• ☼ Chirac 26 septembre 2019

     

    La vie est une succession de bilans. La mort, un inventaire.

    (Anonyme)

    Jacques Chirac, ancien président de la République, est décédé à l'âge de 86 ans ce jeudi 26 septembre 2019, titrent les journaux.

    Jacques Chirac en 1988

    J'aimais bien Chirac, dans ses forces et ses faiblesses, mais il y a tellement d'articles consacrés à cet homme qui n'a pas laissé indifférents des mille milliers de personnes de tous bords, que je me contenterai de lister quelques articles et réactions.

    L'annonce du décès de l'ancien chef de L’État est intervenue jeudi 26 septembre 2019. Âgé de 86 ans, Jacques Chirac était malade depuis plusieurs années. C'est son gendre, Frédéric Salat Barroux qui l'a annoncé. "Le président Jacques Chirac s'est éteint ce matin au milieu des siens. Paisiblement", a déclaré M. Salat-Baroux, époux de Claude Chirac. (Outre-mer la 1ère)

    La tour Eiffel s'est éteinte

    La tour Eiffel s'est éteinte vers 21 heures en hommage à Jacques Chirac, décédé ce jeudi 26 septembre. Avant de devenir président de la République, il fut le maire de la ville de 1977 à 1995. La ville a donc éteint son monument le plus prestigieux, en symbole de son deuil. (L'Internaute)

    J'étais hier soir [26/09/19] à l'Élysée (Boulevard Voltaire 27 septembre 2019)

    Comment se déroule une journée de deuil national ?

    Avant Jacques Chirac, trois journées de deuil national avaient été décrétées à la mort du général de Gaulle, de Georges Pompidou et de François Mitterrand. Durant une journée de deuil national, les drapeaux des bâtiments officiels sont en berne et une minute de silence pourrait être observée. (L'Internaute)

    Ces dimanche et lundi 29 et 30 septembre 2019, plusieurs cérémonies officielles auront lieu pour rendre hommage à l'ancien président. Dimanche à partir de 14 heures, un hommage populaire sera organisé sous le dôme des Invalides. Tous ceux qui le souhaitent pourront venir se recueillir sur le cercueil de l'ancien chef d’État, comme l'a annoncé Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement et conformément aux volontés de la famille de Jacques Chirac.

    Après l'hommage du peuple dimanche, place à la journée de deuil national lundi. À midi, Emmanuel Macron, les membres du gouvernement et des représentants de pays étrangers assisteront au service religieux qui aura lieu à l'église Saint-Sulpice de Paris. Les drapeaux seront en berne et une minute de silence sera observée à 15 heures. Jacques Chirac sera inhumé dans l'intimité au cimetière du Montparnasse au côté de sa fille Laurence. (Télé-Loisirs)

    Suivez l'ultime adieu à Jacques Chirac (Outre-mer la 1ère 30 septembre 2019)

    La minute de silence

    Évidemment, j’ai fait la minute de silence avec mes élèves ! [archive sans photo]

    « Journée de deuil national en l’honneur de Jacques Chirac. Le ministère de l’Éducation nationale avait "invité" les enseignants à faire respecter une minute de silence à 15 h et à évoquer l’ancien Président. Invité, c’est-à-dire laissé libre. Et, donc, finalement accepté qu’elle ne soit pas faite, dans une sorte de "en même temps" très tendance. C’est assez drôle car ce ministère sait être bien moins ouvert et très directif sur bien d’autres sujets où cette liberté serait pourtant nécessaire. Mais c’est une autre histoire. [...]

    Moi aussi, j’aurais bien des reproches à faire à Jacques Chirac. Pas les mêmes que mes collègues gauchistes, bien sûr. Et pourtant, cette tradition du deuil national et de l’évocation d’un ancien président de la République me semble bonne et indispensable. Surtout à une époque où la nation se délite et où l’inculture des jeunes générations, en particulier sur l’Histoire de France, est considérable. Le président de la République est un symbole. Qu’on ait voté pour lui ou pas, qu’il nous donne des boutons ou pas, c’est le Président. Et quand il part, c’est une partie de l’Histoire de France qui part avec lui, que nous avons à transmettre à nos enfants, à nos élèves.

    [Les élèves] ont soudainement réalisé que Chirac était le Président en exercice lors de leur naissance et de leurs premières années ! Et il était déjà bien avancé dans les allées du pouvoir lors des miennes. On peut être sévère sur le bilan de Jacques Chirac, mais quelle carrière, tout de même !

    [...] En 1996, le message du ministère – c’était Bayrou – avait demandé de lire la lettre-hommage de Chirac, qui lui avait succédé quelques mois auparavant. Mitterrand et la gauche, ce n’était pas ma famille politique, mais tout cela me paraissait aller de soi et, à ma connaissance, aucun enseignant de l’autre bord – oui, oui, il y en a – n’entra en résistance. Et, vingt-cinq ans après, devant le refus de ces enseignants d’assurer cette continuité devant nos élèves, cette symétrie, c’est la célèbre phrase de Marc Bloch qui m’est revenue : "Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l’histoire de France, ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération."

    Et puis je me disais aussi qu’il ne faudra pas qu’ils viennent se plaindre, tôt ou tard, sur l’inculture et la détestation de la France de certains jeunes Français et des conséquences, parfois dramatiques, que cela a, d’ores et déjà, entraînées. D’ailleurs, dans un établissement scolaire voisin, un élève, lui aussi né en France sous Jacques Chirac, a répondu à l’une de mes collègues : "Chirac, connais pas. Et de toute façon, je ne suis pas Français." Cela venait nous rappeler qu’entre deux minutes de silence en l’honneur d’un Président mort, nous avons eu droit, ces dernières années, à des minutes de silence autrement tragiques, en 2015, pour les morts de Charlie et du Bataclan. Et ceci, n’en déplaise à certains, a à voir avec cela. »

    Pascal Célérier,
    agrégé de lettres classiques, professeur dans le secondaire à Villeneuve-sur-Lot

    Carton noir aux obsèques

    Comme on aurait dû le prévoir, la dépouille de l'homme à peine refroidie, et déjà...

    la mesquinerie par-delà la mort (Boulevard Voltaire 30 septembre 2019)

    « On pouvait s’attendre à tout, sauf à ça…

    Le clan Chirac a fait donner la cavalerie de la bien-pensance sur la dépouille encore chaude de l’ex-Président défunt. On savait la Chiraquie allergique à Jean-Marie Le Pen, mais on ne savait pas que cette obsession pourrait, un jour, se révéler sous un jour aussi petit et étriqué.

    La mort d’un Président, dont les thuriféraires aiment à dire qu’il chérissait tous les Français, sans exception, vient de donner l’occasion à ses proches d’écarter de cet amour le quart des électeurs de son pays ! Par-delà la mort, l’esprit partisan et revanchard a encore frappé alors qu’il aurait été de bon ton, pour la famille, d’ouvrir grand les bras à tous ceux qui, indistinctement, voudraient rendre hommage à l’ancien Président. On aurait eu là une dimension nationale qui aurait servi à rehausser la fonction présidentielle, tellement partisane depuis plusieurs années.

    Le cordon sanitaire voulu et déroulé par cette caste bien-pensante a entouré ce cercueil d’une certaine médiocrité intellectuelle en lieu et place d’une grandeur d’âme qui siérait mieux à de telles circonstances. Le débat politique à venir se serait enrichi de cette grandeur car tous ses acteurs auraient pu s’en inspirer pour lui redonner un certain crédit vis-à-vis des Français. On a préféré patauger encore une fois dans la mesquinerie et la petitesse d’esprit qui est son âme damnée.

    La politique politicienne de bas étage a encore de beaux jours devant elle puisqu’elle a réussi à chevaucher la mort d’un Président pour étaler sa médiocrité aux yeux de tout un peuple. »

    Marine Le Pen interdite aux obsèques de Chirac

    Boulevard Voltaire 03 octobre 2019 [archive sans photo]

    « Le gendre et ex-conseiller de Jacques Chirac, époux de sa fille Claude, M. Frédéric Salat-Baroux, a finalement fait savoir que Marine Le Pen n’était pas "désirée" aux obsèques du Président défunt. La présidente du RN s’est donc effacée poliment, déclarant sur France Info "La famille Chirac ne souhaitant pas respecter les usages républicains et ayant exprimé son désaccord avec notre présence, nous ne nous y rendrons pas."

    Oui, mais voilà, Le Canard apporte une autre version : ce n’est pas la famille Chirac qui ne voulait pas de Marine Le Pen, c’est l’Élysée. Et Monsieur gendre aurait cédé aux pressions d’Alexis Kohler, secrétaire général de la présidence de la République, lequel se serait livré à un véritable harcèlement téléphonique.

    Je le redis, tout cela est d’une insondable bêtise. C’est un geste politique inepte, grossier et, surtout, parfaitement contre-productif pour le pouvoir en place. De plus, cela est totalement contraire aux fameuses "valeurs républicaines" dont tous ces gens nous rebattent les oreilles et qu’ils invoquent depuis des décennies contre un parti institué commodément en repoussoir.

    De quoi avait-il peur, "l’Élysée" ? De l’œil qui était dans la tombe et regardait Caïn ou bien de devoir subir sur son auguste nuque celui de l’ennemie jurée ? Minable. »

    Marie Delarue

    « Hommage à Chirac : l’Élysée a fait pression pour empêcher la venue de Marine Le Pen. Marine Le Pen, persona non grata ? Selon les informations du Canard enchaîné de ce mercredi 02 octobre, l’Élysée a mis son grain de sel dans la venue de Marine Le Pen à l’hommage officiel rendu à Jacques Chirac lundi 30 septembre. Selon l’hebdomadaire, un "branle-bas de combat" a eu lieu samedi 29 septembre à l’Élysée après que Marine Le Pen a confirmé sa présence à la cérémonie. Après cette annonce Alexis Kohler – secrétaire général de la présidence de la République – a "multiplié les coups de fil à Frédéric Salat-Baroux, le gendre de Chirac", selon le Canard enchaîné. […] » (Valeurs Actuelles, via La Lettre Patriote)

    Tensions aux obsèques de Jacques Chirac (Atlantico 01 octobre 2019)

     

    Dernière apparition en novembre 2014

    En janvier 2014, Bernadette Chirac avait estimé que son époux ne parlerait plus en public et évoqué des troubles de "sa mémoire, surtout par moments". La dernière apparition de Jacques Chirac à une cérémonie officielle remonte au 21 novembre 2014. Diminué, la main sur l'épaule de son garde du corps, il était arrivé sous les applaudissements de la salle.

    Jacques Chirac lors de sa dernière apparition publique

    Absent le 20 juin à l'inauguration de l'exposition lui étant consacrée au musée du Quai Branly, où François Hollande lui avait rendu un vibrant hommage, il l'avait visitée en juillet en privé. (Outre-mer la 1ère)

    Les dernières confidences de Jacques Chirac (L'Internaute)

    Dans l'ouvrage Ici, c'est Chirac (Fayard), paru ce mercredi 02 octobre [2019], l'historien et éditeur Jean-Luc Barré dévoile le contenu de conversations inédites avec l'ex-chef d’État après ses deux mandats à l’Élysée. Celui qui avait collaboré avec Jacques Chirac pour la rédaction de ses mémoires de 2007 à 2011, confident de ses dernières années, a parcouru avec lui son destin politique hors norme. Sans oublier les thématiques plus intimes de ses passions personnelles ou de son regard sur l'existence. Des confidences qui n'ont volontairement pas été publiées de son vivant et qui prennent aujourd'hui un relief particulier.

    Chirac c'est bien sûr un monde qui disparaît

    « [...] Pour moi, il y a un film qui marque la bascule entre les années 50/60 et les années 70/80 : c'est "Le Pacha" avec Gabin et Dalban.
    Chirac c'est plutôt du Claude Sautet et du Chabrol. "Vincent, François, Paul et les autres" ou "César et Rosalie"...
    C'est l'époque des premières "grandes surfaces" ou déjà, derrière Félix Potin on voyait poindre Édouard Leclerc...
    En fait, c'est durant la période d'activité de Chirac que tout a basculé. Qu'on est passé d'une France rurale et blanche à une France mondialisée et métissée.
    Chirac c'est un été indien. Il y a un an, il y a un siècle, il y a une éternité... »

    Internaute David Vincent dans Causeur

    Voir aussi Mon Chirac (Causeur )

     

    Un AVC en 2005 et plusieurs hospitalisations depuis 2007

    Réputé pendant des décennies pour sa santé de fer et son naturel bon vivant, Jacques Chirac connaît son véritable premier souci de santé le 02 décembre 2005, à l'âge de 72 ans. Il est victime d'un accident vasculaire cérébral (AVC) et se retrouve admis en urgence à l'hôpital d'instruction des armées du Val-de-Grâce, à Paris. Il y est hospitalisé jusqu'au 09 décembre et ses médecins lui préconisent d’éviter les déplacements aériens durant six semaines.

    Depuis, l'ex-pensionnaire de l'Élysée connut plusieurs alertes après cette hospitalisation en urgence.

    En février 2006, à l'occasion d'un déplacement en Inde, son épouse Bernadette Chirac assure qu'il va "très bien". Quelques mois après, en mai, un examen de contrôle à l’hôpital militaire donne des "résultats totalement satisfaisants et montre la complète résorption de l’hématome".

    Pourtant, quand Jacques Chirac quitte l'Élysée le 16 mai 2007, ses proches le disent déjà très affaibli. Depuis son départ Jacques Chirac avait été hospitalisé à plusieurs reprises, notamment une quinzaine de jours en décembre 2015, pour affaiblissement. 

    En août 2011, un rapport médical du professeur Olivier Lyon-Caen remis à la justice, au parquet de Paris précisément, indique que l'ancien président souffre de troubles de la mémoire et d'élocution mais également d'anosognosie. Un trouble neuropsychologique qui empêche un patient d'avoir conscience de sa maladie et de la reconnaître. La même année, Jacques Chirac est d'ailleurs exempté d'assister à son procès, dans l'affaire des emplois fictifs de la Ville de Paris, car il n'est pas en mesure d'y assister selon ses avocats.

    Il a par ailleurs été fortement éprouvé par la mort de sa fille aînée, Laurence, en avril 2016. 

    Sources Télé-Loisirs - Outre-mer la 1ère

    Jacques Chirac : Comment sa santé s'est dégradée (L'Internaute 25 mars 2019) [archive première page] Les photos

     

    Deux fois président

    Deux fois élu à l’Élysée (1995, et 2002 après un duel inédit avec Jean-Marie Le Pen), ses douze ans en ont fait le président le plus longtemps en fonction après son prédécesseur socialiste François Mitterrand (14 ans).

    Héraut du "non" à la guerre des États-Unis en Irak en 2003, Jacques Chirac a vu son parcours également marqué par des déboires judiciaires.

    Premier ancien chef de l'État français à avoir écopé d'une condamnation judiciaire, fin 2011, dans une affaire d'emplois fictifs à la mairie de Paris, il avait obtenu de ne pas apparaître au tribunal en raison d'une maladie neurologique dégénérative.

    Outre-mer la 1ère

    Jacques Chirac considéré comme un "bon" président

    Selon un sondage exclusif Odoxa-Dentsu Consulting pour france-info et Le Figaro, Jacques Chirac était un "bon" président. 79% des sondés se souviennent ainsi de lui comme cela. Il est jugé "sympathique" par 90% des personnes interrogées et "proche des gens" par 87%. C'est son opposition à la guerre en Irak qui aura le plus marqué positivement les Français interrogés. Dans le top de ses actions politiques se trouvent également la reconnaissance de la responsabilité de l'État français dans la déportation des Juifs pendant la 2e guerre mondiale, la fin du service militaire... [1] (L'Internaute)

    [1] En dépit de gros reproches qu'on peut lui adresser...

    Voir plus bas Rappel de quelques actions notables et Mes réserves

    Lire aussi Pourquoi la France sanctifie le plus nul de ses présidents (Causeur 02/10/19)

    « Lucien Rabouille est étonnant, étudiant avec un prénom de vieux, un talent pour écrire indéniable, un réquisitoire nuancé avec un humour juste, mais pigiste. Un pigiste avec un regard acéré, quelle gageure !!! » (internaute Moi ex adhérent)

    « Chirac le plus nul ? Comme vous y allez ! Vous oubliez Hollande ! – Faut lire et comprendre. Le plus nul parmi les morts. » (des internautes)

    « Préférer Mitterrand à Chirac, l'auteur est du cénacle des anciens courtisans du palais sous tonton peut-être ? L'homme à la francisque, ministre sous Pétain, colonialiste, grand copain avec Bousquet jusqu'aux derniers jours etc. L'homme des associations anti-racistes, qui ont appris la discrimination professionnelle à l'ensemble des enfants de l'immigration qui en ont fini par nous détester et leur pays également en passant. » (internaute Val)

    « "J'accuse François Mitterrand et Jacques Chirac d'un crime encore pire que la haute trahison, je les accuse du meurtre de leur pays. Après eux vint le temps des petits malfaiteurs". (in Avant-propos du tome 2 des Mémoires de JMLP parus ce 02 octobre [2019]). Comme il a raison !. » (internaute tixou0)

    Jacques Chirac en 1991 et le regroupement familial

    « Jacques Chirac, en 1991, jamais suivi de faits, sur le regroupement familial : "Notre problème, ce n'est pas les étrangers, c'est qu'il y a overdose. C'est peut-être vrai qu'il n'y a pas plus d'étrangers qu'avant la guerre, mais ce n'est pas les mêmes et ça fait une différence. Il est certain que d'avoir des Espagnols, des Polonais et des Portugais travaillant chez nous, ça pose moins de problèmes que d'avoir des musulmans et des Noirs...
    Comment voulez-vous que le travailleur français qui habite à la Goutte-d'or où je me promenais avec Alain Juppé il y a trois ou quatre jours, qui travaille avec sa femme et qui, ensemble, gagnent environ 15 000 francs, et qui voit sur le palier à côté de son HLM, entassée, une famille avec un père de famille, trois ou quatre épouses, et une vingtaine de gosses, et qui gagne 50 000 francs de prestations sociales, sans naturellement travailler !

    Si vous ajoutez à cela le bruit et l'odeur, eh bien le travailleur français sur le palier, il devient fou. Il devient fou. C'est comme ça. Et il faut le comprendre, si vous y étiez, vous auriez la même réaction. Et ce n'est pas être raciste que de dire cela. Nous n'avons plus les moyens d'honorer le regroupement familial, et il faut enfin ouvrir le grand débat qui s'impose dans notre pays, qui est un vrai débat moral, pour savoir s'il est naturel que les étrangers puissent bénéficier, au même titre que les Français, d'une solidarité nationale à laquelle ils ne participent pas puisqu'ils ne paient pas d'impôt !

    Il faut que ceux qui nous gouvernent prennent conscience qu'il y a un problème de l'immigration, et que si l'on ne le traite pas et, les socialistes étant ce qu'ils sont, ils ne le traiteront que sous la pression de l'opinion publique, les choses empireront au profit de ceux qui sont les plus extrémistes ". »

    Internaute dov kravi דוב קרבי dans Causeur

    Le bruit et l'odeur. Jacques Chirac, allocution du 19 juin 1991

    [https://www.youtube.com/watch?v=4BxaVdu0hqU]

    Et pourtant...

    « ... un décès est toujours chose fort triste; surtout quand le rôle principal revient à un type plutôt sympa, vachement politicard, certes, chargé de gros boulets assez terribles, notamment sa signature au bas de l’acte fondateur du regroupement familial, le pire à mes yeux, mais bon garçon au fond, enfin pas plus mauvais qu’un autre… [...]

    Souvenez vous du propos, éminemment condamnable lui aussi, d’un type qui évoquait le bruit et les odeurs, vous savez, le bruit et les odeurs qui rendaient fou l’ouvrier franchouille sur son palier de HLM. C’était en 1991 et c’était Jacques Chirac, le type en question, il avait fait le buzz, pour parler comme aujourd’hui et s’était attiré les foudres abominatoires de tout ce qui, alors, refusait qu’on touchât à son pote et chantait les louanges enflammées des Chances pour la France. Entre 1995 et 2007 il a eu douze ans pour faire quelque chose, ce brave Chichi ! On s’est brossés, pas vrai ? Et le voilà aujourd’hui dans la Cour d’Honneur des Invalides avec un beau drapeau sur le cercueil et plein de franchouilles - dont pas mal d’ouvriers qui ont dû s’échapper depuis de leur HLM envahie - venus lui rendre hommage… pas rancuniers les mecs ! »

    Nouratin 29 septembre 2019

    Une politique migratoire actuellement impossible à réformer

    « ... [le] regroupement familial. Alors que ce système avait été favorisé, le 29 avril 1976, par un décret du gouvernement Chirac sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing, ce décret avait été suspendu l’année suivante par le gouvernement Barre. Or, le Conseil d’État a pris la décision d’affirmer la prééminence du "gouvernement des juges" en l’annulant par un arrêté du 8 décembre 1978. Une dérive identique de la jurisprudence s’est manifestée pour le droit international. Le Conseil d’État, la Cour de cassation et le Conseil constitutionnel ont décidé que les lois et décrets pris par les autorités françaises devaient désormais être soumis aux directives des instances de l’Union européenne, incarnées par la Commission de Bruxelles. Cette jurisprudence abusive, qui opprime la souveraineté nationale, n’a jamais été soumise à l’approbation du peuple français. »

    Boulevard Voltaire 28 septembre 2019

     

    Jacques Chirac aimait-il sa marionnette aux Guignols ?

    L'homme politique qui avait été moqué pendant des années par les Guignols avec le slogan "Mangez des pommes" est décédé à 86 ans après avoir souffert d'anosognosie. pendant des années... (Télé-Loisirs)

    Difficile d'évoquer Jacques Chirac sans évoquer sa marionnette des Guignols. Un double en latex qui aurait - selon beaucoup d'observateurs - aidé à rendre plus sympathique l'homme politique. Une marionnette très 'franchouillarde', un peu balourde et véritable machine à punchlines. Bref, un Chirac attachant et synonyme de "problème politique" pour son adversaire Lionel Jospin, comme l'a confié François Hollande jeudi soir dans le documentaire Jacques Chirac, Sacré Français diffusé sur Canal+ et réalisé par Mouloud Achour il y a plusieurs mois.

    "Comme si trois abrutis dans un bureau pouvaient faire élire un président de la République française. On ne l'a pas rendu sympathique, il était sympathique" a asséné Bruno Gaccio, auteur du programme, dans Quotidien. Un coefficient de 'coolitude' absolument pas recherché par Benoit Delépine, également auteur et dont le but était simplement de... "se foutre de sa gueule" face à son programme politique qu'il jugeait vide. Pour sa fille Claude Chirac, son père n'avait "pas d'ego (...) Il a certainement vu les Guignols, certains sketchs car on a dû lui montrer, mais ce n'est pas non plus quelque chose qu'il regardait régulièrement. Il n'a jamais été heurté ou sensible au sens négatif à la caricature (...) Ça ne lui serait jamais venu à l'esprit de se plaindre" assure-t-elle.

    Chirac Guignol et Claude

    Autre son de cloche pour Michel Denisot qui assure dans ce documentaire que Jacques Chirac avait été blessé par certains sketchs de la pastille satirique. Un "mécontentement" que semble confirmer Benoit Delépine : "Il n'aimait pas du tout sa marionnette. Il nous l'a fait savoir via notre patron Pierre Lescure. À Cannes on a eu Pierre Charon, responsable communication de Jacques Chirac qui nous a dit clairement qu'il fallait arrêter". Des menaces à peine voilées et des "moyens discrets" pour faire stopper la caricature à toute l'équipe de Canal+. À savoir... un redressement fiscal !

    Des accusations niées par Claude Chirac : "Pardon... mais ça je mets un énorme doute là-dessus ou alors si quelqu'un s'est permis de faire ça, c'est vraiment de sa propre initiative... Et quelqu'un dans l'équipe de Chirac, ça m'étonne énormément, je n'y crois pas une seconde !" affirme-t-elle. (Télé-Loisirs)

     

    MesOpinions rend hommage à Jacques Chirac

    Rappel de son parcours politique

    Après des études en sciences politiques, Jacques Chirac entame sa carrière dans le domaine et devient secrétaire d’État à l'Emploi, après avoir rejoint le cabinet de Pompidou à Matignon en 1962. Il emprunte la voie des idées gaullistes grâce auxquelles il remportera sa première élection en 1965 comme conseiller municipal en Corrèze. Par la suite, M. Chirac va enchaîner de multiples fonctions :

    • De 1967 à 1974, ministre tantôt de l'Agriculture, de l'Intérieur mais aussi secrétaire d'État à l'Économie et aux Finances.
    • De 1974 à 1976, deux fois chef du gouvernement sous Valéry Giscard d'Estaing et de 1986 à 1988 sous François Mitterrand.
    • De 1977 à 1995, Maire de Paris. Pendant cette période il est également Premier ministre durant la première cohabitation de François Mitterrand, son concurrent politique principal.
    • Après deux échecs à la présidentielle en 1981 et 1988, Jacques Chirac est élu Président de la République en 1995, au terme d’une campagne sur le thème de la « fracture sociale ».
    • En 2002, réélu face à Jean-Marie Lepen avec 82% des voix.

    Rappel de quelques actions notables

    • En juillet 1967, grâce à Jacques Chirac, l'Agence nationale pour l'emploi (ANPE) est créée.
    • En 1995, pour la première fois un président français admet publiquement la responsabilité de l’État français dans le génocide des Juifs français lors des commémorations de la rafle du Vel d'Hiv'.
    • En mai 1996, il décide la fin du service militaire jugeant la France, "ne plus être face à un danger extérieur".
    • En 1999, M. Chirac, passionné d’arts premiers va lancer un concours afin de choisir l'architecte du futur musée du Quai Branly qui accueille aujourd’hui 1 261 817 visiteurs.
    • En 2002, il fait installer les premiers radars automatiques permettant de baisser la mortalité routière de près de 40%.
    • Dans ce même temps, lors du traditionnel discours de la Fête nationale, Jacques Chirac fait de la lutte contre le cancer une priorité nationale en instaurant le dépistage généralisé du cancer du sein et du côlon (ainsi qu’une hausse important du prix du tabac)
    • En mars 2003, il refuse que la France prenne part à la guerre en Irak

    MesOpinions

    Les réserves de l'auteur de l'article dans BV

    « Contrairement aux apparences, l’homme du "non" aux Américains (pour ne pas engager les forces françaises en Irak, en mars 2003) n’a fait que se servir à défaut de servir. Puis il fut aussi l’homme de l’arrêt du service national (en mai 1996) et de l’immobilisme méthodique. La Chiraquie, ou le déjà-là de la Macronie : le goût de l’argent conjugué avec l’odeur de la poudre (selon les allégations du sulfureux Gérard Fauré, à travers son livre intitulé Dealer du Tout-Paris. Le fournisseur des stars parle, publié en 2018). En définitive, c’était déjà la dissolution de la France dans la République. Ou, pour notre pays, le début de la fin de la politique. »

    Boulevard Voltaire 01 octobre 2019 [archive]

    Mes observations

    Les observations suivantes n'engagent que moi-même bien sûr, c'est mon ressenti. Sur les points énumérés ci-dessus comme "6 mesures qui ont particulièrement marqué sa présidence et qui ont fait augmenter considérablement sa cote de popularité" (+ l'ANPE, créée avant ses mandats, voir plus haut Rappel de quelques actions notables), celles qui me paraissent les plus louables sont "admettre la responsabilité de l’État dans le génocide des Juifs" (1995), le "concours afin de choisir l'architecte du futur musée du Quai Branly" (1999), la "lutte contre le cancer une priorité nationale" (2002).

    Le "refus que la France prenne part à la guerre en Irak" (2003) me rend perplexe (voir plus haut ce qu'en pense Boulevard Voltaire).

    En revanche, la "création de l'ANPE" (1967) me laisse de marbre (cache ta joie). "On oublie le caractère visionnaire d'un Jacques Chirac, capable de prévoir l'évolution de la société française au-delà des cinquante ans, quand il créa l’ANPE en 1967 alors qu'il était déjà secrétaire d’État à l’emploi, et qu'il sut alimenter en millions de clients quand il fut président entre 1995 et 2007" (internaute hoche38 dans Causeur)

    Enfin, les 2 derniers points ne me paraissent pas si "bons" que ça : 1. la "fin du service militaire" (1996) et 2. les "premiers radars automatiques" (2002)

    1. Sur le court terme. Comme Boulevard Voltaire l'exprime si bien (remarque 5), voir plus bas Article de BV en son entier), "La suppression du service militaire, expliquée par des raisons techniques, a laissé un vide sur le plan de la cohésion sociale". Je partage cet avis.

    2. Sur le moyen terme. Si BV ne n'évoque pas les "premiers radars", avec le recul moi j'y vois également une objection. Si Jacques Chirac ne peut être mis directement en cause - et à l'époque on pouvait penser de toute bonne foi que cela pouvait faire "baisser la mortalité routière" - la situation actuelle prouve qu'il y a autre chose derrière : nombreux PV abusivement donnés, l'on sent bien que la sécurité routière est largement dépassée par l'appât du gain, du fric à tout prix pour encore plus d'enrichissement de ceux qui n'en ont pas besoin... Un glissement qui me fait penser à l'IVG (loi 1974), sur ce plan du "glissement" s'entend : au départ, l'IVG était prévue pour les femmes en détresse... elle est devenue une sorte de pilule du lendemain pour le confort des plus nanties.

    Voir Et Simone n'a pas parlé

    Voir aussi l'excellent commentaire de Garrido (14 septembre 2018)

    Article de Boulevard Voltaire en son entier 

    « Lors du décès d’un homme public, il est bienséant de lui rendre hommage en faisant mémoire de tout ce qu’il a apporté au pays. Je m’associe aux témoignages qui soulignent les qualités de Jacques Chirac, sa chaleur humaine, son énergie, son enthousiasme, son amour de la France, son amour de la vie.

    Cette reconnaissance générale et les points positifs de son bilan politique autorisent l’expression d’un regret : il est dommage que ce bilan ait été entravé par sept décisions qui n’ont pas favorisé la bonne gouvernance de la France.

    1) Le principe de précaution inscrit dans la Constitution conduit à décourager les initiatives de progrès et à paralyser l’action.

    2) Le quinquennat fait du président de la République un chef politique tributaire des aléas de l’opinion au lieu de l’arbitre qu’il était avec le septennat.

    3) Le « regroupement familial » a servi d’amorce et de prétexte à un développement désordonné de l’immigration.

    4) Le refus d’inscrire les racines chrétiennes de l’Europe dans sa Constitution expose sa civilisation propre à se diluer dans un mondialisme anonyme.

    5) La suppression du service militaire, expliquée par des raisons techniques, a laissé un vide sur le plan de la cohésion sociale.

    6) La croix du combattant aux militants des Brigades internationales en Espagne leur a été donnée au mépris de l’exigence d’un combat au nom de la France.

    7) La loi sur le CPE (contrat première embauche), promulguée et retirée le même jour face à la rue, a nui gravement à l’autorité de l’État.

    Et malgré tout… on l’aimait bien. Il avait du panache ! »

    Boulevard Voltaire

    Voir aussi Le sexe des Anges (Gigeoju)

    Réactions de personnalités

    Nicolas Dupont-Aignan : « Jacques Chirac aimait les gens et il était aimé des Français car il leur ressemblait » (Boulevard Voltaire 26 septembre 2019)

    « Il y a eu des désaccords avec Jacques Chirac et on peut lui reprocher beaucoup de choses, mais il avait un respect du peuple et un réel amour des Français. »

    Question : Jacques Chirac a beaucoup été critiqué à droite pendant son deuxième mandat. Lorsque Nicolas Sarkozy a été élu, on a regretté Jacques Chirac et quand François Hollande a été élu, on a regretté Nicolas Sarkozy. Cet amour et désamour pour les présidents de la République est-il spécifique à la France ou au contraire, est-ce assez normal ?

    « Cet amour et désamour est spécifique à l’impuissance des présidents de la République une fois élus. En abandonnant les pouvoirs à Bruxelles et l’indépendance de la nation, ils sont de plus en plus impuissants et déçoivent très vite.
    C’est ce qu’ont payé tous les présidents de la République successifs. »

    Christian Vanneste, ancien membre du RPR puis de l’UMP : « Jacques Chirac a été humainement très attachant mais politiquement décevant » (Boulevard Voltaire 26 septembre 2019) [archive sans média ni photo]

    François Asselineau

    [https://www.youtube.com/watch?v=wAv6we4n2to]

    Bruno Gollnisch, qui partageait avec Jacques Chirac l’amour de la culture japonaise : « Jacques Chirac n'a pas apporté de remèdes aux problèmes du pays » (Boulevard Voltaire 26 septembre 2019) [archive sans média ni photo]

     

    Le politique

    • Biographie (L'Internaute)
    • Diaporama (Programme TV)
    • Jacques Chirac : récit d’une carrière politique de conquête

    [https://www.dailymotion.com/video/x7lr03z]

    • Quelque vidéos intéressantes avec Herodote.net
    • Jacques Chirac et l'enfant de Futuna : la vidéo qui illustre le lien particulier qu'il entretenait avec les Outre-mer.

    Jacques Chirac et l'enfant de Futuna 1986

    Depuis l'annonce du décès de Jacques Chirac, ce jeudi 26 septembre 2019, les hommages sont nombreux dans les Outre-mer [archive sans médias]. Les personnalités de tous bords saluent le lien particulier [archive sans médias] que l'ancien chef de l’État avait créé au fil d'une longue carrière politique avec les Ultramarins. Une courte séquence lors d'un voyage sur l'île de Futuna en 1986 illustre ce lien. (Outre-mer la 1ère [archive sans les médias])

    Des citations

    • Les inoubliables de Jacques Chirac (Dailymotion)

    [https://www.dailymotion.com/video/x3ika28]

    • La célèbre réplique de Jacques Chirac face à François Mitterrand lors du débat présidentiel en 1988

    « Ce soir, je ne suis pas le Premier ministre. Et vous n'êtes pas le président de la République. Nous sommes deux candidats, à égalité. »

    « Plus on aura d'immigration, plus on aura d'insécurité. Ce n'est pas une question ethnique, mais notre immigration est une immigration bas de gamme. On va vers de graves conflits raciaux qui seront la conséquence du refus des Français d'être envahis par d'autres cultures. Toute race a l'instinct de se préserver. »

    • Le 11 mai 2007, Jacques Chirac prononçait sa dernière allocution radiotélévisée en tant que président de la République

    Il commençait par ces mots, pour souligner la valeur qu’il portait à chacun :

    « Mes chers compatriotes de métropole, de l’outre-mer de l’étranger. »

    Un discours resté dans les mémoires dans lequel il demandait aux Français de

    « ne composer jamais avec l’extrémisme, le racisme, l’antisémitisme, ou le rejet de l’autre. »

    [https://www.youtube.com/watch?v=_1QfD2pJt5U] - Vu dans Outre-mer la 1ère 

    Voir aussi Perles des politiques (Gigeoju)

     

    L'homme

    Jacques Chirac, un défenseur des cultures lointaines

    (La Croix le 26 septembre 2019)

    Chirac inauguration Musée Quai-Branly 20-06-2006

    Jacques Chirac lors de l'inauguration du Musée du Quai-Branly le 20 juin 2006

    • Les moments insolites de Jacques Chirac avec le monde du sport

    [https://www.dailymotion.com/video/x7lqzdm]

     

    Documentation diverse

    Un peu d'histoire... et de réflexion

     

     

     

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