Arts déco 2023

Arts déco (Expo) 2023

« Art déco France / Amérique du Nord », Cité de l’architecture, Paris

Exposition Art déco : un voyage transatlantique (Boulevard Voltaire 26/02/2023)

par Éléonore de Vulpillières, journaliste indépendante [archive] [PDF] Extrait :

Chacun s'intéresse à ce qu'il n'a pas et admire la spécificité de l'autre : au début du XX^e siècle, les Américains envient l'architecture séculaire française, tandis que les Français sont ébahis par l'audace tout américaine qui consiste à bâtir des gratte-ciel. Des photomontages de 1928 réalisés par Louis Bonnier illustrent cette imbrication de styles, mêlant sur une même photo imaginaire Notre-Dame de Paris et le Woolworth Building - avec ses gargouilles et ses arcs-boutants - de New York, ou encore les places de la Concorde et de la Madeleine surplombées par de gigantesques gratte-ciel. Et ce rappel de l'historien Louis Réau : "Les gratte-ciel de New York et de Chicago n'ont rien de commun avec l'architecture française moderne et cependant ils sont l'œuvre d'anciens élèves de notre École des beaux-arts." Un peu plus loin, il ne faut pas manquer une très amusante vidéo de 1931 dans laquelle on voit des architectes déguisés en gratte-ciel qu'ils ont conçus ; la meilleure panoplie revient à William Van Alen, qui a supervisé la construction du Chrysler Building.

Après la Grande Guerre, l'armée américaine décide d'ouvrir une école d'art destinée à occuper les soldats démobilisés, dans l'attente de leur rapatriement. C'est dans une ancienne propriété de la danseuse Isadora Duncan que l'école de Meudon ouvre ses portes. Pas moins de 400 étudiants y reçoivent une formation courte mais intensive, dispensée par des professeurs américains et français. Certains noueront des liens qui les amèneront à collaborer plus tard, comme le Français Jacques Carlu et l'Américain Rene Paul Chambellan qui exécuteront la décoration du grand magasin new-yorkais Stewart and Company. Dans le sillage de l'école de Meudon naît un projet permanent : l'École des beaux-arts américaine de Fontainebleau, dans une des ailes du château.

[...]

Grands magasins Stewart & Company sur la 5e Avenue, New York, 1929 © Éditions Norma

L’art déco, une épopée transatlantique (Causeur 26/02/2023) [PDF]

Harold Hyman est franco-américain, élevé à New York, ancien du "Lycée" français de New York, diplômé de Columbia University et l’Université de Montréal. Il s’installe définitivement à Paris en 1988. Journaliste à Reader’s Digest, puis RFI, Radio Classique, BFMTV, actuellement CNEWS. Il a couvert l’Extrême-Orient, les États-Unis et le Moyen-Orient. Auteur de Géopolitiquement correct & incorrect (Éditions Tallandier, 2014) puis de États-Unis : Tribus américaines (Éditions Nevicata)

© Jean-Camille Bellaigue, Les avions - Les quatre saisons, panneaux de tapisserie de Beauvais, 1928

Il est très chouette cet article, mais il me semble qu'on a eu (à peu près) le même voici trois mois pour la même expo (Cité de l'architecture, Chaillot, jusqu'au 6 mars). En revanche ce n'est pas le même auteur [Thomas Morales], mais ils disent grosso modo la même chose, l'axe franco-américain étant celui retenu par les organisateurs. (des internautes) => Art déco go home ! (20/11/2022) [PDF]

Image de la commode citée par Morales (transmise par Claudia) :

Commode à vantaux en ébène de Macassar et incrustation d’ivoire par le maître Jacques-Émile Ruhlmann

Et aussi

Émile-Jacques Ruhlmann (1879-1933) COMMODE 'LASSALLE' VERS 1925

Il faut aller jusqu'à Quimper pour voir ces chefs-d’œuvre, merci Claudia (S.)

P. propose, LdN critique

Merci pour cet excellent article. J'adore l'architecture de cette époque, avec ses variations souvent étonnantes d'un pays à l'autre. Par exemple, ici, la maison du Chili à Hambourg (années 1920), la grande salle de l'université de Padoue (années 1940) et la Maison de la Vierge Noire à Prague (1911). Tout ça est devenu beaucoup plus ennuyeux avec le style international de l'après-guerre, je trouve (P.)

Télécharger « Arts déco Maison du Chili à Hambourg (années 1920).jpg »

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Art Nouveau, Art Déco… ces époques de renaissances technique et culturelle dans l’enthousiasme, font rêver aujourd’hui. Merci de cette bouffée d’air frais ! Mais où sont nos lendemains qui chantent ? (des internautes).

Ne pas oublier Tel Aviv où nombre d'architecte du Bauhaus ont trouvé refuge dans les années 1930. Il y a eu une expo au Centre Pompidou il y a des années et un catalogue conçu par l'un de mes profs (Lili). Et Paul Follot souvent le grand oublié des rétrospectives, qui fut un puriste intemporel de ce mouvement, encore aujourd'hui je suis émerveillée par ses créations (E20)

L’Art Déco ou la pureté des lignes. Plus un style est épuré, plus la pureté des lignes est difficile à réaliser, le moindre défaut est immédiatement visible, au contraire la profusion de détails permet d’en dissimuler les imperfections (Yves). Pour l’art déco, il faut également aller au "Musée des Années Trente" dans l'espace Paul-Landowski à Boulogne-Billancourt. Un magnifique musée, une promenade magnifique. (Urbain)

L'Art Déco, on peut l'apprécier dans les épisodes d'Hercule Poirot, il y a des baraques superbes (L92). Il me semble qu'à Lyon, la Concession Citroën Rue de Marseille est dans un bâtiment "Art Déco" classé... (JlT).

Comme un certain nombre de "passéistes ringards", je pense aussi que l'art déco est le sommet de l'architecture humaine. On n'a jamais fait mieux depuis et on n'imagine pas qu'on y arrive un jour. Jamais on ne reproduira une telle ambition couplée d'une telle poésie. Il est étrange (et désolant) que Paris n'en soit pas la capitale incontestable. (Desi)

Une ville où l'Art-Déco est bien représenté, c'est Miami. Cela s'est surtout développé pendant les années 1920, au moment de la Prohibition. Très bien représenté dans le film de Billy Wilder "Certains l'aiment chaud". Récemment l'Art-Déco est redevenu à la mode à Miami [et des bureaux d'architectes se seraient spécialisés dans cette résurrection] (Eric)

Carte postale du Greystone Hotel à Miami Beach (Floride), année 1960. © Editions Norma

Aimez vous la façade du théâtre des Champs-Élysées à Paris ? (Claudia)

Façade du théâtre des Champs-Élysées Paris

https://artsandculture.google.com/partner/théâtre-des-champs-elysées

Points de vue

J'ai un gros faible pour l'art déco ; le sommet  indépassable selon moi de la création architecturale, tant sur le plan esthétique que du point de vue de la fonctionnalité. Au risque d'en faire hurler plus d'un, j'aurais vu d'un assez bon œil que l'on reconstruisit Paris dans les années vingt en ne passant pas par la case haussmannienne une soixantaine d'années auparavant, peut être même que cela aurait pu nous éviter tout un tas de saloperies qui se sont mise à pousser après guerre... (Pollino)

Isabeau et Claudia ne sont pas tout-à-fait d'accord :

J'"adore" l'Art nouveau (et non l'Art déco) ET le haussmannien. Il y a de la place pour les 2 ! (Isabeau) Moi j'"adore" l'Art Nouveau ET l'Art Déco ET aussi le haussmannien. Haussmann a quand même révolutionné l'art de la perspective à Paris. L'avenue de L'opéra est la seule avenue non arborée car à l'angle de la place de l'Opéra, les angles étaient compliqués à dessiner. Les arbres auraient caché la vue de cette place depuis le Louvre. (Claudia)

Éric propose un compromis : Pour l'Art-Déco, vous pouvez aller à Miami ; et pour l'Art-Nouveau à Bruxelles, à Vienne et à Glasgow [et Prague]

Réflexions autour du style haussmannien

Selon Pollino, ce qui caractérise Haussmann c'est plutôt l'agencement panoptique du tissu urbain. Le style architectural "ne casse pas des briques"... ce qui n'est pas de l'avis de Claudia ("d'après moi... il casse des briques !")

Isabeau est d'accord avec Claudia, er trouve le style haussmannien un peu austère mais sans être trop rigide car il y a des "fioritures" sur les façades. C'est un style très élégant tout en ayant de la tenue, ce qui doit plaire aussi à Claudia... qui approuve : "Oui, si j'avais dû habiter à Paris, j'aurais forcément choisi un immeuble haussmannien. J'ai bien étudié cette époque et j'ai aimé son histoire (aussi celle de l'Opéra, de Garnier, de Carpeaux). Passionnante époque !"

D'autres internautes sur le style haussmannien

En fait, un immeuble haussmannien tout seul c'est pas terrible, mais un boulevard, ça a quand même fière allure... Et il est vrai que la configuration Haussmannienne et le rapport très particulier qu'elle entretient avec le ciel au-dessus d'elle, amènent vers le promeneur des impressions qui donnent sans doute une saveur unique à la promenade parisienne. Encore maintenant. Le coin du viaduc des Batignolles est assez magique, un des plus beaux du Paris du XIXe avec ses souvenirs d'écrivains et de peintres (Zola, Mallarmé, Monet...).

Une autre beauté du boulevard haussmannien, c'est la façon qu'il a de se combiner aux restes du Paris médiéval qu'il vient sectionner, ça crée un charme de contraste harmonisé par le camaïeu de teintes blanches/jaunes/grises/brunes qui est l'apanage presque exclusif de Paris. P. était d'ailleurs tombé sur cette remarque, presque à la lettre, chez un écrivain-voyageur anglais de la Belle-Époque dont il ne retrouve plus le nom.

C'est un autre monde... avec Gustave Caillebotte

1877 ''Place de Dublin Paris VIIIe - Temps de pluie'' (Art Intitute of Chigago) Gustave Caillebotte

Gustave Caillebotte, né le 19 août 1848 à Paris et mort le 21 février 1894 à Gennevilliers (92-Hauts-de-Seine en région Île-de-France), est un peintre français, collectionneur, mécène et organisateur des expositions impressionnistes de 1877, 1879, 1880 et 1882. Il lègue sa collection de peintures impressionnistes, réalistes et de dessins à l'État. Passionné de nautisme, membre du Cercle de la voile de Paris, dont le siège est à Argenteuil, Caillebotte est aussi un architecte naval et un régatier qui a marqué son époque. Le 21 février 1894, le peintre, frappé par une congestion cérébrale, meurt alors qu'il travaillait dans son jardin à un paysage. Il avait quarante-cinq ans.

Voir

L'Inconnue de la Seine

Paris XIXe... siècle

Paris : Murmures de murs

Paris Tour Eiffel

Quand Paris était aimable et rayonnante

 

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Documentation

Abécédaire de la laideur contemporaine

Art déco (Herodote.net)

Art déco (Wikipédia)

Art Déco à Carcassonne (architecture-art-déco) [archive]

Briques, terre & constructions

Logos des années 1920 et 30. "De grandes marques, encore aujourd'hui très célèbres, ont une histoire de plus de cent ans. Les grandes marques de voiture, par exemple, ont été créées pendant les Années folles (parfois dans les années 1910), à l'époque de la démocratisation de la voiture (... pour les riches, il faut préciser). D'autres marques en rapport avec les transports, la technologie, le cinéma ont été créées dans les années 1920 et 30. Tous ces logos n'ont pas forcément un design proche de l'Art Déco alors que certains sont totalement dans l'air du temps..." Architecture-Art-déco [archive] (Voir Perles des slogans de pub)

Liseron. L'élégance de la forme de ses fleurs, ainsi que sa tige souvent torsadée, ont retenu l'attention des artistes de la période Art déco qui l'ont dessiné ou utilisé comme ornement architectural, en bijou et autres sculptures.

 

 

 

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