Page créée le 02 avril 2023
Voir aussi Petit âge glaciaire 1815-1816 Année sans été
Le petit âge glaciaire
Le petit âge glaciaire1 (parfois abrégé en PAG) est une période climatique froide principalement localisée sur l'Atlantique nord ayant approximativement eu lieu entre le début du XIVe et la fin du XIXe siècle. Elle est caractérisée par une série d'hivers longs et froids. Elle porte plusieurs noms, dont "petit âge de glace", "petite période glaciaire" ou encore "petite glaciation"2.
Elle se caractérise par des périodes de crues glaciaires, auxquelles correspondent plusieurs minimums de températures moyennes très nets. Elle succède à l'optimum climatique médiéval (OCM), période plus chaude.
Ce terme est introduit de manière informelle en 1939 par le géologue François E. Matthes pour désigner la période qu'il venait de vivre à la fin du XIXe siècle.
Cette expression "petit âge glaciaire" est aussi maintenant attribuée à la période qui a suivi les trois éruptions volcaniques massives de 536, 541 et 547 à l'échelle planétaire, éruptions mises en évidence au début du XXIe siècle3.
La chronologie des oscillations du petit âge glaciaire varie selon les études, mais toutes s'accordent sur une baisse générale de la température moyenne entre les années 1303 et 1860. Explication détaillée du graphique
Notes
1. Le mot "âge" ne prend pas de majuscule quand il désigne une période de l'Histoire, sauf pour le Moyen Âge : l'âge de la pierre, l'âge du bronze, l'âge du fer, etc.
Petit âge glaciaire, voir à [5:50] de la vidéo ci-dessous
2. Dans les publications anglophones, l'abréviation LIA est fréquemment utilisée, pour Little Ice Age.
3. Jacqueline Charpentier "Le petit âge glaciaire associé à la peste et à la chute des empires - Actualité Houssenia Writing" [archive] sur actualite.housseniawriting.com
Le minimum de Maunder
En astronomie, le minimum de Maunder correspond à une époque, approximativement située entre 1645 et 1715, durant laquelle le nombre de taches solaires était significativement plus faible qu'aujourd'hui. Le nom a été donné par John A. Eddy (1931-2009), dit "Jack Eddy", astronome américain qui a compilé des données astronomiques anciennes. Edward W. Maunder (1851-1928, astronome anglais) a fait état de ce phénomène en 1890. Maunder ne saurait cependant en être considéré comme le découvreur, puisque dans son article il mentionne explicitement qu'il se fonde sur les recherches de Gustav Spörer (1822-1895, astronome allemand) publiées en allemand et en français en 1887 et 1889. Cette époque correspond au cœur d'une période, le "petit âge glaciaire", où le climat terrestre était assez froid, du moins en Europe, en Amérique du Nord et en Chine. Le climat terrestre serait donc au moins en partie fonction de l'activité magnétique du Soleil. Deux hypothèses sont évoquées
♦ la variation du rayonnement solaire
♦ la modulation du flux des rayons cosmiques par le vent solaire
Activité solaire mesurée par la variation dans le bois de la quantité de carbone 14 (plus il y a d'activité solaire, moins il y a de carbone 14 produit dans l'atmosphère et le bois, les vents solaires perturbant les rayons cosmiques qui produisent le carbone 14)
Le pire hiver de l'histoire : 1709
L'Histoire nous le dira # 137
Hiver 1709. Cette année-là, les mois de janvier, février et mars ont fracassé les records de température. Encore aujourd’hui, on considère qu’il s’agit de l’hiver le plus froid des 500 dernières années. Cet épisode sombre de l’histoire européenne est déterminant parce qu’il a eu des conséquences majeures sur les plans sociaux, économiques et même politiques et ce tant à court qu’à moyen et long terme.
[https://www.youtube.com/watch?v=JPGm_iqeYsk] YouTube 12 déc. 2020
ERRATUM : à [?:?] 50 millions de Romains en seraient décédés
À [3:00] Voir Les enclosures plus bas
Depuis peu, les spécialistes imputent cette vague de froid à de fortes éruptions volcaniques en Islande ou figurent certains des plus grands volcans du monde qui auraient été simultanément en activité à cette période. (V.I. 03/2023)
Généalogiste amateur, j'ai pu constater les effets mortifères de ce terrible hiver 1709 dans les registres paroissiaux de ma Bourgogne natale. Le nombre des décès y est effroyablement élevé et ce sont bien souvent des familles entières qui sont mentionnées dans le même acte de sépulture, témoignant de la dureté de cet épisode climatique exceptionnel. (Alain 2022)
J'ai fait un peu de généalogie et comprends mieux pourquoi dans le petit village berceau de ma famille en haute Azergues tant de morts ont été décomptés cette année-là. (Valérie 2021)
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Documentation
1907 : l'été le plus pourri (Prévision Météo) [archive]
De 1709 à 1954, ces hivers qui ont marqué l'Histoire de France (BFMTV.) [archive]
Été glacial : 536, la pire année climatique de l'humanité (Numerama) [archive]
Le super âge de glace, quand la planète Terre était entièrement gelée
Bienvenu au Cryogénien (* - 720 à - 635 millions d’années) le *super* âge de glace. Nous sommes il y a quelques 700 millions d’années, et, vue depuis l'espace, la Terre enveloppée d’un épais manteau de givre toute en nuance de gris et blanc prend l’apparence d’une boule de neige.
Le Cryogénien est appelé ainsi car cette période aurait donné lieu à une glaciation générale de la Terre (cryo "froid") s'étendant au moins jusqu'au tropique. Il s'agit de la théorie de la "Terre boule de neige". Si pour certains scientifiques cette glaciation sévère concerne la planète entière, pour d’autres, selon une théorie selon laquelle la Terre n'aurait pas été complètement recouverte de glace, la bande équatoriale est libre de glace. Un phénomène mystérieux s'il en est, mais qui pourrait avoir été causé, selon une étude publiée dans Science (12/07/2023), par une éruption "plus grande que l'Argentine et peut-être même de la Chine".
Ces paysages de désolation blanche ne sortent pas tout droit d’un déluré roman de science-fiction, il ne décrivent pas non plus une planète située à l’autre bout de notre galaxie ! Ils ont eu lieu ici sur la nôtre, sur le monde que vous habitez et y sont restés en place pendant plusieurs dizaines de millions d’années. C'est l’histoire de l’apparition - puis de la disparition - de cet hiver infernal que cet épisode va vous raconter aujourd’hui. – Balade Mentale
[https://www.youtube.com/watch?v=19RArKWtvcw] YT 01/10/2023
Contenu de la vidéo
Introduction
01:36 - Le Cryogénien, glaciation totale et Terre boule de neige.
04:40 - Le déchirement d’un continent.
06:11 - Une planète gelée pendant des millions d’années.
08:11 - La sortie du super âge de glace, comment décongeler une planète ?
11:00 - Le retour de l’hiver survivre sous la glace.
Imaginez une planète entièrement recouverte de glace, avec, des pôles aux tropiques, à perte de vue partout à l’horizon de vastes étendues de neige immaculée et d'énormes glaciers. Sur ce monde par le froid totalement figé, il ne coule aucune rivière et ne pleut jamais. Ici même la surface des océans - sur plusieurs kilomètre d’épaisseur a fini par geler.
En surface, c’est 510 millions de kilomètres carrés de glace ! La même planète, définitivement un autre monde seulement percé par endroit par de vastes et hautes chaînes de montagnes d’où coulent d'énormes glaciers. Au sol la température moyenne de ce monde gelée est d’environ 50°C inférieur à ce qu’elle est aujourd’hui. (*elle avoisinait les - 35°C de moyenne). Tout au plus à l'équateur est elle capable pour quelques heure de dépasser le zéro quand le soleil est à son zénith, mais lorsque la nuit tombe sur ce monde léthargique, le thermomètre plonge aux alentour de - 30 ° sous les tropiques et sûrement en dessous -130°C au niveau des pôles.
À la surface de ce désert tétanisé, aucun bruissement de vivant, seul le son de la glace qui en dessous se fracture - et celui du vent Qui, au niveau des tropiques, hurle en permanence, là où les variations thermiques créent et renouvellent sans cesse de puissantes tempêtes soulèvent la neige accumulée au sol.
Documentation diverse
Les plus vieilles glaces de l'Antarctique... et le CO2 (12/2019)
Les enclosures, à [3:00] de la vidéo plus haut :
L’histoire se passe au Moyen-Âge, dans les campagnes d’Angleterre, où les paysans avaient depuis des temps immémoriaux le droit de couper du bois, des genêts, de récolter du miel ou de mener paître leurs animaux sur des terrains communaux. Ces terrains – landes, forêts, garrigues et autres prés communaux – gérés en commun, n’étaient pas délimités par des clôtures et n’appartenaient à personne en particulier.
Les paysans usaient ainsi d’un droit coutumier d’usage sur ces biens communaux, sans avoir à payer une contrepartie à la communauté ou au seigneur, contrairement à d’autres droits seigneuriaux comme l’usage du four à pain ou du moulin. Avec le droit de pacage et le droit de glanage, le droit d’usage des communaux procurait une certaine sécurité aux familles paysannes, pour leurs besoins fondamentaux de la vie courante.
Cette organisation traditionnelle fut remise en question à partir du XIIe siècle, et surtout entre le XVe et le XVIIIe siècle, avec le développement en Angleterre de la production et du commerce mondial de la laine. Les riches propriétaires fonciers cherchèrent à agrandir les surfaces de pâturages nécessaires à l’élevage des moutons pour la laine. Les terrains communaux furent clôturés et rendus aux moutons, tandis que les familles paysannes tombaient dans la précarité. C’est ce que les historiens ont appelé le mouvement des Enclosures. Au fil des XVIIe et XVIIIe siècles, la Chambre des Communes, le Parlement anglais, mettait fin aux droits d’usage et démantelait les Communaux par les Enclosure Acts.
C’est tout un "sens de l’Histoire" favorable au libéralisme économique qui est mis en scène, avec ce premier acte d’enclosure de ressources naturelles, précédemment gérées au bénéfice de la communauté de façon coutumière. Une contre-histoire de ces évènements coexiste cependant. Dès 1516 Thomas More écrivait dans Utopia : "Vos moutons, que vous dites d'un naturel doux et d'un tempérament docile, dévorent pourtant les hommes…". Mais durant plusieurs siècles, cette autre petite musique ne fera pas grand bruit. [...]
Extrait L’histoire méconnue des communs
(Mouvement Colibris - thème "communs")[...] Il est donc pour le moins paradoxal qu'une minorité d'activistes, qui, par ailleurs, se réclament de la défense des 'Communs' contre les privatisations (processus enclenché, rappelons-le, dans l'Angleterre du XVIIIe siècle par les 'enclosures'), s'arroge le droit souverain de modifier le langage commun pour l'adapter à leur vision idéologique. Dommage qu'il n'y ait pas de journalistes pour leur poser la question sous cet angle-là.
Commentaire de Wacane, juillet 2017
Communs : Tout est vôtre ! (Boulevard Voltaire 23/05/2020) PDF
Liens externes sur "les communs" (2020 Un été en cathédrales)
Voir aussi dans
Eau
Voir Documentation de Partage des eaux
Eau, bien commun (Passerelle n°18 03/2018) [archive]
L’eau comme droit de l’homme et bien public (16/06/2005) [archive]
Notre humanité face à la tragédie des communs (Forbes)
The Tragedy of the Commons (Garrett Hardin 1968) PDF
Divers autres
Le café magique de Jack Dorsey (avril 2022)
Sauvegarde de la maison commune Laudato si’ (PDF)