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☼ Paul Quilès 1942-2021
Paul Quilès
27 janvier 1942 - 24 septembre 2021
Paul Quilès est mort vendredi 24 septembre 2021, emporté par un cancer, à l'âge de 79 ans. Ancien ministre sous la présidence de François Mitterrand, il était une figure du socialisme.
Paul Quilès se battait contre la maladie depuis plusieurs années. "Mon père s'est éteint ce matin à Paris. Il s'est battu jusqu'au bout comme il l'avait toujours fait dans sa vie pour les autres", a sobrement commenté sa fille à l'annonce du décès. Selon Le Figaro, cette figure politique avait été prise en charge en soins palliatifs mardi 21 septembre 2021. La maladie a finalement emporté l'ex-homme politique.
Courte biographie
Né le 27 janvier 1942 à Saint-Denis-du-Sig, en Algérie française, Paul Quilès grandit dans l'ancien département français jusqu'à l'âge de 4 ans. Il est élevé par ses parents, tous deux instituteurs. La famille s'installe ensuite au Maroc. Paul Quilès arrive en France et intègre l'école Polytechnique, dont il sort diplômé en 1961. Lorsqu'il réalise son service militaire, le futur homme politique intègre l’État-major de l'Armée de l'air. A cette occasion, il est chargé, lors d'un exercice fictif, de déclencher l'arme nucléaire, un thème qui deviendra l'un de ses principaux combats.
De militant PS à ministre. Après sa formation, Paul Quilès intègre la compagnie pétrolière Shell en qualité d'ingénieur. Alors âgé de 31 ans, il se lance en politique en 1973 et rallie le Parti socialiste, formation politique à qui il restera fidèle toute sa vie. Elu député de Paris en 1978, il devient, en 1981, directeur de la campagne présidentielle de François Mitterrand, qui aboutit au sacre de ce dernier. Après s'être présenté sans succès aux municipales en 1983 dans la capitale (battu par Jacques Chirac), et être tout de même entré au Conseil de Paris, il est propulsé ministre de l'Urbanisme et du Logement la même année, puis prend le portefeuille de la Défense de 1985 à 1986, année où il est réélu à l'Assemblée nationale.
En 1988, François Mitterrand reste à l’Élysée et Paul Quilès au palais Bourbon. Mais pas pour très longtemps. Après les élections, il devient ministre des Postes et Télécommunications, avant d'être en charge de l’Équipement, du Logement et du Transport en 1991, puis d'être propulsé ministre de l'Intérieur entre 1992 et 1993. Lors des législatives cette année-là, il se présente dans le Tarn et conforte son siège de député. En 1995, il se présente à la mairie de Cordes-sur-Ciel (Tarn) et remporte le scrutin. Il ne quittera son siège qu'en 2020.
Un congrès de Valence où " les têtes vont tomber ". C'est le rendez-vous annuel du Parti socialiste. En octobre 1981, le PS organise son traditionnel congrès de rentrée avec les militants. Un week-end au cours duquel s'enchaînent les discours, alors que François Mitterrand vient d'être élu quelques mois plus tôt président de la République. Lorsqu'il se présente à la tribune, Paul Quilès lance : "Il ne faut pas se contenter de dire de façon évasive comme Robespierre en 1794 : 'des têtes vont tomber'. Il faut dire lesquelles et le dire rapidement !" Une missive qui a indigné à droite et qui s'est retournée contre lui dans sa tentative de conquérir Paris en 1983.
Une mission sur le Rwanda qui blanchit la France. Lorsqu'il était député, Paul Quilès avait été chargé de mener une enquête parlementaire sur le rôle de la France dans le génocide du Rwanda en 1994. Ses conclusions, dévoilées en décembre 1998, défaussaient totalement François Mitterrand : "La France n'est nullement impliquée", écrivait-il. Le 27 mai 2021, Macron a tenu un autre discours lors d'une visite dans le pays, venant "reconnaître nos responsabilités" dans le génocide.