de La Micoque (Dordogne) et des comportements humains de subsistance au Pléistocène moyen dans le Nord-Est de l’Aquitaine" Université de Bordeaux 1, Thèse de doctorat 2004). Ces premiers outils non lithiques auraient été essentiels, selon Simon Parfitt (UCL), pour produire des couteaux en silex finement fabriqués.
Les marques de découpe visibles sur les ossements d'animaux découverts sur les sites qu'il a occupés indiquent qu'il les raclait pour en retirer la viande. Les archéologues ont aussi découvert des traces de découpe sur des os d'Homo heidelbergensis, ce qui pourrait indiquer la pratique du cannibalisme. Celle-ci est notamment attestée sur les fossiles de l'Homme de Tautavel (caune de l'Arago à Tautavel, Pyrénées-Orientales) [I]
Homo heidelbergensis. Feu : ? – Outils : fabrication probable de bifaces (Homo heidelbergensis)
Documentation
Avant Néandertal en Europe : Homo heidelbergensis
Vidéo [https://www.youtube.com/watch?v=0u96RF3SIx8] 22/07/2016
"C'est toujours amusant de parler de 'co-évolution' (entre l'outillage, le feu et les gènes) mais la réalité que recouvre ce terme est quand-même une sélection, c.-à-d. que ceux qui ne maîtrisent pas ces techniques finissent par disparaître." (internaute Laure. 2018)
Paléoanthropologue, Amélie Vialet est spécialiste de l’évolution du crâne des premiers hommes en Eurasie dont les terrains d’étude privilégiés sont en Europe : la France, l’Espagne et la Turquie, et en Asie : l’Inde, la Chine et la Corée.
Créé en 1908 à l’occasion de la découverte d’une mâchoire aux caractéristiques archaïques dans la carrière de Mauer, près d’Heidelberg, en Allemagne, le terme Homo heidelbergensis n’a été que peu utilisé. Récemment, avec l’augmentation des découvertes en Europe, il a retrouvé un regain d’intérêt, s’avérant pratique pour qualifier les hominidés, bien documentés à partir de 600 000 ans, ayant précédé l’émergence des Néandertaliens. Malgré cet aspect consensuel, son extension géographique et son rôle dans l’évolution humaine sont largement discutés parmi les spécialistes. – Musée de l'Homme
Principaux fossiles autour d'Homo heidelbergensis
Phylogénie des espèces récentes du genre Homo
d'après Strait, Grine & Fleagle (2015) et Meyer & al. (2016)
Voir aussi... Homo bodoensis (Du nouveau chez nos ancêtres)
Homo antecessor est une espèce éteinte du genre Homo, dont des restes fossiles ont été découverts en 1994 à Atapuerca en Espagne, datés d'environ 860 000 ans avant le présent. Les restes d'Homo antecessor étaient associés à une industrie lithique abondante de type Oldowayen, industrie dite de "mode 1", à galets taillés) - l'Acheuléen étant l'industrie dite de "mode 2", à bifaces. (Voir Homo erectus)
Plusieurs sites européens ont livré des vestiges fossiles ou lithiques datés entre 1 et 1,6 million d'années, témoignant d'une présence humaine très ancienne en Europe. Aucun de ces fossiles ne sont cependant suffisants pour qu'on puisse les attribuer à une espèce humaine précise, si bien qu'Homo antecessor pourrait être considéré comme étant la plus vieille espèce connue de l’ouest européen (entre 800 et 900 000 ans), mais la palme revient malgré tout à Homo georgicus âgé, lui, de 1,8 millions d’années.
Si certains scientifiques pensent que ce rameau de l’humanité n’a pas laissé de descendance, d’autres le positionne à l’origine des branches Néandertal et Sapiens, les premières études ayant attribué les fossiles d'Homo antecessor à une sorte de pré-Néandertalien, ou à l’espèce Homo Heidelbergensis. Pour le paléoanthropologue Jean-Jacques Hublin "Homo antecessor est une espèce très discutée… personnellement je vois Homo antecessor comme une variété d’Homo erectus européen".
Sources et suite Hominidés.com – Wikipédia (dont Phylogénie)
Homo antecessor. Feu : ? – Outils : fabrication de racloirs (Homo antecessor)
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Sources et pour en savoir plus
[I] Wikipédia : Homo heidelbergensis
+ Homo heidelbergensis dans "Homme de Néandertal"
[II] Hominidés
Lire aussi
Le dernier ancêtre de l'homme moderne (Pour la Science 01/01/2012) [archive]
Quand d'autres peuplaient la Terre : combien d'espèces ?
Voir Préhistoire, évolution, génétique et maintenant ?
- Hominines au cours du temps
- Les Homininés (Homininae) sont une sous-famille de primates simiiformes, de la famille des Hominidés. Cette sous-famille rassemble les hominoïdes euro-africains, à savoir les tribus des Gorillini (les gorilles) et des Hominini (les hommes et les chimpanzés)
Un humain (le secrétaire Leonard Carmichael du National Zoological Park) tenant un jeune gorille (Gorilla gorilla) et un jeune chimpanzé (Chimpanzé commun), trois Homininés (1961)
Voir Des grands singes aux australopithèques
- Paléolithique inférieur - Aux origines de l'humanité
Herodote.net [archive version abrégée] [PDF] [autre PDF]
- Préhistoire - Une science jeune et en ébullition
Herodote.net [archive]
Divers
L'Homme de Cro-Magnon (Un PDF de Yantra)
Liens externes
Arbre généalogique des hominidés (Homininés.com) [archive]
Dans la peau d'un Homo sapiens (Herodote.net) [archive]
Le plus vieil Homo sapiens non africain (L'Internaute 10/07/2019) [archive]
Lexique de l'archéologie (Wikipédia)
Paléontologie (choix d'articles La Recherche)
Préhistoire(s) (Hérodote.PDF)
Voir aussi
Cet archéologue français veut réécrire l'Histoire (10/09/2023) [https://www.youtube.com/watch?v=e1AkTdqsVvU] (à partir de 3:00)
"L'archéologue français Ludovic Slimak a passé les 30 dernières années à fouiller champs et grottes, de la Corne de l'Afrique au Cercle Arctique, en passant par sa bien-aimée Vallée du Rhône en France. Depuis un an et demi, son équipe de 45 chercheurs n'a pas chômé, publiant article après article sur l'histoire de l'humanité primitive entre 52 000 et 40 000 avant notre ère. Toute la communauté scientifique reconnaît l'ambition de son travail, mais certains le considèrent aussi comme controversé. The Conversation, un média australien proposant du contenu provenant exclusivement de la communauté universitaire, s’est entretenu avec lui, le permettant de parler d'Homo sapiens, de silex et de répondre à ses détracteurs. Je vais vous traduire ici cet échange en affichant les questions de Natalie Sauer et en vous lisant ses réponses que j’illustrerai." – Planète RAW
Lien de l'interview d'origine [en] sur The Conversation [archive] : "Q&A with Ludovic Slimak, the archeologist who wants to rewrite the history of early humans in Europe."
Hominidés.com : Des articles sur la chasse préhistorique
La chasse à la préhistoire
La pêche à la préhistoire
2011 Les premiers hameçons de haute mer il y a 42 000 ans au Timor oriental
2011 Chasseurs-cueilleurs il y a 12 000 ans en Californie
2012 Des pointes de lances anciennes de 500 000 ans en Afrique du Sud
2012 Schöningen, le site aux javelots vieux de 300 000 ans
2020 Un bâton de chasse daté de 300 000 ans à Schöningen
2020 Des flèches au Sri Lanka il y a 48 000 ans