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2015 Hommage à toi "Je suis Charlie"
Janvier 2016 : Hommage de Daily Geek Show à Cabu, Charb, Tignous, Wolinski, Honoré
Mercredi 7 janvier 2015 : émotion, colère, tristesse
Je ne pensais pas connaître un tel désarroi à l'annonce de ce drame. Ils ne sont pas de ma famille, ni de mes amis, mais Cabu et Wolinski ont fait partie de mon univers d'adolescente. Non, vraiment, je ne pensais pas être aussi touchée par leur perte. Peut-être est-ce que, peu à peu, disparaissent les lieux et les personnes que j'aimais et qui entouraient mon enfance...
Je ne vais pas faire de longs discours. Je laisse juste quelques textes, photos et liens.
En hommage aux disparus, en remerciement au Monde entier pour son soutien à la France.Charb, dessinateur corrosif et militant, disait ne craindre personne
Cabu, pourfendeur des religions et de la bêtise nationale
Wolinski, roi des dessinateurs de presse
Tignous, un humour caustique et désespéré
« Nous allons tous parler de l’impertinence de Charlie, de son irrévérence, de la liberté d’expression qui ne s’use que si l’on n’en abuse pas, et qui voulait dire, pour ce journal à nul autre pareil, savoir jusqu’où aller toujours trop loin. On se souviendra de la gourmandise avec laquelle on attendait sa livraison le mercredi, avec un sourire en coin, et un « oh non, quand même ! » faussement outré face à la couverture et à « toutes celles auxquelles vous avez échappé ».
On pleurera sur notre jeunesse - car Charlie était notre jeunesse, cette capacité d’indignation... »(Libération.fr, intro du 10 janvier 2015)
Charb, Cabu, Wolinski, Tignous : leurs derniers dessins
Le dernier de Charb
Bernard Maris, économiste iconoclaste et vulgarisateur hors pair, aussi parmi les victimes.
Bernard Maris, "l'oncle Bernard", mort d'un économiste de gauche.C'est vraiment touchant de voir que le monde entier soutient notre pays, merci
@oopsomerhalder (8 janvier 2015)
#JeSuisCharlie : les Berlinois se rassemblent devant l’Ambassade de #France en solidarité avec #CharlieHebdo MT @AnneLaumen (7 janvier 2015)
Trafalgar Square - #London #JeSuisCharlie #CharlieHebdo
Trafalgar Square - #London #JeSuisCharlie #CharlieHebdoMalgré le froid et la neige, Vienne (Autriche) rend hommage aux victimes de #charliehebdo #jesuischarlie@thomasbach (7 janvier 2015)
... et tous les autres... Merci !Attentat à "Charlie Hebdo" : 66 unes de journaux du monde entier (france-TV-info.fr)
Marco Castelnuovo @chedisagio : 72 prime pagine di domani (cliquez sur le titre !)Violences...Un article de L'Express : « Que signifie le plan "alerte attentat" ? »Mon Quotidien explique les tueries aux enfantsOtages : "l'enjeu est d'éviter les séquelles traumatiques à long terme",
un article du Figaro.fr.Ça, je partage... Et vous ?
[...] leur religion était la liberté d'expression et ils l'ont payé de leur vie. Quant à dire qu'ils se focalisaient sur l'islam, quelle connerie : ils luttaient contre les cons de tout bord et de toute religion : regarder leurs publications... et éliminer un thème quel qu'il soit de la critique, de la caricature, de la satire c'est déjà museler et tuer la liberté d'expression et ne plus être Charlie.Un bout d'histoire de Charlie Hebdo
En 1969, Cavanna, Choron et Delfeil de Ton lancent le mensuel Charlie (Delfeil de Ton, « Vive Siné ! », Le Nouvel observateur, n° 2281 du 24 juillet 2008) Ce journal de bande dessinées était initialement la version française du mensuel italien Linus (du nom d'un personnage des Peanuts), qui publiait des séries américaines classiques et des BD contemporaines, à la fois françaises, italiennes et américaines (Wolinski L'ex-rédacteur en chef de "Charlie mensuel", se souvient de "Peanuts" : « Ça serait bien de renouer avec ce genre de BD », Libération, 4 février 2000). La plupart des séries anglo-saxonnes étaient traduites par Cavanna à partir des traductions italiennes de Linus. Comme Linus, Charlie doit son nom à un des personnages des Peanuts, en l'occurrence Charlie Brown, le maître de Snoopy (Cavanna et "les cons", Le Monde, 14 février 2006). Delfeil de Ton est pendant un an le rédacteur en chef de ce Charlie Mensuel et y publie, les introduisant ainsi aux adultes en France, les Peanuts de Charles M. Schulz (que le magazine Spirou avait déjà présentés en mini-récit à ses lecteurs, mais ceux-ci étaient des enfants).
Snoopy, le petit chien qui me vient quand j'entends "Charlie"...
En 1969, l'équipe de Hara-Kiri, rassemblée par Cavanna qui, tout en continuant le mensuel, décide de créer un hebdomadaire. Gébé et Cabu reviennent. En février 1969, Hara-kiri-hebdo est lancé. En mai 1969, il est renommé L'hebdo hara-kiri.
En novembre 1970, le général de Gaulle meurt, alors que dix jours auparavant un incendie dans une discothèque à Saint-Laurent-du-Pont (en Isère, 38) avait fait 146 morts. L'hebdo titre en couverture (*), de façon sobre, sans aucun dessin, « Bal tragique à Colombey - un mort » (n°94 du lundi 16 novembre). L'hebdo hara-kiri est interdit de paraître par le ministre de l'Intérieur, Raymond Marcellin. Faisant fi de l'interdiction, l'équipe décide que le journal doit continuer de paraître et trouve la parade en changeant son titre : il devient Charlie Hebdo, en référence au mensuel Charlie. Le nouveau titre constitue également une allusion à de Gaulle. Charlie Hebdo continuera ensuite de paraître sous ce titre et ne reprendra pas l'une de ses appellations initiales L'Hebdo Hara-Kiri.
(*) couverture de Hara-Kiri Hebdo du 16 novembre 1970, site linternaute.com
Un bout de biographie de Cabu
À son retour ["En 1958, au milieu de la guerre d'Algérie, je suis parti deuxième classe au 9e régiment des zouaves, dans le Constantinois"], ce grand timide, qui se disait « nul à l’oral », collabore à Hara-Kiri (1960-1983), Pilote (1962-1972), ou au Figaro (1966-1971). Entre 1977 et 1987, il participe à l’émission Récré A2. « Ils cherchaient quelqu’un de rapide pour dessiner en direct sur des scénarios d’enfant. (...) On s’étonnait de ma présence chez Dorothée. Mais pour un dessinateur, c’est le public idéal. Tous les enfants dessinent jusqu’à 12 ans. Dorothée, c’était comme leur grande sœur, elle avait beaucoup d’humour » (dans une interview au JDD). C’est que l’éclectique Cabu officie en même temps chez Charlie Hebdo, qu’il participera à relancer en 1992, et signe depuis 1982 au Canard Enchaîné. (Télérama)
Deux personnages de l’artiste ont marqué les esprits. D’abord le Grand Duduche*, imaginé en 1962 pour Pilote. « J’avais présenté à René Goscinny, alors rédacteur en chef, des dessins de mes années lycée, racontait-il en 2006 au micro de Patrice Tourne, pour A voix nue sur France Culture. Il a aimé et m’a conseillé de mieux exploiter un grand personnage caché dans le fond. » Un échalas maladroit, qui tente vainement de conquérir la fille du proviseur. Physiquement proche de son créateur, l’ado devient dans les années 70 antimilitariste, plus engagé. (Télérama)
En 1975 débarque le « beauf », qui incarne selon Cavanna « les relents de pastis, la pétanque, la connerie morne ». Dix ans plus tard, l’antihéros qu’on aime mépriser entre dans le dictionnaire, et devient au fil du temps un « nouveau beauf », adoptant la vulgarité des nouveaux riches des années 90. (Télérama)
* Le Grand Duduche est un personnage et une série d'histoires de bande dessinée humoristique, dont le créateur est Cabu et apparu dans le journal Pilote en 1963.
Le Grand Duduche est un lycéen blond, grand et maigre, avec de petites lunettes rondes, ne portant que des jeans et toujours chaussé de baskets. Il ressemble par bien des aspects à un autoportrait de Cabu, qui raconte, dans un documentaire de Didier Lannoy, que c'est Goscinny qui lui a suggéré de trouver un nom au Grand Duduche et d'en faire un personnage central.
C'est un potache paresseux et irrévérencieux, évoluant dans un lycée de garçons typique de l'Éducation nationale d'avant 1968. Les personnages récurrents de la série sont le Proviseur (un fonctionnaire solennel et sûr de lui), la fille du proviseur (dont Duduche est amoureux sans être payé de retour) qui habite avec son père dans l'établissement, Monsieur Borgnolle, professeur de latin, le pathétique « pion » Belphégor (un loser barbu à écharpe qui rêve de gloire académique et littéraire et publie à compte d'auteur des romans sous le pseudonyme de Félix Potin), Momo le bon copain (un petit frisé un peu enveloppé).
Au cours des années 1970, le personnage se fait plus contestataire, résolument antimilitariste. Après la fin de la série, le Grand Duduche ayant un peu mûri, devenu un pacifiste et écologiste convaincu, continue de hanter l'œuvre de Cabu. Il apparaît régulièrement, parfois accompagné de Momo et de la fille du Proviseur, aux côtés de « mon Beauf », des « nouveaux beaufs », ou de l'adjudant Kronenbourg. (Wikipédia)Le père du Grand Duduche est également un passionné de jazz.
Avec humour bien sûr, tendresse et parfois nostalgie, CABU a ‘croqué’ l’univers du jazz, musiciens, clubs, festivals, sans oublier le public.
Dernier hommage à Cabu, dessinateur culte de Charlie Hebdo (L'Internaute) 11 janvier 2015 : la marche républicaine #jesuischarlie
Elle est entrée dans l'Histoire (Radins.com)
Tous les Français (ou presque) unis contre la guerre (Hérodote.net)
Émouvante rencontre Merkel / Hollande...
Tags : 7-janvier-2015, charlie-hebdo, jesuischarlie, Cabu, Charb, Wolinski, Tignous, Bernard-Maris, Duduche, beauf, Snoopy
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Commentaires
Très beau texte-reportage...
Bravo !!