• ☼ Claude Villers, président du Tribunal des flagrants délires, est mort

     

    Claude Villers, de son vrai nom Claude Marx, né le 22 juillet 1944 à Everly (Seine-et-Marne) est un journaliste et homme de radio et de télévision français. Hospitalisé depuis plusieurs mois à Mussidan (Dordogne), il subit plusieurs opérations puis meurt le 16 décembre 2023 à l'âge de 79 ans.

    Claude Villers (1944-2023) en 2011 (Salon du livre de Paris) petit format.jpg

     

    La majeure partie de sa carrière radiophonique s'effectue à France Inter où il est successivement auteur de sketches, animateur et producteur.

    Par ailleurs, il est écrivain et voyageur, passionné de trains, de paquebots, de voyages et d'aventures.

    Depuis la fin des années 1980, Claude Villers vivait à Pessac-sur-Dordogne (Gironde).

    Claude Villers au Salon du livre de Paris en 2011

    Documentation

    Bertrand Ruiz Claude Villers, voix de France Inter, président du Tribunal des flagrants délires, est décédé [archive] SudOuest.fr 17 décembre 2023

    Lire ci-après Boulevard Voltaire 18 décembre 2023 [archive]

    « C’est un parcours comme on n’en fait plus beaucoup et, même, comme on en a rarement fait. Encore un enfant d’un milieu simple, devenu célèbre et heureux à force de rêve et de volonté.

    Le plus jeune journaliste de France

    Claude Villers, né Claude Marx, était fils d’un ouvrier massicotier (maniant le massicot qui coupe le papier) et d’une dactylo – deux métiers désormais totalement disparus, par la discutable grâce de l’édition automatisée et de l’informatisation du monde. Claude Marx s’est enfui de chez lui et, comme l’Italien de la chanson de Reggiani, a fait tous les métiers, y compris catcheur de foire à 15 ans ("L’homme au masque de soie"), avant de devenir le plus jeune journaliste de France, à 17 ans et demi, en 1961.

    Membre fondateur du Pop Club de José Artur (mythique et charmant générique des Parisiennes, puis variations amusantes de Lavilliers ou Gainsbourg notamment, à retrouver ici Les génériques du Pop Club de José Artur), Claude Villers était, de son propre aveu, un vagabond qui ne voulait pas s’ennuyer. Il abandonna systématiquement, au bout de quelques mois ou années, tous les projets qu’il avait contribué à lancer.

    En attendant, dans les années 1960, il cumule sa passion pour la musique de "jeunes" avec un job de correspondant de l’ORTF aux États-Unis, ce qui lui vaut notamment de couvrir le festival de Woodstock, la mort de Martin Luther King ou les premiers pas de l’homme sur la Lune vus d’outre-Atlantique.

    Amoureux de la flânerie, il invente alors Marche ou rêve, sur France Inter, une émission de balade en plein air sur les chemins de France. La radio d’État, dans les années Giscard finissantes, lui fait également confiance pour la mise sur pied d’un petit miracle de radio. Le Tribunal des flagrants délires réunira autour de lui Luis Rego (échappé des Charlots) et le grand Pierre Desproges. Ce dernier rendra hommage à Claude Marx devenu Claude Villers à sa manière : "Claude Villers est un homme juste et bon, à qui je dois tant et qui m’a sorti de la médiocrité télévisuelle où je stagnais pour me plonger dans la nullité radiophonique où j’exulte."

    Claude Villers (1944-2023) Pierre Desproges à gauche 1980-1983.jpg

    Le Tribunal des flagrants délires (1980 à 1983)

    Entre 1980 et 1983, le tandem Desproges (procureur) - Rego (avocat "le plus bas d’Inter") se paie toute la France célèbre des années 1980, sous le regard tendrement amusé de Villers, qui a le chic pour faire prendre cette improbable mayonnaise. Yannick Noah, Jacques Séguéla, Jean-Marie Le Pen, la jeune Dorothée, José Giovanni, Inès de La Fressange et tant d’autres viennent alors prendre leur dose de réquisitions injustes et de défense bancale.

    Claude Villers (1944-2023) Patrick Dewaere à la barre 1980 ©Christian d'Aufin-Wikimédia.jpg

    Patrick Dewaere à la barre en 1980 © Christian d'Aufin-Wikimédia

    Que pensait-il de Radio France ?

    C’est probablement le point culminant, médiatiquement, de la carrière de ce touche-à-tout. "Sous la robe austère de la Justice", Villers, entouré de deux comiques féroces, jubile. Évidemment, comme la constance n’est pas son truc, le tribunal sera interrompu pendant une petite année (1981-1982). Claude Villers reste sur France Inter jusqu’en 2004. Sa dernière émission s’intitulait Je vous écris du plus lointain de mes rêves. Toujours le même thème onirique.

    Le Tribunal des flagrants délires ? c’était lui La satire, l’humour, l’intelligence, la voix… c’était lui. L’esprit de @franceinter ? c’était lui ! Claude Villers vient de nous quitter. Nous continuerons à chérir son héritage.

    X 17 décembre 2023 [archive] de Adèle Van Reeth

    https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/une-nuit-avec-le-tribunal-des-flagrants-delires

    Installé en Dordogne, le journaliste historique du service public était hospitalisé depuis plusieurs mois. Que pensait-il de l’évolution de Radio France ? On ne sait pas. Évidemment, ses anciens employeurs lui rendent hommage sans la moindre vergogne, oubliant commodément qu’il y a, entre ce que fit Villers, avec ou sans Desproges, et ce que fait désormais Inter, avec ou sans Charline Vanhoenacker, une différence, non de degré mais de nature, qui s’appelle le talent *.

    * Notes d'internautes. Quand on écoute aujourd'hui en 2020 ce qu'est devenu France Inter, on a envie de pleurer. Souvenez-vous de Pierre Bouteiller, de Gérard Klein, de Gérard Sire, de Jacques Chancel, de Claude Villers, de José Artur... Lucien Jeunesse au micro du Jeu des 1000 francs, Bernard Lenoir c'était "Feed back" à 21 heures, puis les Nuits d'Inter avec Serge levailland... Citer l’insupportable Charline Vanhoenacker dans un article hommage dédié à Claude Villers, quel manque de délicatesse !

    On va bien rigoler, ce soir, au Paradis. Desproges attend son pote, mais pour une fois, ce n’est pas lui qui a écrit le réquisitoire. Villers va avoir tout le temps de flâner, au rythme des chemins du Ciel. Il est vrai que les rues de la Terre ne sont plus sûres. »

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    #RIPClaudeVillers

    Internautes

    ... je n’hésite pas à regretter cet homme plein de talents qui m’a beaucoup fait rire et dont les propos n’étaient jamais méchants ni dégradants ; beaucoup de ceux qui se veulent humoristes devraient en prendre de la graine.

    C’était l’époque du grand France Inter, loin de la "bien pensance" bobo_gaucho -écolo-islamique... la FRANCE d’avant ! Les meilleurs talents s’en vont hélas pour laisser place à la médiocrité. Heureusement, aujourd’hui... la satire, l’humour, l’intelligence, la voix, c’est @ProustGaspard sur @Europe1

    Comment oublier Claude Villers quand on a été un de ses auditeurs assidus. Quand on a partagé ses voyages radiophonique, quand on a partagé ses flagrants délires. Comment ne pas regretter cette époque, malheureusement remplacée par l’idiotie et l’idéologie obscurantistes.

    Claude Villers, qui adorait la provocation et l'humour décalé, aurait eu bien du mal à rester à l'antenne dans le contexte de normalisation culturelle actuelle, et il aurait sans doute, avec gourmandise, enchaîné les mauvaises blagues condamnables.