• ☼ Micheline Presle 1923-2024

    Le 22 août 2023, elle avait fêté ses 100 ans. La doyenne du cinéma français a traversé le XXe siècle sur les planches et devant les caméras, en alternant les rôles comiques et tragiques. Décédée le 21 février 2024 à Nogent-sur-Marne.

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    Micheline Presle © Jean-Claude Moireau - Bridgeman Images

    Je m'attendais à cette disparition. presque 101 ans ! Pensez donc ! Micheline Presle était pour moi l'incarnation de la française de cette deuxième moitié du XXe siècle. Charme, élégance et caractère trempé. Chaque fois que je la regardais, je voyais ma mère dont elle partageait également le même prénom. Aussi y vais-je de ma petite larme. Adieu Madame ! (internaute V.)

    Le fameux réalisateur Georg Wilhelm Pabst, celui-là même qui fit tourner Louise Brooks, lança Micheline Chassagne, de son vrai nom, en 1940. Sa carrière se poursuivit jusqu’en 2016 avec Je veux être actrice de Frédéric Sojcher. Elle fut la muse des plus grands réalisateurs du siècle dernier, dont Autant-Lara, dans son chef-d’œuvre Le diable au corps, d’après le roman de Raymond Radiguet.

    Elle n’était pas QUE jolie, elle était distinguée, talentueuse et rayonnante, pleine d’humour, jamais vulgaire et pas prétentieuse. La joie de vivre, tout simplement, tout ce que l’on cherche vainement dans le panel des actrices d’aujourd’hui. Elle a pris tout son temps pour en finir avec une vie dont elle a pleinement profité avec gourmandise. (des internautes)

    Elle fit également quelques incursions dans le cinéma d’auteur, avec notamment Paul Vecchiali. Micheline était sur tous les fronts, boulimique de son art. Cependant, dans le cœur des français, elle restera à jamais Eve, le délicieux personnage du non moins délicieux feuilleton Les saintes chéries, si symbolique des Trente Glorieuses. Enfin, nous ne résistons pas au plaisir de citer Jean Gabin : "Quand on te regarde, on te pardonne tout" * lui avait-il dit.

    * [archive sans media]

    La doyenne du cinéma français a traversé le XXe siècle sur les planches et devant les caméras, en alternant les rôles comiques et tragiques. Une carrière guidée par une bonne étoile.

    Micheline Presle - Ce petit chemin

    [https://www.youtube.com/watch?v=-U2BXmXNirU] 11 mai 2013

    Le 22 août [2023] Micheline Presle a eu 100 ans. Danielle Darrieux et Michèle Morgan disparues, elle était dès lors la doyenne du cinéma français. Actrice atypique, Micheline Presle a dû se trouver une place entre ses deux illustres contemporaines, entre l’aura quasi hitchcockienne de Michèle Morgan et l’estampille "qualité France" de Danielle Darrieux. De quoi la rendre intéressante.

    Elle a toujours brouillé les pistes, totalement libre, refusant même un premier rôle dans un film de Clouzot – qui n’a pas vu le jour – pour partir en vacances. Tour à tour tragique et drôle, elle a su exploiter à merveille sa vis comica dans Les Saintes Chéries, délicieux feuilleton des années 1960 de Nicole de Buron, où elle campe Ève, une mère de famille un peu fofolle, aux côtés de Daniel Gélin, nonchalant et désabusé à souhait. Elle gagne alors, sur le tard, le statut d’actrice populaire, de celles qui rassurent et rendent la vie plus légère.

    [https://www.youtube.com/watch?v=h6z00U0VDEw] 11/09/2023

    Je viens de regarder le premier épisode des "saintes chéries" sur YT... Comment se moquer du "mari roi", montrer une certaine condition féminine, avec finesse, drôlerie, ironie, sans qu'il soit besoin d'user de l'agressive bêtise actuelle ! Finalement sans que j'ai pu le réaliser à l'époque, peut-être que cette série a plus fait pour le féminisme que nos furias d'aujourd'hui ! (internaute L'O.). Les Saintes Chéries et son générique guilleret, le bon heur des années 1960 : papa, maman et les enfants…. la 4L des Lagarde… une si belle époque… difficile, très difficile de vivre dans celle si horrible d'aujourd’hui ! (internaute Ivan)

    — Et naturellement, la série a droit à son exégèse buissonnienne, p.51 de Décadanse : "Entre innovation et conservation, Ève et Pierre Lagarde (...) sont à l'image de la France des Trente Glorieuses écartelée entre le système des valeurs héritées du monde d'avant et les changements induits par la grande mutation endogène qui secoue la société française". (réponse de J.)

    Il semble que le personnage du milieu est Jean Tissier, "le nonchalant qui passe". Tissier a fait partie de ces grands seconds rôles sans lesquels il n'y aurait pas eu de premier rôle. (des internautes)

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    Micheline Presle et sa fille Tonie en 1968 - Bridgeman Images

    "Elle me manque ma petite", Micheline Presle la souffrance de perdre sa fille à presque 100 ans

    On ne sait comment germe l’idée de devenir actrice dans la tête des jeunes filles de bonne famille. Chez les bonnes sœurs, la petite Micheline Chassagne a été le trublion de service "Chassagne, vous finirez sur les planches !" lui jette un jour au visage une religieuse qui ne croyait pas si bien dire.

    Elle débute au cinéma à 16 ans, dans Jeunes filles en détresse, avec Pabst, celui-là même qui avait lancé Louise Brooks avec Loulou. Dans "Gros Plan", un portrait que lui consacre la télévision en 1958, elle raconte avec désinvolture avoir eu beaucoup de chance au début de sa carrière, chance qu’elle a accueillie avec candeur, sans se poser trop de questions. "Et puis la chance s’est lassée", dit-elle.

    Mon premier souvenir d'elle fut son interprétation émouvante de Mme de Rénal dans le téléfilm Le Rouge et le Noir de Claude Cardinal en 1961. La non moins ravissante Marie Laforêt interprétait Mathilde de la Môle et Robert Etcheverry, Julien Sorel. (internaute Guenièvre)

    Avec Marie Laforêt dans ''Le Rouge et le Noir'' de Claude Cardinal, 1961.jpg

    Avec Marie Laforêt dans ''Le Rouge et le Noir'' de Claude Cardinal, 1961

    En effet, à la fin des années 1950, alors que s’amorce la Nouvelle Vague, il n’est pas de bon ton d’employer des actrices d’avant-guerre. Mais un bon génie, honni de cette Nouvelle Vague, croise sa route, c’est Claude Autant-Lara. Le réalisateur la consacre "vedette du moment" avec Le Diable au corps, d’après l’admirable roman de Raymond Radiguet. Elle y incarne Marthe, une jeune mariée qui file le parfait amour avec un jeune lycéen, le temps d’une guerre. Elle y est merveilleuse de grâce et de gravité.

    Avec Gérard Philipe, ils forment un couple sidérant de beauté et de tragique contenu. On retrouve dans ce film toutes les qualités de jeu de Mademoiselle Presle : son sens de la retenue et de la frivolité, avec toujours cette ombre de mélancolie dans son beau regard vif.

    Gérard Philipe et Micheline Presle ''Le diable au corps'' Claude Autant-Lara (1947) © Sipa.jpg

    Gérard Philipe et Micheline Presle ''Le diable au corps'' de Claude Autant-Lara (1947) © Sipa

    À 100 ans, dont soixante-quinze passés sur les planches et autant sur les plateaux de cinéma (124 films !), ce regard n’a pas changé. "Regardez ce que vous me faites faire ! À cause de vous j’ai retiré mon chapeau !" Cette réplique du Diable au corps, qui s’adresse à Gérard Philipe alors que commencent leurs amours condamnées, résume à elle seule la personnalité de cette actrice singulière.

    Sophie Bachat dans Causeur 22/02/2024 [archive]

    Dernier dinosaure d’une espèce maintenant disparue. On cherche vainement, parmi les actrices actuelles, des stars de cette teneur et de cette qualité. (un internaute)

    Micheline Presle : disparition d’une "Sainte Chérie" (BV 22/02/2024) [archive] Elle n’a pas fini de nous manquer.

    Dans ma recherche nostalgique, je tombe sur cet épisode avec des passages où on trouve un Jean Yanne déménageur, égal à lui-même. Cherchez les passages, ça vaut le détour. (internaute L'O.)

    [https://www.youtube.com/watch?v=NT4fjAlg7_4] 03/04/2023

     

     

     

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