• * Aurochs

    Aurochs

    Bos primigenius

    L'auroch1,3 - ou aurochs2,3 - est une espèce de bovidé, ancêtre des races actuelles de bovins domestiques et dont la descendance sauvage est désormais éteinte.

    Aurochs Lascaux.jpg

    Aurochs dans la Grotte de Lascaux (Dordogne)

    Appartenant au genre Bos - en 1758 Linnaeus avait nommé cette espèce éteinte Bos urus - son nom scientifique est désormais Bos primigenius (renommé par Bojanus en 1827) ou Bos taurus primigenius selon d'autres auteurs.

    Il est également désigné parfois par les noms d'urus ou ure3. Menacé par la chasse, les croisements (pollution génétique) et la domestication, la forme sauvage de l'aurochs n'existait plus qu'en Europe de l'Est à partir du XIIIe siècle, avant de s'éteindre dans la première moitié du XVIIe siècle (le dernier spécimen est mort en 1627 dans la forêt de Jaktorów en Pologne). Entre sa domestication et la disparition de sa forme sauvage, les croisements étaient réguliers en Europe, notamment par la capture d'aurochs femelles.

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    Notes

    1. L'orthographe "auroch" recommandée par rectifications orthographiques du français en 1990.

    Marc-Albert Moriamé "Outils d'orthographe. Une méthode simple à l'usage de tous" (p.164) [archive] Presses universitaires de Namur 2003 (ISBN 978-2-930378-07-7)

    2. Selon l'orthographe traditionnelle, aurochs est un mot invariable, qui prend donc un s même au singulier. Ce s est parfois prononcé (TLFi, "Aurochs") [archive]

    N.B. Ces considérations étant, je garderai le s, encore très largement répandu y compris dans les écrits des spécialistes.

    3. Voir Étymologie

     

    Portrait de l'aurochs

    L’aurochs est une espèce disparue de bœuf sauvage qui serait apparue en Inde il y a environ 2 millions d'années1,2 au Pléistocène inférieur. Il est probablement issu de Bos planifrons ou de Bos acutifrons, connus dans les Siwaliks (cordillère du Nord de l'Inde, du Sud du Népal et du Nord-Est du Pakistan)3.

    Il aurait ensuite migré, il y a environ 600 000 ans, vers le Moyen-Orient et le reste de l'Asie pour gagner l'Europe. Il a aussi existé en Afrique du Nord4. La date précise de sa diffusion en Europe varie selon les sources : début du Pléistocène moyen (soit il y a environ 780 000 ans)3, 275 0005 ou 250 0006 ans.

    Certains paléontologues distinguent une espèce d’origine en Inde, Bos planifrons, qui évolue vers deux sous-espèce d’aurochs sauvages :

    Les aurochs européens et moyen-orientaux, Bos primigenius primigenius, le migrant vers l’Europe.

    Les aurochs asiatiques ou indiens, Bos primigenius namadicus, qui reste en Inde. Grisson (1980) proposa de faire de ce taxon une espèce à part, mais n'a guère été suivi.

    Une troisième sous-espèce est mentionnée :

    Les aurochs nord-africains, Bos primigenius africanus = Bos primigenius opisthonomous = Bos primigenius mauretanicus. Margret Bunzel-Drüke "Ecological substitutes for Wild horse and Aurochs" (PDF) WWF Large Herbivore Initiative 2001

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    Notes

    1. "Aurochs" in Dictionnaire de la Préhistoire, Paris, Presses Universitaires de France, 1988, p.88.

    2. Paleontologisk Museum de l'Université d'Oslo

    3. E. Crégut-Bonnoure et Cl. Guérin (1996) "Famille des bovidés" Les grands mammifères plio-pléistocènes d'Europe, Masson, coll. Préhistoire.

    4. Aurochs et bison (Persée) [PDF]

    5. d'après Lehmann en 1949, cité par Van Vuure en 2002.

    6. d'après le Paleontologisk Museum de l'université d'Oslo

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    Aurochs sauvages comparaison taille mâle humain femelle

    Dans les années 1800, les découvertes d’aurochs fossilisés de différentes tailles laissent supposer l’existence de deux espèces d’aurochs. Il faudra attendre des expertises plus approfondies pour comprendre que ce sont en fait les restes de mâles (plus imposants) et de femelles (plus petites) d’une seule et même espèce : le dimorphisme sexuel était prononcé chez cette espèce.

    Les mâles étaient donc plus gros, avaient des cornes plus longues, et avaient un pelage brun-noir, avec une raie plus pâle le long de l'épine dorsale. Les femelles et les jeunes des deux sexes avaient un pelage plus rougeâtre, sans cette raie dorsale. D'après les descriptions, il y avait une zone plus claire autour du museau chez les deux sexes (d'après Von Lengerken en 1955). Contrairement aux actuels bovins domestiques, les femelles avaient des mamelles discrètes, difficilement visibles.

    L'aurochs était plus grand que les races actuelles de bovins. La taille moyenne au garrot est estimée à 170 cm (jusqu'à 200 cm) pour le mâle et à 150 cm pour la femelle.

     

    Aurochs sauvage caractéristiques

    Cependant des variations d'estimations (en discussion) peuvent s'expliquer par le faible nombre de squelettes complets disponibles. Si les os retrouvés sont nombreux, le nombre de squelettes plus ou moins complets n'était que de quinze en 2002 (selon Van Vuure).  Le poids pouvait atteindre 800 à 1 000 kg.

    Le crâne était volumineux, avec un front plat et étroit muni de grandes cornes en forme de lyre, tournées vers l'avant en faisant un angle d'environ soixante degrés avec le front. La pointe pouvait parfois remonter vers le haut (d'après Von Leithner en 1927). La forme précise de ces cornes pouvait légèrement varier d'un individu à l'autre. Celles des mâles pouvaient aller jusqu'à cent sept centimètres de longueur (d'après Stone en 1961), quand celles des femelles étaient plus petites, jusqu'à soixante dix centimètres de longueur.

    Alzieu (1983)1 souligne que la forme des cornes chez Bos primigenius est extrêmement homogène, contrairement à ce qu'on observe chez les bovins domestiques.

    Chez ces derniers les cornes peuvent en effet être absentes ou, à l'opposé, atteindre deux mètres cinquante.

    Ci-contre une vache watusi (Bos taurus primigenius), un bovin domestique de l'Afrique de l'Est, et des veaux, au zoo de Duisbourg.

     

    Watusi vache et veaux au zoo de Duisbourg.jpg

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    1. "Phylogénie et évolution de Bos taurus L., aspects morphologiques et anatomo-physiologiques des origines au seizième siècle". Thèse de Doctorat Vétérinaire, Toulouse, 269 pages.

    De la Hongrie à la Mandchourie (Chine/Russie), dans les forêts, près des marais, cet ancêtre de notre bœuf domestique se nourrissait d'herbes, de graminées, de glands, d'écorces et branches d’arbres ou de buissons.

    Animaux opportunistes occupant des milieux assez différents et capables de s'adapter à eux, les aurochs sauvages vivaient en troupeaux qui se déplaçaient en permanence dès que les ressources d’une vallée étaient épuisées. Les femelles devaient vivre entourées de leurs petits tandis que les mâles vivaient de manière plus indépendante, parfois en petits groupes.

    Les aurochs sauvages étaient réputés agressifs et dangereux pour l’homme, encore que celle-ci ait pu être exagérée par les traditions, comme dans le cas des loups. Les derniers rapports historiques de Pologne, juste avant la disparition de l'animal, indiquent d'ailleurs que les aurochs n'avaient pas peur des humains et ne se sauvaient pas quand ceux-ci approchaient, ne devenant agressifs que lorsqu'ils étaient chassés ou trop importunés.

    Les aurochs sauvages étaient connus pour leur force (ils pouvaient arracher des arbres avec leurs cornes).

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    Représentation d'un Aurochs aux prises avec des loups, par Heinrich Harder.

    Pendant l’Holocène (les 10 000 dernières années), l'aurochs était menacé par le lion, le tigre et le loup mais également chassé par l’homme (c’est probablement à cause de ce dernier que l’aurochs a disparu).

    L'aurochs a fait en 1920 l'objet de tentatives de reconstitution par élevage sélectif de races bovines jugées primitives. Les frères Heinz et Lutz Heck créèrent une race s'en approchant appelée "aurochs de Heck" et officiellement nommée de nos jours en France "aurochs-reconstitués", que l'on peut observer aujourd'hui en Europe, comme dans la forêt de Rambouillet, en France.

     

    Aurochs de Heck, ''néo aurochs'' ou ''aurochs-reconstitué'' mâle.jpg

    Ci-dessus, un aurochs de Heck mâle

    À noter, si les frères Heck ont permis de créer l’aurochs de Heck (aurochs reconstitué en France), la communauté scientifique n’en n’est pas satisfaite car les deux espèces sont encore trop différentes. Ainsi, depuis les années 2000, de nouveaux croisements sont effectués avec des ADN fossiles.

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    Sources parcanimalier07.com [archive] – Wikipédia

    Voir aussi Élevage et utilisation (Wikipédia)

    L'aurochs a été chassé par les groupes de Néandertaliens, comme l'attestent les découvertes archéologiques réalisées dans les sites tels que Biache-Saint-Vaast ou La Borde. Ce dernier a livré de nombreux restes d'aurochs, correspondant au minimum à quarante individus. Il est interprété comme un lieu de chasse et d'abattage mettant à profit un piège naturel vers lequel des troupeaux étaient rabattus1.

    Aurochs Squelette 7500 avant notre ère avec impacts flèches et sagaies.jpg

    Squelette d'aurochs datant de 7500 avant notre ère avec impacts de flèches et sagaies

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    1. Jaubert, J., Lorblanchet, M., Laville, H., Slott-Moller, R., Turq, A. et Brugal, J.-Ph. - Les chasseurs d'Aurochs de La Borde - un site du Paléolithique moyen (Livernon, Lot), Paris, MSH, Documents d'archéologie française no 27 (1990) ISBN 2-7351-0390-0

    L'aurochs a ensuite très fréquemment été représenté dans l'art pariétal du Paléolithique supérieur, notamment à Lascaux ou Font-de-Gaume. La villa romaine du Casale conserve une mosaïque représentant une chasse à l'aurochs mais certains y voient un bison d'Europe.

    Aurochs représentés dans la grotte de Lascaux.jpg

    Aurochs représentés dans la grotte de Lascaux

    Art rupestre, art pariétal

    Pariétal à l’intérieur, rupestre à l’extérieur… Oui. Mais il faut aussi savoir que les spécialistes n’utilisent ce distinguo que pour la période du Pleistocène  jusqu’à 12 000 ans avant le présent. À la condition d’être monumentales, les productions artistiques plus récentes sont toutes qualifiées de rupestres.

    L'art des parois

    Aux côtés de l’art mobilier – cet art qui peut s’emporter avec soi et qui désigne les parures, les gravures et peintures sur la pierre, le bois ou l’os – il existe un art qui a choisi la roche pour toile de fond. Peinture, dessin, gravure ou sculpture… les représentations situées au cœur des grottes ou dans les abris sous roche sont regroupées sous le terme d’art pariétal (du latin scientifique paries—etis, "mur, muraille")

    Mais d’autres ont été réalisées en extérieur, sur des supports monumentaux – rochers imposants, flancs de montagne, ou encore à même le sol sur des surfaces dures – souvent situés au cœur de paysages spectaculaires. Cet art est qualifié de rupestre (du latin scientifique rupestris, "paroi de rocher"). 

    Les scientifiques estiment, qu’à l’échelle de la planète, cet "art des rochers" a peut-être été plus fréquent que "l’art des cavernes" mais l’exposition de ces œuvres en plein air, au soleil et aux intempéries, les a soumises à rude épreuve et le temps en a probablement effacé la majorité. 

    Un choix réfléchi, des emplacements stratégiques

    L’art pariétal porte une attention toute particulière à la forme de la paroi qui l’accueille. Comme pour les matières premières nécessaires à la fabrication des couleurs et à celle des pinceaux et autres outils, les artistes préhistoriques mettent à profit leur environnement dont ils sont fins connaisseurs. Ainsi, face à la paroi, ils jouent avec les creux, les bosses, et savent tirer parti du moindre relief pour valoriser leurs créations, comme à Pech-Merle (Lot) où un cheval bénéficie d’une découpe naturelle de la paroi pour se parer de deux têtes, et provoquer ainsi un effet de "trompe-l’œil". [...]

    L’art rupestre ne se trouve pas non plus n’importe où. Parfois situé au cœur de lieux habités et exploités par les humains, il peut aussi être placé à des carrefours stratégiques ou bien sur des escarpements qui le rendent visible de loin, comme dans la région de Huashan, en Chine, où les peintures sont visibles depuis la rivière et illustrent la volonté de faire passer un message. Peut-être ici de marquer la propriété des voies de navigation ? C’est l’hypothèse de certains chercheurs.

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    D'après mnhn.fr [archive] – Voir aussi art pariétal de Wikipédia

     

    Des trompes en cornes de bovidés comme instruments sonores

    Ces trompes sont faites à partir d'une corne d'aurochs ou de bœuf principalement, dont la partie terminale a été découpée pour servir d'embouchure. La forme de la corne offre un pavillon naturel permettant d'amplifier les sons.

    Des trompes en corne ont été découvertes en Autriche et en Suède (1915, 1947, 1956, 1970, 1974). Elles dateraient de l'Âge du Fer. Néanmoins, quelques embouchures et pièces métalliques en bronze, découvertes en Allemagne du Nord, et datées de l'Âge du Bronze, ont probablement été montées sur des cornes naturelles (1915, 1956, Clodoré-Tissot 2006). Ce type d'instrument se conserve mal, mais on peut aisément imaginer qu'il devait être largement répandu. La trompe de Konsterud (Suède) * et celle de Hallstatt (Autriche) * ont été fabriquées à partir de cornes d'aurochs (Bos primigenius).

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    * Voir PDF p.52

    Technique de fabrication

    • La corne d'aurochs (Bos primigenius) est vidée de la cheville osseuse puis tronquée dans sa partie terminale par sciage.

    • L'extrémité peut être polie sur du grès par exemple pour préparer l'embouchure. Ce polissage est visible sur la corne découverte dans les mines de Hallstatt et sur la trompe de Lerbacks (Suède).

    • Les trous de jeu au nombre de trois sont ensuite percés, le premier assez proche de l'embouchure, puis les deux autres à 3 cm de distance du premier.

    • Pour accorder l'instrument, le diamètre de ces perforations est ensuite élargi. Ainsi le plus petit trou de jeu mesure 0,6 cm de diamètre, tandis que le plus large mesure près de 1,3 cm.

    La présence de l'aurochs aux Âges du Bronze et du Fer a été attestée au Danemark et en Suède par les découvertes de fragments de cornes et d'ossements dans des tourbières et des marécages, comme à Nyhem, Marka Parish (Oldeberg 1947).

    Il existe encore de nos jours, en Suède, des trompes de berger, en corne à plusieurs trous de jeu appelées "Kohorn" (photo), fabriquées à partir d'une corne de vache ou de chèvre ; leurs longueurs oscillent entre 20 et 30 cm et le diamètre de l'embouchure mesure 1,2-1,5 cm.

    Trompe de berger à plusieurs trous en corne de bovidé (Kohorn).png

    Trompe de berger en corne de bovidé à plusieurs trous (Kohorn)

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    D'après "Instruments sonores du Néolithique à l'aube de l'Antiquité" Éd. Société préhistorique française Paris 2009, PDF pp 52-54

     

    Histoire plus récente de l'aurochs

    Alors qu'une partie significative des forêts d'Europe de l'Ouest est déjà défrichée au profit de l'agriculture, Jules César, dans un chapitre de la "Guerre des Gaules" consacré à la description des Germains, évoque l'aurochs qu'on lui dit vivre dans l'immense forêt hercynienne avec des élans et d'autres animaux sauvages qu'on ne trouve déjà plus dans l'Italie romaine ni dans ses premières colonies.

    « Une troisième espèce porte le nom d’urus. La taille de ces animaux est un peu moindre que celle des éléphants ; leur couleur et leur forme les font ressembler au taureau. Leur force et leur vélocité sont également remarquables ; rien de ce qu'ils aperçoivent, hommes ou bêtes, ne leur échappe. On les tue, en les prenant dans des fosses disposées avec soin. Ce genre de chasse est pour les jeunes gens un exercice qui les endurcit à la fatigue ; ceux qui ont tué le plus de ces urus en apportent les cornes en public, comme trophée, et reçoivent de grands éloges. On ne peut les apprivoiser, même dans le jeune âge. La grandeur, la forme et l'espèce de leurs cornes diffèrent beaucoup de celles de nos bœufs. On les recherche avidement, on les garnit d'argent sur les bords, et elles servent de coupes dans les festins solennels. »

    Après avoir disparu des autres régions du monde, l'aurochs semble être resté relativement abondant dans les grands massifs forestiers d'Europe, relique de la forêt préhistorique ou regain sur des terres défrichées puis abandonnées au moment des grandes invasions ou des pestes, jusqu'au Moyen Âge, date à laquelle quelques mesures de protection sont prises (interdiction de chasse, garderie…), afin de protéger un gibier de choix pour la noblesse. Ainsi, Grégoire de Tours (Histoires, Livre X) rapporte que 

    « la quinzième année du roi Childebert1 [en 590] qui était la vingt-neuvième du roi Gontran1, le roi Gontran, chassant dans la forêt des Vosges, y trouva les restes d’un buffle [aurochs ou bison ?] qu’on avait tué. Le garde de la forêt, sévèrement interrogé pour savoir qui avait osé tuer un buffle dans la forêt royale, nomma Chaudon, chambellan du roi. Alors le roi ordonna qu’il fût saisi et conduit à Châlons chargé de liens. Tous les deux ayant été confrontés en la présence du roi, et Chaudon soutenant qu’il ne s’était nullement permis l’action dont on l’accusait, le roi ordonna le combat. Le chambellan présenta son neveu pour combattre à sa place. Tous deux se rendirent sur le champ, et le jeune homme, ayant poussé sa lance contre le garde des forêts, lui perça le pied. Celui-ci tomba aussitôt en arrière ; et comme le jeune homme, tirant le couteau qui pendait à sa ceinture, tâchait de lui couper la gorge, l’autre lui perça le ventre de son couteau. Tous deux tombèrent morts ; ce que voyant, Chaudon prit la fuite pour se rendre à la basilique de Saint-Marcel [de Châlons] ; mais le roi s’écriant qu’on le prît avant qu’il n’atteignit le seuil de l’édifice sacré, il fut pris, attaché à un poteau, et lapidé. Le roi eut ensuite un grand repentir de s’être laissé aller si promptement à la colère, et d’avoir fait mourir avec tant de précipitation, pour une petite faute, un homme qui lui était nécessaire et fidèle. »

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    1. Voir ROIS ET PRÉSIDENTS DE FRANCE (PDF p.16)

    Pour un peu d'information, voir Les rois « fainéants » 639-751, qui suivirent cette période

     

    Domestication de l'aurochs

    La domestication de l'aurochs sauvage, Bos primigenius, remonterait à 8 000 ans av. J.-C., au Moyen-Orient puis en Inde1.

    Les trois sous-espèces auraient été domestiquées et seraient à l'origine de races domestiques.

    Les aurochs européens et moyen-orientaux (Bos primigenius primigenius) seraient à l'origine des bétails sans bosse (Bos primigenius f. taurus).

    Les aurochs asiatiques ou indiens (Bos primigenius namadicus) ont vraisemblablement donné le bétail à bosse ou zébu (Bos primigenius f. taurus = Bos primigenius f. indicus).

     

    Zébu Bos taurus indicus.jpg

    Enfin, l'aurochs nord-africain (Bos primigenius africanus = Bos primigenius opisthonomous = Bos primigenius mauretanicus) pourrait avoir contribué au patrimoine génétique des bétails africains2.

    Selon cette approche, les bovins domestiques européens descendent de la sous-espèce européenne et moyen-orientale, les bovins domestiques asiatiques à bosse (zébu) descendent des aurochs asiatiques, et les bovins domestiques africains descendent d'un mélange incluant des aurochs nord-africains. Les bovins domestiques européens et asiatiques (zébu), en particulier, ne seraient apparentés que de façon assez éloignée, puisqu'ils auraient été domestiqués indépendamment, à partir de sous-espèces sauvages déjà identifiées. Bien qu'on ait autrefois parlé de Bos indicus pour désigner les zébus, on les considère maintenant comme faisant partie de la même espèce que les bovins européens, puisque descendant de la même espèce sauvage (mais pas de la même sous-espèce).

    Des études concluent à un mélange entre aurochs moyen-orientaux et européens (appartenant à la même sous-espèce Bos primigenius primigenius) dans le génotype des bovins domestiques occidentaux actuels.

    « Nous avons montré pour la première fois au niveau de l'ADN "fossile" que la diversité génétique des populations d’aurochs était plus importante que celle des bœufs actuels et qu'ils ont été domestiqués il y a dix mille ans plusieurs fois dans le bassin du Haut-Euphrate au Proche-Orient. La présence d'haplotypes proche-orientaux au Néolithique sur le territoire français a démontré qu'ils ont été importés domestiqués en Europe quelque deux mille ans plus tard au cours des migrations néolithiques à travers la Méditerranée et le long du Danube. L'haplotype des aurochs européens étant significativement distinct de celui des bœufs domestiqués, nous avons aussi pu montrer l'existence sporadique de croisements spontanés ou souhaités par l'homme entre l'aurochs européen mâle et le bœuf domestique proche-oriental femelle3. »

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    Source Wikipédia

    Notes

    1. Source : Laboratoire de Préhistoire et Protohistoire de l'Ouest de la France. Sur la domestication en Inde (en fait dans l'actuel Pakistan), voir aussi Badam, 1984.

    2. [en] Margret Bunzel-Drüke "Ecological substitutes for Wild horse and Aurochs" WWF Large Herbivore Initiative, 2001 (PDF)

    3. À ce sujet (pour mémoire) : Institut Jacques Monod "Expression du génome et chromatine" http://ijm2.ijm.jussieu.fr/ijm/recherche/equipes/expression-genome-chromatine/activites/paleogenetique (mais lien inactif)

     

    Extinction :-(

    Les principales causes de l'extinction furent la chasse, la diminution de l'habitat en raison du développement de l'agriculture et des épizooties (notamment en provenance de bétail domestique).

    Au XIIIe siècle, le territoire de l'aurochs se limitait à la Prusse, la Pologne, la Lituanie, la Moldavie et la Transylvanie. En Pologne, le droit de chasser de grands animaux a été limité d'abord à la noblesse puis, progressivement, aux seuls membres de la famille royale. Comme la population déclinait, la chasse cessa et la cour royale dut faire appel à des garde-chasses pour entretenir les dernières populations dans des zones délimitées. Ces garde-chasses étaient exemptés d'impôts locaux en échange de leur service ; le braconnage sur les aurochs était puni de mort.

    L'aurochs figure sur les armes de la ville lituanienne de Kaunas, et il est le symbole de la Principauté de Moldavie1 ; à ce titre il figure sur le blason de la Roumanie et de la République de Moldavie. Les aurochs disparurent de ces pays au XVIe siècle, chassés par les boyards ou croisés avec le bétail domestique. Selon une enquête royale, ils n'étaient plus qu'une trentaine en 1564, vivant ainsi en liberté surveillée dans la forêt de Jaktorów en Pologne.

    Principalement victimes de maladies apportées par les bovins domestiques, il ne restait plus que trois mâles et une femelle en 1602. Le dernier mâle mourut en 1620 et la femelle, dernier aurochs vivant connu, est morte en 16272. John Bell mentionne toutefois sa présence en 1720 en Sibérie.

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    1. Principauté de Moldavie (roumain bour, prononcé [bo-oure]). La principauté de Moldavie (1359–1859) est un État européen historique. Avec celle de Valachie et celle de Transylvanie, c'est l'une des trois principautés médiévales à population roumanophone. Avec la Valachie c'est aussi l'une des deux "principautés danubiennes". La Moldavie en tant que région historique, couvrait un territoire aujourd'hui partagé entre trois États modernes : la Roumanie, la Moldavie et l'Ukraine. Son histoire constitue une période importante du passé de la république de Moldavie et de la Roumanie, qui en revendiquent toutes deux la culture, les souverains, le patrimoine littéraire et les monuments. Elle avait une législation (Pravila), une armée (Oastea), une flotte sur le Danube (Bolozanele) et un corps diplomatique (Logofeții) : ce n'était donc pas, comme le représentent de façon inexacte de nombreux ouvrages historiques modernes, une province turque ou polonaise, mais une principauté d'abord indépendante, ensuite autonome, vassale seulement tantôt des rois de Pologne, tantôt du sultan ottoman de Constantinople. (Wikipédia)

    2. Bison et Auroch, dernière présence en Pologne [archive] sur le site beskid [archive]

     

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    Sources

    parcanimalier07.com [archive]

    Wikipédia

    Voir aussi

    Aurochs (Hominidés.com) [archive]

    Grottes

    Grotte Chauvet (Ardèche)

    Grotte de Lascaux (Dordogne)

    Grotte de Saint-Front en Dordogne (Mammouth)

    Divers

    Course camarguaise

    Liste de races bovines (Wikipédia)

    Vache et cheval iakoutes

     

     

     

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