• Et Dieu créa la femme (si, si)

    Transmis par l'internaute Populiste

    à propos de l'article dans Causeur 28/01/2022 [archive]
    par Marie Durand, ingénieur en banque, actuaire

     Et Dieu créa la femme - Tête dans les astres

    L'homme de l'année sera une femme. Ou plutôt : la femme. La femme adulée, la femme sacralisée, la femme déifiée. Tout assassinat d'une femme est désormais un "féminicide" (si les mots ont un sens, cela signifie qu'il équivaut à l'extermination des Juifs par les Allemands, des Arméniens par les Turcs ou des Tutsis par les Hutus). Une main virile sur un genou féminin est un "viol". Toute plaisanterie grivoise relève d'une "culture du viol". Tout homme est un porc à dénoncer et abattre. Toute femme à qui on refuse une augmentation ou une promotion subit une "discrimination genrée". Tout professeur de grammaire qui continue d'enseigner la règle "le masculin l'emporte sur le féminin" [quoique expression malheureuse] est un potentiel criminel, porc, violeur, nazi…

    La révolution féminine est en marche. Et comme toute révolution, elle mangera ses enfants. Ce n'est pas Choderlos de Laclos qui nous démentira. En 1783, un an après avoir publié son chef-d'œuvre libertin, Les Liaisons dangereuses, il répond à la question de l'académie de Châlons sur le moyen de perfectionner l'éducation des femmes. Sa réponse est radicale :

    « Venez apprendre comment nées compagnes de l'homme, vous êtes devenues son esclave (…). Apprenez qu'on ne sort de l'esclavage que par une grande révolution (…). Parcourez l'univers connu, vous trouverez l'homme fort et tyran, la femme faible et esclave (…). Soit force, soit persuasion, la première qui céda, forgea les chaînes de tout un sexe. »

    Laclos fait son Rousseau (« l'homme est né libre, et partout il est dans les fers ») comme Simone de Beauvoir, dans Le Deuxième Sexe, fera son Marx, réinventant une lutte des classes à l'intérieur du foyer domestique. La cause des femmes paraît condamnée au recyclage d'idéologies de seconde main.

    En opposant la « femme naturelle, libre, belle et forte », à la «femme pervertie par la société», Laclos se trompe, et son erreur préfigure celle de Beauvoir avec son célèbre : « On ne naît pas femme, on le devient. »

    La réalité est qu'on devient femme parce qu'on est née femme. Autrement dit :

    « L'évolution biologique est l'assise de nos structures et de nos fonctionnements sociaux, qui sont eux-mêmes la source de nos représentations culturelles. »

    Le style de Peggy Sastre est bien moins élégant que celui de Laclos, mais le fond est bien plus pertinent. Notre auteur est docteur en philosophie des sciences. Cette spécialiste de Darwin avale goulûment des études statistiques de psychologie évolutionniste, comme d'autres se goinfrent de Nutella. Les résultats sont édifiants et aux antipodes des discours féministes.

    Ces études, multiples et fort sérieuses, nous dessinent une femme sentimentale en diable, « dépendante de l'amour » comme d'une drogue dure. Une étude américaine de la fin des années 1980 montre que les femmes de toutes les cultures attachent en moyenne plus d'importance que les hommes à un bon parti financier car c'est une garantie d'un meilleur potentiel d'investissement parental dans leurs futurs enfants. Et Peggy Sastre d'ajouter, moqueuse :

    « Le plus drôle, c'est d'observer que ce choix de partenaire gagne en conformisme à mesure que s'accroît le pouvoir féminin et non l'inverse (surtout chez les militantes de la cause des femmes). »

    Les coupables ? Nos hormones : dopamine, ocytocine et sérotonine. Et les règles darwiniennes de l'évolution : les femmes doivent procréer et s'occuper de leurs enfants ; elles ont donc besoin d'un protecteur, qu'elles sélectionnent au mieux.

    « Tous les couples deviennent traditionnels dès qu'ils ont des enfants (…). Les hommes vont travailler plus pour gagner plus et les femmes vont voir dans la famille une de leurs priorités existentielles aux dépens de leur travail rémunéré. »

    Les hommes ont l'impression de perdre leur temps quand ils s'occupent du bébé ; les femmes ont l'impression de perdre leur temps quand elles ne s'en occupent pas. La fameuse « charge mentale », dernière dénonciation à la mode, n'est donc en rien le fruit pourri de la domination patriarcale, mais celui de la volonté obstinée des femmes.

    L'égalité indifférenciée est une utopie irréalisable parce que

    « si nos environnements ont beaucoup changé depuis trois cents ans, nos gènes sont quasiment identiques depuis trente mille ».

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    Symbolique évacuée pour les besoins du film (Féminisme anti-français)

    Aussi, pas étonnant que 71,5% des hommes acceptent de coucher avec une femme qui le leur demande de but en blanc, contre seulement 1,5% des femmes quand cette même proposition sort de la bouche d'un homme. Tout ça pour ça !

    Alors, pourquoi une telle opposition entre la réalité féminine et le discours féministe ? Là aussi, notre auteur, après avoir endossé son armure d'études, ose transgresser un autre tabou :

    « Si environ 5,5% de la population féminine générale n'est pas “exclusivement hétérosexuelle”, le pourcentage s'élève à près de 45% chez les militantes féministes. »

    Bien sûr, cette loi d'airain biologique ne signifie pas que chaque sexe soit enfermé dans son destin de toute éternité. On peut - et c'est le rôle de la civilisation depuis des millénaires - s'éloigner de la contrainte biologique. S'éloigner, se détacher, se libérer, mais pas s'opposer, pas s'arracher, pas la renier, pas la détruire.

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    dire NON mais NE PAS NIER (JPG)

    Nier les émotions négatives est inefficace (Négativité et pensée positive)

    Car le contrecoup sera terrible. On le voit déjà, comme l'a très bien compris Peggy Sastre, avec cette contre-révolution sexuelle, produit d'un néopuritanisme féministe :

    « Le sexe féminin redevient un sanctuaire identitaire à protéger à tout prix puisqu'on nous raconte que la moindre intrusion - commençant pour certaines dès la parole, dès le regard - est susceptible de le ruiner. Et si nos sociétés désinvestissent symboliquement la perte de la virginité, c'est désormais le viol et l'agression sexuelle qui en deviennent les équivalents. Le rideau n'est pas près de tomber sur la tragédie de la dépendance féminine. »

    Splendeurs et misères de la nature féminine. Même une spécialiste de Darwin ne peut s'empêcher de se révolter in fine contre la dictature des hormones et de l'évolution, sans comprendre - ou vouloir comprendre - que tout son livre démontre que sa révolte est vaine.

    — Éric Zemmour : « L'éternel féminin, impossible à dépasser » / La révolution féministe annoncée au XVIIIe siècle par Choderlos de Laclos est en marche. Mais elle butte sur des invariants biologiques soulignés par Peggy Sastre et n'aura pas les résultats escomptés. (FIG)

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    Éric Zemmour

     

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