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☼ Christine Kelly
Boulevard Voltaire 12/06/2021 [archive]
Qui veut la peau de Christine Kelly ? Curieusement, depuis son arrivée à l’émission « Face à l’info », la journaliste qui cumule les succès d’audiences est la cible de menaces de mort et d’insultes, comme en témoigne cette dernière agression verbale dont elle a été victime à la terrasse d’un bistro parisien, samedi dernier. Pourtant, rien ne prédisposait la ravissante Guadeloupéenne à prendre des coups au nom de la défense de la liberté d’expression d’Éric Zemmour. Son parcours professionnel, sa couleur de peau, ses combats, ses distinctions, tout la prédestinait à devenir une de ces égéries inattaquables du PAF.
Licence maths-physique en poche, c’est comme hôtesse sur Air Caraïbes que Christine Kelly débute dans la vie, avant de devenir animatrice sur une chaîne de télé guadeloupéenne et dans une émission de radio locale. En 1996, elle rejoint la métropole pour suivre une formation à l’Institut de journalisme Bordeaux-Aquitaine. Les débuts d’une grande carrière : réalisatrice de reportages pour France 3, journaliste au quotidien Sud-Ouest et à la chaîne de l’emploi de Canal+, elle sera la première femme noire à présenter le journal à l’échelle nationale sur LCI.
Un témoignage personnel qu’elle livre en 2008 au média Grioo Pour Elle :
« Il faut se remettre dans le contexte des années 2000 ; c’étaient les années Black Blanc Beur, on aimait la France de couleur. Je suis juste noire, juste une femme, juste française ; ça a encouragé et réchauffé le cœur des Antillais, des Africains et des personnes qui pourraient se reconnaître en moi. Ça a basculé : je me suis tout de suite sentie comme représentante d’un monde qui était resté dans le noir. »
Elle manquera de peu de remplacer Claire Chazal pour le journal du week-end de TF1. Mais c’est Harry Roselmack qui sera choisi.
Un an plus tard, année où Nicolas Sarkozy s’arroge le pouvoir de désigner le président de France Télévisions et de Radio France, Christine Kelly est nommée au Conseil supérieur de l’audiovisuel. Les méchantes langues y voient une « prime à la diversité » dispensée par un pouvoir désireux de se faire pardonner son appétit. Pour la journaliste, c’est l’occasion de mener des batailles : obligation de sous-titrage pour le confort des malentendants par les chaînes de télévision, lutte contre les publicités alimentaires qui font courir un risque d’obésité pour les plus jeunes, promotion de la médiatisation du sport féminin, égalité de temps de parole pour les candidats à la présidentielle. Après son passage au CSA, Christine Kelly portera d’autres causes comme l’aide aux familles monoparentales à travers sa propre association.
Elle est également l’auteur de plusieurs ouvrages, dont un sur l’affaire Flactif (le quintuple meurtre d’une famille au Grand-Bornand) et un autre sur François Fillon. En bref, Christine Kelly a tous les canons d’une beauté faite pour contenter les plus scrupuleux des médias mainstream. D’autant qu’elle a accumulé des distinctions qui ne feraient pas rougir les militants de la cancel culture : prix de la meilleure journaliste de BlackWorld Victories Awards, prix à Londres au gala des femmes d’affaires Noires d’Europe, trophée Africagora des femmes et prix du Gotha noir.
Mais cette rentrée 2019 avec la création de l’émission « Face à l’info » a quelque peu changé la donne. La présence sur le plateau d’Éric Zemmour introduit le germe de la discorde et fait condamner de facto Christine Kelly pour intelligence avec l’ennemi. Mais la journaliste tient bon. Au nom de cette liberté d’expression à laquelle elle s’accroche.
« On n’éteint pas un incendie avec des flammes. On n’éteint pas Éric Zemmour avec sa fougue en lui criant dessus, en faisant du cinéma journalistique. Je ne me positionne pas comme son contradicteur mais je distribue la parole, je tempère, modère et précise. »
Elle pousse même jusqu’à dire :
« Personne ne peut l’imaginer mais il met une bonne ambiance sur le plateau […] On forme une sorte de famille où on se respecte […] On a compris qu’on est là pour être au service du public, apprendre des choses aux téléspectateurs. »
« Un service du public » qui coûte cher à Christine Kelly. Mais elle semble faite d’un acier bien trempé. À moins d’y voir tout simplement la preuve que, décidément, dans la sphère médiatique, les lignes bougent !
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Un commentaire
Pourquoi tous les présentateurs et/ou animateurs des autres chaînes ne sont pas comme Christine Kelly ?
Elle gère parfaitement bien son plateau, avec le sourire et sait arrêter ou remettre en place un intervenant lorsqu’il y a risque de dérapage ou que le plateau s’enflamme un peu trop.
Que c’est agréable, c’est la seule émission qui se déroule dans le respect de chacun, sans tumulte.
Chacun apporte ses arguments. On peut être contre ou pour, libre choix est laissé à chacun mais on y apprend toujours quelque chose car les connaissances des uns et des autres sont toujours précises.
Jeune, je n’ai jamais accroché en histoire. Marc Menant, lui, sait me captiver et je reste scotché jusqu’à la fin de son intervention qu’il sait rendre captivante.
Quant à Éric Zemmour, sa connaissance historique des faits dans le temps me laisse pantois.
N’oublions pas Éric de Riedmatten, Dimitri Pavlenko et tous leurs prédécesseurs qui apportaient toujours un éclairage intelligent sur les sujets abordés.
En conclusion, pourvu que cette émission dure encore très longtemps et merci ! (internaute JLA)Lire aussi
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Si les accros à l’info la suivent depuis longtemps, un plus large public a appris à la connaître depuis 2019. Son émission à succès avec Éric Zemmour lui a valu d’être placée sous protection, avec sa fille de 7 ans, alors qu’on ne sait pas pour qui elle vote. Dans son dernier essai (Libertés sans expression, Cherche Midi, 2022), qui prend la forme d’une autobiographie, les thèmes de l’identité et de la liberté d’expression occupent des places de choix. Rencontre avec la journaliste star de CNews, ancienne membre du CSA.
Chez Gigeoju
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