• 2019/07 de Rugy, attention aux diversions

    Le vaillant petit économiste, lettre du lundi 15 juillet 2019

    De Rugy : attention aux diversions

    Cher lecteur, chère lectrice,

    2019 de Rugy, attention aux diversions

    Je ne cesse d’être étonné par la capacité de nos journalistes à perpétuer des archaïsmes.

    Probablement bien malgré eux.

    Croyez-le ou non, il se trouve des personnalités en-dehors de La République En Marche ! pour défendre François de Rugy et ses libations.

    La route est encore si longue pour qu’ils comprennent ce qui fait scandale…

    Ainsi, dans Libération, on y va franchement et on affirme que ceux qui demandent la démission de Monsieur de Rugy s’approchent dangereusement du « poujadisme ». [1]

    Mais comme je vous l’ai expliqué récemment, ce n’est pas vraiment le Ministre que Libération défend en réalité.

    Le Ministre, ils s’en fichent comme de leur première chemise.

    Le but est autre.

    Perpétuer un système de privilèges

    En fait, je ne devrais pas utiliser le mot « privilège » sous peine de me voir traiter de « poujadiste », de « populiste » ou de « démagogue ».

    Je devrais dire gaspillages, tout simplement : Un emploi démesuré et non productif de ressources.

    Enfin, si des élus peuvent encore se dire « communistes » sans rougir, je dois peut-être m’estimer heureux d’être « poujadiste ».

    En tant que féru d’économie, je préfère encore ça.

    Lorsque Poujade disait que les grandes surfaces menaient les petits commerces à leur perte, il avait raison.

    Lorsque Marx disait que le capitalisme ne pouvait que déboucher sur la dictature du prolétariat, il se plantait royalement.

    Toujours chez Libération, on peut lire que les palais dorés et les vins rares se justifient parce qu’il faut bien remplacer la monarchie.

    Vous comprenez, tout ce pinard hors de prix, tous ces mets fins et ces serviteurs, piétaille indigne mais nécessaire aux fastes du pouvoir, ça impressionne le journaliste et le chef d’entreprise lorsqu’ils viennent manger à la maison.

    Mais bien-sûr…

    Libération, nous dit aussi que les anglais et les suédois ont encore une monarchie qu’ils soignent fort bien et que donc les gaspillages de l’ami de Rugy sont justifiés.

    À ma connaissance, la Reine d’Angleterre n’a pas encore demandé sacrifices sur sacrifices à son peuple.

    Car la différence est là.

    Au XXIe siècle, le pouvoir requiert l’exemplarité

    Pour avoir le droit d’ordonner aux autres de payer des impôts massifs et des taxes de plus en plus nombreuses, il faut soi-même être irréprochable.

    Il faut soi-même être sobre (dans tous les sens du terme).

    Et d’ailleurs, qu’en est-il de la Suisse ou de la Finlande ?

    C’est bizarre car il n’ont ni rois, ni reines… pas plus que des ministres qui se prennent pour des inspecteurs du guide Michelin.

    Sur une célèbre émission de radio, on change carrément le sujet

    Un premier invité nous dit que les tables de la République sont fastueuses, que « notre République est monarchique » et qu’il est tout à fait normal de siffler des SMIC sous forme de vin rouge pour aider à faire descendre le homard dans le cadre d’un « dîner de travail ».

    Un second, nous explique gentiment que ces dîners au Château Cheval-Blanc 2001 ne « le choquent pas ».

    Il doit être habitué…

    Le seul péché de François de Rugy serait d’avoir peut-être reçu des amis dans le cadre de ces dîners et donc utilisé des ressources publiques à des fins personnelles.

    Ces positions détournent notre attention du problème de fond, à savoir le décalage entre des élites complètement déconnectées et des citoyens qui font de moins en moins confiance à leurs institutions.

    Tout le monde sait déjà que les dîners de l’hôtel de Lassay ne comprenaient pas les amis intimes du couple.

    Évidemment, il y avait des personnalités invitées à des fins de réseautage et qui justifieront la tenue de l’événement.

    Ces arguments ne semblent avoir qu’une fin : Éviter qu’un système bien rodé et confortable ne soit remis en cause.

    C’est comme si l’Invincible Armada des tenants du statu quo avait été mobilisée en urgence.

    Et il faut reconnaître que leur tactique est au point :

    • Nous ne sommes pas la Suède.
    • Les vins fins et les homards, c’est normal en France et d’ailleurs « personne ne remet ça en cause » (ne riez pas, je l’ai entendu !).
    • Il y avait un ou deux amis du couple à ces dîners, c’est une faute bégnine qui se résout par une simple remise à l’ordre.

       

    Et on continue comme avant…

    Remettons les choses à leur place

    D’abord, la République française n’est pas monarchique et ne l’a jamais été !

    Elle a certes gardé des traits monarchiques mais ce sont des survivances qui n’apportent rien à sa capacité à servir les Français.

    En outre, rien ne justifie leur permanence et le principe d’égalité justifie leur abolition.

    Ensuite, adoptons un œil d’économiste pour voir si les ressources de l’Etat ont été judicieusement utilisées.

    François de Rugy s’est défendu en affirmant que le but des dîners était de « ne pas se couper de la société civile ».

    Pourtant, descendre une bouteille d’Yquem n’apporte strictement aucune plus-value si ce n’est de cultiver un élitisme néfaste.

    Au contraire, se vautrer dans le luxe ne fait qu’éloigner un peu plus notre cher ministre de la réalité qu’il prétend vouloir retrouver.

    Ces dîners ne produisent rien de mesurable ou de concret et on peut être certain que leur coût particulièrement prohibitif n’a aucune chance d’être remboursé par les bénéfices qu’en tire son organisateur.

    Ensuite, le même dîner peut être donné de façon beaucoup plus modeste avec la même efficacité.

    Pour finir, pouvez-vous imaginer un cadre supérieur du privé qui organise une fiesta de cet acabit ?

    Lorsque le contrôle des notes de frais arrive, il justifie la dépense au directeur en lui disant que c’était pour rester connecté à la clientèle et que les retours sur investissements ne se feront pas attendre.

    Dans les entreprises, on aime bien rincer les bons clients, mais avec une politique comme ça, la faillite est au bout du chemin !

    Non, décidément, on assiste à un gaspillage généralisé des ressources de l’État et in fine de votre argent… presque par habitude.

    Je suis sûr que ces journalistes et intervenants des grands médias sont de bonne foi.

    Le problème, c’est qu’ils ont complètement internalisé cette culture du gaspillage des deniers publics… à tel point que cela leur paraît désormais « normal ».

    Le gouvernement n'a même plus besoin de se défendre lui-même, puisqu'on s'en occupe pour lui !

    Ces commentateurs pro de Rugy me font penser à l'histoire des esclaves qui sont pourtant plus nombreux que les maîtres.

    Mais alors, pourquoi ne s’enfuient-ils pas ?

    Parce que les autres esclaves les surveillent !

    Je ne souhaite pas le démission de François de Rugy pour le punir

    Ce que je souhaite, c’est que ce gouvernement tout entier prenne la mesure de l’urgence de rétablir la confiance.

    Non pas entre eux et les électeurs.

    Mais bien entre la République et les électeurs.

    Cela va plus loin que La République En Marche ! ou n’importe quel mouvement politique.

    Il faut annihiler la noblesse d’État pour réhabiliter le noblesse d’âme.

    Car c’est de ça que vont avoir besoin nos dirigeants à l’avenir.

    Les défis sont nombreux et gigantesques.

    Chaque scandale, chaque abus, chaque gaspillage accepté par complaisance est un obstacle entre nous et notre destination encore très lointaine.

    Entre temps, nous pouvons prendre de nombreuses directions...

    Pour l’heure, je vois que nous allons au sud alors que nous visons le nord.



    Alors s'il vous plaît, je vous demande de faire suivre la pétition pour la démission de François de Rugy.

    Nous avons déjà accompli un exploit en réunissant plus de 40 000 signatures !

    Mais chaque voix supplémentaire compte.

    Envoyez cette lettre à tous vos contacts afin de créer un raz-de-marée.

    Si nous trouvons chacun 5 signataires, cela porte notre pétition à plus de 200 000 et nous ne pourrons plus être ignorés.

    Ne laissez pas l'affaire se tasser une fois de plus. Il faut envoyer un message fort au gouvernement.

    Pour que nos dirigeants agissent enfin de façon responsable.

    Pour signer, c'est par ici :

    https://www.leslignesbougent.org/petitions/pour-la-demission-de-francois-de-rugy/

     

    Frédéric Duval
    Le Vaillant Petit Économiste

     

    Sources :

    [1] https://www.agefi.com/home/entreprises/detail/edition/online/article/le-directeur-general-du-geant-allemand-deutsche-bank-a-du-sexpliquer-vendredi-dans-la-presse-sur-le-comportement-de-cadres-qui-en-pleine-vague-de-licenciements-se-faisaient-tailler-des-costumes-489099.html

    [2] https://www.20minutes.fr/arts-stars/television/2561451-20190710-jean-michel-aphatie-regrette-presence-diner-chez-francois-rugy

    [3] https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/07/11/63-000-euros-de-travaux-dont-17-000-pour-un-dressing-la-couteuse-renovation-des-appartements-de-rugy_5488030_823448.html

     

     

     

    haut de page