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Petit cours de marxisme
Extrait d'un article de Causeur du 19 avril 2022
« La religion est l’opium du peuple », dit Marx. On connaît la formule (on ne dira jamais assez que Marx est un formidable écrivain, qui manie la métaphore comme personne), mais on ignore souvent qu’elle est tirée d’une analyse très serrée qui se trouve dans la Critique de la philosophie du droit de Hegel, parue en 1843.
Voici le texte complet :
« Le fondement de la critique irréligieuse est : c’est l’homme qui fait la religion, ce n’est pas la religion qui fait l’homme. Certes, la religion est la conscience de soi et le sentiment de soi qu’a l’homme qui ne s’est pas encore trouvé lui-même, ou bien s’est déjà reperdu. Mais l’homme, ce n’est pas un être abstrait blotti quelque part hors du monde. L’homme, c’est le monde de l’homme, l’État, la société. Cet État, cette société produisent la religion, conscience inversée du monde, parce qu’ils sont eux-mêmes un monde à l’envers. La religion est la théorie générale de ce monde, sa somme encyclopédique, sa logique sous forme populaire, son point d’honneur spiritualiste, son enthousiasme, sa sanction morale, son complément solennel, sa consolation et sa justification universelles. Elle est la réalisation fantastique de l’être humain, parce que l’être humain ne possède pas de vraie réalité. Lutter contre la religion c’est donc indirectement lutter contre ce monde-là, dont la religion est l’arôme spirituel. La détresse religieuse est, pour une part, l’expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresse réelle. La religion est le soupir de la créature opprimée, l’âme d’un monde sans cœur, comme elle est l’esprit de conditions sociales d’où l’esprit est exclu. Elle est l’opium du peuple. L’abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l’exigence que formule son bonheur réel. Exiger qu’il renonce aux illusions sur sa situation c’est exiger qu’il renonce à une situation qui a besoin d’illusions. La critique de la religion est donc en germe la critique de cette vallée de larmes dont la religion est l’auréole. »
Réactions d'internautes
Sur Marx
Très beau texte de notre Khâgneux * [Jean-Paul Brighelli] qui confirme que Marx, disciple de Hegel, était un grand leader politique ayant une puissante assise philosophique. Par contre, si le Marx historien est remarquable et le Marx philosophe intéressant, le Marx économiste est limité (et déplorable) et le Marx prophète franchement inquiétant. "Le Capital, c'est comme l'annuaire, au bout de 3 pages, tu décroches". Si vous voulez lire de l'économie bien écrite, lisez Bastiat ! (des internautes)
* Les classes préparatoires littéraires constituent en France une des trois filières des classes préparatoires aux grandes écoles — les deux autres étant la filière scientifique et la filière économique et commerciale.
Aujourd'hui l'hypokhâgne désigne par extension la première année d'études en CPGE littéraire (Classes préparatoires aux grandes écoles), les "hypokhâgneux" étant ceux qui font ces études. Quant à la "khâgne" (abréviation Kh), elle, désigne couramment la deuxième (et éventuellement troisième année d'étude) en classe prépa littéraire. Son nom officiel, peu utilisé, est Première Supérieure. On entre en khâgne obligatoirement après une hypokhâgne.
Anecdote. La célèbre appellation des classes préparatoires littéraires, hypokhâgne et khâgne, provient de moqueries des élèves de classes militaires à l'égard des étudiants en lettres. Ces derniers, réputés comme peu sportifs, avaient les genoux cagneux, et cette caractéristique devint leur étiquette.
Voir aussi Wikipédia
Sur l'article en général
Macron s'accommode fort bien du modèle islamique, un peuple abruti par la religion qui passe son temps à prier, plus préoccupé par le respect des rites, vestimentaires ou autres, que de remettre en cause l'ordre social, c'est tout bénef pour notre Président et sa caste. (C.H.)
Quand on a su tromper et manipuler une femme, il est facile de lui faire dire que le voile est du féminisme.
Quand on a su tromper et manipuler un peuple, il est facile de se faire élire par lui en invoquant la démocratie.
Les politiciens sont l'opium du peuple, et contrairement aux religions, ils ne lui apportent rien d'autre que sa soumission et son malheur (Amha)