• La discrimination à l’embauche, c’est mal, sauf...

    Une fausse note à l'Opéra, c'est dingue
    (internaute Marine)

    Opéra Garnier à Paris - Photo BRAVO-ANA-Only France via AFP

    Ce qui est arrivé à Adélaïde est emblématique d’un sectarisme de gauche décomplexé et arrogant.

    Passionnée par la culture et l’opéra, la jeune fille de 23 ans, son master 2 en poche, avait envoyé sa candidature à l’AROP (Association pour le rayonnement de l’Opéra national de Paris). La proposition de rendez-vous l’avait emplie de joie et d’espoir.

    La responsable [...] m’accueille plutôt froidement [...] Elle me demande de me présenter. Enthousiaste et honorée d’être là, au cœur de cette institution réputée dans le monde entier, je me lance : "Je m’appelle Adélaïde. J’ai 23 ans. Après une double licence histoire-science politique à la Sorbonne, j’ai effectué un master 1 et un master 2 de science-politique spécialisé en communication politique et institutionnelle toujours dans le même établissement." Elle sourit et semble contente de constater que je sors de cette université parisienne. Je poursuis en évoquant longuement ma passion pour l’art et notamment le ballet. Je montre à mon interlocutrice que je connais bien les rouages de l’Opéra de Paris et que je suis quotidiennement son actualité. [...] "Vous comprenez bien les enjeux de l’AROP", reconnaît [la chargée du recrutement]. Mes réponses et ses acquiescements me laissent penser que je suis compétente pour le poste

    Valeurs Actuelles 25/05/2022

    Sauf que la chargée du recrutement, après l’avoir laissée longuement déroulé son argumentaire, ses compétences, ses motivations… après avoir reconnu qu’elle avait bien compris les enjeux de l’association… lui a soudain demandé froidement comment elle avait pu imaginer travailler dans le domaines de la culture après avoir écrit dans "la presse d’extrême droite" (sic).

    Puis, arrivent les cinq minutes fatidiques. "Je trouve surprenant que vous postuliez ici et dans le milieu culturel avec votre CV", me dit [la chargée du recrutement]. Je reprends la parole : "Oui, j’ai écrit dans la presse d’opinion mais maintenant je souhaite m’ouvrir au monde du spectacle". Elle me coupe : "Oui, enfin dans de la presse d’extrême droite [...]". Ne souhaitant pas que “mon passé” parasite l’entretien, j’explique à Camille [la chargée du recrutement] qu’ayant étudié cinq ans à la Sorbonne et tissé des liens précieux avec des étudiants de gauche, je n’ai aucun mal à travailler avec des gens qui défendent des idées opposées aux miennes. J’assure même être impartiale dans mon travail. Mes années d’études à la Sorbonne m’ont appris à faire profil bas. Mais rien n’y fait. Camille me dit que mes convictions – qu’elle ne connaît pas d’ailleurs – n’ont rien à voir avec celles défendues par Alexander Neef, le directeur de l’Opéra national de Paris. J’arrive au mauvais moment [...] À cet instant, je comprends que ce sont bien mes opinions supposées, que Camille croit avoir devinées en lisant mon CV, qui scellent définitivement mon sort. [...] La responsable confie m’avoir fait venir à cet entretien pour que je m’explique."Vous pensiez vraiment qu’avec un tel CV vous pourriez être embauchée dans le monde de la culture ?", me dit-elle, sardonique, tout en me concédant une certaine forme de courage (j’aurais pu passer sous silence mes expériences dans la presse d’opinion). "On va s’arrêter là pour ne pas vous faire perdre votre temps et le mien", finit-elle par lâcher, visiblement lassée par son propre sadisme. Tout est clair : elle avait aucunement l’intention de prendre sérieusement en compte ma candidature.

    Valeurs Actuelles 25/05/2022

    « J’ai montré votre CV à l’équipe, elle est unanime, ce n’est pas possible ! » À aucun moment cette personne ne signifie à Adélaïde qu'elle n’a pas les compétences. Son unique argument est qu'Adélaïde ne serait pas en accord avec la ligne diversitaire de l’AROP. Adélaïde se permet de souligner le paradoxe : on la discrimine pour ses opinions au prétexte d’une politique de non-discrimination… Mais son objection est immédiatement écartée : "Madame, le racisme (re-sic) n’est pas une opinion, c’est un délit".

    Étonnée par la tournure que prend l’entretien, je lui dis posément : "Attendez Madame, avant de partir j’aimerais revenir sur un point. Tout cela est bien paradoxal. Vous prônez à juste titre la diversité et l’inclusion, mais vous fermez vos portes à une jeune femme compétente seulement parce qu’elle n’a pas les mêmes convictions politiques que celles de votre équipe et des vôtres". Camille me répond en souriant : "Mais Madame, le racisme n’est pas une opinion, c’est un délit". Surprise par son insinuation et son sectarisme, je lui dis qu’il est temps, en effet, de nous quitter.

    Valeurs Actuelles 25/05/2022

    « Pourquoi m’a-t-elle fait venir ? Pour m’humilier ? Ou bien pour voir de près un phénomène de foire ? » s’interroge Adélaïde. Puisque ses expériences passées étaient apparemment rédhibitoires, on ne voit pas bien en effet quel était l'intérêt de cet entretien.

    Le camp du bien, son magistère moral en bandoulière, s’imagine au-dessus des lois. Il oublie, comme le fait remarquer Maître Henri de Beauregard, sur Twitter, l’article 225-1 et 2 du Code pénal : Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes sur le fondement de […] leurs opinions politiques. Elle […] est punie de 3 ans et de 45 000 € d’amende quand elle consiste […] à refuser d’embaucher.

    L’AROP pas encore contactée pour donner sa version, voilà que, curieusement, ceux qui, sur les réseaux sociaux, volent au secours de l’association, ne contestent jamais les faits, comme si ceux-ci n’avaient rien d’étonnant ni de scandaleux. Comme s'ils étaient, somme toute, ordinaires. Sur Twitter, Nils Wilcke, journaliste à 20 Minutes, ironise (avant de supprimer, quelques heures plus tard, son tweet) : "Adélaïde se lamente de ne pas avoir été embauchée à l’Opéra de Paris après avoir écrit dans la presse d’extrême droite (Valeurs actuelles, Boulevard Voltaire et le magazine L’Incorrect). Heureusement que le ridicule ne tue pas." *

    * "Nils Wilcke, journaliste (d’opérette) à 20 Minutes n’est-il pas l’hôpital qui se moque de la charité ?" (un internaute)

    Bref, prétendre chercher du boulot quand on a travaillé dans nos médias [Boulevard Voltaire, Valeurs actuelles, L’Incorrect...] - où, comme chacun sait, la rédaction dévore des chatons au petit déjeuner et pousse les mémés dans les escaliers - est ÉVIDEMMENT voué à l’échec, faut-il être ridicule pour imaginer autre chose ! La réinsertion pour les délinquants, oui. Pour les stagiaires de Boulevard Voltaire ou Valeurs actuelles, non. Comment peuvent-ils avoir l'outrecuidance de postuler ?

    En sortant de Garnier, je suis davantage attristée par le manque d’ouverture d’esprit de mon interlocutrice que de ne pas avoir été retenue pour le poste. Je regrette de ne pas avoir dit à Camille qu’elle est à des années-lumière de ce qu’attend une partie des spectateurs. Sur les réseaux sociaux, les groupes d’échange entre passionnés témoignent de la déception et du mécontentement  de certains fidèles de l’Opéra de Paris, qui pointent du doigt le politiquement correct – au détriment parfois de la méritocratie – défendue par cette prestigieuse institution, fondée par Louis XIV. Au cours de notre entretien, Camille m’avait prévenu : "Le monde de la culture est de gauche, ne perdez pas votre temps à postuler.".

    Valeurs Actuelles 25/05/2022

    En attendant, Adélaïde envisage de porter plainte.

    Adélaïde est discriminée parce qu’elle a une ligne "Valeurs Actuelles" dans son CV. Que serait-il passé si elle avait fait un stage chez Rivarol * ? Cette discrimination sur les opinions politiques de droite apparait aujourd’hui partout, y compris lors du concours de médecine : des étudiants ont été recalés à l’oral sur une question sur la barrière de corail, car dans leurs réponse ils ont omis de dire du bien du GIEC et de Greta Thunberg : une omission qui signale des opinions de droite.

    internaute Pierre

    * Rivarol est un hebdomadaire français d'extrême droite se réclamant de "l'opposition nationale et européenne", fondé en 1951 par René Malliavin.

     

    Sources

    Valeurs Actuelles 25/05/2022 [archive]

    Boulevard Voltaire 28/05/2022 [archive]

     

     

     

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