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Seveso
Après le drame de Seveso en Italie en 1976 © Getty / Marka /Universal Images Group
Tout le monde connaît Seveso du nom de la réglementation européenne sur les risques industriels. Seveso est aussi une petite ville à une vingtaine de kilomètres au nord de Milan qui a vécu un drame en 1976. Des produits chimiques échappés d’une usine. On découvrait alors les dangers des dioxines encore présentes.
Seveso en Italie toujours contaminée 43 ans après le drame
France-Inter 11/10/2019 [L'Échelle de Jacob]
"Mon père et ma mère me disaient qu'il fallait se laver, se laver le visage, se laver partout, au point qu'aujourd’hui ils ont encore peur de cette dioxine. C'était comme une guerre !" (Giuseppe, 16 ans à l'époque)
Rappel : la catastrophe de Seveso
La catastrophe de Seveso est une catastrophe écologique et sanitaire qui s'est produite en juillet 1976, dans le nord de l'Italie. Un nuage d'herbicide contenant des produits toxiques s'échappe d'une usine chimique, et contamine les alentours, provoquant à la fois des hospitalisations pour les enfants des communes voisines, dont celle de Seveso, et la mort de plusieurs dizaines de milliers d'animaux d'élevage.
Cette catastrophe, due notamment à l'absence de plan d'urgence préparé par la société responsable de l'usine, est extrêmement médiatisée. Si aucune victime humaine directe n'est finalement à déplorer, les conséquences environnementales nécessitent une décontamination totale du site et de ses alentours ; la disparition temporaire et fortuite des fûts contenant les déchets lors de leur voyage vers leur lieu de destruction occasionne également de forts soupçons de forfaiture de la part des industriels.
Si vous voulez de l'animation : [https://fr.wikipedia.org/wiki/Catastrophe_de_Seveso#/map/0]
Les pouvoirs publics européens se réfèrent à cet événement pour créer en 1982 une série de directives afin de prévenir tout risque d'accident majeur sur un site industriel présentant un risque potentiel. (Wikipédia)
Risque industriel
Cela se passe le 10 juillet 1976, en Italie, à deux pas de la commune de Seveso : un nuage d'herbicide, mélange de soude caustique et de dioxines s'échappe dans l'atmosphère. De la TCDD (ou « 2, 3, 7, 8-tétrachlorodibenzo-p-dioxine »), l'une des dioxines les plus toxiques pour l'Homme.
Le TCDD est la dioxine la plus dangereuse. © Benjah-bmm27, Wikimedia, domaine public
L'accident industriel est survenu dans une usine chimique et aucun plan d'urgence n'a été mis en place. Cette catastrophe encourage les pouvoirs publics européens à concevoir une directive destinée à prévenir tout risque d'accident industriel majeur.
Le 24 juin 1982, la première directive Seveso impose aux États et aux entreprises d'identifier les risques associés aux activités industrielles dangereuses et de prendre les mesures nécessaires pour y faire face.
Au fil des années, le cadre de la directive évolue et, en juin 2015, la directive Seveso 3 entre en vigueur. C'est, selon cette directive, que sont classées les installations industrielles les plus dangereuses.
Rappelons d'abord que tous les sites, industriels ou agricoles, présentant potentiellement un risque de provoquer des pollutions ou des nuisances, notamment pour les riverains, sont qualifiés d'installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE).
Les sites classés Seveso sont parmi les ICPE dont l'exploitation est soumise à autorisation du préfet. Il faut distinguer les installations dites « seuil haut » et qui présentent un risque majeur des établissements dits « seuil bas » pour lesquels le risque est qualifié d'important.
Récapitulons
La directive 82/501/CEE dite directive Seveso 1 datait du 24 juin 1982
Elle fut remplacée par la directive 96/82/CE dite directive Seveso 2 le 9 décembre 1996 et amendée par la directive 2003/105/CE du 16 décembre 2003.
La directive 2012/18/UE du 4 juillet 2012 dite directive Seveso 3, a été publiée le 24 juillet 2012 au Journal officiel de l’Union européenne. En vigueur depuis le 1er juin 2015, elle remplace la directive Seveso 2. Elle concerne environ 10 000 établissements dans l’Union européenne, dont près de 1 200 en France
Documentation
Voir plus bas
Qu'est-ce que le nitrate d'ammonium, son degré de dangerosité ?
Un désastre écologique : Comment la mer d'Aral a disparu
PDF Fukushima, la pandémie nucléaire se répand (Réseau Voltaire 11/2020)
Voir (de Gigoju)
Voir aussi (de Yantra) Cosmétiques interdits - Ingrédients à éviter
Ikigaï - L’Ikigaï, cette ambition de vivre longtemps, pour soi et pour les autres.
Liens externes
6-9 août 1945 - Une bombe atomique sur Hiroshima et Nagasaki
(Herodote.net 08/2020) [archive version abrégée sans média]
Catastrophes industrielles
(Herodote.net 08/2020) [archive]
Nuage de Tchernobyl : la "fake news" devenue mythe
(Transitions & Énergies 18/04/2020) [archive]
Sur la notion de « catastrophe industrielle »
(À l'ouest 15/10/2019) [archive]
Vous êtes-vous déjà demandé ce qui sortait des réacteurs des avions ?
(L'Échelle de Jacob 26/07/2020) [PDF]
Classement Seveso : habitez-vous dans une zone à risque industriel ?
L'Internaute 09/10/2019
À la suite du rejet de dioxine sur la commune de Seveso en Italie, en 1976, les États européens ont voulu se doter d'une politique commune pour la prévention des risques industriels majeurs. La première directive Seveso date de 1982, elle "demande aux États et aux entreprises d'identifier les risques associés à certaines activités industrielles dangereuses et de prendre les mesures nécessaires pour y faire face".
Depuis, une nouvelle impulsion a été donnée à cette législation après l'explosion de l'usine AZF à Toulouse 2 en septembre 2001.
Ainsi, la France a renforcé son système de gestion des risques industriels. Mais si les sites sont plus étroitement surveillés, les risques d'accidents ne sont pas nuls pour autant, à l'image de l'incendie qui s'est produit le 26 septembre 2019 à l'usine Lubrizol de Rouen 1.
Quels départements disposent du plus grand nombre de sites "Seveso seuil haut" ? Habitez-vous dans une zone à risques ? Voici le classement des départements qui concentrent le plus grand nombre de ces sites.
Deux exemples
1 3e : En Seine-Maritime, les sites Seveso ne manquent pas. Troisième en France pour les sites industriels de "seuil haut", au nombre de 38, la zone n'a d'ailleurs pas été épargnée par les accidents industriels.
La raffinerie du groupe Total à Gonfreville l'Orcher, a par exemple fait parler d'elle ces dernières années. À une dizaine de kilomètres du Havre, ce site a, entre autres, connu un incendie spectaculaire en septembre 2000, qui a duré plusieurs heures mais n'a finalement pas fait de victime. Des accidents technologiques ont également affecté les sites du Grand-Quevilly, de Notre-Dame-de-Gravenchon ou Montville entre 2009 et 2010... avant l'incendie de l'usine Lubrizol à Rouen, le 26 septembre 2019.
2 14e : La Haute-Garonne. Ce territoire déjà meurtri en 2001 par l'explosion de l'usine AZF à Toulouse (31 morts et 2 500 blessés, le 21 septembre 2001) compte aujourd'hui 12 sites Seveso de seuil haut, dont deux situés à Toulouse-même. Cognis, Esso ou Total sont implantés dans ce département qui se partage notamment entre chimie, gaz et pétrole.
Un site pyrotechnique classé Seveso seuil haut, Lacroix Artifices, est également présent dans le département, sur la commune de Sainte-Foy-de-Peyrolières. Ce dernier a été en alerte durant une tempête, en septembre 2004 : le danger a été rapidement écarté, mais un plan d'action a dû être mis en œuvre, notamment pour déplacer des produits pyrotechniques et pour bâcher des bâtiments.
La suite
Voici les [onze] départements qui prennent la suite des 15 départements les plus dangereux dans [notre] classement [de L'Internaute]. Ils possèdent au moins 7 sites Seveso "seuil haut" :
- Loire-Atlantique : 9 sites Seveso "seuil haut"
- Somme : 9
- Gard : 8
- Ille-et-Vilaine : 8
- Marne : 8
- Aude : 7
- Côte d'Or : 7
- Essonne : 7
- Finistère : 7
- Loir-et-Cher : 7
- Savoie : 7
Explosions à Beyrouth le 04/08/2020 :
Qu'est-ce que le nitrate d'ammonium, quel est son degré de dangerosité ?
Le port de Beyrouth Avant/Après
Daily Geek Show [archive] [pdf]
Voir 2020 en pdf
Quelle est la situation en France ?
Bien que les quantités de nitrate d’ammonium aient tendance à varier durant l’année, plus de 100 sites répartis à travers l’Hexagone en stockent. Parmi eux, 31 dépassent le seuil Seveso bas (350 tonnes) et 16 le seuil haut (2500 tonnes). Particulièrement surveillés, les sites Seveso seuil haut sont contrôlés au moins une fois par an. En 2019, 127 contrôles ont été réalisés sur les principaux sites selon le ministère de l’Environnement.
À la suite de l’explosion de l’usine AZF (Toulouse), la France a mis en place une réglementation très stricte pour le stockage des nitrates d’ammonium, impliquant leur fractionnement en îlots de taille réduite afin d’éviter les réactions en chaîne susceptibles d’entraîner des explosions massives et la distanciation avec les sources de chaleur et les produits susceptibles de réduire leur stabilité.
Un désastre écologique
Comment la mer d'Aral a disparu
La mer d’Aral était le quatrième plus grand lac de la planète, aujourd'hui elle n'est plus qu'un vaste désert.
[https://www.youtube.com/watch?v=WS6yo-eVhCY] YouTube 28 octobre 2020 [en]
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Voir aussi SURVIVALISME