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Le musée de cire londonien fondé en 1835 par la Française Marie Tussaud (1761-1850) attire chaque année près de 2,5 millions de visiteurs du monde entier.

Musée Madame-Tussaud Londres.jpg

Londres. Wikimedia commons

Par Ana Pouvreau dans Causeur 22/09/2023 [archive]

Rachetée en 2019 par Blackstone, l’un des plus grands fonds d’investissement du monde, l’attraction continue d’essaimer de par le monde avec l’ouverture d’une vingtaine de musées dans différents pays. Cependant, au-delà du glamour des célébrités du moment qui se pressent pour avoir leur mannequin de cire plus vrai que nature exposé dans la collection du musée, l’histoire de cette entreprise florissante est sous-tendue par l’occulte et le macabre.

Bourreaux de père en fils

Marie Tussaud, née Anna Maria Grossholtz, est issue d’une lignée de bourreaux de père en fils installée à Strasbourg. La charge d’exécuteur public créée officiellement en France au XIIIe siècle est teintée d’infâmie dès le début. Les bourreaux sont naturellement ostracisés par le reste de la population et deviennent des parias. Ils vivent à la périphérie des villes et sont obligés de porter un vêtement distinctif qui permet de les repérer. Véritables parias, ils n’ont souvent pas d’autre choix que de marier leur progéniture à d’autres enfants de bourreaux et de passer en héritage leur lourde charge à leurs descendants. Des dynasties de bourreaux apparaissent ainsi au fil des siècles dans certaines régions de France telles que l’Alsace. Mademoiselle Grossholtz échappera à ce sort peu enviable en épousant, hors de la corporation des bourreaux, l’ingénieur François Tussaud, après maintes péripéties.

Née et élevée à Berne par son oncle, le médecin Philippe Curtius, concepteur de mannequins en cire servant à enseigner l’anatomie aux étudiants en médecine, elle apprend avec lui l’art du modelage de la cire et confectionne des masques mortuaires. Puis elle le suit à Paris lorsqu’il ouvre sur le Boulevard du Temple, une galerie où cohabitent une collection mondaine de mannequins de cire à l’effigie des grands personnages du Royaume de France et une « caverne des voleurs », qui met en scène les plus grands criminels de l’époque. Cette attraction originale remporte un succès grandissant auprès de tous les Parisiens.

Pendant la Révolution, Marie et son oncle répondent assidûment aux demandes de l’Assemblée constituante pour confectionner des masques de cire à la gloire des héros de l’époque. L’année 1793 marque un tournant sanglant. À partir de la décapitation de Louis XVI en janvier 1793, la France plonge rapidement dans la Terreur. Marie-Antoinette est décapitée en octobre de la même année. Dans ce bain de sang, Marie se retrouve obligée de modeler des masques mortuaires sur des têtes sanguinolentes de victimes fraîchement guillotinées.

En 1802, alors mère de famille et héritière des galeries de cire de feu son oncle Curtius, elle va néanmoins tenter sa chance à Londres en suivant l’occultiste Paul de Philipstahl en Angleterre. Adepte de spiritisme et d’ésotérisme, ce personnage louche l’entraîne dans des tournées itinérantes, où elle montre son savoir-faire en exposant des mannequins dans le genre horrifique.

En 1835, après 27 ans sur les routes anglaises, Marie Tussaud loue un hall d’exposition à Londres sur Baker Street, et elle y fonde le fameux musée qu’elle gérera d’une main de fer avec l’aide de ses deux fils. Elle y applique dès le début la même recette infaillible auprès du public qu’à Paris, en exposant tout à la fois des personnages illustres (même la Reine Victoria accepta d’y voir figurer son mannequin de cire !) d’une part, et les grands criminels du Royaume condamnés à des châtiments effroyables, dont les mannequins se mêlent aux têtes et aux corps en cire des suppliciés de la Révolution française d’autre part.

Un succès commercial qui ne se dément pas

Près de deux siècles après, force est de constater que la même recette commerciale continue de faire ses preuves et d’attirer massivement les foules qui, après avoir acquitté au guichet une substantielle somme d’argent, se pressent au portillon et consentent à attendre trois heures dans la file d’attente pour faire des selfies aux côtés des effigies en cire de la famille royale, de Leonardo DiCaprio ou de quelque 150 « people ». Ils peuvent également choisir de descendre aux enfers dans les oubliettes du musée, où une exposition psychologiquement déstabilisante – d’ailleurs interdite aux personnes de moins de 16 ans, aux malades cardiaques et aux femmes enceintes – met en scène les sévices infligés à leurs victimes par les pires serial killers de notre temps.

Au vu d’un tel succès, on peut supposer que cet engouement pour le genre macabre a encore de beaux jours devant lui tant notre époque s’avère de plus en plus chaotique, notamment dans ses échelles de valeurs.

 

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Internautes

Actualités

Y a-t-il une reproduction du Bataclan dans ce musée des horreurs ? Et de Charlie hebdo ? Et de l'assassinat du père Hamel ? Et de l'assassinat du couple de policiers ? Et.... Le musée devrait songer à ouvrir une section spéciale "Islam" dans sa section serial killer. (T. T.)

Si vous avez envie de faire une petite sieste, écoutez le discours du pape François actuellement sur toutes les bonnes chaînes de pub en continu.! Ça ne vaut pas Hollande ou Macron quand on s'emmerde, mais c'est tendance ! Il s'est incliné sur la stèle dédiée aux marins et migrants "perdus en mer"... Mais étrangement il a "oublié" la stèle de la gare St-Charles dédiée à ces deux pauvres jeunes femmes égorgées par un migrant clandestin tunisien. Une distraction ? Faut dire que pour ce pape, qui soutient activement la synthèse des religions, la vie d'une femme... fodrépafâcher la musulmanie. (internautes 22/09/2023)

Ce qu'est un (vrai) bourreau

"Les bourreaux sont naturellement ostracisés par le reste de la population et deviennent des parias". Une exception quand même, Johann Reichhart, le bourreau nazi aux 3 500 exécutions durant le IIIe Reich ! Ses biens sont confisqués lors de la dénazification mais il est néanmoins embauché par les Américains pour son "savoir-faire" afin d'exécuter 150 dignitaires nazis et former des bourreaux américains... Spécialités : hache, guillotine, pendaison avec corde ou fil de fer suivant la saison ! Mort en 1972, ach (quoiqu'un peu miséreux) ! (Jo)

Mais S. rétorque : Un bourreau n'est pas un assassin, sous-entendant que les bourreaux ne font que le travail qui leur est dévolu après verdict du juge et que JR n'est par conséquent pas un bourreau mais un assassin à la solde des nazis, par idéologie. Il faut aussi nuancer entre "bourreau" et "tortionnaire", bien que très proches de sens.

Un assassinat est, en France, un meurtre commis avec préméditation ou d'autres circonstances considérées comme aggravantes. Dans d'autres pays francophones, le terme n'est pas utilisé juridiquement ou peut se référer à un meurtre non prémédité.

Voir aussi dans Gangsters et hors-la-loi :

- Être l'héritier d'une famille de bourreau n'est pas chose facile à assumer

Une info sous (grande) réserve de l'internaute B.C. : "Les Fétonneau étaient la plus célèbre famille d'exécuteurs des "basses œuvres" [à moins qu'il ne voulait écrire "hautes œuvres"] elle avait ses racines à Noirpalu. La transmission de père en fils amena la raison sociale Bourreau Fétonneau Fils." [Un second degré ? Une boutade ? Mais je ne vois pas où, ni l'intérêt d'ailleurs, à part celui d'apprendre quelques trucs]

Pour en finir avec les bourreaux :

Bourreaux célèbres (Wikipédia)

Le bourreau assassin de Laval (Gangsters et hors-la-loi)

Les bourreaux en Normandie [archive] (sedlouviers.fr)

Une étrange pratique

Il y avait aussi cette pratique de faire des photos de famille ou en situation avec des morts. Un travail de professionnel qui incluait maquillage, dispositif de maintien du mort et photographie. (Fred) par exemple :

Pratique de photos avec des morts.png

À bien regarder les mains, on voit bien que quelque chose ne tourne plus rond, de même la couleur de la peau et l'attitude "figée", peu naturelle (internautes)

Voir L'Inconnue de la Seine (Photographier la mort)

Voir aussi Autour de la MORT dont

Que dois-je faire des photos d’une personne qui est décédée ?
(Comment-économiser) PDF

Un peu d'humour (sur le dos des) anglais

L'Anglois est bizarre ! En créant le Musée Tussaud en 1835, il a réussi à copier l'idée du Musée Grévin créé en 1882 ! Et baptiser du nom d'une défaite la Gare de Waterloo, c'est bien anglois ! Et ils sont bizarres de mesurer les distances avec leurs pieds ! Et leurs pouces. (internautes)

 

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