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Commentaire 2017 Paris la mixte, mon cul !
09 juin 2017
« En fonction de ses prémisses,
un syllogisme peut mener à une conclusion absurde »Discussions autour de l'article
Paris la mixte, mon cul !
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Les commentaires des articles sont rarement lus par ceux qui n'y ont pas participé, et c'est bien dommage, car, malgré quelques dérapages et des fins qui finissent trop souvent en insultes (l'émotion est palpable, révélant un climat sensible), certains, les premiers généralement, sont pleins de sens. Sur ce constat, j'ai voulu relever quelques commentaires sur l'article (liens ci-dessus) qui me paraissaient pertinents. Bien entendu, ceci relève de ma propre opinion, entre "moi" et "même", et n'est donc pas impartial.
Par exemple, je n'ai pas voulu transmettre un échange sur la "religion", si oui ou non l'islam était prépondérant en France... Se baser sur la fréquentation des églises, mosquées, synagogues, etc., revient à enquêter sur une appartenance sectaire, cela même que fustige, avec juste raison d'ailleurs, l'article de Régis de Castelnau qui évoque ces "ateliers non-mixtes" et ce groupement "blanc-blanc"...
La "religion" n'est pas la foi. Nombre de chrétiens sincères ne vont pas à l'église et se fondent dans la société sans embêter qui que ce soit. Cette idée de "laïcité" perçue actuellement et discutée âprement, en confondant la foi et le rituel ostentatoire qui serait censé la représenter, nuit gravement à l'intégrité de l'être humain. Rien ni personne, ni au nom de je ne sais quel idéal, ne doit voler (violer) cette intimité. "Vous n'aurez pas ma liberté de penser", chante Florent Pagny. Mais je m'éloigne du sujet de l'article.
La mixité économique, ethnique, sociale, religieuse, raciale (pardon pour le gros mot !) n’existe que par une volonté politique, la tendance naturelle de l’Homme, espèce grégaire, étant de se rassembler avec ceux qui lui ressemblent le plus… et d’affronter ceux qui lui ressemblent le moins.
Le communautarisme anglais - et scandinave - n’est qu’un laisser-faire (laxisme ou impuissance), pas une politique volontariste, pas une vision idéologique.
Ou plus exactement, cette dernière est inventée sur ce qui est constaté, pour justifier l’inaction a posteriori en faisant croire que c’est voulu, que c’est pour le respect des identités culturelles, et patati et patata.
Le prétendu melting-pot américain n’existe pas non plus, en tout cas pas aux États-Unis.
La France est passée d’une volonté intégrationniste à l’absence de toute volonté et de toute autorité, et comme de bien entendu, on invoque le “modèle” anglo-saxon.
Je dis “autorité” parce que l’intégration ne peut se faire que sous la forme de contraintes, la tendance naturelle étant inverse. Contraintes légères, certes, plutôt fortes incitations, sous peine d’être rejetées, mais contraintes malgré tout.
Dans une France gauchiste et donc permissive, laxiste et sous influences anarchistes, on refuse l’autorité et les contraintes quelles qu’elles soient, et pour quelque cause que ce soit. D’où les progrès du communautarisme et ses conséquences désastreuses pour la société et la sécurité, ce qui n’est évidemment pas un progrès, mais un recul de la civilisation.Pour les sociétés de nettoyage il faut savoir que c’est un milieu vraiment particulier et très organisé et qu’elles fonctionnent en clan pour de multiples raisons qu’on ne peut pas trop dire, par exemple des gens arrivent en France avec au départ des dettes à payer, par conséquent ces sociétés ne retiennent et ne proposent que certains profils.
Un peu de réalisme SVP. Ils viennent d’arriver, de pays lointains, démunis de tout : argent, savoirs, savoir-faire. Devons-nous leur fournir tout, tout de suite : logement, vêtements, nourriture, travail dans un bureau ? Mais pourquoi ? Cet article est un vain constat. Les Français de l’hexagone sont blanc-beige depuis deux mille ans. Et c’est mal ? Pfff !
Justement, parlons du réel.
Votre question “devons-nous, etc.” n’est pas l’objet de l’article. Son auteur s’oriente plutôt vers une dénonciation de la façon dont une phrase telle que celle de la maire de Paris esquive le réel.
À partir du mot mixité et de ce qu’il veut couramment dire aujourd’hui, et à partir du mot “atelier” dans cette acception encore plus inédite (sous-section de réunions d’intellos), R. de Castelnau glisse vers des acceptions anciennes des mêmes pour reposer la très classique question du travail, et du partage du travail.
La répartition des couleurs de peau est secondaire et liée à une série de facteurs divers comme celui que précise Jambon ci-dessus.
La capacité à former un ensemble harmonieux même dans un partage de tâches est quelque chose de bien plus large, qui admet plusieurs possibilités, dont les plus éloignées l’une de l’autre sont le système de castes indiennes et le communisme complet. Sans même dire cette fois-ci laquelle a sa préférence, l’auteur veut au moins qu’on remette le travail dans notre champ de vision et qu’on cesse de dire “mixité” et “atelier” pour ne rien dire.
Et c’est à partir de là qu’on l’on pourra à loisir se demander ce que “nous devons faire” et je reconnais le premier que ce ne sera pas de la tarte.Le mot de la fin revient à
Amaury-Grangil, Je vous rejoins quand vous montrer avec lucidité les travers de nos idéologues de gauche. Toutes les organisations fonctionnent ainsi. De ce que je comprends, la droite est parfois cynique mais, éducation (catholique ?) oblige, souvent polie envers tous, quand elle n’est pas franchement odieuse. La gauche est idéalement généreuse dans ses déclarations, mais souvent mesquine dans les actes. Marx a été décrit à table comme se servant copieusement de saucisses sans presque rien laisser aux autres. Je trouve cet exemple hilarant et édifiant. La hiérarchie est inscrite dans nos comportements archaïques, l’idéologie, non. Chassez le naturel…
Il s’en suit que souvent les actes ne sont pas toujours en accord avec les déclarations. “Connais-toi toi-même”.
Amaury-Grandgil dit
à accenteur, Je crois qu’en la matière il n’y a pas de règles. Quant à la politesse hélas, c’est quelque chose qui disparaît je pense.
Fixpir dit
“collègues tous de gôche, tous multiculs… ne disaient jamais bonjour au personnel de service (souvent africain et ou arabe)”
Rien de surprenant. Quoi qu’en dise Mme Valhaud Belkacem, la tradition de la gauche est d’insister sur l’aspect collectif (“l’individu n’est rien, le parti est tout”). L’influence chrétienne insiste sur la morale individuelle, et donc le comportement de chacun. “Morale bourgeoise”, était l’expression consacrée (et méprisante) utilisée pour désigner cette insistance sur chaque individu.
Bien entendu, chacun vit selon ses tendances, et pas seulement son éducation. Et l’on ne peut qu’être enchanté que ces valeurs de comportement individuel s’imposent, de fait, dans l’imaginaire de la société Française, sinon dans sa réalité.
Amaury-Grandgil dit
La société devient pour nos grands esprits modernes un empilement d’individus sans aucun lien entre eux.
accenteur dit
Oui Moshé-007, la règle qui consiste à feindre de nier ou minimiser la puissance et la domination a déjà été analysée dans le passé. Edward Gibbon, historien anglais du 18°s, auteur de l’“Histoire du déclin et de la chute de l’empire romain” raconte que quand Octave, devenu Auguste, s’arroge les pleins pouvoirs, il se présente hypocritement devant le sénat en feignant l’humilité pour ne pas l’irriter, tandis qu’il se sait devenu tout puissant.
La noblesse aussi a pu jouer ce petit jeu de la fausse modestie. De nos jours, il se joue encore sur nos écrans, des experts célébrés qui se font humbles pour la galerie, tandis qu’en face des pantins-creux se gonflent d’importance et jouent les experts.