Autrefois fondé pour les meilleurs desseins, L’Ordre des Médecins, créé le 07 octobre 1940 sous le régime de Vichy, est devenu aujourd'hui un organisme dépassé.
https://pnp-conseil.com/wp-content/uploads/2013/02/ordre_medecins.gif
Le Conseil national de l’Ordre des Médecins est un organisme archaïque qui cumule aujourd’hui les affaires louches, le tout dans un esprit obscurantiste et malsain. Entre la compétence des médecins qui n'est jamais réévaluée, des prescriptions dictées par les lobbys pharmaceutiques, des détournements de fonds et l'impunité des médecins en cas de plainte (y compris pour abus sexuels), comment pouvons-nous encore faire confiance à cette institution ? La liste est longue. Et c’est sans parler du musellement des médecins qui osent hausser la voix pour émettre de nouvelles idées.
L’Ordre des Médecins à l’origine
L’Ordre des Médecins est né le 7 octobre 1940, sous le régime de Vichy, prenant la forme d’un organisme de droit privé chargé d’une mission de service public :
veiller au respect de l’éthique médicale,
accompagner les médecins en matière de déontologie, de justice et dans leurs démarches administratives,
se poser comme garant de la relation médecin-patient,
et comme conseiller des pouvoirs publics et des organismes français de santé publique.
Bien que créé dans un contexte sombre, les missions confiées à cet organisme semblent a priori utiles, voire indispensables. En tout cas en théorie.
Mais dans les faits, le Conseil de l’Ordre ne remplit plus sa mission.
L’Ordre des Médecins aujourd’hui
Dans une tribune publiée le 9 mars 2021, 26 organisations (parmi lesquelles plusieurs syndicats de médecins et des associations de patients) ont demandé officiellement la dissolution de l’ordre.
Selon les auteurs de cette tribune, le Conseil de l’Ordre "protège des professionnels de santé corrompus et maltraitants."
Et ce ne sont pas des accusations en l’air. Elles reposent en effet sur un rapport à charge de la Cour des comptes paru en décembre 2019[1], pour le moins édifiant.
Voici quelques uns des nombreux manquements que ce rapport soulève :
un contrôle insuffisant de l’exercice de la profession et de la déontologie ;
une absence de contrôle de l’actualisation des compétences des médecins ;
un contrôle hétérogène des contrats entre médecins et industriels ;
une faible implication de l’Ordre des Médecins dans l’accès aux soins ;
divers problèmes de gouvernances et défaillances de gestion, etc.
Mais il y a bien pire !
Voici trois dysfonctionnements extrêmement graves que ce rapport soulève aussi :
1) Tout d’abord, l’indulgence dont bénéficient les médecins à qui des patient(e)s reprochent des abus sexuels (pages 104 à 108 du rapport).
Malgré les signalements allant jusqu’à des condamnations au pénal, on ne constate AUCUNE sanction de la part de l’Ordre en lui-même[2].
2) Ensuite, les arrangements obscurs entre les médecins et les laboratoires pharmaceutiques.
La Cour de Compte a pu en effet observer un fait étrange : aucun rappel à l’ordre n’a été émis par le conseil de l’ordre concernant les conventions entre les fabricants de médicaments et les prescripteurs… aucun ! (page 33 du rapport)
À croire que tous les médecins sont irréprochables à ce propos… la bonne blague !
Lorsque le journal Le Monde a souhaité enquêter sur ces relations troubles en mars 2019, le Conseil national de l’Ordre des médecins a refusé de communiquer sa base de données contenant les contrats conclus entre les laboratoires pharmaceutiques et les médecins[3]. Pourtant, fin 2011, après le scandale du Mediator, qui avait révélé l’emprise du laboratoire Servier sur la médecine française, la loi Bertrand avait instauré une obligation de transparence sur ces collaborations[4].
3) Et finalement, les fonds dédiés à l’aide aux médecins en difficulté attribués majoritairement aux conseillers ordinaux (soit les dirigeants du Conseil de l’Ordre) ou au président national lui-même, qui aurait touché jusqu’à 10 000€ par mois (pages 15 et 16 du rapport) alors que, comble de l’ironie, il est censé exercer sa fonction bénévolement…
À ce compte-là, je pense que beaucoup de Français souhaiteraient devenir de fervents bénévoles !
Et les patients dans tout ça ?
C’est à se demander si leur bien-être a encore une quelconque importance aux yeux de cet organisme.
Entre la compétence des médecins qui n'est pas réévaluée, des prescriptions dictées par les lobbys pharmaceutiques, et l'impunité en cas de plainte, il y a de quoi se faire du souci.
Combien d'erreurs médicales - Combien de négligences faudra-t-il pour que la situation change ?
Et que dire des quelques médecins qui osent porter la voix pour émettre de nouvelles idées et qui se font museler sans ménagement.
Le professeur Henri Joyeux (chirurgien cancérologue), par exemple, pour ses positions concernant la politique vaccinale en France, subit les foudres de l'Ordre des Médecins depuis le 1er décembre 2016. Un véritable feuilleton judiciaire qui dure depuis près de cinq ans et dont le but est de radier cette trop forte tête[5].
____________________
Nous ne sommes plus en sécurité tant que l’Ordre des Médecins existera et détiendra autant de pouvoirs. La pensée unique semble être plus que jamais de mise dans le monde scientifique et médical. Une pensée unique dictée par un Conseil de l'Ordre défaillant au plus haut point. Il est grand temps de faire porter notre voix contre ce non-sens digne de l'obscurantisme, pour demander à ce que cet organisme soit aboli et remplacé par un nouveau plus sain, plus moderne et plus ouvert d’esprit.
"Je fais un appel général au bon sens de tous les citoyens"...
Source
Pour la dissolution du Conseil national de l’Ordre des Médecins (Les Lignes bougent màj 26/08/2022) [archive]
Documentation
Notes
[1] Cour des Comptes Rapport public thématique Décembre 2019 (PDF)
[2] Par exemple, l'affaire du chirurgien Joël Le Scouarnec, condamné par la justice en décembre 2020 pour viols et agressions sexuelles sur mineurs, mais aucunement inquiété par l’Ordre. https://www.lepoint.fr/justice/affaire-le-scouarnec-l-introuvable-sanction-disciplinaire-28-08-2019-2332206_2386.php [archive]
[3] Conflit d’intérêts : l’impossible accès aux contrats conclus entre laboratoires et médecins (Le Monde)
[4] Loi Bertrand et loi anti-cadeaux : les dessous de la transparence (Le petit juriste) [archive]
[5] Le professeur Henri Joyeux, un habitué des polémiques médicales (Le Huffington Post LIFE) [archive]
Lien externe
Le Conseil de l’Ordre des Médecins formalise l’interdit sexuel dans le cadre médical (Atoute 12/03/2016) [archive]
Voir