À travers vingt portraits, de Mazarin à Sergueï Lavrov, en passant par Talleyrand et Kissinger *, Grands diplomates parcourt quatre siècles d’histoire politique, d’abord européenne, puis mondiale. C’est un important ouvrage collectif sorti chez Perrin début 2024, sous la direction d’Hubert Védrine.
* "C’était un mélange de Talleyrand et de maître Yoda, il avait l’habileté diabolique du premier et partageait avec le second beaucoup plus qu’une vue basse et des oreilles velues." (internaute N.)
Grands diplomates : Les maîtres des relations internationales de Mazarin à nos jours
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Commentaires
À lire
Hubert Védrine, souvent évoqué lorsqu’il s’agit de diplomatie contemporaine, n’est ici que le directeur d’un ouvrage collectif. Je recommande une compilation de textes de sa main, sous le titre Hubert Védrine – Une vision du monde - collection Bouquins, paru en février 2022.
Cet ouvrage dense, intelligent est de ceux que l’on peut consulter au long cours et sans forcément tenir compte de l’ordre des chapitres. Pour ma part, je ne l’ai jamais complètement terminé (plus de 800 pages !) mais j’y reviens régulièrement.
Et, pour vous allécher en ces temps de campagne électorale, je cite ce pronostic que, dans un chapitre consacré à l’Europe, Védrine donne des chances de réussite d’un fédéralisme qu’il dit "classique" : "Dans ce cas nous allons vers un blocage" (p. 527).
C'est aussi mon opinion mais, venant de quelqu'un qui a consacré sa vie à étudier les relations internationales, ça mérite d'être médité. Et pour commencer, que Renaissance et son maître, le golden boy poudré de l’Élysée puissent se prendre un carton sévère le 9 juin prochain [2024] on ne va quand même pas bouder notre plaisir !
(Diogène)
Hubert Védrine, ancien ministre
Diplomatie française aujourd'hui
Macron a dissous le corps diplomatique et comme si ça ne suffisait pas a placé un de ses mignons à la tête du Quai d'Orsay assimilant la voix de la France à une simple voie rectale. Ce faisant il a montré à ceux qui ne l'avaient pas encore vu que la France n'existait plus.
Après avoir perdu le droit de battre monnaie, après que son armée ait été placée sous commandement étranger, il était fort logique qu'une diplomatie des valeurs, donc du pipeau mais capable de faire avaler au bon peuple émotif qu'il existait un camp du bien et qu'il était fort bon d'en être, se substitue à une diplomatie des intérêts.
Les résultats d'ailleurs de cette conception n'ont pas tardé à émerger et de façon plutôt humiliante, cela notamment en Afrique, mais pas seulement quand on voit dans quel état de dédain nous tient notre grand allié, celui qui, par exemple, nous a privé de ce fameux marché du siècle dont notre VRP en armement, Le Drian s'était tant vanté.
De notre diplomatie qui fut pourtant une des plus remarquables ne restent que des bâtiments et des bureaux à faire occuper par des copains désormais choisis de façon discrétionnaire puisque le corps diplomatique a été dissous.
(Fred)
Voilà le niveau de la diplomatie française :
"Visite de Xi Jinping : le gâteau 'russe' prévu au menu remplacé pour raison diplomatique. Ce dessert à la praline, spécialité des Pyrénées, a été remplacé par une tarte aux myrtilles en raison de son nom sensible au vu du contexte géopolitique. L’incident diplomatique a été évité de peu. ..." (Le figaro)
(transmis par Fred)
Voir 2017 Présidentielle : en attendant le second tour
Diplomatie française hier
À propos de Mazarin (1602-1661) que je vois en médaillon, j'ai trouvé "Qu’ils chantent pourvu qu’ils payent." De la vraie diplomatie directe sans langue de bois ! (Jo)
Voir Régence d'Anne d'Autriche avec Mazarin jusqu'en 1661 (Jean de la Fontaine)
Ah, Talleyrand (1754-1838) quel talent, quelle intelligente insolence : À Louis XVIII qui lui demandait comment il avait pu voir la fin de tant de régimes, il répondit : "Mon Dieu, Sire, je n'ai vraiment rien fait pour cela, c'est quelque chose d'inexplicable que j'ai en moi et qui porte malheur aux gouvernements qui me négligent". (Jo)
"La trahison, c'est une question de date" (mais on a le choix dans la date, il ne faut jamais rater une occasion). Il avait même anticipé sur les sbires à Macron ! "Les régimes passent, la France reste. Parfois en servant un régime avec ardeur, on peut trahir tous les intérêts de son pays, mais en servant celui-ci on est sûr de ne trahir que des intermittences".
Et anticipé sur Macron lui-même : "La parole a été donnée à l'homme pour déguiser sa pensée". Bien que je ne croie pas qu'il y ait une pensée "macronienne". Une idéologie, ça oui, européisme niaiseux et impitoyable. Mais pensée, non. Il n'y a donc rien à déguiser. Talleyrand ne pouvait peut-être pas imaginer qu'un jour, grâce à la "démocratie", des trous du cul accèderaient au pouvoir.
Talleyrand, certainement un des plus grands "politiques" que la France ait connu ! Sans lui, qui a sauvé la France au Congrès de Vienne (du 18 septembre 1814 au 9 juin 1815), vous parleriez allemand au lieu d'alsacien. D'un autre coté sans lui c'est peut être toute l'Europe qui parlerait français...
(Jo et d'autres internautes)
Conseillé par le "brelan de prêtres" Sieyès, Talleyrand et Fouché (tous trois passés par l'Église), le général Bonaparte est l'homme du tiers parti, de ceux qui recherchent avant tout l'ordre et la stabilité, loin des idéologies et des excès des extrémistes de tous bords. (Lu dans Pense-bête de Noms propres)
"Tout ce qui est excessif est insignifiant." Talleyrand (Lu dans Combaz de Campagnol)
Chamberlain (1869-1940) en 1938 a-t-il compris à qui il avait affaire ? Il est mort d'un cancer, mais ici on ne parle pas de l'homme mais de l'aveuglement en diplomatie, aveuglement que Daladier (1884-1970) ne partageait pas. Ne pas faire la guerre, mais voir "la réalité telle qu'elle est". Ce n'est pas très difficile, ni en Ukraine ni à Gaza ni en Chine. Les vérités politiques ne sont pas comme les vérités scientifiques, elles ne sont pas cachées.
(Schle.)
Maurice Couve de Murville (1907-1999) :
"La volonté, c'est celle d'être soi-même l'artisan de son destin - autant qu'on le peut, et on le peut bien davantage qu'on ne le croit communément. C'est de ne s'en laisser imposer ni du dedans, ni du dehors, ni tout simplement par l'incident du jour. C'est de pratiquer une politique délibérée, voulue précisément, que l'on définit soi-même. Se laisser imposer sa politique, c'est d'ailleurs être assuré de recueillir, de chaque action, les seuls désavantages."
(transmis par Méga.)
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Elle dure 21 minutes mais elle vaut son pesant. L'ONU en prend plein la gueule. [en] Discours Historique à l’ONU 04/05/2024 (à 10:23)
[https://www.youtube.com/watch?v=Pr0I_Y8ZjyM]
(transmis par L'Ours)