• ☼ Le martyre de Lola

    Boulevard Voltaire 26/07/2023 [archive 01/11/2022] [archive 26/07/2023]

    (Note. Cet article a été publié le 17/10/2022. Dernière mise à jour le 18/10/2022)

    Lola, son martyre

    Le martyrE de la petite Lola sauvagement assassinée en octobre 2022 par une femme pourtant sous OQTF et qui n'aurait donc jamais dû se trouver ce soir-là à Paris, restera à jamais gravé dans nos mémoires. Retour sur une affaire qui, dans un premier temps, a peu ému la classe politique et médiatique.

    Avant de continuer, petite leçon de français à l'attention de l'auteur

    L'être masculin est un "martyr" (qui souffre, meurt pour une cause). La preuve : il n'a pas droit au "e" final, réservé au féminin (une "martyre"). De même pour l'adjectif, qui prend le genre du nom : un être martyr, une personne martyre. Mais tous subissent le même supplice, le "martyre" (peine cruelle, grande souffrance physique ou morale endurée pour une cause)

    Nous sommes lundi matin, deux jours et demi après l’horrible meurtre de Lola sur le chemin du retour de l’école, et aucun membre du gouvernement, si prompt habituellement à manifester bruyamment son indignation pour des peccadilles montées en épingle, ne s’est exprimé. Avec un sens aigu de l’à-propos, eu égard au profil des individus mis en garde à vue, et sans crainte de heurter les réseaux sociaux qu’il devrait savoir pourtant hautement inflammables, Emmanuel Macron se fend en revanche d’un beau message de repentance en ce jour anniversaire du 17 octobre 1961 à l’endroit des "indépendantistes algériens".

    L'hommage d'Emmanuel Macron au FLN quelques heures après la mise-en-examen de 4 Algériens pour le meurtre, la torture et le viol de Lola provoque la colère des internautes. (F. de Souche, 17/10/2022)

    La ville de Paris est également d’une discrétion de violette. Sur le compte Twitter d’Anne Hidalgo, on cherche en vain [...] le nom de Lola, fillette massacrée dans la ville dont elle est maire. En revanche, un mot vibrant, dimanche matin, soit 36 heures après les faits, pour signifier "tout [son] soutien à Élisabeth Moreno", martelant que "Paris, ses valeurs, son histoire sont incompatibles avec le racisme". Les valeurs de Paris devraient être aussi incompatibles avec le crime et l’infanticide, non ? Le maire du XIXe, François Dagnaud, est également désespérément muet : son seul tweet du week-end concerne l’inauguration d’un gymnase.

    Ne perdez pas non plus votre temps du côté des féministes - aucune mention de Lola sur le compte Twitter de Sandrine Rousseau ni de Clémentine Autain. Rien, non plus, sur le hashtag #MeToo. Une information judiciaire a été ouverte pour les chefs de "meurtre sur mineure de moins de 15 ans en lien avec un viol commis avec actes de torture et de barbarie" et "recel de cadavre", mais ce genre de féminicide sur fond de viol ne les fait semble-t-il pas réagir.

    Les grands médias s’en tiennent également au minimum syndical. Sur ces mêmes réseaux sociaux circule une vidéo de l’INA datant de 1976. La comparaison est flagrante : Roger Giquel annonce, dans le journal de 20 heures de TF1, le meurtre d’un enfant enlevé par Patrick Henry en commençant par ces mots tragiques : "La France a peur." Faut-il que la France, mithridatisée, se soit lentement habituée à l’ensauvagement pour regarder, ainsi, à côté ? Ou est-ce l’identité des suspects qui dérange ?

    En attendant, ce lundi, tous les parents de jeunes collégiens - l’âge où l'on commence à rentrer seul de l’école - pleurent pour la petite Lola et tremblent pour leurs propres enfants. La France a peur, mais cette fois, elle n’a pas le droit de le dire.

    Il faudra attendre 11h30, et une incroyable pression des réseaux sociaux interpelant bruyamment les élus et le gouvernement pour qu'enfin Pape NDiaye communique : il annonce s'être rendu au collège Georges Brassens, où Lola était scolarisée. À leur tour, à 15h00, Anne Hidalgo et François Dagnaud lui emboîtent le pas, se fendant d'un tweet où il est question "d'émotion" et d'effroi". Près de trois jours après, Emmanuel Macron, Gérald Damanin et Éric Dupont-Moretti, eux, n'ont toujours pas écrit les quatre lettres de Lola. Pourquoi ?

     

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    Voir

    LOLA 14/10/2022

    Obsèques de Lola (Spiritu-actualités 22)

    Lire aussi Lola est loin d’être la seule victime de clandestins Lettre Patriote 21/10/2022