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Mort ce 08 décembre 2023 de l’acteur américain Ryan O’Neal, 82 ans, c’est un peu du cinéma à l’ancienne qui s’en va. Love Story, Barry Lyndon

Ryan O’Neal (1941-2023) Barry Lyndon 1975.png

Barry Lyndon 1975

Ryan O’Neal est né en 1941 à Los Angeles, d’un père scénariste et d’une mère actrice, et pensait devenir boxeur. Le destin le rattrape à dix-neuf ans lorsque, décidément pas fait pour l’école, il décroche grâce à sa mère un rôle de cascadeur dans une série télévisée.

De fil en aiguille, son physique de jeune premier est rapidement repéré et à vingt-trois ans il connaît les débuts de la gloire avec la série Peyton Place. Ce décalque de la célèbre et interminable Coronation Street britannique mettait en scène la bourgeoisie de la côte est dans d’inextricables histoires d’amour et de trahison. O’Neal y était Rodney Harrington, l’un des personnages principaux. Son personnage portait souvent un blouson alors à la mode, le G9 de chez Baracuta, qui deviendra, dans le langage courant jusqu’à nos jours…un "Harrington" (un classique du vestiaire nationaliste). Il partage alors la vedette avec Leigh Taylor-Young, qui deviendra sa deuxième femme.

En 1970, la vie de Ryan O’Neal change du tout au tout : il est engagé pour tenir le rôle principal dans Love Story. Ce film mélodramatique (musicale lacrymogène de Francis Lai), dans lequel il incarne Oliver Barrett IV, un jeune étudiant de Harvard, venu de la jeunesse dorée de la côte est (encore), fait de lui une star mondiale. Face à lui, dans le rôle de Jenny, la belle jeune fille d’un milieu simple : Ali McGraw - qui sera sa troisième femme.

Rapidement, les propositions pleuvent. O’Neal n’en retient qu’une, celle de Stanley Kubrick pour le rôle-titre de Barry Lyndon. Ce choix semble éclairé mais, en réalité, sa carrière ne s’en remettra jamais. Évidemment, on ne peut que conseiller à ceux qui n’ont pas vu ce chef-d’œuvre de s’y précipiter immédiatement.

Guerre Barry-Lyndon.jpg

La photographie ressemble à un Watteau ou à un Gainsborough, l’éclairage à la bougie est incroyable (des lentilles ultra-rapides, selon les connaisseurs), l’humidité de la campagne anglaise glace les os du spectateur… et Ryan O’Neal est parfait, en voyou monté jusqu’au sommet puis redescendu jusqu’à la ruine. Malheureusement, ce n’est, en 1975, pas du tout l’avis des critiques : on juge le film médiocre et c’est un relatif échec en salles.

Dans les années qui suivent, O’Neal, à l’inverse de Bernard dans Les Bronzés, mise tout sur son physique de jeune quadra en pleine santé, qui, selon les critiques, rappelle l’âge d’or du Hollywood des années 1930. Cela ne lui sert guère dans sa vie professionnelle : le succès ne revient pas tout à fait. Beaucoup plus dans sa vie personnelle, notamment amoureuse : outre des aventures avec les plus belles femmes des soixante dernières années (Ursula Andress, Anouk Aimée, Joan Collins, Jacqueline Bisset…), le grand amour de sa vie sera la splendide Farrah Fawcett (sculpturale "drôle de dame" dans la série éponyme). Après diverses histoires de portes qui claquent, ils resteront ensemble jusqu’à sa mort à elle.

Alors voilà : avec Ryan O’Neal, 82 ans, c’est un peu du cinéma à l’ancienne qui s’en va. Ce sont les séries insouciantes, les films romantiques un peu mièvres mais diablement efficaces, les chefs-d’œuvre incompris puis redécouverts. Ce sont les couples (acteurs conquérants, actrices incendiaires) qui se font et se défont, ce sont les histoires pas possibles qui, finalement, se terminent par une mort paisible et quatre enfants. Est-ce le moment d’écouter la BO de Love Story ou la Sarabande en ré mineur de Haendel ? Peut-être, mais assurez-vous d’être en forme...

Arnaud Florac - Boulevard Voltaire 09 décembre 2023

 

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