• Communiste Roussel !

    Fabien Roussel ou comment éviter les baisers de la mort

    Causeur 17/02/2022 [archive] - L’édito politique de Jérôme Leroy

    Fabien Roussel, Orly, 03 février 2022

    Extrait de l'article

    [...] la candidature de Fabien Roussel n’est ni faite pour faire plaisir à la droite, ni pour compliquer la situation à gauche. Elle est là pour faire entendre la voix séculaire du parti qui est celui du monde du travail et qui n’est pas pour rien historiquement dans la construction de l’État providence, comme le rappelle le slogan de la campagne, "Les jours heureux", allusion directe au programme politique né dans la Résistance et qui donnera, notamment, naissance à la Sécurité Sociale.

    Quand la droite feint d’aimer Fabien Roussel, ne jamais oublier que son idée fixe, c’est de s’efforcer de le démanteler, cet État providence, que cette droite ait le visage d’un Macron réélu, d’une Pécresse qui est un clone du susnommé, ou bien pire.

    Dernier exemple en date, dans le genre baiser de la mort, Blanquer qui félicite Fabien Roussel pour son "logiciel républicain". À cette notable différence que Blanquer se fait une idée de la République qui consiste d’abord à traquer des fantasmes "islamogauchistes" ou "woke" à l’université, à créer de faux syndicats lycéens pour faire passer sa réforme aberrante sur le bac et surtout, surtout à mépriser les profs plutôt que de changer l’école. Dire qu’il a fallu un Ibizagate pour qu’il se décide à consulter les syndicats sur le prochain protocole sanitaire.

    [...]

    -----

    Voir Georges (Marchais, 1920-1997) et l'immigration (PPS)

    Fabien Roussel au siège du Parti communiste, Paris, 11 mai 2021

    Quelques commentaires au sujet de l'article

    Sur Fabien Roussel

    La candidature de M. Roussel empale la gauche jusqu'à la gorge. Le wokisme, l'écologie apocalyptique, les LGBT devenus l'admirable et unique norme, l'immigration qui sauvera la France, le végan monastique, le féminisme lesbien haineux... tous ces délires qui asservissent, appauvrissent et rééduquent le peuple, M. Roussel tire la chasse dessus, et cela NOUS soulage !
    Le caractère militant sectaire de M. Leroy est plus fort que tout : pour lui seul un communiste peut porter un jugement sur un communiste sous peine d'excommunication. (internaute C.)

    Dans le dico

    Petit Larousse illustré 2011 :
    Populisme n.m. 1. [Souvent péjor.] Attitude politique consistant à se réclamer du peuple, de ses aspirations profondes, de sa défense contre les divers torts qui lui sont faits.

    J'en conclus en premier lieu que Fabien Roussel est populiste, en second lieu que le populisme est une bonne chose s'il est sincère.

    Et Roussel me semble être un populiste sincère. (internaute Xavier)

    Voir Populisme, populiste (Définitions politiques)

    Souvenir

    Je me souviens, lorsque j’étais enfant, en mai 68, mon père, un entrepreneur et son cercle d’amis, également des entrepreneurs talentueux, tous très anticommunistes, comptaient sur les communistes pour faire cesser la « chienlit ». Rien ne leur semblait pire que les gauchistes. Bref, ces anticommunistes remercièrent les communistes d’avoir contribué à remettre de l’ordre dans le pays et d’avoir enrayé un processus vers l’inconnu. Certains communistes finirent par entrer en contact avec ces entrepreneurs qui les reçurent poliment mais sans pour autant passer de leur côté comme ils les y invitaient. Une sorte de statu quo respectueux s’établit entre eux. (internaute Mr Bean)

    Voir 1968 et Mai (SNCF et les cheminots)

    Bémol sur Fabien Roussel

    Fabien Roussel, comme son parti, participe à la destruction de l'État providence en défendant l'idée que la France doit être dans l'UE donc asservie aux fonctionnaires de Bruxelles, Francfort et Luxembourg qui défendent les intérêts capitalistes du libre-échange. D'ailleurs son porte parole est un wokiste parisien amie d'Hidalgo, c'est dire. Personnellement si j'étais communiste je soutiendrais Kuzmanovic qui est le plus proche de la ligne ouvriériste historique du PCF. En tout cas je voterai pour un Frexiteur puisque le "FREXIT" est une condition nécessaire mais non suffisante pour mener une politique de gauche. D'ailleurs certains communistes soutiennent Asselineau pour cette raison. (internaute P.)

    Parenthèse avec Zemmour

    Français ! Je veux de l’enthousiasme, je veux des chants, je veux de la joie, je veux de la fierté !
    Soyez forts, soyez joyeux, soyez heureux !
    Nous allons récupérer la France, contre les cyniques et les vaniteux, contre ceux qui n’ont que le mépris et la morgue au fond des yeux.

    Quand Zemmour a prononcé ces trois petites phrases, j'ai fondu en larmes.
    Il venait de faire sauter une sorte de digue de protection que j'avais montée pierre par pierre pour survivre.
    Je réalisais à quel point les Français étaient plongés dans le malheur et depuis si longtemps, à quel point nous serrions les dents. (internaute Dies irae "Heureux")

    Voir Éric Zemmour vers 2022

    Long métrage sur l'auteur de l'article Jérôme Leroy

    « À l’approche de l’année 2022, Nathalie Séchard, qui s’est installée dans le fauteuil de Charles de Gaulle à l’Élysée en 2017 pour mener un rugueux programme de modernisation de l’économie et de la société, n’est pas certaine de vouloir se représenter. La thérapie de choc qu’elle a cru pouvoir faire suivre au cher et vieux pays a été contrariée par des mouvements sociaux d’une ampleur inattendue et par une pandémie fulgurante que Jérôme Leroy, en magicien des effets de loupe, imagine plus meurtrière et plus liberticide que celle que la France a réellement connue.

    C’est le premier coup de génie de son nouveau roman : laisser l’imagination exercer ses qualités de folle du logis en faisant éclater toutes les références habituellement établies. Les Derniers Jours des fauves, qui fait suite à sa manière au Bloc, publié dans la "Série noire" en 2012, n’est pas un roman à clefs. Pour se promener dans l’envers de l’histoire contemporaine, Leroy a choisi la manière de Balzac, qui consiste à mettre en scène non pas des doubles mais des "types" emblématiques de leur époque.

    Il y a Patrick Bauséant, un "souverainiste ombrageux" devenu ministre de l’Intérieur dans le gouvernement d’union nationale formé autour de Nathalie Séchard ; Guillaume Manerville, un social-libéral chargé de l’Écologie ; Étienne Lousteau, le chef de file de la droite bourgeoise ; Agnès Dorgelle, la présidente du Bloc patriotique dont le recentrage provoque une agitation à la droite de la droite.

    Dans une France au bord de la guerre civile, où tout le monde intrigue contre tout le monde et chacun dénonce le conspirationnisme supposé de son voisin, la volonté de puissance est à son comble. "En matière de complot, il y a deux erreurs, en voir partout et n’en voir nulle part", écrit le romancier visiblement inspiré par Histoire des Treize de Balzac dont il propose un remarquable décalque contemporain.

    Les violences que l’hubris est capable de provoquer est tout le sujet des Derniers Jours des fauves. En admirateur des cinéastes Sam Peckinpah et John Woo, Jérôme Leroy n’économise pas l’hémoglobine. Sa connaissance des armes à feu est encyclopédique et ses scènes de fusillades un régal pour les amateurs. Comme dans ses précédents livres, le romancier témoigne d’une fascination pour l’imaginaire et la brutalité fascistes qu’il met sans cesse à distance sans pouvoir s’en départir.

    Associé à une nostalgie poignante pour les jours anciens et les années d’autrefois, c’est tout le piment de son roman noir aux reflets rouges. On aime cette galerie de personnages dont l’âme, les souvenirs et les sentiments demeurent les contemporains de l’ancien monde: Clio, la normalienne d’ultra-gauche, Lucien Valentin, le romancier bobo devenu le nègre d’un ministre un peu facho, le mystérieux "Capitaine" aux disparitions soudaines et Jason Perros, le mari de la présidente, de trente ans plus jeune qu’elle.

    "Un bon livre, c’est une bonne histoire", jurait Ernest Hemingway. Raconteur du présent, inventeur de situations, d’enchaînements et de caractères, Jérôme Leroy est resté fidèle à ce vieux précepte. Tout simplement. »

    Les Derniers Jours des fauves, de Jérôme Leroy : une présidente dans la tourmente / S. Lepaque (Fig) (internaute Populiste)

     

    Lire aussi Fabien Roussel, globalement communiste (Causeur 20/03/2022)

     

     

     

    haut de page