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⊗ Patachon
Patachon et Doublepatte
... c’est quoi, un patachon ? Au XIXe siècle, c’était le conducteur d’une sorte de diligence, appelée patache. Le patachier, lui, était le propriétaire, l’exploitant de la voiture. Et les patachons avaient la réputation de mener une vie de débauche : une fille, non pas dans chaque port, mais à chaque étape. Le vrai du faux, dans tout ça ? Et plus anciennement, on appelait pataches des barcasses légères utilisées au service des navires. Cela pouvait être aussi des bateaux fluviaux à fond plat. C’est sans doute de là que le hameau de la Patache, un village de mariniers, au bord de la Loire, près de Nantes, tire son nom.
Évidemment, on ne peut pas terminer ce billet sans évoquer Doublepatte et Patachon, ce duo comique du cinéma muet. Patachon était petit, malin et poussait ce grand dadais de Doublepatte à faire des bêtises. Frédéric Dard aimait à comparer les fidèles acolytes du commissaire San Antonio * à ces deux personnages : « J’aperçois Jérémie Blanc et Béru… Mes bons archers sont fidèles au rendez-vous. Double-Patte et Patachon. Jérémie s’est mis en gandin. Béru porte sa moumoute de travers… »
Boulevard Voltaire
(1) L'usage veut qu'on ne donne jamais la solution d'une contrepèterie, chacun devant la trouver lui-même. On dit qu'il faut être trois pour apprécier une contrepèterie : celui qui l'énonce, celui qui la comprend, et celui qui ne la comprend pas : "Pour atteindre une plus grande efficacité, la contrepèterie demande même le concours de trois personnes : celle qui dit le contrepet, celle qui le comprend et celle à qui la signification cachée échappe complètement, le plaisir des deux premières étant décuplé par l'incompréhension de la troisième". Claude Gagnière "Pour tout l'or des mots" R. Laffont, coll. "Bouquins" 1996. (Wikipédia)
(2) Métaphore, métonymie, synecdoque (Wikipédia)
Ces figures génèrent souvent des raccourcis de langage qui n'en sont la plupart du temps que des options de vocabulaire : « masque » pour « une personne masquée », « le tribunal » pour « les juges »...
La synecdoque « tête », pour compter des individus (animaux ou personnes) ou remplacer l'esprit d'une personne (une tête bien faite), est aussi métaphore pour la partie supérieure ou antérieure d'une chose : tête de pont, tête d'épingle, tête de chou sont des catachrèses, car elles n'ont pas elles-mêmes d'équivalent...
Le mécanisme de la catachrèse offre l'occasion de jouer sur les mots par syllepse (homonyme : syllepse comme terme de botanique), comme dans la phrase humoristique : « L'agriculture est comme la Vénus de Milo, elle manque de bras. »...
Nomenclatures de métier. Le rôle le plus important de la lexicalisation est moins de remédier à une pénurie lexicale que d'économiser des termes « exotiques » qui ne feraient que surcharger la langue en quantité plutôt que de l'enrichir en efficacité. Les artisans et les techniciens qui ont besoin de termes spécifiques ont un grand recours aux catachrèses métaphoriques pour faciliter la mémorisation des vocables : queue d'aronde, queue de pie, cheville, pied-de-biche, pied-de-chèvre, bec-d'âne, bec-de-corbeau, mâchoires, dents (de scie), trompette de pont, tambour de roue, ressort, fer à souder, à cheval, à repasser, à friser...
(3) Voir Tropes majeurs (Wikipédia) : La métaphore - La métonymie - La synecdoque - L’ironie (voisine de l’antiphrase)
Voir aussi mon pdf "FIGSTYLE" : Métaphore p.1 (La métaphore est une comparaison incomplète ; tous les éléments ne sont pas donnés. Très souvent, il manque l’outil de comparaison...), La métonymie et la synecdoque p.3 (Métonymie et synecdoque permettent de raccourcir un énoncé, et de donner de la réalité une vision étrange, fragmentaire, plus frappante), ironie, antiphrase p.6 (Le contraire de ce que l’on pense), syllepse p.7 (Accord des mots dans la phrase selon le sens et non selon les règles grammaticales)