• ☼ Claude Brasseur 1936-2020

    Claude Brasseur

    15 juin 1936 - 22 décembre 2020

    Claude Brasseur est mort ce mardi 22 décembre 2020 à l'âge de 84 ans "dans la paix et la sérénité entouré des siens"

    Claude Brasseur à Deauville 2011

    Claude Brasseur à Deauville 2011

    "Moi, j'ai une relation très agréable avec le public parce que je crois que le public se rend compte que je ne triche pas. J'essaie d'être le plus près possible de la vérité d'un personnage", expliquait Claude Brasseur à TV5 Monde. Questionné sur sa popularité, c'est avec "des pincettes" qu'il avait tenu à répondre. "Non, je n'aime pas la popularité parce que la popularité n'est pas un signe de qualité. Non, moi ce que j'aime, c'est la célébrité : les grands chercheurs, les grands auteurs, qui eux ne sont absolument pas populaires."

    De son vrai nom Claude Espinasse, Claude Brasseur est un acteur français. Il est le fils des acteurs Odette Joyeux et Pierre Brasseur, incarnation du séducteur plein de verve et d’assurance, face à Arletty dans "Les Enfants du Paradis" ("Ne dites pas non, vous avez souri !") ou aux côtés de Jean Gabin, Bernard Blier, Nadine Lhospitalier, future baronne de Rothschild, dans "Les Grandes Familles".

    Ce mardi soir, l'actrice Mathilde Seigner a réagi à la mort de Claude Brasseur. "Je savais qu’il était vraiment très mal en point. Je ne suis pas du tout étonnée de sa disparition", a-t-elle déclaré. Claude Brasseur était "un homme tout à fait charmant, tout à fait exquis, vraiment très facile, un camarade formidable", a-t-elle également témoigné. Et de souligner : "Je n’ai aucun souvenir négatif […] au contraire. Avec la carrière qu’il avait c’était quelqu’un de très simple, tout à fait normal."

    Claude Brasseur était le dernier survivant de la joyeuse bande de copains d’Un éléphant ça trompe énormément (1976), d’Yves Robert, film qui lui avait valu son premier César dans un second rôle. Une page se tourne pour Anny Duperey, 73 ans : "Je me disais au moins il reste Claude eh ben non…", s'est-elle confiée. Et de remarquer : "Cela m'émeut parce que c'était des comédiens et des camarades formidables. Avec Claude, nous n'avions qu'une scène, celle de l'anniversaire surprise. Je jouais surtout avec Rochefort et j'étais très amie avec Bedos. Je ne peux m'empêcher d'associer cette joyeuse bande à Marielle. C'était tous des amis."

    Un éléphant ça trompe énormément (1976) - Oú il est René ?

    [https://www.youtube.com/watch?v=B4WJk2G9g38] YouTube 18 mars 2017

    Un éléphant... est suivi, un an plus tard, par Nous irons tous au paradis. Jean Rochefort, inoubliable héros du film, était un bureaucrate en pleine crise de la quarantaine ; Guy Bedos un médecin écrasé par sa mère juive (Marthe Villalonga, dans son cœur de métier, comme on dit) ; Victor Lanoux était un séducteur impénitent ; Brasseur, lui, était un homosexuel discret et rigolard. Les trois premiers sont morts ; leur pote vient de les rejoindre, au terme d’une vie pleine de rebondissements.

    Nous irons tous au Paradis

    [https://www.youtube.com/watch?v=HJ85VSOwllc] YouTube

    Une grande perte pour le cinéma dit "7ème art". Grand acteur tant dans les films dramatiques que comiques, il va manquer comme tant d'autres de cette génération, un style naturel une voix percutante beaucoup de charisme. Mais on peut voir et revoir plusieurs fois le même film sans se lasser car à mesure on remarque des paroles ou des scènes que l'on n'avait pas remarquées. Qu'il repose en paix au Panthéon des acteurs. (internautes)

    Claude Brasseur a été marié à deux reprises au cours de sa vie. En 1961, il épouse la mannequin et journaliste Peggy Roche. Mais leur mariage ne durera pas, ils divorcent rapidement. Il retrouvera cependant l'amour dans les bras de Michèle Cambon. Cette dernière lui donnera son fils unique, Alexandre Brasseur (cinquième génération d’acteurs). Ce dernier est bien connu des téléspectateurs, puisqu'il joue dans la série Demain nous appartient.

    Issu d'une "famille d'acteurs depuis 1820"... Claude Braseur a lui aussi passé le flambeau : son fils Alexandre est aussi comédien. Archive INA :

    [https://www.youtube.com/watch?v=xKS8jsrsZB8] YouTube 12 juin 2014

    Le fils de Claude Brasseur n'est pas de ceux qui aiment étaler leur vie. Malgré tout, il s'était une fois confié sur son enfance dans les colonnes de Paris Match. Une enfance passée en partie loin de son père, car dès "10 ou 11 ans", Alexandre Brasseur avait été envoyé dans un établissement à Aix-en-Provence. "C'était trop tôt. On fait des enfants pour les élever et vivre avec eux, même si ce n'est pas tous les jours. Les arracher au noyau familial pour les placer dans la cellule artificielle d'une pension... J'aurais très bien pu rester à la maison", avait-il remarqué.

    Claude Brasseur sera inhumé à Paris, au cimetière du Père Lachaise, aux côtés de son père le comédien Pierre Brasseur.

    Biographie et filmographie de Claude Brasseur

    Claude Brasseur et le sport

    Claude Brasseur réussit comme acteur, après des débuts comme assistant photographe, trois ans dans les paras en Algérie (1956-1959) et une sélection olympique dans l’équipe française de bobsleigh en 1963, pour les Jeux olympiques d'hiver de 1964 à Innsbruck (mais à la suite d'un grave accident, l'équipe n'a pu participer).

    Puis la compétition automobile. Il remporta le rallye Paris-Dakar de 1983 avec Jacky Ickx, son copilote. Il a aussi souvent participé à des courses du Simca Racing Team avec le Star racing Team, au volant d'une Simca 1000 Rallye.

    Une centaine de films

    La légende veut qu’Elvire Popesco lui ait dit : "Mais avec un nom comme ça, tu vas faire l’acteur, s’il te plaît !". Et ainsi fut fait et il tournera dans une centaine de films

    L'acteur laisse derrière lui soixante ans de carrière au cinéma, à la télévision et au théâtre et une centaine de films depuis ses débuts dans les années 1970. Parmi eux, on retient ses rôles cultes dans Un Éléphant ça trompe énormément, La Boum, Camping ou La Guerre des polices. Claude Brasseur se distinguait comme un comédien capable de passer aisément des films d'auteurs aux comédies populaires.

    À noter sa participation au film (exceptionnel de finesse) avec Claude Rich : "Le souper" (d'Édouard Molinaro, 1992). Repas mettant face à face les deux acteurs dans les rôles de Talleyrand (Claude Rich) et de Fouché (Claude Brasseur). Ce fut un grand moment de cinéma, après un grand moment au théâtre aussi... Hélas, beaucoup considèrent cet excellent film comme trop intellectuel...

    Claude Brasseur fait partie de ces acteurs qui ont été récompensés plus d'une fois par les professionnels du cinéma à l'occasion des César. Il a obtenu une première fois le prix du meilleur acteur dans un second rôle en 1977 pour son interprétation dans Un Éléphant ça trompe énormément. Trois ans plus tard, c'est le César du meilleur acteur qu'il recevait pour La Guerre des polices (1979) lors de la cérémonie de 1980, où, aussi idéaliste que désabusé, amant passager de l’incendiaire Marlène Jobert, il s’oppose à un Claude Rich détestable et minéral. Outre Marlène Jobert, il a tourné avec Sophie Marceau ou Romy Schneider.

    Claude Brasseur jeune

    Claude Brasseur en 1975

     

    En 1955, Claude Brasseur fait ses premiers pas au théâtre dans "Judas" de Marcel Pagnol.

    Puis, l'année suivante, il débute au cinéma dans "Rencontre à Paris" de Georges Lampin.

    Par la suite, il tourne avec de grands réalisateurs tels que Jean Renoir et Marcel Carné.

    Ses premiers grands rôles, il les obtient d'abord grâce à la télévision, en jouant Rouletabille dans "Le mystère de la chambre jaune" de Jean Kerchbron et Sganarelle dans "Dom Juan ou le Festin de pierre" de Marcel Bluwal.

    Brasseur est aussi connu pour avoir joué François Vidocq dans "Les Nouvelles aventures de Vidocq", une série de deux saisons, de 1971 à 1973.

    Générique TV VIDOCQ (1971)

    "J'ai 52 ans, je regardais ça quand j'étais enfant et c'est indiscutablement la meilleure série française de tous les temps il y avait tout dans cette série, de l'action, de la comédie, de l'histoire, même la musique du générique est 'géniale'. Quand on voit les merdes que l'on tourne en France maintenant ça fait mal de se demander comment on a pu descendre aussi bas." (Frédéric 08/2020)

    [https://www.youtube.com/watch?v=sq3HYzT2Nm4] YouTube 25 avril 2016

    Remarque de l'internaute Ivan P. (22/12/2020) "Il y a une confusion entre le premier Vidocq avec la musique de Gainsbourg qui correspond à la photo du disque et 'Les Nouvelles aventures de Vidocq' avec Claude Brasseur et la musique de Jacques Loussier (celle qu'on entend ici). L'image ne correspond pas à la musique diffusée"

    La série télévisée Vidocq, au début des années 70, puis les deux fameux films d’Yves Robert – "Un éléphant ça trompe énormément" (1976), "Nous irons tous au paradis" (1977) – assurent la célébrité de Clause Brasseur.

    Par la suite, il fait un peu de tout, de la comédie romantique culte (père de Vic/Sophie Marceau dans "La Boum", 1980) à la pochade de beauf ("Camping", 2005), en passant par deux films de Godard – "Bande à part" (1964), "Détective" (1985).

    De la Boum au Camping

    Claude Brasseur dans La Boum : "Il a été tenté par la légèreté et la sensibilité de cette comédie". Dans les colonnes du Parisien, Danièle Thompson, coscénariste notamment de La Boum et La Boum 2, a évoqué "une grande perte". Revenant sur ces deux films qui ont fait de Sophie Marceau une vedette, elle s'est attardée sur le choix de Claude Brasseur d'avoir accepté un tel projet : "Quand il a accepté 'La Boum', ça a été une grande joie parce que Claude était au top de sa popularité. Comme le film donnait la part belle à une petite fille inconnue, on était sûrs qu'il allait refuser. Mais il a été tenté par la légèreté et la sensibilité de cette comédie." Et de noter : "Il pouvait aller d'un registre à l'autre de manière totalement brillante et fulgurante."

    Le réalisateur de Camping se souvient de Claude Brasseur. Fabien Onteniente se souvient de l'acteur, "un modèle qui n'existe plus", qu'il a dirigé dans Camping : "Il y avait beaucoup de fou rire, c'était très simple [...] Il pouvait à la fois interpréter des personnages sombres comme des personnages de comédie, se remémore-t-il. Il avait une autre connaissance de l'art dramatique. Sous les allures faciles, il y avait beaucoup de travail derrière, il connaissait son travail au rasoir. C'était un modèle qui n'existe plus dans certaines générations que je croise. Et surtout, ce qui est très important pour un acteur, il avait une voix."

    Ce rôle de Claude Brasseur qui fit scandale

    Claude Brasseur et Sophie Marceau. Pour beaucoup, le duo incarnait parfaitement la relation père-fille dans La Boum et La Boum 2. Mais c'était sans compter Descente aux enfers de Francis Girod. À la sortie de ce film, en 1986, le binôme a fait scandale car ce n'était plus un père et une fille qu'il incarnait, mais bien deux amants. Le film, particulièrement sensuel, n'avait alors pas manqué d'outrer l'opinion publique. "Ça n'a pas surpris, ça a choqué. Quand 'Descente aux enfers' est sorti, il y a eu une profusion de courriers adressés à Gaumont, à Sophie et à moi. C'est tout juste si on ne m'accusait pas d'inceste", s'était remémoré Claude Brasseur en mars 2017 au micro d'Europe 1.

    Claude Brasseur décès 22-12-2020 84 ans

    La belle anecdote d'Ivan Calbérac, réalisateur de L'Étudiante et Monsieur Henri

    "Sa voix rocailleuse, son regard attendrissant, son charme incroyable, une présence, un œil qui frise, une poésie inimitable, une sorte de grâce, qui vous marque, et qui vous accompagne longtemps", voilà ce qui faisait de Claude Brasseur un acteur à part selon le réalisateur Ivan Calbérac, interrogé par AlloCiné. Également questionné sur l'image qu'il avait de Claude Brasseur avant de le rencontrer, le réalisateur de "L'Étudiante et Monsieur Henri" (2015) est revenu sur une petite anecdote, alors qu'il confiait avoir été "touché par sa vaillance". "À plus de 80 ans, après une chute dans l'escalier, il avait continué à tourner toute une journée malgré trois côtes cassées, sans se plaindre."

     

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    Sources

    Mort de Claude Brasseur : quelles sont les raisons de son décès ? L'Internaute [https://www.linternaute.com/cinema/biographie/1773394-mort-de-claude-brasseur-quelles-sont-les-raisons-de-son-deces/]

    Et maintenant, Claude Brasseur : ils sont désormais tous au Paradis - Boulevard Voltaire 22/12/2020 [https://www.bvoltaire.fr/et-maintenant-claude-brasseur-ils-sont-desormais-tous-au-paradis/]

    La quarantaine éclatante (Disparition de l’acteur Claude Brasseur à l’âge de 84 ans) - Causeur 22/12/2020 [https://www.causeur.fr/claude-brasseur-disparition-189072]

    Documentation

    VIDÉOS

    Un Éléphant ça trompe énormément - YouTube 30/01/2012 [https://www.youtube.com/watch?v=P2-NCz_UiHM]

    Morales - Didier Benureau - YouTube 22/10/2008 [https://www.youtube.com/watch?v=vmafTYkO654]

     

     

     

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